Madère

Madère étonne par ses contrastes. Cette île, perdue dans l’Atlantique, est un paradoxe naturel : éden végétal formé de forêts subtropicales et rivages volcaniques. La végétation luxuriante du centre contraste avec la pointe aride et quasi-désertique de l’est. Forêts primaires – classées au patrimoine de l’Unesco - se disputent un territoire encore sauvage. Sans doute faut-il se rappeler que Madère est née d’un cataclysme volcanique. Cette île verdoyante ne montre que le quart supérieur de sa base volcanique qui plonge à 4000m de profondeur.

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Même si nous ne doutions pas de l’existence de micro-climat (nous sommes bretons d’adoption !), toute la réalité du concept est démontrée sur cette île : au centre, les montagnes abruptes arrêtent les nuages de l’Atlantique et contraignent l’air humide et chaud à s’élever et à se condenser en précipitations. Il en résulte notamment des versants entiers de cultures en terrasses.

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Mais à l’est, la faible altitude fait glisser les nuages, la terre est aride, presque désertique.

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Nous commençons notre découverte de l’île avec l’équipage de Catapulte. Première étape : les levadas, au centre de l’île entre Ribeiro Frio et Balcoes. Ces canaux d’irrigation serpentent l’île et permettent aux sources de montagne du Nord de rejoindre les champs en terrasse du Sud. Un réseau de 1600km de levadas, construits majoritairement par des bagnards et des esclaves au 15ème et 16ème siècle, sillonnent l’île. Les sentiers qui les longent pénètrent le cœur montagnard. Nous avons quitté la Marina, située en milieu aride, en débardeurs sous un soleil de plomb et quelques 30 km plus tard, on se retrouve au centre de l’île à 800m d’altitude dans le brouillard et le crachin « breton » en coupe-vent et K-Ways.

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La végétation y est incroyablement verdoyante. Les murs végétaux suintent d’humidité, les pins côtoient les eucalyptus qui dégagent un subtile parfum. Plus nous avançons dans la forêt, plus l’humidité est palpable et le brouillard rend certaines scènes assez surréalistes.
Les 5 filles organisent des courses de bateau et de feuilles dans les levadas tandis que les parents planifient la prochaine traversée et commentent les fichiers météo recueillis le matin-même.

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Le lendemain, cap sur Funchal, la capitale de Madère. Grosse déception car nous arrivons au Marché de Lavradores alors qu’il ferme ses portes… On se console à la Quinta das Cruzes (la quinta est une maison de maître rayonnant sur un vaste domaine agricole). En l’occurrence, il s’agit de celle de l’ancien gouverneur de l’île, reconstruite au 18ème siècle pour une riche famille de l'île. Camille et Manon s’extasient devant la chambre de Madame, son nécessaire à couture et cette drôle de chaise sculptée : « c’est quoi cette chaise avec un couvercle ? …. » demande Camille. Et Manon de répliquer à sa sœur : « A ton avis, à quoi une chaise avec un trou peut-elle bien servir ?... ». Camille découvre hilare un pot de chambre du siècle dernier et nous demande où se trouve la chasse d’eau.
On enchaine la Casa Museu Frederico de Freitas, qui abrite un petit musée sur l’Azulejos et la Casa Calçada qui – outre sa bibliothèque bureau superbe - abrite notamment un charmant patio. On longe le couvent Santa Clara et l’on rejoint l’équipage de Catapulte pour une virée dans la « Zona Velha », la vieille ville. Nous élisons domicile pour la soirée dans la très colorée rua Santa Maria, dont les portes peintes par des artistes font le bonheur de nos objectifs avec Muriel tandis que les Hommes nous attendent à la terrasse d’un pittoresque bar à cocktails (le patron est champion de cocktails de Madère) où nous sirotons quelques breuvages. L'ambiance est conviviale, amicale, il fait bon vivre à Funchal.

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Le lendemain, on entreprend de parcourir l’île en voiture avec Murielle, Eric et leurs filles : les montagnes succèdent aux landes, les grottes aux cascades, les cultures en terrasse aux plages de sable gris. Escales à Santana pour ses maisons colorées au toit de chaume, à Sao Vincente pour ses grottes volcaniques, à Porto Moniz pour ses piscines "naturelles", sans oublier la route de la côte d'or, suspendue à flanc de falaise. C'est là que nous élirons domicile pour notre premier "drony" (voir vidéo de Jules).

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Autre spécificité de Madère : rien n’est jamais franchement ni tout à fait droit, à part la piste de l’aéroport qui surplombe majestueusement la mer et nous aurait presque fait regretter de ne pas être arrivés par les airs.

On serait bien resté encore quelques jours à Madère mais une zone de grand calme puis une dépression se profilent et nous avons rendez-vous avec Maman à Lanzarote dans quelques jours. Il est donc temps de reprendre la mer et de dire au revoir à l’équipage de Catapulte que nous retrouverons très vite aux Canaries. Une fois encore, nous ne coupons pas au départ anticipé. Flexibilité et réactivité, nos capacités d'adaptation sont mises à rude épreuve.

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Madère vue du ciel

Madère from Jules et So on Vimeo.

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Quinta do Lorde - Madère

La marina de Funchal n'a que très peu de place pour accueillir les voyageurs, donc nous nous sommes arrêtés à la récente marina Quinta do Lorde.
Située à l'extrémité Est de l'île, elle est très excentrée et il faudra prendre un bus ou un taxi pour sortir de ce complexe qui ressemble un peu à un village Disney avec ses façades colorées toutes neuves (et quasi personne dans les rues!). Le cadre est malgré tout impressionnant avec le pontons au bord des falaises.
L'accueil est vraiment excellent et il y règne une bonne ambiance. Pas besoin de pontons sécurisés, c'est tout le complexe qui est fermé par des grilles (mais quel réel intérêt?).

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Même sans vent et sans grosse houle, les bateaux bougent beaucoup dans le port et les pontons ne semblent pas non plus d'une solidité à toute épreuve. Certains étaient d'ailleurs passés sous des bateaux lors d'un gros coup de vent de Sud il y a quelques années. Personnellement, j'hésiterais à y laisser mon bateau pour une longue durée.

Supérette et restaurant sur le quai. Wifi correct. Grand supermarché à Machico (10mn de voiture).
Magique: en arrivant, je demande s'il y a un mécano agréé Yanmar pour faire la révision de mes moteurs. 2h après, un représentant était à bord et dans un français parfait me propose de venir le lendemain. Travail très pro (il est ingénieur!) et pour beaucoup moins cher qu'en France… (Marc Herminio +351 962 370 315)

J'ai pu aussi faire 2 belles plongées (avec 25m de visibilité) avec le club présent sur le complexe. Pas mal de poissons sans que ce soit exceptionnel. La veille de notre arrivée, un phoque était venu jouer avec eux par 20m de fond!

Location de voiture bon marché depuis la réception de la marina.
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Petite navigation vers l'île de Madère

Porto Santo étant relativement plate, les nuages ne s'accrochent pas à l'île et celle-ci bénéficie donc d'un climat beaucoup plus sec que l'île principale de Madère. Une zone orageuse étant prévue sur la zone, nous sommes restés sur cette île un peu plus longtemps que prévu, pour contempler, de loin, les éclairs sur Madère.
Une fois le beau temps revenu, il était temps de mettre les voiles pour aller randonner sur Madère.
Traversée courte (30 milles, soit 55km) très agréable en compagnie de Catapulte et Séquoia avec une météo très clémente: 10/12 nds, avec un angle de 140°, le tout avec une houle très légère.

Merci à Eric pour la photo.

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A voir à Porto Santo

Porto Santo, située dans l'Archipel de Madère, est donc notre point de chute après 4 jour de nav'. C'est aussi notre lieu de rendez-vous avec l'équipage de Catapulte.
Située à 30 miles de sa grande soeur Madere, Porto Santo est beaucoup plus aride et se targue auprès de son ainée de posséder une plage de sable. Au 15ème siècle, espagnols et portugais y récoltaient le "sang du dragon", teinture pourpre tirée de la résine du dragonnier des Canaries. C'est d'ailleurs à cette époque que Christophe Colomb débarque sur Porto Santo en tant que navigateur marchand. Il y aurait rencontré sa femme, fille du Gouverneur de l'île, et ils auraient vécu à Vila Baleira une à deux années avant que Colomb ne parte à la découverte des Indes. C'est ici que se seraient dessinés ses projets d'exploration du nouveau monde.
Porto Santo est donc aujourd'hui encore le fief de Colomb et même si la Casa Colombo ne présente que peu d'archives - et assez peu d'intérêt - la manne est trop belle pour tomber dans les oubliettes. A Vila Baleira, chaque année est organisé le festival Colombo - fête où les villageois festoient en costume sur fond de reconstitution de navires, acrobates, parades et cracheurs de feu.
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C'est avec Muriel et Eric et leurs filles, équipage de Catapulte, que nous avons assisté aux festivités. Le mouillage à deux bateau-copains, c'est vraiment sympa. On expérimente les ploufs collectifs, les longueurs de nage entre les deux bateaux, les enfants qui s'appellent à la VHF (nous rentrons dans une nouvelle ère : celle où la VHF a détrôné le portable !!), les débriefings techniques des Papas, les débriefings Cned des Mamans… Même les avitaillements en annexe ont des airs de colonies de vacances.
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Comme aux Açores, la digue de la marina de Vila Baleira est couverte de peintures de navigateurs ayant fait escale ici. Nous nous serions bien prêtés à l'exercice de "marina art" mais notre peinture à l'eau aurait fait triste mine. NB : prévoir de la peinture acrylique pour les Açores.
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Porto Santo, c'est aussi l'occasion pour les deux équipages de s'entrainer aux premières randonnées. Excursions en taxi fangio dans le Nord de l'ile à la Rocha do Gasparao.
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Et sur les conseils de Tiphaine et Jean-Baptiste de Séquoïa, autre voilier français rencontré au mouillage, belle rando entre Pico de Castelo et Pico do Facho.
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Porto Santo - Le mouillage

Porto Santo bénéficie d'un mouillage sûr par vent établi de NE à O (par le le N). Le fond est recouvert de sable et permet de bien encaisser les rafales qui peuvent dévaler des collines toutes proches. Par vent de NE, il vaut mieux mouiller tout prêt du port pour bien s'abriter du vent, mais par vent de NO, c'est plus sympa et plus pratique de mouiller devant le village. Par vent et houle de E/NE, comptez aussi sur un roulis capable de bien vous malmener.

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La visibilité sous l'eau est excellente et l'eau d'un bleu-vert des plus agréables. Aucun souci pour discerner son ancre par 10m de fond. Venant des rias de Galice et des ports portugais, cela faisait bien longtemps que l'on n'avait pas vu les dessous de Seaview. Nous serons bons pour une grande séance de grattage des coques.

Le débarquement en annexe est possible sur le ponton fixe du village, mais par vent de NE, il vaut mieux préférer le port qui n'est qu'à 15/20mn à pied des commerces (ou à 5€ en taxi avec les courses!). Supermarché à 50mètres de la plage.

Assez inhabituel: le mouillage le long de cette plage fait partie d'une zone réglementée. Il faut donc se présenter à la marina pour s'acquitter de quelques euros. Je ne suis pas sûr qu'il y ait quelqu'un pour contrôler… Par contre, la police veille à la bonne déclaration du bateau et de l'équipage aux douanes. Cela prend 10mn avec un douanier sympathique qui cherche à apprendre quelques mots de français :)

Vue du mouillage par le NE au petit matin (Catapulte et nous), près du port.

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Traversée de Cascais à l'archipel de Madère vue par Sophie

Nous devenons coutumiers des départs anticipés pour cause de dépression. Notre départ, initialement prévu pour samedi soir ou dimanche matin, est finalement avancé à samedi matin du port de Cascais. On avance à 6-7 noeuds sous GV (Grand Voile) et gennaker Une heure après le départ, les dauphins nous escortent en masse, ils sont une quinzaine à jouer de part et d'autre de Seaview pour le bonheur des petits et des grands.
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Dans l'après-midi, le vent forcit à 15 noeuds, le soleil donne, la houle s'est allongée et Seaview surfe les vagues. Jules, qui a assuré les heures du matin, récupère dans le cockpit; les filles écoutent de la musique allongées dans le carré. A la barre, je me dis que cette nav' commence vraiment bien.
Progressivement, les rafales se font plus fortes et de plus en plus rapprochées. Anxieuse, je scrute le point d'amure du gennaker, le bout-dehors et la sous-barbe - celle qui a lâché dix jours auparavant - lorsqu'un mauvais pressentiment m'envahit. A peine ai-je fini d'imaginer la scène, qu'elle se produit sous mes yeux : la sous-barbe bâbord lâche et le gennaker s'emballe à la proue de Seaview. Le choc est moins violent que la première fois (voir post Quand la sous barbe nous rase) car nous sommes passés de 25 à 15 noeuds mais quoiqu'il en soit, le gennaker se retrouve une fois encore à battre au vent.
Dans un calme assez déconcertant - c'est l'avantage d'avoir cassé une première fois, on s'aguerrit - Jules sort illico de sa micro-sieste et je demande aux filles de rentrer dans le carré en leur expliquant ce qu'il vient de se produire. Nous leur précisons que ce n'est pas grave, mais préférons qu'elles demeurent à l'intérieur le temps de la manoeuvre. Cette fois-ci, dix minutes suffisent pour "mettre en boîte" le gennaker dans l'un des coffres avant - bien fermé par les loquets - donc pas de risque que la sauvageon se fasse la malle. A postériori, cette deuxième déconvenue - au lieu de m'abattre - bizarrement me rassure. Je réalise que j'acquière davantage d'expérience - je m'exprime à la première personne car Jules a plusieurs (dizaines) années d'avance sur moi en matière de voile et de vents. A défaut de gennaker, nous continuons notre traversée sous solent. Le vent s'est calmé et demeure constant à 10 noeuds. Nous tentons une séance de Cned, vite avortée par nos estomacs malmenés. Camille est particulièrement malade mais retrouve sa jovialité dès lors qu'elle a piqué une tête dans l'un des sauts bleus - nos meilleurs alliés en cas de barbouillage.
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La nuit tombe, on s'organise pour les quarts et l'on s'installe dans le carré - plus facile à gérer et moins secoué - alors que Camille et Manon vont docilement se coucher. La journée de nav' semble les avoir achevées.
Je prends le premier quart et bien que les conditions soient optimales - 10 noeuds de vent à 90° toujours sous volet et GV, une houle bien installée - la tombée de la nuit est pour moi source d'appréhension.
On ne discerne ni horizon, ni vagues, ni bateaux de pêche, ni cargos. La nuit semble nous envelopper de son voile noir, impalpable mais pourtant pesant. Parfois, ce voile mue en chape nocturne et me donne la contrariante impression de subir la houle et le vent. Quand les vagues nous prennent de travers, Seaview gîte allègrement. Je me déplace genoux fléchis, comme Passe-Partout sur son rocher - pour gagner en stabilité et abaisser mon centre de gravité. Toutes les quarts d'heure, le minuteur de l'i-phone me rappelle à la vigie : je sors dans le cockpit et balaye l'horizon à 360°. J'hume l'air, sens le vent, entends les paquets de vagues déferler sur les coques. Si nécessaire, j'ajuste le solent et dresse l'inventaire de nos voisins, matérialisés par un triangle lumineux sur l'AIS. Une sorte de bataille navale du 21ème siècle. Puis, je retourne dans le carré écouter "la playlist des amis" qui, depuis le départ, nous accompagne dans nos veillées nocturnes. Lorsque la nuit est trop oppressante, je troque Feist, Angus & Juila Stone contre une musique tibétaine et j'improvise une séance de yoga. Rien de tels que les bols tibétains et des battements de diaphragme pour lâcher prise.
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Apaisée, je tente en vain sous pilote automatique de regarder un film mais mon estomac n'est toujours pas assez accroché. Vers 1h du matin, Jules prend la relève. Nothing to declare. Nous passons quelques minutes ensemble à contempler le ciel étoilé, comme des enfants. Une étoile filante éclipse le ciel profond - un clin d'oeil de notre bonne étoile. Jules barre courageusement jusqu'à 5h et me sors de mon sommeil intermittent avant le lever du soleil. Mon moment préféré, non seulement car la nature s'éveille mais aussi car on gagne en visibilité !
6h30, le soleil rogne l'horizon, le vent est toujours stable à 10 noeuds, la mer s'est apaisée, le ciel est dégagé. Pas un bateau à l'horizon, AIS et radar vierges de tout spécimen à voile ou moteur, un régal.
La deuxième journée sera assez "tranquille" mais ne nous permettra ni de bouquiner ou ni d'effectuer toute activité intellectuelle (exit le Cned) ou manuelle (exit les bracelets brésiliens, les colliers de perles et les scoubidous pour les filles…). Tous les quatre, nous sommes assez nauséens, la mer est encore très formée.
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Deuxième nuit, on permute les quarts. Jules accepte d'inverser les heures pour m'éviter trop de nav' nocturne. La météo prévoit une bascule Nord du vent dans la nuit. Peu avant minuit, le vent monte en rafales à 20 noeuds en l'espace de dix minutes, un grain assez violent s'abat sur nous. Jules assure, réajuste les voiles et maintient le bateau à vive allure. Entre les vagues et le bruit du grain sur le roof, on a l'impression de passer dans une machine à laver.
Puis, tout se calme. Le grain semble passé.
Une demie-heure plus tard, on est contraint de se dérouter pour laisser passer un cargo. Ces orques en ferraille peuvent atteindre 300 mètres de long et naviguer à 20/25 noeuds. Autant dire qu'à coté d'eux, Seaview est une crevette rose. Ces deux dernières heures, on réalise que le nom de ces navires frôlent parfois l'impertinence : Navios Serenity, Don Juan… On se demande ce que consomment les armateurs lorsqu'ils baptisent leurs navires! Quoiqu'il en soit, Don Juan ne se montrera pas plus gentleman que Navios Serenity - que son nom prédestine à rester serein, puisqu'il ne répond pas aux appels VHF. Nous en croiserons plusieurs qui se comporteront comme des sharks : il semblerait que faire la sourde oreille soit un bon moyen de ne pas avoir à se dérouter et contraigne l'autre à le faire.
Mon quart à partir de 2h du matin sera beaucoup plus paisible que celui de Jules. Quelques cargos à surveiller sur l'AIS. Je parviens même à ouvrir le mac et à dérusher les vidéos des jours précédents, casque sur les oreilles. La nuit, séquencée et finalement cadencée, me semblera étonnement courte.
Les filles émergent à 8h30 après avoir fait le tour du cadrant. Et comme souvent au petit jour, les dauphins viennent nous dire bonjour. Cette nav' est décidément le festival des dauphins. Jamais nous n'aurions pensé en voir autant en si peu de jours, nous sommes comblés.
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Troisième journée sous le soleil, à 8-10 noeuds, sous grand voile et solent. Coup de fil d'Eric, de l'équipage Catapulte (vive le téléphone satellite !), que nous devons retrouver avec sa femme et ses trois filles dans l'archipel de Madère. Partis de Gibraltar 24h plus tôt que nous, Catapulte est à 80 miles plus au sud. Rendez-vous est donné mercredi matin pour le petit dej'. Les filles se réjouissent de retrouver Anais, Audrey et Margot. Cinq semaines en quasi vase clos, nous mesurons leur impatience.
Quelques jeux de cartes et parties de scrabble plus tard, la mer est d'un bleu profond, les dauphins se donnent en spectacle et rivalisent d'acrobaties autour du bateau. L'ordinateur de bord indique une eau à 25 degrés. Sceptiques, nous nous empressons de remonter un sceau d'eau et d'en vérifier la température. 25 degrés, c'est 10 degrés de plus qu'en Galice : on rêve déjà au bain de mer à l'arrivée… Pour l'heure, c'est toilette de chat pour l'équipage, l'usage de la douche étant rendu très inconfortable par la houle de travers.
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Quatrième jour, Camille écoute des contes, Manon de la musique, la houle s'est aplatie, Seaview file à 8 noeuds, c'est fluide. On réouvre les cours du Cned et c'est parti pour quatre heures de cours!
Durant toute la navigation, Camille et Manon auront été exemplaires. Pas de crêpages de chignon comme si, lorsque nous sommes en grande nav', elle basculaient (in)consciemment en mode "calmes et obéissantes" - une sorte d'autorégulation. Jules se montre vraiment patient, constant dans ses humeurs et rassurant. Intuitivement, un pacte de bienveillance semble s'être mis en place entre nous quatre. Chacun est très à l'écoute de l'autre et de son bien-être. Les parents "bien-veillent" sur les enfants et vice-versa. Cette adaptation - aussi naturelle soit-elle - me fascine.
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L'appel des retrouvailles avec Catapulte nous conduira à doubler les voiles des moteurs et nous arriverons finalement avant la nuit. Porto Santo, volcanique, imposante et sauvage, nous accueille au coucher du soleil. L'équipage de Catapulte est là. Dans les jumelles, il nous fait de grands signes de bienvenue.
Epuisés… mais nous sommes a-rri-vés !
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Même si ces 4 jours/3 nuits de nav' nous ont lessivés, nous ne résistons pas aux retrouvailles le soir-même. A bord, c'est apéro-bateau pour les grands et jeux à gogo pour les enfants jusque tard dans la soirée. Un bonheur de retrouver des copains, une vie sociale et partager nos péripéties de traversée.

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Traversée de Cascais à l'archipel de Madère vue par Jules

Même constat que pour le Golfe de Gascogne : pour éviter de se prendre une dépression sur la tête avec 25/30 nds de vent dans la mauvaise direction, nous devions partir samedi au plus tard (voir le post «Prévoir une navigation »). A défaut, il aurait fallu patienter une semaine de plus à Cascais. La traversée étant la plus longue jamais faite (500 milles, soit 900 km), nous prenons l’option tranquille en partant en début de matinée, avec une arrivée prévue dans la nuit de mardi à mercredi. On prévoit donc 3 à 4 nuits en mer ; de quoi arriver bien fatigués. Quelques échanges SMS par satellite plus tard, RDV est pris avec Catapulte à Porto Santo (eux viennent de Gibraltar), une île de l’archipel de Madère, à quelques milles au Nord de l’île principale. Après les péripéties de l’attente des cours du CNED, tout se (re)met en place.

Au final, la traversée se sera très bien déroulée même si les nuits accumulées en mer se ressentent dans l’état général de l’équipage à l’arrivée (on est RINCE !).
Les conditions légères ont quand même mis à l’épreuve nos estomacs (surtout celui de Camille) et le gennaker nous a encore fait faux bond, la faute à un ridoir dont j’ai du faussé le filetage au montage/démontage. Mais cette fois-ci, pas de réelle casse, et on s’est contenté du solent pour cette traversée.
On se rend compte maintenant, qu’il faut attendre le 4ème jour en mer pour pouvoir lire sereinement (ou faire le CNED !). Eric de Catapulte nous conseille la veille de passer la nuit au mouillage (qui bouge toujours un peu), plutôt qu’au port. A essayer.
Les dauphins –ces fois-ci la plupart du temps tout gris, genre Flipper- nous ont accompagné plusieurs fois par jour et c’est toujours la fête à leur apparition. On a même eu droit à quelques sauts dignes des marineland.
La température de l’eau n’en finit pas de grimper à se demander si la sonde n’est pas faussée : on peut maintenant lire 25°c. !? Nous qui étions habitués au 16°c de la Gallice et du Portugal, reprenons espoir avec la perspective d’une vraie baignade sans combinaison à l’arrivée. De quoi remettre du baume au cœur à tout le monde après déjà 3 jours en mer.
Le dernier jour aura été plus calme que prévu et on s’est même appuyé du moteur pour arriver avant la nuit mardi: l’appel de l’apéro avec Catapulte a été plus fort que le traditionnel bol de pates chinoises prévu initialement…Bizarre.

Pendant cette traversée, point de bateaux de pêche (nous étions très au large), mais une multitude de cargos : on traverse en effet l’axe Nord-Sud (de Gibraltar vers l’Europe) et l’axe Est-Ouest (de Gibraltar vers l’Amérique). Le record est un cargo de 366mètres !

Mais comment fait-on pour les éviter ?

Règle numéro 1 : on scrute l’horizon et les points lumineux. Le hic avec les cargos, c’est leur vitesse : bien plus élevée que la nôtre. Donc le risque de mal estimer leur trajectoire par rapport à la nôtre existe.
Règle numéro 2 : on utilise en renfort l’AIS magique : un transpondeur à usage maritime, qui indique à tous les bateaux équipés –obligatoires pour les cargos- la position, le cap, la vitesse, la longueur et le nom du navire. La plupart des bateaux de plaisance en sont aussi équipés depuis quelques années. Ces informations sont reprises sur l’écran du traceur (en superposition de la carte électronique de la région). Ainsi, les cargos nous « voient » et nous les « voyons ». Dans la plupart des cas, nos routes ne se croisent pas : ils passent bien devant ou bien derrière. Mais parfois, on se retrouve en route de collision. Je cherche alors systématiquement à les contacter par la VHF (la radio) pour savoir si je passe « at your head » ou pas. Un seul sur trois a répondu : je les soupçonne de faire les sourds pour leur éviter de se dérouter. Bien sûr, au moindre doute, je change de trajectoire, même si en théorie, nous sommes prioritaires… On se sera donc dérouté 3 fois pendant cette traversée, et comme d'habitude, cela arrive toujours de nuit ; sinon ce serait trop facile.

Un exemple avec cette capture d’écran : au milieu, c’est Seaview. Le triangle qui vient vers nous est un autre bateau. Il est à 15milles (28km). En cliquant dessus, je m’aperçois qu’il va 3 fois plus vite que nous et qu’il fait 200mètres de long. A éviter donc.

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La traversée vers Madère en vidéo

Nav vers Madere from Jules et So on Vimeo.

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Lisbonne

Première étape lisboète dans le quartier de Bélem avec son monument des Découvertes, érigé en hommage à Henri le Navigateur et aux acteurs des Grandes Découvertes, pétrifiés à la proue d'un vaisseau de pierre surplombant le Tage. Le soleil donne, nous avons gagné plusieurs degrés depuis le Nord de l'Espagne et recherchons à présent l'ombre des arbres pour nous rafraîchir. Comme la Galice semble loin! Nous remontons l'embouchure du fleuve jusqu'à la Tour de Bélem, tour de défense, successivement arsenal et prison. Elle témoigne de la puissance maritime du Portugal au temps de sa splendeur, lorsque Bélem, avant-port de Lisbonne voyait partir les caravelles pour le Nouveau Monde. Enfin, halte au Monastère des Jéronimos, manifeste de l'art manuélin du 16ème siècle, où Vasco de Gama se serait recueilli la veille de son départ pour les Indes. Décidément, nous baignons ces derniers jours dans le monde des explorateurs. Les filles se montrent chaque jour de plus en plus curieuses et s'enthousiasment de cette période des Grandes Découvertes.

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Cap sur le musée des Coches mais nous le trouvons portes closes. A défaut de carrosses et calèches, halte aux Pasteis de Belem, en hommage à Gigi. Les authentiques proviennent de l'Antiga Confeitaria de Belém. Délices de pâte feuilletée garnie de crème aux oeufs dorée au four, à croquer tièdes saupoudrés de cannelle ou de sucre glace. Une douceur plus qu'appréciée par toute la famille puisque nous avons cédé à la tentation par trois fois en une semaine !
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A Bélem, nous lions la Allisy Family & Seaview à un coeur en fer forgé rouge, une opération de soutien à une association contre les maladies cardiaques. Désormais, Seaview est ancré dans le quartier des explorateurs.
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Nous retournons à Lisbonne avec les filles alors que Jules saute dans une voiture de location pour Porto. La marina vient de nous annoncer que le 1er colis de cours du Cned était arrivé. Les cours du Cned, c'est notre Arlésienne seawienne. Nous n'osons y croire après tant de déception concernant l'envoi du 2ème colis chez Maman à Paris. Ce 2ème colis n' a finalement jamais été envoyé après 7 coups de fil en 10 jours au Cned. La venue en express de Maman, qui nous réjouissait tant - un aller-retour de Maminou en avion sur 2 jours, bien mieux que le DHL- est tombée à l'eau. Pour la première fois depuis notre départ, l'ambiance est plombée sur le bateau.
Alors que Jules enfile courageusement 700km d'autoroute dans la journée, avec les filles nous arpentons les rues du Bahia et du Rossio et expérimentons l'elevator Santa Justa, ascenseur en fer forgé centenaire qui offre une vue sur les toits de la ville. Nous visitons le Musée de la Mode et du Design - déformation professionnelle - puis nous flânons dans les boutiques surannées du quartier. Camille et Manon investissent la rue Conceiçao où des merceries d'antan aux boiseries sombres proposent bobines, rubans et passementeries.
Notre coup de coeur revient au Couvent des Carmes dont la toitures a été entièrement soufflée par le tremblement de terre de 1755 laissant la nef à ciel ouvert. Le couvent abrite aussi le très intéressant musée archéologique qui propose des objets préhistoriques, des trésors romains et égyptiens comme deux impressionnantes momies qui ont époustouflé Camille et Manon.
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Jules nous rejoint vers 17h, le colis du Cned est dans le coffre ! Nous fêtons cela lors d'une folle virée à bord du tramway n°28. Ballade urbaine de secousses et grincements, quarante minutes de panoramas sur la ville. Dans les ruelles étroites de Graça et de l'Alfama, le tram passe si près des immeubles que l'on pourrait presque décrocher le linge des fenêtres.

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Enfin, je ne peux m'empêcher de partager un cliché du "RER A de mes rêves". Il existe !
Entre Cascais et Lisbonne, un train "de banlieue" rallie la côte de l'Estoril à la capitale en 30mn. C'est propre, on est assis, les voyageurs-travailleurs sont aimables et souriants et il offre une vue sur mer de bout en bout.
Une source d'inspiration pour les futures liaisons du Grand Paris ?
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Cascais


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Cascais est au Portugal ce que St Tropez est à la France. Pittoresque station balnéaire avec ses villas, ses ruelles (mention spéciale à la Rua des Navegantes), ses boutiques chics et ses placettes où il fait bon lézarder en sirotant en verre.
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C'est notre point d'encrage sur la côte de l'Estoril pour visiter Lisbonne en attendant a livraison du matériel cassé et les cours du Cned de Manon. La ville est particulièrement agréable, on y apprécie son mouillage paisible - excepté le samedi où les bars rentrent en transe jusqu'à 3h du matin - l'architecture soignée, les ballades le long de la côte Atlantique en vélo et toutes les commodités à proximité. A commencer par un hypermarché - pratique pour l'avitaillement en un coup d'annexe. Plus d'un mois que nous n'avons pas mis les pieds dans le coeur névralgique de l'hyper-consommation (nous nous sommes approvisionnés ces dernières semaines dans les marchés, supérettes et "bouis bouis" locaux).Le retour à l'abondance de biens est une sensation assez étrange. Nous avons l'impression de rentrer dans un magma d'opulence en fusion. La facilité d'accès aux produits est assez grisante mais un sentiment de superflu prend rapidement le relai. Bienvenu dans le monde du "super".
Jules se dirige vers Phonehouse - repère bien connu - se procurer le sésame de 5Gigabites qui nous apportera davantage d'autonomie pour internet. Les filles courent au rayon fournitures scolaires pour compléter les broutilles manquantes. Au détour d'une tête de gondole, elles s'extasient devant les cahiers portugais qui ne comportent ni carreaux, ni marge mais de simples lignes. "C'est pas pratique pour écrire la date à 5 carreaux de la marge…" réplique Camille. De mon côté, cap sur le rayon des yaourts et je dois reconnaître que lorsqu'une allée de yaourts s'ouvre à moi, je trouve cela super.

Plaisir notoire de Cascais : les glaces de Santini, le glacier de la Cour de la Cour de Savoie et d'Espagne. Nous inventons chaque jour était un nouveau prétexte pour faire un détour par Santini.
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Non loin de la Casa das Historicas, Musée des histoires et des dessins aux pyramides terracotta qui se sont vues décerner le Prix Pritzker 2011 (malheureusement en montage d'exposition lors de notre venue), Cascais propose un musée de la Mer particulièrement intéressant pour les enfants. Expo temporaire sur les mammifères marins et trésors de la côte, fossiles et belle collection d'espèces maritimes conservées dans le formol. "Le meilleur musée du monde !" selon Manon.

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Cascais, c'est aussi le point de départ idéal pour sillonner la côte à vélo et découvrir les dunes de Guinco,18km dont neuf vent de face, Camille y a laissé ses muscles !

Pendant notre séjour, Cascais a préparé la fête des Lumières : créations et happenings artistiques dans la ville autour des illuminations auxquels nous avons participés la veille de notre départ. Quelques jours plus tard avait lieu la course de bateaux… , nous y serions bien restés mais il nous faut mettre le cap sur Madère, une dépression arrive sur l'Atlantique et nous avons rendez-vous avec l'équipage de Catapulte à Santo Porto. Celui de Siminoé, en escale à Rabat, devrait nous rejoindre dans quelque jours. Nous nous réjouissons de retrouver ces deux familles avec qui nous avons sympathisées pendant la formation médicale et chez Voile Sans Frontière.

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Marina et mouillage de Cascais

Cascais était le point prévu le plus au Sud de notre parcours en Europe continentale. Nous avions en effet choisi cette escale car elle permet de visiter Lisbonne (30mn de train) et ses environs, tout en restant dans un environnement moins urbanisé que les marinas dans le Taje. Et il y a même un mouillage qui permet d'y rester en dehors des grosses périodes de vent fort.

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En arrivant depuis le Nord, il y a presque toujours une accélération du vent dès le Cap de la Rocca (au Nord de Guincho), puis en arrivant sous le vent de la marina. Nous n'avons pas eu la première accélération (le vent est resté à 15nds), mais avons bien senti la deuxième: de 15 à 20/25nds en 30 secondes et une mer qui blanchit à vue d'oeil.

Direction donc dans un premier temps la marina. La marina est grande et peut accueillir beaucoup de bateaux, mais elle est très (trop) optimisée. Un bateau de 12m est ainsi guidé vers un ponton d'un bateau de 12m. Normal. Sauf que la place pour manoeuvrer est ridicule et avec notre catamaran, l'entrée dans une place peut s'avérer périlleuse, surtout avec 25nds de vent! Prudence donc (un monocoque en partant est rentré dans 2 bateaux…). Heureusement nous avons pu compter sur l'aide de tous les bateaux avoisinants (nombreux à être venus s'abriter du vent).
Le wifi est accessible depuis le bateau, mais le débit est ridicule. Limite vu le prix de la marina (quasi* 2 par rapport aux marinas précédemment visitées).
Pontons en excellent état, sécurisés…
Cascais offre tous les services nécessaires directement sur la marina (Ship, voilerie…) et la ville est accessible à pied (ainsi que son grand supermarché ouvert de 9h à 22H tous les jours yc le dimanche!).

Mais Cascais c'est aussi son mouillage très agréable, situé juste à l'extérieur du port, devant les plages de la ville. Fond de bonne tenue mais attention, le bateau à côté de nous n'a pas réussi à relever son ancre (beaucoup mettent un orin). On peut s'y baigner, même si comme partout dans les endroits visités depuis notre départ, l'eau n'est pas spécialement transparente, et toujours aussi fraîche (=bonne pour les bretons). Le Samedi soir, on "profite" du son des bars/discothèques.
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Quand la sous-barbe nous rase...

Ce que ne montre pas la vidéo sur la nav entre Peniche et Cascais, c'est la dernière heure de nav' à quelques miles du port de Cascais : vent bien établi à 15-18 noeuds, forcissant. Puis rafales à 25 noeuds, vent à 90°, la sous-barbe qui se rompt violemment, le gennaker qui part à vau-l'eau et le bateau qui opère un écart radical. A deux, nous sommes difficilement parvenus à maîtriser la voile déchainée et à la ramener à bord. Nous étions certes non loin du port mais entourés par 3 cargos au mouillage dans un périmètre de 300/400 mètres… C'est fou comme on se sent tout petit par rapport à ces brontosaures des mers.

Rassurer les filles, gérer les rafales, tirer de toutes mes forces sur ce foutu gennaker, veiller sur mon homme et éviter de passer à l'eau. Le vent était tel qu'en rabattant la voile de 70 m2, j'avais quelques chances de me faire éjecter d'une soufflante. Pour la première fois de ma vie, j'ai regretté de ne pas peser plus lourd! Jules réussit à dompter l'animal sauvage. Nous improvisons une technique qui semble faire ses preuves : Jules tire sur la voile pour la rabattre et je saute dessus pour la plaquer au sol et éviter qu'elle ne reparte dans une course folle. Lorsque l'intégralité de la toile est ramenée à bord, j'ai le souvenir d'être partie dans un fou-rire nerveux, cramponnée en étoile de mer sur cet amas de toile dissipée pour éviter qu'elle ne reparte en cavalcade. A ce moment précis, j'étais soulagée mais aussi habitée par un "mais qu'est-ce qu'on est venu faire dans cette galèèèèree !!….
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Vidéo Nav' vers Cascais

Aperçu d'une journée de nav' au Portugal…

Nav vers Cascais from Jules et So on Vimeo.

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Guincho

Encore un nom qui me faisait rêver quand je dévorais plus jeune les Wind Magazine ou autres Planche mag: Guincho est un spot de planche à voile mondialement connu. Chaque année, une étape de la coupe du monde de planche à voile y était d'ailleurs organisée.
Guincho reçoit en effet de plein fouet la houle de l'Atlantique et un vent thermique particulièrement fort dû à la différence de température entre la mer (16°c!) et l'intérieur des terres. Ce vent est aussi canalisé par les falaises au Nord et amplifié par le tracé de la côte (la côte s'oriente ensuite à l'Est vers Lisbonne).
En s'arrêtant à la marina de Cascais (notre point de chute pour visiter Lisbonne puis partir vers Madère), il était obligatoire d'y passer un peu de temps.

Et Guincho n'a pas failli à sa réputation. Alors que Seaview était sagement amarré à la marina, nous voilà partis avec le kite sous le bras pour profiter du spot: 30 noeuds établis et quelques vagues sympathiques. Un moment que je n'oublierai pas.

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Peniche - Cascais: 1000 milles

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Heureusement, il n'y a pas 1000 milles (1852km) entre Peniche et Cascais. Mais c'est entre ces 2 ports (45M) que nous avons passé le cap des 1000 milles parcourus avec Seaview depuis avril.
1000 milles, c'est à la fois beaucoup pour nous, qui ne faisions que du cabotage lors de croisières familiales, et peu pour un bateau qui est encore dans sa période de rodage.

Un exemple avec cette navigation qui avait tout pour être parfaite: une houle raisonnable (2/3m), un vent de 15/20nds venant de l'arrière qui nous a enfin permis de faire une navigation 100% sous voile - depuis notre départ, le vent était la plupart du temps trop léger et nous avons donc trop utiliser les moteurs à notre goût. C'était sans compter sur la casse d'un câble d'acier (plus précisément le sertissage), qui permet de fixer le genaker (le bout-dehors pour être exact). Résultat: un bon gros stress avec 70m2 de toile qui battent en plein vent (+20nds) en navigation. On s'en souviendra. Nautitech assure en nous expédiant les pièces cassées.

1000 milles, c'est aussi le temps qu'il faut pour commencer à bien connaître le bateau, anticiper ses réactions en fonction du vent et de la houle, repérer tous les petits coins/accastillages qui ne demandent qu'à vous érafler les mains ou les pieds et commencer à s'y sentir vraiment chez soi. Les filles parlent maintenant de "rentrer à la maison" pour le bateau ou de "chambre" pour évoquer leur cabine. C'est bon signe.
Mais 1000 milles, c'est encore un peu juste pour ne plus se faire peur à chaque entrée de port avec un vent soutenu ou pour dormir de façon 100% sereine dans un nouveau mouillage.
A suivre.
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Mouillage à Peniche

On souhaitait s'arrêter à Peniche pour ne pas faire Porto-Lisbonne d'une traite, ce qui nous aurait obligé à naviguer de nuit - ce que j'essaie d'éviter le long de l'Espagne et du Portugal du fait des pêcheurs et autres filets particulièrement nombreux sur ces côtes.
La marina ne peut accueillir que quelques bateaux visiteurs, et bien sûr, en arrivant, plus de place pour nous. On nous a donc dirigé vers le mouillage situé au Sud de la digue E, devant la plage.
Le fond est de bonne tenue, et c'est nécessaire puisque le mouillage reçoit le vent de Nord en rafales (15/20nds pour nous). Par contre, le mouillage est très rouleur et j'ai eu de la peine pour les 3 monocoques à nos côtés.
Pour couronner le tout, étant sous le vent du port de pêche, on a parfois l'impression d'avoir oublié des sardines sur les jupes du bateau.
Dommage, on serait bien resté une journée de plus pour visiter le village.

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C'est la rentrée !

Nous sommes mardi 1er septembre et sur Seaview aussi, aujourd'hui, c'est la rentrée !
Une rentrée un peu spéciale, sans cartable, ni cloche qui sonne la fin de la récré, sans copains et copines pour se raconter les vacances et chahuter.


Et pourtant, rentrée quand même. Même si les cours du Cned de Manon sont retenus en otage par La Poste depuis plus de 2 semaines. Colissimo International organise un nouveau jeu du chat et de la souris entre son centre de tri et sa plateforme export : 3 aller-retour en 16 jours sans jamais franchir la frontière.
Nous n'avons pas la même notion de l'international.
Après deux réclamations par mail et l'une en guichet (Merci Daniel), 20 tentatives de connexion sur le site de Colissimo… Rien ne bouge.
Nous n'avons pas la même notion du service clients.
De surcroît, le site du Cned, qui propose le téléchargement des cours, est hors service depuis plusieurs jours. Sachant que trouver une bonne connexion internet relève quotidiennement du défi dans notre périple, le sujet "Cours du Cned 5ème" - après nous avoir échauffé - commence à nous crisper.
Ultime coup de fil ce matin au Cned, qui a l'élégance de nous renvoyer gracieusement les manuels à Paris. Cours que nous feront ensuite acheminer par DHL, à Lisbonne ou Madère, suivant le délai d'acheminement du Cned qui transite par … Colissimo. No comment, on aimerait éviter que le chat ne se morde la queue.
Bref, on est sur la bonne voix, ce qui nous rend gais comme des pinçons et réjouit Manon qui ne demande qu'à plancher. Le comble.
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En attendant, si on résume : Camille a réceptionné son carton de cours de CM1 et Manon rien.
Question du jour : Comment occuper intelligemment une jeune fille de onze ans pendant quelques jours le temps de réceptionner ses cours de 5ème?
Sachant que :
1- impossible de mettre la cadette au boulot alors que l'ainée lézarde sur le trampo, bouquine, pêche et joue sur l'ipad
2- pas l'ombre d'une librairie internationale à Figueira
3- impossible de se faire livrer en 48h chrono une commande sur Amazone, pour les raisons évoquées ci-dessus.
4- les deux profs par intérim sont plein de bonne volonté mais débutants sur le niveau de 5ème, donc impro limitée.

Réponses : Bescherelle et le Grec ancien !!
Quelle lumineuse idée avons-nous eue d'embarquer la collection complète des Bescherelle : conjugaison, orthographe, rédaction. Trilogie incontournable en passe de détrôner le dernier P. Hawkins en cette période de rentrée. S' ils ne figurent pas encore sur les étagères de la bibliothèque familiale, offrez-les à vos enfants, ils vont nous adorer. Eh bien Manon s'est plongée dedans sans trop rechigner.
Pour varier les plaisirs - n'en déplaise à notre Ministre de l'Education - Manon étudiera cette année le Grec ancien. Le Grec ne faisant pas partie des options proposées par le Cned, notre amie Gwénaëlle, Prof. de Lettre classiques, nous a conseillé avant de partir manuel et cahier d'entrainement. Voilà un joli présent. La première leçon a consisté à l'apprentissage ludique de l'alphabet - que de bons souvenirs, j'avais soudainement 13 ans sur les bancs du collège avec Marie, assistant aux excellents cours de Grec de Madame Moreau (Marie, tu l'embrasseras pour moi). A la fin de l'après-midi, Manon, frétillante, nous écrivait des petits mots en Grec. L'ingénue avait débauché sa soeur en messager d'Athènes pour nous faire parvenir en lettre grecques : ¨pourrait-on regarder un film sur l'iPad ce soir, s'il vous plaît" alors que la veille, elle avait été punie d'écran pour deux jours.
J'avoue avoir esquissé un rictus à la lecture du mot, réalisant le choc des cultures entre le monde de Steve Jobs et celui de Platon. Chacun sa caverne.
Première satisfaction en tant qu'élève et en tant que prof, pourvu que ça dure.
Pour agrémenter le planning de Manon, cours d'Anglais en mp3 et lecture d'une bonne encyclopédie ayant résisté à l'ère numérique. Let's study, Darling !

Au programme aujourd'hui pour Camille : révision des tables, puis cours de Maths avec Jules et Français. Les cours du Cned ont l'air vraiment bien réalisés. Par matière, compter : un manuel pour l'élève, un cahier d'exercices, un livret d'accompagnement pour les parents et le cas échéant, des supports audio. Neuf matières à traiter dans l'année, des évaluations à renvoyer, des corrigés. Tout un programme, vive la rentrée !

Et après deux heures de cours, récréation sportive à l'avant de Seaview, avant de reprendre dans la bonne humeur.
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Ultime satisfaction ce soir en tentant une nouvelle fois de capter une connexion : l'un des étudiants, à qui j'enseignais des cours de Marketing et Communication cette année, en parallèle de mon activité, m'adresse un sympathique mail de remerciements précisant qu'il a obtenu 20/20 à l'examen du BA.
Gageons que nos quatre heures de cours 6J/7J donneront de fructueux résultats. Et si Camille et Manon nous témoignaient autant de reconnaissance à la fin de l'année, nous serions des parents-profs comblés.

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Nazaré

Cette ville du Portugal m'a toujours fait rêver parce que c'est à Nazaré même que l'on peut voir déferler les plus grosses vagues du monde. Oui, oui, du Monde!
L'explication est assez simple: il faut aller voir sous l'eau pour comprendre. Nazaré (et plus particulièrement sa plage Del Norte) se trouve exactement au bout d'un canyon sous-marin de 230km de long, avec des profondeurs qui atteignent 5000m. Ainsi, la houle qui arrive d'Ouest/Nord-Ouest dans cette zone de l'Atlantique, se retrouve canalisée et s'amplifie même au fur et à mesure que la largeur du canyon diminue. Comme la profondeur près de la côte est encore de 150m, la houle ne rencontre aucun frein avant de venir s'écraser sur les falaises.
Il n'y a donc pas meilleure configuration pour créer les plus grosses vagues du monde dès lors qu'une tempête d'hiver a eu le temps de créer cette houle en plein océan Atlantique.

On retrouve ce type de canyon à Cap Breton (ce qui explique la réputation de nos plages du Sud-Ouest), mais en beaucoup moins prononcé.

Une explication en 3D de Nazaré:
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Et le résultat (cette vague est pour le moment considérée comme la plus grosse vague jamais surfée - plus de 30mètres…), vu du phare qui est déjà en haut d'une falaise:nazaré

Rassurez-vous. Lors de notre passage en voiture, il y avait juste 2m de shore-break (vague qui casse directement sur le sable, donc qui peut quand même facilement vous assommer). Et lors de notre passage au large en bateau, nous n'avons rien senti.
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Coïmbra et Nazaré

Il faut reconnaître à Figueira de Foz - station balnéaire très bétonnée - au moins un intérêt : celui de se situer à 25mn de Coïmbra, plus retirée dans les terres.
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J’étais venue au Portugal il y a 25 ans avec mes parents et ma sœur et l’Université Coïmbra constituait, avec Nazaré et Evora, l’un de mes meilleurs souvenirs du pays.

La visite de la bibliothèque Joanina a tout autant conquis les filles. Camille cherchait en vain les chauve-souris qui, à l’époque, protégeaient les livres des insectes et notamment des mites (celles qui sont d’ailleurs mentionnées dans l’Obsession du Feu d’U. Eco).
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Ensuite, cap sur la prison académique : les trublions et étudiants récalcitrants y séjournaient pour purger leurs peines disciplinaires jusqu’en 1832. Palpitant pour les enfants de se retrouver dans d’anciens cachots d’étudiants – d’autant que le hasard de nos visites nous a fait découvrir deux anciennes prisons à quelques jours d’intervalle (cf Centre national de la Photographie de Porto, ancienne prison de la cour d’appel). Et Camille de s’exclamer : « Y’a beaucoup de prisons au Portugal !! » en détalant, joviale, dans les couloirs exigus et sombre tandis que Manon joue les geôliers.
Erigée à partir du 13ème siècle, l’université qui connaît son âge d’or à partir du 16ème siècle, attire de nombreux étudiants étrangers et s’affirme rapidement comme La ville universitaire portugaise.
Mais ce que retiendront avant tout les filles, c’est la « cabe et betina » (cape et soutane). Eh oui, là encore, JKR a puisé son inspiration dans la culture portugaise. La légendaire cape noire d’Harry Potter vient de là ! Au Portugal, une longue cape noire recouvre les épaules des étudiants universitaires. Elle est complétée d’un costume avec cravate noire sur chemise blanche. Autrefois porté au quotidien, cet uniforme relève aujourd’hui davantage du folklore mais demeure obligatoire pour les cérémonies officielles de fin d’année. Nous avons croisé quelques étudiants qui l’arboraient fièrement mais nous nous sommes demandés si l’université ne les embauchait pas en job d’été pour faire de la figuration en plein mois d’août. La cape est traditionnellement tailladée dans le bas, formant des lambeaux de franges, qui correspondent aux désillusions amoureuses de sa/son propriétaire. A croire que les étudiants contemporains de Coïmbra ne vivent aucune déception amoureuse car pas une cape frangée en vue !
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On clôture notre périple à Coïmbra par le Jardin Botanique, aménagé au 18ème siècle en complément de l’université de botanique. Arbustes tropicaux, allée de tilleuls et d’arbres rares, fontaines et cascades… avis aux romantiques.
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Puis cap sur Nazaré, où là encore l’urbanisation a outrance a frappé, les cabanes à chourros ont détrôné les barques de pêcheurs.
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On trace vers la plage del Norte qui fait rêver Jules avec ses vagues démesurées. Ce jour-là, 2 mètres shorebreak tout au plus - presque décevant - mais paysage grandiose : falaise vertigineuse et grotte sous terraine.
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Marina de Figueira da Foz

Cette marina se trouve sur la rive Nord du Monego, le plus long fleuve du Portugal. L'entrée du rio peut être dangereuse (la houle peut déferler) et il faut être très prudent en fonction de la houle et de la marée. Arrivant avec seulement 10nds de vent sans houle, l'entrée a été simple pour nous bien qu'avec 3nds de courant contraire.
La marina est très confortable et reste assez calme malgré son hyper proximité avec la ville.
Eau/Electricité disponibles sur les pontons, en bon état et sécurisés par clé électronique.
Wifi inopérant depuis le bateau (mais accès au réseau payant MEO).
Devant la marina se trouve un marché couvert très agréable où l'on trouve tous les produits frais à des coûts très inférieurs à la France. Supérette dans la ville.
La grande plage (une des plus larges du Portugal) est accessible à pied et il faut se contenter de regarder vers la mer (de l'autre côté, c'est plutôt la Grande Motte). Baignade dangereuse du fait du shore-break.
Location de voiture le long de la plage (visite de Coïmbra…).

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Intimité

L'intimité est rare sur un bateau, donc précieuse. Le catamaran nous permet d'"agencer" l'espace de vie : la coque des parents, celle des enfants et la pièce à vivre (carré ouvert sur cockpit) au centre. Les trampolines à l'avant servant de cours de récrée pendant les nav'.

Nous avons passé une partie de la journée à déambuler dans les ruelles colorées de Porto et sommes rentrés apprêter Seaview pour la navigation du lendemain. Les filles et Jules s'échappent quelques temps à la Capitainerie pour tenter de capter une connexion internet "durable". Objectif ce soir : mettre en ligne les vidéos du blog. J'achève du riz au lait et une quiche lorraine en prévision du lendemain - alternative appréciée à notre régime de nav' pâtes/riz/semoule.

La marina nous a concédé depuis 3 jours une large place sur un ponton extérieur ouvrant sur le Douro. Seule la partie intérieure est occupée, ce qui nous offre un panorama à 180° sur le fleuve. Très peu de vis à vis à l'exception d'un tête à tête avec un navire de la Policia, dont l'équipage semble avoir déserté le temps de l'été. Le soleil décline, baigne carré et cockpit d'une douce lumière et teinte la vallée de couleurs chaudes. Je compte bien profiter de ce moment seule pour faire une courte séance de yoga à l'avant du bateau. Ce que j'appelle, "me mettre dans ma bulle", une ouate de lâcher prise capable de me régénèrer et de mieux absorber les petites tensions liées aux crêpages de chignons des filles, aux cours du CNED de Manon qui n'arrivent pas et à cette foutue connexion internet qui rame-rame et finit toujours pas nous échapper.
Soudain seule, j'apprécie très égoïstement ce moment. Je m'apprête à sortir mon tapis lorsqu'une imposante masse sombre attire mon attention dans l'estuaire du Douro. Elle progresse lentement, majestueusement - protocole royal oblige - puisqu'elle répond au nom de "Queen Isabel". Sa présence à l'embouchure du Douro m'interpelle : un si gros bateau de croisière (120/140 mètres de long / 30-40 mètres de haut) ne peut remonter la Vallée du Douro. Mais quel intérêt d'avoir manoeuvré dans la passe étroite de l'estuaire pour faire demi-tour ici? Impossible par ailleurs d'accueillir un tel navire dans la marina, grande comme un mouchoir de poche. Alors que je m'interroge, Sa Majesté continue sa progression souveraine, elle se situe à présent à moins de dix mètres de la coque tribord de Seaview. L'activité de l'équipage me confirme qu'ils s'apprêtent à accoster sur la partie extérieure du ponton, soit à 2 mètres de nous, le ponton faisant office de garde rapprochée. En guide de jupon, Queen Isabel dévoile de larges baies vitrées où je distingue tables rondes dressées et convives attablés.

Dont acte, nous n'avons pas prévu de dîner princier et sommes peu enclins à jouer les poissons dans l'aquarium de Sa Majesté.
Jules rentre justement de la capitainerie avec les filles, victorieux d'avoir téléchargé les vidéos.
Clins d'oeil et sourires complices, mutuellement on se lance : "il est temps de lever l'ancre !"
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Douro Marina - Porto

L’entrée de la ria du Douro est vraiment petite. Nous ne l’avons testée que par temps calme, avec quand même plus de 3nds de courant. A voir par grosse houle et reflux.
Marina récente (février 2012). Tout est donc en excellent état. Pontons sécurisés. On commence à bien s’habituer au zodiac qui vient à notre rencontre pour nous guider et nous amarrer. Le personnel de la marina est vraiment très agréable.
Le petit plus: chaque matin, on vous apporte du pain frais au bateau gratuitement. Imaginez la même chose en France…
Wifi gratuit à la capitainerie (8h30/20H 7j/7). Payant sur le réseau Vodaphone, accessible du bateau, avec une connexion en haut débit (mais pas très stable).
Resto/snack agréable sur place. Il y a aussi 2 autres restaurants beaucoup plus chics et très design. Boulangerie et épicerie typiques dans la ville à 300m.
La ville de Gaia (là où sont les caves) est 3,5km de la marina. Il faut rajouter la traversée d’un pont pour rejoindre Porto. Faisable à pied; sinon, il y a une navette qui traverse le fleuve à 200m de la marina, puis un bus ou le vieux tramway pour rejoindre le centre de Porto.

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A la découverte de Porto

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Porto donne l’image d’une belle endormie. De nombreuses bâtisses sont à l’abandon dans la vieille ville et sur les bords du Douro. Des propriétés, sans doute d’anciennes caves entièrement désertées, tombent en décrépitude – La nature reprend ses droits sur la ville - ce qui par ailleurs a réjouit mon objectif.
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Depuis qu’il a été inscrit en 1996 au patrimoine de l’Unesco, le quartier de Ribeira (centre historique) – retrouve peu à peu ses charmes et ses couleurs. Cette ville, construite toute en étages, s’arpente à pied ou en tramway.
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Nous avons marché, marché à Porto et Manon n’a pas bronché ;-) La ville a remis en service son tramway historique, un retour dans le temps, cinquante ans auparavant. Assises sur les banquettes en cuir d’époque, les filles avaient les yeux rivés sur la clochette reliée à une corde dansant sur toute la longueur du wagon et servant à signifier au conducteur un arrêt. Forcément bien plus ludique que le « arrêt demandé » constellé de diodes rouges de la RATP !

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Après bien des détours dans les ruelles sinueuses et étroites de Porto, nous découvrons ses quais vertigineux – équipé d’un téléphérique bien plus moderne, c’en est décevant – ses églises baroques, ses maisons à encorbellement, son marché de Balhao construit autour d’un patio intérieur surplombé d’une mezzanine où l’on se restaure sur le pouce de Sardinhas et autres spécialités portugaises. Enfin, sans transition aucune, le Centre Portugais de la Photographie, qui a investi les murs épais de l’ancienne prison de la cour d’appel de Porto. Il présente des expositions temporaires mais surtout une impressionnante collection d’appareils photos (post à venir).
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Sinon, deux visites ont particulièrement captivé les filles à Porto :
- Contre toute attente, la visite d’une cave.
La cave Churchill nous a ouvert ses portes et une super guide franco-portugaise a capté l'attention des filles sur les cépages, les vendanges à la main, le grain écrasé aux pieds, la fermentation, les techniques de conservation, les énormes tonneaux de 50 000l servant de lieu de stockage puis le vieillissement dans de plus petits tonneaux. Elles ont adoré et ont même participé du bout des lèvres à la dégustation.

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- La librairie Lelo, véritable cathédrale du livre, parcourue d’étagères sculptées et de bois de stuc. Elle est considérée comme l’une des plus belles librairies au monde. L’auteur d’Harry Potter (qui a vécu trois années à Porto) s’en est inspirée pour l’écriture de son bestseller. Depuis, la foule abonde et l’entrée a même été rendue payante pour limiter les visiteurs (qui pour autant ne semblent pas être découragés) et permettre aux clients de continuer à consulter les livres… et à les acheter !

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