De la Corogne aux iles Cies

Avons à présent troqué la triplette vestes de quarts/salopettes/polaires contre les maillots – ce qui n’est pas pour nous déplaire. Rien ne sèche dans un bateau par temps de pluie.

Départ de la Corogne embué par un épais brouillard ne permettant pas de voir à plus de cents mètres. La côte porte bien son nom de « Coste de Morte », côte de la Mort.

Au petit jour, cadre surréaliste : on se retrouve à scruter - non pas l’horizon mais - l’épais matelas nuageux qui se présente devant nous, espérant ne pas voir poindre la proue d’un bateau de pêche. Ces malicieux pêcheurs passent au travers des mailles du filet quand il s’agit de s’équiper d’AIS – ce qui ne nous permet pas de les repérer sur l’écran de contrôle. Nous nous aidons du radar mais surtout, nous renforçons la vigie à l’avant du bateau. On se croirait sur le tournage d’un film avec des fumigènes simulant le brouillard alors que se profile un radeau de pirates… Sauf qu’on est dans la vraie vie.

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A défaut de pêcheurs et de pirates, un banc de dauphins vient nous saluer dès que le brouillard se dissipe. Notre bonne étoile. Le 3ème banc depuis de notre départ de La Rochelle. Moment suspendu, hors du temps. Les dauphins jouent avec l’étrave, se livrent à un chasser croiser fluide et endurant, virevoltent joyeusement puis se calent sur la vitesse de Sea View. Jules a travesti le mât d’une planche en perche de caméraman pour capter quelques images sous-marine avec la Go Pro (montage en cours).

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Douze heures de nav sous le soleil pour parvenir au Cap Finistère, le cap le plus à l’ouest de l’Espagne. Pétole sur la première partie, donc moteur. La houle est pourtant bien formée et chahute à nouveau le cœur de Camille qui finit au poste de Captain avec Jules pour garder les yeux sur l’horizon. Tout à coup, Camille pointe un alignement de deux ailerons espacés de 70/80cm avançant à faible allure, à 20/30 mètres du bateau. Les filles crient « dauphins, dauphins !! », je suis sceptique et pense plutôt qu’il s’agit d’un requin. Après quelques secondes d’observation, Jules nous confirme qu’il s’agit d’un marlin. Une belle bête d’1,20 / 1,40m, nous avions la ligne de traine sortie mais il n’a pas été séduit par notre leurre pourtant si coquet : un octopuss rose fluo ; )

Puis le vent se lève pour atteindre 20 nœuds : un régal sous gennaker.

Mouillage dans une baie près du village de pêcheurs Finistere dans l’ensenada de Llagosteira (voir post de Jules) avec l’intention d’effectuer un avitaillement, pris au dépourvu par le week-end du 15 août à La Corogne. A peine avons-nous jeté l’ancre à Finistere qu’un nouveau banc de dauphins se profile non loin du bateau.

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Le lendemain, cap vers l’île Cies, réserve naturelle protégée qui délivre un permis pour mouiller et poser pied à terre. Cette destination s’avère franchement décevante : nous assistons à un ballet incessant de navettes qui déversent des flots de touristes par centaines. Certes pas de cabane à frites sur la plage mais ambiance usine à touristes. Des jets skis rasent la côte et slaloment entre les voiliers au mouillage. Que de contradictions pour une réserve naturelle ! L’île retrouve son calme et ses attraits entre 21h et 10h30 quand le business touristique sommeille. Nous en prenons notre parti et levons le camp à 8h30 le lendemain pour une excursion en solitaire dans la forêt d’eucalyptus et sur les sentiers jusqu’au phare de Faro et son observatoire. Une sympathique balade de 2h dans la nature qui nous réconciliera avec lîle de Cies mais quoiqu’il en soit, nous écourterons notre séjour à Cies et rallions l’Ensanada de Barra, à quelques encablures de Vigo. Beaucoup moins connue mais tellement plus sauvage.

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