Camaguey

Dernière étape de notre périple cubain : Camaguey. Un accueil charmant à la "Casa Colonial" chez Mirta qui prépare des pancakes pour les filles et nous offre un petit déjeuner pantagruélique. Quand on connait les difficultés d'approvisionnement des Cubains en nourriture, on est autant plus reconnaissants de cette intention.
Camaguey est réputée pour ses dédales de ruelles sinueuses, le plan de la ville a été conçu pour désorienter les pirates.
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Troisième plus grande ville du pays, Camaguey nous apparait comme étant la plus moderne et la moins dénuée des villes traversées. Nous croiserons plusieurs mini-markets et - faits rares à Cuba - quelques boutiques de vêtements.
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On s'attarde à la Casa Jover, maison-galerie étonnante tenue par deux peintres Joel JOVER et sa femme Iliana SANCHEZ.
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Nous avançons notre retour au bateau de 24 heures car, avec Manon, on ne parvient pas à se débarrasser de la fièvre et de la toux qui nous gagnent depuis quelques jours. Nous avons hâte de retrouver notre chez nous, sur l'eau.
De Cuba, nous garderons un chaleureux souvenir de l'accueil des Cubains, notamment chez l'habitant. Cela fait vite oublier l'insistance des rabatteurs dans les rues et des escrocs détrousseurs de CUC. Le pays semble être à un tournant de son histoire. Saura-t-il amorcer le bon virage ?
Si la jeune génération nous a paru rêver d'ouverture et de changements drastiques, les plus anciens - qui ont connu la dictature de Batista - voient dans Castro un moindre mal.
Qu'adviendra-t-il à la mort de de Fidel et Raul Castro, tous deux octogénaires? Le pays, après des années d'extrémisme, pourrait s'orienter vers une voix plus modérée.
L'avenir nous le dira.
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Fondation Clément

Notre visite de l'habitation Clément nous permet de découvrir la fondation Clément, fondation d'entreprise du groupe Bernard Hayot (GBH), qui n'existait pas lors de notre précédent passage en 1997.
La fondation mène des actions de mécénat en faveur de l'art contemporain et du patrimoine culturel des Caraïbes. Son rôle consiste essentiellement à aider les artistes caribéens et notamment à palier les difficultés liées à l'insularité. Le parc accueille sculptures et installations d'artistes tandis que la "Case à Léo" est exclusivement dédiée à l'Art. Une étape culturelle incontournable pour les amateurs d'Art.

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Catherine Ikam & Louis Fléri - Virtual Yoona - bronze - 2015

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Christian Lapie - Jusqu'à l'ombre - 2011

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Thierry Alet - Blood - 2011

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Luz Severino - Avançons tous ensemble - 2011

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Thierry Jarrin - Constellations 1 - 2012

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L'île de Gorée

L’île de Gorée est un havre de calme à quelques encablures de l’effervescente Dakar.
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Ruelles colorées, maisons coloniales, balcons en fer en forgé, bougainvilliers façonnent l’architecture de l’île dont l’histoire n’a pourtant pas été paisible.
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Plusieurs bâtiments témoignent du rôle de l’île dans la traite des esclaves. Même si, selon les historiens, sur les 20 millions d’esclaves issus d’Afrique, 300 seraient passés par Gorée chaque année, l’île n’en demeure pas moins un témoignage saisissant de la souffrance affligée au peuple africain. Sa portée symbolique en Afrique et en Amérique est immense. La maison des esclaves, construites fin 18ème, avec son escalier cintré ouvert sur l’océan, est devenue le plus emblématique des bâtiments.
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Eladj, notre quide, répond patiemment aux questions des enfants des deux équipages de Catapulte et Seaview, impressionnées par l’obscurité, la taille des cellules et les cachots des récalcitrants.

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La Porte donnant sur l’océan, où attendaient les navires négriers nous laisse tous songeurs. Elle porte nom de « Porte du voyage sans retour ».

Nous continuons notre découverte de l'île avec la visite d'un atelier de peinture au sable.
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En repartant, on remarque sur la place principale de l'île deux restaurants côte à côte : "Chez Kiki" et "Chez Tonton"
Christelle, Pimouss', Manu, Uncle Wu, et Stéphane se reconnaîtront dans cet hommage sénégalais ;)

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Grand-Mère Wu n'est pas en reste ;)
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Merci Manrique !

Si à partir des années 70, le tourisme de masse et ses constructions massives a commencé à sévir sur les îles Canaries, une île en a été préservée : Lanzarote.
Un artiste protéiforme (architecte, peintre et sculpteur), César Manrique, s'est opposé à la prévisible "défiguration" de l'île.
Influencé par Picasso et Matisse, il atteint son apogée en 1964 grâce à une exposition au Musée Guggenheim. Bien que célèbre, il ne renie pas son île d'origine puisqu'il y revient pour maintenir le patrimoine de Lanzarote et édifier des normes architecturales (protection des méthodes traditionnelles de construction, interdiction des panneaux publicitaires…).
Grâce à lui, l'île est aujourd'hui très préservée. Le gouvernement a promulgué des lois limitant l'urbanisation, les prometteurs aux projets mégalo ne sont pas les bienvenus et c'est tant mieux.
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Résultat : les villages de Lanzarote sont peints en blanc à la chaux.Portes vertes et cheminées en forme d'oignon sont de rigueur. Cette uniformité et la culture "tourism-oriented" des habitants manquent certes parfois de patine et peut friser l'aseptisation mais, au moins, l'île a conservé des villages traditionnels pittoresques - contrairement à Fuerte.
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Manrique est aussi intervenu pour créer plusieurs oeuvres combinant nature-art-architecture sur sept sites de l'île.
En visitant Lanzarote, nous avons donc effectué un pèlerinage sur les traces de Manrique. Il règne ici une atmosphère assez particulière mêlant paysage volcanique, nature, art et spiritualité.
Manrique a révélé le caractère volcanique de l'île et lui a apporté une touche artistique. L'un de mes coups de coeur depuis le début du voyage.
Un aperçu de son oeuvre en quelques clichés.

La Fondation Manrique
Manrique est tombé sous le charme d'un terrain volcanique recouvert de lave des dernières éruptions de 1736 et y a construit sa propriété.
La demeure est aujourd'hui la Fondation Manrique et un musée d'art contemporain.

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Outre quelques oeuvres de peintres américains et espagnols du XXème, on déambule dans des pièces baignées de lumières et de lave. Manrique a révélé 5 bulles de lave reliées par des tunnels. Chacune de ses bulles ont été aménagées. On passe de salons seventies aux patios troglodytes… Une symbiose entre art-archi & nature. Rétro, psyché et surréaliste !

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- Le mirador del Rio : Manrique y a édifié un bar panoramique coiffé de mobiles géants. Vue vertigineuse sur Graciosa et les îles volcaniques aux alentours.
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- Jameos del Agua : une grotte qui prend des airs de basilique marine autour d'un lac souterrain d'eau salée. Manrique eu l'idée géniale d'installer ici un bar, un restaurant, une salle de concert, une piste de danse …
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et même une piscine. Classée monument historique, on n' y trempe pas même l'orteil… les filles furent très déçues de ne pouvoir y piquer une tête mais avec Jules et Maman, nous avons apprécié le site vierge de touristes et le bar rien que pour nous. Il y règnait un air de "luxe, calme et volupté".
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Manrique, aux multiples talents, s'adonnait aussi au dessin et à la peinture. L'homme-esthète m'a passionnée. Dommage qu'Amazon ne puisse pas (encore) envoyer ses drônes livrer des bouquins sur l'océan, j'y aurais bien consacré un peu plus de lecture et de temps.

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Calor de la Terria 1992 - C. Manrique

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