Seaview, ça déménage !

Au programme aujourd'hui : on range, on vide, on astique. Laurence et Guillaume organisent un aller-retour Paris-La Rochelle en 24h pour nous prêter main forte pour le déménagement. Et quel déménagement ! IMG_4909
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On n'a pas idée du volume qu'un catamaran peut absorber pour accompagner une famille autour de l'Atlantique. Certes, on débarque suffisamment de caisses pour improviser l'ouverture dune épicerie de quartier et organiser une distribution toutes boîtes … de conserve. Tout de même : entre le matériel de sécurité, les cours du Cned, les vêtements, la pharmacie et autres besoins de première nécessité - à commencer par 2 paddles, 2 planches, 3 kites, 1 foil… - on estime le butin à 700-800 kg de marchandise. Un grand Merci à Lolo & Guigui pour leur amitié fidèle, en toutes circonstances.
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L'arrivée

Onze mois que nous avons quitté La Rochelle, famille et amis. Les deux derniers jours sont chargés d'émotion. Satisfaction profonde d'avoir mener à bien notre projet, plaisir immense d'avoir réalisé un rêve, effectué d'étonnantes découvertes et de chouettes rencontres. Impatience aussi de retrouver les nôtres mais conscience qu'une fabuleuse histoire est en train de s'achever.
Soleil franc et force 5 en ce jour de grand retour. Seaview file à 9-10 noeuds par vent de travers : nous allons arriver plus tôt que prévu (dimanche soir, au lieu de lundi matin). Echange satellite avec Kiki et Maman pour les prévenir de notre débarquement anticipé. Ouf ! elles ont eu l'ingénieuse idée d'arriver une journée plus tôt. On raccroche et l'on se replonge les yeux dans l'horizon, dans le bleu profond. On savoure chaque dernier mille.
"TEEEEERRRRRREEEE !….." Les filles nous sortent de nos pensées en apercevant aux jumelles le phare de Chassiron, Nos téléphones captent à nouveau le réseau français. Reconnexion avec la France, reconnexion avec la tribu.

Il est 20H30 lorsque nous apercevons la forêt des 6000 mâts dansant dans le port de la Rochelle.

Au loin, Maminou et Kiki agitent de grands signes de la main. On crie, on saute et l'on tente tout de même de garder son sang froid pour assurer l'ultime dernière manoeuvre dans le port.
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Nos sourires en disent long sur le bonheur de retrouver les nôtres… et d'achever une transat qui aura duré au total 30 jours.
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Les Açores - l'île de Faial

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Vidéo transat retour vers les Açores

Ca y est, nous sommes bien arrivés à bon port, sur l'île de Faial aux Açores.
Un résumé en images de nos 3 semaines de transat !
Merci à toutes et tous pour vos messages d'encouragements et de soutien tout au long de la traversée et un grand Merci à Nicolas, notre co-équipier de choc qui a repris aujourd'hui la route vers St Lu.


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Préparatifs de transat

On s'active à bord : avitaillement conséquent, réorganisation des cales (on sort les couettes qui devraient nous resservir dans peu de temps !), rangements, inspection du gréement, révision des moteurs, lavage à grande eau. Tout l'équipage est réquisitionné : Manon perfectionne sa maîtrise d'Excel pour indexer les stocks, Camille joue les fées du logis !
Notre ami, Nicolas, arrive samedi, l'équipage sera donc au complet et nous devrions mettre les voiles dimanche midi.
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J-3 ! On s'accorde une pause avec la visite de Nassau - sans grand intérêt - si ce n'est son musée de la piraterie qui captive les filles et occasionne l'acquisition d'un nouveau pavillon…
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On prépare des pochettes de gourmandises envoyées par les Friends&Family. Une pochette surprise par semaine de transat ;)
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et l'on fait connaissance de l'équipage de Roi Baco qui prend le départ samedi pour les Açores avec le même routeur. Chouette, un bateau-copain pour la transat !
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Secret of happyness

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Vu dans un café de Georges Town à Great Exumas en attendant que la dépression passe…
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Under water - Exumas

Nous achevons une semaine extra en compagnie de Mika & François qui nous ont rejoint à Georges Town pour sillonner les Exumas.

Un programme aussi exotique qu'insolite : traverser un lagon de 30 miles…
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nager avec les requins nourrices, les tortues, les raies,
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et les cochons sauvages !
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Plonger sur une épave d'avion et jouer du piano sous l'eau,
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butiner des jardins de gorgones,
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jouer les 007 et la Petite Sirène dans la grotte sous-marine de Thunderball (lieu de tournage de James Bond et Splash)
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Musarder à Staniel Cay, comme le veut la tradition du restau au Yacht Club
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et fêter dignement l'anniversaire de François !
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Merci à vous deux de nous avoir rendu visite et à très vite pour d'autres aventures sur la grande blanche ;)
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Mieux que les mots, les images animées ;)

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Comment un dauphin sauve Manon d'une éval de latin...

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Ce jour-là, nous sommes au mouillage de Stocking Island tous les quatre. Nous finissons un déjeuner frugal, le soleil donne et il commence à faire bien chaud. Manon est exceptionnellement dispensée de débarrasser pour plancher sur son évaluation de latin. Camille est de corvée vaisselle. On apprécie le calme à bord. Tout à coup, Camille, pas franchement absorbée par sa besogne, s'écrie : "un dauphin !!!!" En effet, il se dirige droit vers le bateau.
Cela fait deux semaines que nous espérons nager avec Jojo, un dauphin semi apprivoisé vivant en liberté autour de Turks & Caicos. Nous avons eu la chance de voir plusieurs dauphins aux Turks, notamment avec Laurence et Guillaume, mais aucune occasion de barboter avec eux ne s'est présentée. Deux semaines que je radote à propos de Jojo… Nager avec un dauphin en liberté, un rêve d'enfant exaucé il y a quatre ans à Zanzibar et depuis neuf mois, je rêve de retourner nager avec l'un d'entre eux. Je commence même à exaspérer Jules et les filles avec mes histoires de dauphins et suis devenue la risée quotidienne de l'équipage lorsque je crois entendre les cliquetis d'un mammifère marin alors qu'il s'agit d'un oiseau.
Je ne laisserai pas passer cette chance : je saute dans mes palmes comme on saute dans un jean, Camille se laisse tenter et l'on plonge ensemble main dans la main. Le temps de refaire surface et nous voici nez à nez avec le dauphin.
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Je vous laisse imaginer la suite : Manon délaisse la voix passive et les étrusques - avec notre autorisation - et nous rejoint en compagnie de Jules.
La suite est dans la vidéo qui suit. Un moment de grâce inouï, presque surréaliste. Le dauphin restera jouer trois heures avec nous.
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Ma conviction, plus que jamais : toujours croire en ses rêves !
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Dédicace spécifique de cette vidéo à Clémence L. ;)

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La vidéo de notre mission à Diogane est en ligne

Enfin ! Après plusieurs péripéties (soucis de téléchargement puis bug !), voici la vidéo de notre mission Voiles Sans Frontières, réalisée dans le village de Diogane au Sénégal.
Merci à Christophe, Laurence et Guillaume pour le téléchargement.

Plus d'info sur Voiles Sans Frontières et le projet sur l'onglet "Le projet / Voiles Sans Frontières" ou dans le menu de droite "Catégories" VSF ou Sénégal.


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Turks & Caicos, "beautiful by nature"

Laurence et Guillaume, Maximilien et Victor nous rejoignent pour huit jours. Des mois que nous évoquons avec eux ce voyage. Il y a plusieurs années, ils ont fait partie des tous premiers amis à qui nous avions confié notre projet de tour de l'Atlantique. Lorsqu'un soir de 2014, autour d'un dîner bien arrosé, on leur a annoncé qu'on avait pris la décision de "se jeter à l'eau", ils sont spontanément devenus de fervents supporters et nous ont promis de nous retrouver "quelque part sur une île" aux Bahamas. Et dans la famille B., on tient ses promesses !

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Alors, voilà, on y est, c'est le jour de leur arrivée ! Julien part les chercher à l'aéroport de Providenciales en voiture de loc. Alors que la nuit tombe, nous guettons impatiemment leur retour avec Camille et Manon, la musique est à fond sur Seaview, c'est la fête ! Les minutes qui nous séparent de l'arrivée de nos amis semblent longues. Il fait à présent nuit noire, une lampe s'agite sur la plage, nous répondons par des signaux avec le projecteur. Quelques minutes plus tard, les retrouvailles sont aussi chaleureuses qu'animées. Les filles font visiter le bateau aux garçons, on discute et l'on trinque aux retrouvailles. Il faut dire qu'à chaque fois, l'arrivée à bord de friends&family en annexe après une quinzaine d'heures de vol est toujours assez surréaliste pour eux - mais aussi pour nous. Se retrouver dans un no man's land dix mois après notre soirée d'au-revoir, c'est exaltant. Laurence et Guillaume jouent les père Noël et sont chargés par d'autres friends&family de nous apporter victuailles et friandises en tous genres pour la transat (un merci tout spécifique à Maminou et Sandrine!).

Les Turks & Caicos sont des îles indépendantes situées au Sud des Bahamas. Leur spécificité relèvent de leur lagon de 90 km de long, visible de l'espace tant il est grand. L'eau y est tellement verte qu'elle se reflète sur les nuages dont la partie inférieure vire au turquoise. C'est ainsi, aux Turks, on voit la vie en turquoise ! La vie y est aussi "beautiful by nature", c'est du moins ce qu'on peut lire sur les plaques d'immatriculation des voitures, on aurait du mal à ne pas le croire.
Première escale à Bay Cay, rebaptisée l'île aux iguanes. Et pour cause, elle est investie par les petits cousins du tricératops.
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On joue les Robinsons sur l'île déserte mais les Robinsonnes se montrent un brin pusillanimes lorsqu'elles se font charger par un "Cératops-iguanex". Mauvais remake de Jurassic Park miniature - on prend nos jambes à notre cou et l'on explose de rire après l'avoir semé quelques mètres plus loin.
Les jeunes font des ploufs d'une falaise …
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et nous barbotons tous ensemble dans 1,50 m d'eau où nous croisons une belle raie.
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Puis les garçons partent à la pêche et nous rapportent deux belles araignées pour le dîner !
Le lendemain, on met le cap sur French Cays à 15 miles de là. Max et Victor, Laurence et Guillaume découvrent les joies de la navigation et semblent savourer leur nouvelle vie de marins.
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Les conditions sont idéales, 10-15 noeuds de travers, pas de mer, de quoi s'amariner sereinement.
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C'est parti pour des tournois endiablés de tarot et de président. Ca chahute, ça se vanne, ça pouffe de rire, ça trichotte… Quand soudain, un dauphin nous rejoint - seul - et joue avec l'étrave du bateau. Serait-ce le célèbre Jojo, dauphin apprivoisé depuis 25 ans par l'instructeur de plongée Dean, dont Daniel nous avait parlé. Jojo ou pas, il électrise l'équipage.Capture d’écran 2016-05-04 à 15.00.09
Nous mouillons à French Cay dans trois mètres cinquante d'eau. L'île est déserte, l'eau cristalline, nous sommes seuls au monde.
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Les hommes, les ados, Mawi-Té et Mawi-Jo (c'est ainsi que nous nous sommes rebaptisées avec Lolo) partent à la découverte de l'île.
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Avec Mawi-T, à défaut de "Koh-Lanta" ou de "Pékin Express" dont nous parlons depuis des années, nous réalisons notre "French Cay Express" et remportons l'épreuve d'immunité du jour : langoustes ce soir pour la tribu turquoise !
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On n'a qu'à plonger pour les attraper dans deux mètres d'eau.
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Nous découvrons le récif, très poissonneux - dommage que la ciguaterra sévisse encore ici - nous croisons des raies, un barracuda et pour la première fois des requins nourrice, inoffensifs. L'un d'entre eux passera à trois mètres sous Laurence qui, à son hurlement strident "Requiiiiiiiiinnnnnnn !", me fera illico changer de cap pour la rejoindre. On ne parviendra pas à palmer assez vite pour le mettre en boîte dans la go pro. Les garçons en apercevront un deuxième dormir paisiblement sous un rocher. Lorsque Jules en montre un troisième à Camille, elle s'élance sans aucune appréhension à toute allure pour le suivre.
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Durant cette semaine, grâce à Max, mon filleul BG ;) on enrichit notre vocabulaire de djeuns et l'on découvre de nouvelles expressions, genre "tu bibi ??" (= "tu bikraves" !?!), "atos"…On étoffe aussi notre playlist avec ses morceaux. Firestone et Seve deviennent les hymnes du moment.
Les adultes, c'est un peu comme les portables, il faut souvent faire des mises à jour.
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Les jeunes font de la planche avec Jules, on paddle et l'on saute du bateau.
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Victor apprend à faire du pain et nous concocte un pain Seaview particulièrement bon !
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Les journées passent trop vite sur French Cay qui détronne Tobago et Barbuda en tête de liste des "Top 3 plus beaux mouillages". Il est déjà temps de mettre le cap vers Providenciales et Malcom Roadstead. Guillaume témoigne d'une singulière dextérité pour son épreuve d'immunité en paddle : trouver des cigarettes dans un endroit quasi sauvage. Le luxueux resort de M. Roadstead lui sauvera la mise. Il rentre en pagayant, détendu et fier de son trophée.
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On poursuit notre route vers Liitle Water Cay au nord de Providenciales. Là-encore, on croise un dauphin seul, et une heure plus tard, alors que nous rentrons dans la passe de Leeward Cut, un couple de dauphins avec son petit s'approche du bateau. Les mammifères adultes encadrent le jeune et nagent lentement pour se mettre à son allure, la scène est touchante.
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Little Water Cay, c'est tout simplement magique, les images de Jules et de R1D1 en témoignent (cf vidéo Turks & Caicos vues du ciel) et l'on en reste bouche bée à l'avant du bateau.
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C'est dans cadre paradisiaque que Lolo nous dispense un cours d'aquarelle puis nous dirigeons vers Grace Bay pour nous rapprocher de l'aéroport.
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Le dernier jour, ultime épreuve d'immunité avec Lolo : rejoindre un supermarché situé à un dizaine de kilomètres de là et procéder à l'avitaillement. On part à pied, sac au dos, et très rapidement, un local s'arrête pour nous demander si nous avons besoin de quelque chose. James fera office de taxi. Au supermarché, on s'étonne de la taille XXL des rayons de sauces et de céréales, la proximité des Etats-Unis se fait sentir. On discute avec notre sympathique caissière haïtienne qui aimerait bien tester elle-aussi le bateau et rentrer avec nous jusqu'à Paris.
Pour l'heure, c'est à Laurence, Guillaume, Victor et Max de s'envoler pour CDG. On se donne rendez-vous fin juin/ début juillet à la Rochelle.
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Semaine extra les Amis, merci de nous avoir rejoint et à très vite !
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L'aquarelle de Laurence qui a trouvé sa place sur Seaview. Elle expose dans quelques jours au Carrousel du Louvre, plus d'infos sur ces encres et huiles sur toile : Galerie LB http://laurencebost.weebly.com
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En attendant les amis

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En attendant nos amis, nous élisons domicile pendant deux jours sur la plage de Long Bay - élue l'une des 10 plus belles plages au monde - et spot inconditionnel de kite.
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Les filles jouent les "assistantes" et attendant avec impatience d'être en âge de prendre des cours.
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Pendant que Jules me donne un cours, elles construisent le haras de leur rêve, Jules rejoint l'équipe des bâtisseurs et le domaine est baptisé "Haras des Briantais"… Tous trois tentent en vain de me convaincre de ce nouveau projet pour le retour !
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Camaguey

Dernière étape de notre périple cubain : Camaguey. Un accueil charmant à la "Casa Colonial" chez Mirta qui prépare des pancakes pour les filles et nous offre un petit déjeuner pantagruélique. Quand on connait les difficultés d'approvisionnement des Cubains en nourriture, on est autant plus reconnaissants de cette intention.
Camaguey est réputée pour ses dédales de ruelles sinueuses, le plan de la ville a été conçu pour désorienter les pirates.
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Troisième plus grande ville du pays, Camaguey nous apparait comme étant la plus moderne et la moins dénuée des villes traversées. Nous croiserons plusieurs mini-markets et - faits rares à Cuba - quelques boutiques de vêtements.
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On s'attarde à la Casa Jover, maison-galerie étonnante tenue par deux peintres Joel JOVER et sa femme Iliana SANCHEZ.
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Nous avançons notre retour au bateau de 24 heures car, avec Manon, on ne parvient pas à se débarrasser de la fièvre et de la toux qui nous gagnent depuis quelques jours. Nous avons hâte de retrouver notre chez nous, sur l'eau.
De Cuba, nous garderons un chaleureux souvenir de l'accueil des Cubains, notamment chez l'habitant. Cela fait vite oublier l'insistance des rabatteurs dans les rues et des escrocs détrousseurs de CUC. Le pays semble être à un tournant de son histoire. Saura-t-il amorcer le bon virage ?
Si la jeune génération nous a paru rêver d'ouverture et de changements drastiques, les plus anciens - qui ont connu la dictature de Batista - voient dans Castro un moindre mal.
Qu'adviendra-t-il à la mort de de Fidel et Raul Castro, tous deux octogénaires? Le pays, après des années d'extrémisme, pourrait s'orienter vers une voix plus modérée.
L'avenir nous le dira.
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Trinidad

Quatre cents kilomètres séparent Vinales de Trinidad, soit huit heures de bus. Si les bus sont le moyen le plus fiable pour circuler à Cuba, ils ont un inconvénient majeur : une utilisation intempestive de la climatisation. Résultat : après huit heures de trajet, on se réveille en Hibernacus au pays du Chacha. Si vous voyagez à Cuba en car, n'oubliez pas chêches, sweats à capuches, voire polaires ! Nous en avions prévu mais probablement en quantité insuffisante, ce qui nous vaut un détour par la clinique internationale de Trinidad pour cause de pharyngite aigue accompagnée d'une forte fièvre qui durera plusieurs jours. Après l'insolation de Manon la veille, notre retour sur la terre ferme depuis huit mois semble ne pas nous réussir !
Camille et Jules partent à la découverte de la vieille ville alors qu'avec Manon nous hivernons par 35 degrés le temps de se refaire une santé. Plus les heures passent, et plus nos voix ressemblent à celle de Dark Vador… Lot de consolation, on entend de la chambre un groupe de trovadores jouer des airs de reggaeton et salsa à quelques mètres de là. A défaut du cours de salsa dont je rêvais, nous sommes bercés par des rythmes latinos, vibrants et débordants d'énergie.
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Il se dégage de Trinidad une atmosphère festive et nonchalante. La ville a été classée en 1988 patrimoine de l'Unesco et elle est aujourd'hui l'une des mieux restaurées de Cuba.
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Trinidad et ses rues pavées, ses maisons coloniales restaurées, ses groupes de musique…DSC05525
Au lever et au coucher du soleil, l'ambiance qui se dégage de la ville est vraiment particulière.
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Vinales

La vallée de Vinales se situe à 4 heures de bus au Nord est de La Havane; elle est considérée comme l'une des plus belles régions de Cuba. On ne sera pas déçus.
Tournée vers le tourisme depuis fort longtemps, la région a su toutefois conserver ses traditions. Il n'est pas rare de croiser un guajiro à cheval, cigare à la bouche, rentrant de sa journée dans les plantations de tabac. Les paysages, mélanges de pins et palmiers, terre rouge des plantations de café et de tabac et falaises calcaires font partie des plus beaux paysages que nous ayons vus depuis neuf mois.
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Installés dans un rocking chair sous le porche de notre villa rosa, tenu par la sympathie Daniela, on déguste un mojito, un moment authentique de Cuba.
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En compagnie de Mimosa, nous opterons pour une découverte d'une journée à cheval de la vallée du Silence, jalonnée par la visite d'une plantation de tabac bio (pas de pesticides, les conservateurs sont remplacés par une mixture à base de vanille, cannelle, citron et la colle par du miel; et les cigares ne contiennent pas de nicotine!). Nous visiterons aussi une plantation de café bio.
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Les outils agricoles utilisés par les paysans sont très rudimentaires : pas de machine, des buffles tractent des charrues qui rappellent à Camille son cours sur le Moyen-âge.
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Mais les Cadillacs polishées côtoient aussi chevaux et charrettes…
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Le lendemain, on troque nos équidés contre des vélos et c'est parti pour une vingtaine de kilomètres dans la vallée de Palmarito, entre mogotes, grottes et piscines naturelles. La nature y est juste incroyablement magnifique.
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Le soir, on retrouve Siminoe et Mimosa pour un dernier dîner tous ensemble - et cette fois-ci ce sera vraiment le dernier. Les aux-revoirs sont émouvants, on se donne rendez-vous à Lancieux, à Verbier, à l'Ile de Ré ou à Paris, l'hiver prochain ;))
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La Havane

La Havane se situe à quelques huit cents kilomètres de la marina Puerto Vita. Nous décidons avec Mimosa d'opter pour une visite du pays en bus, le moyen de transport le plus sécurisé du pays. Certaines ambassades, comme celle de Grande-Bretagne, déconseillent à leurs ressortissants d'emprunter des vols intérieurs pour des raisons de sécurité. C'est donc parti pour 12h de bus de nuit, direction la capitale! En arrivant dans la ville, les couleurs "candy" des maisons coloniales sautent à l'oeil. Valérie nous a déniché une casa particular au coeur du Habana Vieja, un petit bijou.
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Nous passons trois jours à déambuler dans les ruelles de la capitale le plus souvent à pied, mais aussi en bici-taxi (tricycle) ou en voiture américaine,
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et même en coco-taxi!
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Pour s'imprégner de l'histoire et de la culture du pays, on commence par la place de la Revolucion, suivie du musée de la Révolucion qui occupe l'ancien palais présidentiel, dont les murs criblés de balles témoignent encore de la tentative d'assassinat de Batista en 1957. Les documents et photographies oscillent entre propagande et histoire mais cela nous aide à comprendre davantage les 60 dernières années. Derrière le musée, se dresse le pavillon Granma, mémorial dédié au navire qui transporta Castro et ses acolytes du Mexique à Cuba en 1956. L'un des chars utilisé lors de la bataille de la baie des cochons est aussi exhibé.
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On enchainera sur le musée des Beaux Arts, dont l'accès par le hall principal nous est interdit pour cause d'effondrement du plafond quelques jours au préalable, alors que le musée vient juste d'être rénové!
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Puis l'on flâne sur la Plaza Vieja où les diseuses de bonne aventure attendent les clients, cigare au bec.
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Un petit détour par l'artistique Callejon de Hamel…
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La Habane ne laisse pas indifférent, c'est la ville de tous les paradoxes. Une ville qui a connu le luxe dans les années 30 et aujourd'hui le délabrement absolu, mais dont l'âme subsiste. Sans doute grâce aux Habaneros qui ne se contentent pas de survivre, mais se débrouillent, créent, rêvent et partagent volontiers leur culture.
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Durant ces 2 semaines passées sac au dos à sillonner Cuba, bien des choses nous ont marqués, à commencer par la liberté de la presse, l'économie cubaine et la venue d'Obama.
Retour sur trois sujets qui ne nous ont pas laissés insensibles :

LIBERTE DE LA PRESSE

A Cuba, la constitution prévoit que les médias ne puissent en aucun cas être propriété privée et que la liberté de la presse doit être "conforme aux objectifs de la société socialiste". La presse (écrite, radio et TV) diffusent donc des articles et reportages "choisis". Les journalistes cubains se doivent d'appartenir à l'UPEC (Union des Journalistes Cubains) et doivent, "selon le code adopté par la profession", contribuer "à promouvoir le perfectionnement constant de notre société socialiste".

Au détour d'une rue, nous achetons le Granma, l'un des deux quotidiens nationaux, dans sa version espagnole mais aussi en version française, histoire de se faire une idée par nous-même. On ne sera pas déçu. L'édito, signé de Fidel Castro, revient sur la visite d'Obama portant une vision passéiste et rétrograde comme si la révolution avait figé le pays il y a 50 ans.

Avant 2013, il existait une loi interdisant l'utilisation privée d'internet sans autorisation gouvernementale. Depuis 2013, l'accès internet est officiellement autorisé mais tous les sites ne semblent pas accessibles. La censure continue à sévir. Insolite: la touche @ est la plupart du temps désactivée sur les ordinateurs connectés à internet! Sinon, à travers le pays, on peut acheter à l'Office national des Télécoms ou à des vendeurs à la sauvette, des cartes pour se connecter depuis des points bien précis dans les villes. Nous tomberons à deux ou trois reprises sur des places où des Cubains (et touristes) s'agglutinent téléphones et tablettes en greffons. On prend conscience qu'internet est le seul moyen de communication des cubains avec l'extérieur. La scène nous saisit et l'on mesure à présent les difficultés du quotidien d'une génération muselée. Voir le blog de la dissidente Yoanis SANCHEZ http://www.14ymedio.com/englishedition régulièrement bloqué par les autorités.

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En se promenant dans la Havane avec nos amis Valérie et Blaise, nous flânerons sur la place des bouquinistes. Sur les étales, le "choix" de lecture est édifiant : José Marti, les écrits de Fidel et de Raul, celles du Che… 90% des livres sont liés au régime. Seul le Petit Prince viendra ouvrir le champ de la liberté.
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L'ECONOMIE CUBAINE

L'état cubain détient 90% des richesses et fait l'objet d'une planification centrale, contrôlée par l'état. La grande majorité de la population active est employée par l'état. La part de l'économie privée reste encore très faible même si Raul Castro a légalement autorisé depuis quelques années la création de business privé. L'industrie du sucre, première manne financière, s'est effondrée depuis les années 90 lorsque les Soviétiques ont arrêté de soutenir artificiellement le cours du sucre. Depuis, le tourisme est devenu une priorité nationale pour renflouer les caisses. Revers de la médaille, on assiste à Cuba à la création d'une économie parallèle basée sur le peso convertible. Société à deux vitesses : d'un côté la population en contact avec les touristes (ou avec les cousins, frères et soeurs exilés à Miami) et les CUC (devises convertibles) qui s'est considérablement enrichie. De l'autre, les Cubains contraints de se contenter de leur salaire mensuel versé par l'Etat en pesos nationaux. A Cuba, tous les salariés de l'Etat perçoivent quasiment le même salaire, du dirigeant à la femme de ménage.
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Depuis les années 60, les Cubains sont contraints d'utiliser des livrets de rationnement pour les achats à effectuer dans les magasins d'Etat. La libreta, livret de rationnement, donne accès par mois à : 5 livres de riz, 3 livres de sucre, 10 oeufs, 1/2 litre d'huile, 4 livres d'haricots noirs, 1/8 livre de viande, 1/2 savon pour la toilette et la lessive et 1/2 pain/jour. Le problème réside à la fois dans la pénurie (les magasins sont très irrégulièrement approvisionnés) et l'insuffisance de cette aide pour la majorité des Cubains car elle ne permet de s'approvisionner correctement que deux semaines par mois. Nous assisterons à plusieurs reprises à des scènes de files d'attente où femmes, hommes et enfants patientent avec leurs tickets de rationnement devant les boulangeries ou magasins d'Etat aux étalages bien frêles. Les filles palperont de manière tangible le manque de biens. Les premiers jours, Camille et Manon s'étonneront de se voir distribuer quelques feuilles de papier et un savon à l'entrée des toilettes publics car même le papier toilette et le savon ici sont rationnés.

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Depuis l'arrivée au pouvoir de Castro, santé, éducation et logement sont gratuits. Sur les façades des immeubles et maisons, il n'est pas rare de lire les écriteaux suivants : "Se vende o se permuta", appartement à vendre ou à échanger. Depuis peu, les cubains ont le droit d'acheter ou de vendre un logement, jusque là, on devait s'échanger les biens immobiliers. Le niveau de délabrement des immeubles témoigne de la limite du système. Si l'état a doté dans les années 60 chaque famille d'un logement, leur salaire mensuel (avoisinant 25E) ne leur permet pas de l'entretenir.
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Sur le Malecon, boulevard qui longe la mer édifié par les Américains début 1900, et dans les ruelles de Vieja Havana (le vieux Havane), le résultat est stupéfiant. Les palais et demeures, initialement cossues, tombent en décrépitude. Notre ami Blaise, qui a vécu à Beyrouth dans les années 80, semblait retrouver certains aspects de la ville après-guerre.
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Un grand programme de rénovation est en cours, notamment sur le Malecon et dans le Habana Vieja, subventionné en partie par L'Unesco mais aussi par des investisseurs étrangers. Lentement, la Havane devrait retrouver sa splendeur du passé.
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USA-Cuba : LE DEGEL ?

A quelques jours près, nous aurions pu croiser à la Havane Barack Obama et les Stones !
Le vent ne nous a pas porté assez vite mais peu importe, nous aurons au moins eu l'occasion de vivre et d'essayer d'analyser en discutant avec les habitants et grâce aux traductions précieuses de Valérie l'impact de cette visite rendue par celui qui fur longtemps considéré comme l'ennemi cubain n°1. Si nous avons croisé deux drapeaux cubains et américains en guise de bienvenue dans le vieil Havane, une autres affiche 6x2 mètres pronant "le blocus est le plus grand génocide de l'histoire" accolé à une image choc, nous a heurtés près de la place de la Revolucion. Lorsque, par le biais de Valérie, nous échangeons avec la jeune génération, on se rend compte qu'elle aspire à l'ouverture sur le monde et à … partir. Nous échangerons même assez longuement avec un serveur d'une vingtaine d'années qui nous confiera avoir planifié son départ illégal par la mer, pour Miami, trente jours plus tard.
En attendant, d'autres ont pris le parti de l'humour, comme ce restaurant tenu par de jeunes cubains :
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De l'autre côté du détroit de Floride, le gouvernement d'Obama a fait part de sa volonté d'ouverture ces dernières années. Il a assoupli les restrictions imposées aux Cubanos-Américains pour retourner à Cuba et autorisé davantage de voyages pour les Américains. L'embargo commercial demeure le problème majeur.
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Funambule

Tentative (ratée) de "boat art" ou pub pour le recyclage du plastique ?
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Que neni.
=> Parcours de gymkhana pour rats cubains audacieux… aspirant au destin de Ratatouille.
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Bienvenue à Cuba

Passée l'étape des formalités d'entrée (compter une petite journée pour finaliser le tout), on reprend le rythme du Cned et le 1er avril est fêté dignement par les enfants.DSC04919
On organise avec Carine un brainstorming sur les activités pouvant être réalisées pendant la transat, on s'échange du matériel de travaux manuels, des livres, des films et des bons plans.
Nous prenons conscience que nous partageons nos derniers jours avec Mimosa et Siminoe. Plus de six mois que nous naviguons ensemble (depuis les Canaries et le Cap Vert). Une telle aventure tisse des liens profonds entre les enfants et les parents, nous avons tous plaisir à voir nos sept jeunes rire, courir, s'esclaffer, jouer, étudier ensemble avec beaucoup de bienveillance les uns envers les autres. On le sait déjà, Mimosa & Siminoe, ces prochaines semaines, vous allez nous manquer.
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On accompagne Siminoe au taxi, ils s'engouffrent tous les cinq dans une rutilante lada vert pomme dont le pot d'échappement "hyper tuné" pétarade à travers la campagne cubaine. Nous espérons vous croiser à Cuba les Amis !

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Main de fer dans gants de velours


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A moins que "mains de verre dans gants de jour" ne soit l'expression plus adaptée…

Depuis huit mois, les articulations de mes mains se crispent, gonflent, accrochent… Hisser la grand voile, wincher, remonter l'annexe, sortir et rentrer le genaker, Toutes les occasions sont bonnes pour mettre à l'épreuve nos articulations malgré le port de gants. Jules ne semble pas s'en plaindre mais, d'une manière générale, les marins ne s'épanchent pas sur leurs petits travers. Je ronge mon frein, use mes gants, ravale ma salive et finis par considérer que l'arthrite ou l'arthrose me gagne avant l'âge, envisageant de consulter à notre retour.
Un soir, alors que nous dînons avec Mimosa et Siminoe, Carine et Valérie évoquent des douleurs similaires récurrentes. Valérie, médecin, me rassure : les douleurs sont liées à une hyper-sollicitation des articulations. Tout devrait rentrer dans l'ordre lorsque le clavier aura détrôné le winch !
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Nav vers Cuba

Adieu République Dominicaine, nous mettons le cap à 3 bateaux vers Cuba, à plus de 400 miles, soit trois jours de nav de là.DSC04802
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La sortie de la baie de Samana s'avère houleuse, le vent de face et les pêcheurs locaux ne nous rendent pas la tâche facile. Les sauts bleus viennent à la rescousse de Camille et Manon qui ont du mal à se ré-amariner.
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Une idée des vagues qui déferlent : ci-dessus, la même vue à 5 secondes d'écart…
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Le Cap de Samana est de toute beauté, la nature ici semble dotée d'une force incroyable. Quand les filles reprennent leurs esprit, nous organisons une chasse à "l'oeuf" avec les moyens du bord - selon l'expression consacrée - car c'est aujourd'hui Pâques et l'on ne déroge pas aux traditions, même en pleine mer.
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Les quarts de nuit s'organisent et s'avèrent bien paisibles, un vent de 15 à 20 noeuds nous accompagnera tout du long et nous resterons en contact VHF avec nos bateaux-copains.
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Au troisième jour, alors que nous approchons des côtes cubaines à 60 miles au sud ouest de l'île, un hélico US Coastguard nous survole à très faible altitude - suffisamment bas pour qu'on aperçoive distinctement pilote et co-pilote. La scène a des airs de James Bond ! Une heure et demie plus tard, un navire militaire US Coastguard nous approche en nous questionnant par VHF (équipage, numéros de passeport, motif de notre voyage, transport de cargaison…). Après deux heures de cordial interrogatoire à distance, le garde-côte nous salue et nous souhaite bon vent. Etant dans les eaux cubaines, on imagine que l'intervention des Américains était liée à l'embargo ou à la proximité toute relative de Guantanamo située à l'extrémité sud-est de l'île.
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Après trois nuits de navigation, nous rejoignons Mimosa et Siminoe dans la baie de Vita au levé du soleil. Les retrouvailles entre bateaux après quelques jours de nav sont toujours savoureuses.
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Le parc Los Haitises

Après les baleines de la baie de Samana, deuxième coup de coeur en République Dominicaine : le parc de Los Haïtises et ses mogotes (îlots rappelant ceux de la baie d'Along au Vietnam).
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La joyeuse tribu formée par les trois équipages de Siminoe, Mimosa et Seaview évolue en annexe tantôt dans la mangrove tantôt dans les grottes fréquentés jusqu'au 16ème siècle par les indiens Tainos. Ici, la faune est abondante, nous croisons pélicans, vautours, colibris…
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On visite aussi les grottes Cueva de la Linea et Cueva de Arena, habitées il y a 500 ans par les Amérindiens qui ont laissé plusieurs dessins rupestres représentant hérons, baleines, chamans, enfants… La légende raconte que la princesse Onaney, favorite du grand Chef Caonabo, se cacha dans cette grotte pour échapper aux Conquistadors. DSC04710
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Le parc de Los Haïtises, ce sont aussi des paysages de rizières et de montagnes à couper le souffle … Vous l'aurez compris, la République Dominicaine est une belle découverte !
La description enthousiaste qu'en faisait Christophe Colomb au 15ème siècle semble être toujours d'actualité : "L'Hispaniola est une merveille : les sierras et les montagnes, les plaines et les vallées, les terres si belles et grasses, bonnes pour planter et semer, pour l'élevage des troupeaux de toutes sortes…"

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Je choisis mon avenir !

Vu sur les murs de l'Alliance Française à Saint-Domingue ;)

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Les enfants des trois équipages Mimosa, Siminoe et Seaview - qui depuis neuf mois travaillent assidûment leurs cours du Cned - se précipitent sur l'affiche et cautionnent l'accroche !
A nous parents, l'avenir nous dira si nous avons fait le bon choix.

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Chutes de El Limon

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Aujourd’hui, les 3 équipages S2M (Siminoe, Seaview et Mimosa – également rebaptisés « la tribu porte bonheur » car nous voyageons à 13) mettent le cap sur les chutes de El Limon, une fois n’est pas coutume, par la terre.
L’occasion de traverser quelques villages du nord de l’île et d’emprunter un bout de forêt tropicale. On y découvre des plantations de fruits de la passion et de cacao. La végétation est dense, sauvage, elle nous rappelle par endroit la Dominique.
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Après 45 mn de marche, nous longeons une rivière qui débouche sur des chutes grandioses de 50 mètres de haut. Seul hic, 150 personnes accompagnées de leurs guides se retrouvent confinées au pied des chutes. Cela fait bien longtemps que nous n’avons pas été confrontés à une telle foule, de surcroît en pleine nature, il se pourrait bien que ces derniers mois nous aient rendus plus sauvages.
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Demi-tour, on revient sur nos pas pour s’installer plus loin dans un écrin de verdure au pied d’une cascade moins imposante (10 mètres tout de même) mais tellement plus paisible. L’endroit se prête au pique-nique, à la baignade et même à la sieste.
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En soirée, avitaillement à Las Terrenas, station balnéaire en pleine essor où les 4x4 font ronfler moteurs et enceintes et où condominiums et ressorts luxueux semblent sortir de terre comme des champignons. Le contraste avec les villages traversés quelques heures plus tôt est saisissant. En revanche, les longues plages de sable aux abords de Las Terrenas semblent avoir été relativement préservées de cette surenchère touristique.
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Saint Domingue : sur les traces de Christophe Colomb

Aujourd'hui nous partons tous les 13 pour St Domingue, la capitale de la République Dominicaine située à 2h30 de car de Samana.
Deux journées consacrées à la visite de la vieille ville empreinte des vestiges du nouveau monde, datant du début du 16ème siècle. Sac au dos, nous marchons sur les traces de Christophe Colomb.
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Si Saint Domingue apparait cacophonique au prime abord, la vieille ville dévoile ses charmes lorsqu'on prend le temps de se perdre dans ses ruelles.
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On y découvre cours intérieures, patios et détails architecturaux - certes souvent perdus dans un embrouillamini de fils électriques - mais on comprend pourquoi la ville a été classée Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.
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On y découvre la Cathédrale Santa Maria, première cathédrale des Amériques, construite de 1512 à 1540. C'est là que reposa de nombreuses années l'urne supposée contenir les restes de Christophe Colomb, avant d'être transférée à Séville.
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La place principale de la vieille ville, Parque Colon, lui rend hommage avec une statue du navigateur pointant la terre du doigt.
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Pour mieux comprendre l'époque des grandes découvertes, la conquête et la fondation d'Hispaniola (ancien nom donné à Saint-Domingue) on se dirige vers le musée de las Casas Reales, malheureusement assez décevant. Face à la grande carte murale retraçant les quatre voyages de C. Colomb en Amérique, Camille semble prendre réellement conscience de la distance réalisée par un tour de l'Atlantique et s'écrie : "On a quand même fait un bon bout de chemin !!!…" En effet, plus de 7000 milles parcourus, déjà.
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Le musée présente également la reconstitution intéressante d'une pharmacie du 16ème siècle - forcément, on a une pensée pour à Kiki et Nath ! - et le bureau des gouverneurs, occupé jusqu'en 1961 par le dictateur Trujillo.
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On enchainera sur l'Alcazar de Colon (construit pour le fils de Colomb, gouverneur d'Hispaniola. Voir photo ci-dessous. L'alcazar fut le siège de la couronne espagnole pendant de nombreuses années et vit passer les plus grands conquistadors.), le musée de l'ambre (assez didactique pour les enfants), la Calle El Conde (l'une des plus anciennes rues de la ville), le Fort Ozama (forteresse à l'entrée du fleuve) et les enceintes de la vieilles ville…
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Après cela, une pause s'impose à la terrasse de notre charmant hôtel, situé au pied du Monastère de San Francisco,
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le premier monastère du nouveau monde (ci-dessous).
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Au retour, on s'entasse dans un minibus bondé et après trois heures à travers campagne et villages dominicains, on retrouve Seaview que nous n'avions pas quitté pour une nuit à terre depuis cinq mois. Comme le temps file.
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En régate à Samana

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Notre ami Blaise, régatier semi-pro, a fini par nous convaincre de participer à la Spring Samana Regata organisée par la marina. On se retrouve à 13 sur Mimosa, l’outremer 45 de Valérie et Blaise, et l’on se prête tous au jeu de la régate, avec plus ou moins d’expertise selon les expériences de chacun.
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Le dernier bord se fera au coude à coude avec un trimaran. On ne lâche rien, notre skipper demeure ultra concentré, l’équipage tente de le rester et les enfants – assis sur la coque au vent - se révèlent excellents supporteurs. Ils improvisent une chanson et entonnent à tue-tête :
«Ils sont bien marrants sur leur trimaran, mais en catamaran, on finira devant ! … Ils sont bien marrants sur leur trimaran, mais sur Mimosa, on les dépassera !».
Nous ne parviendrons pas à les devancer mais peu importe, quel chouette moment partagé.
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A l’arrivée, photocall, paella conviviale et concert jusque tard dans la nuit. Un grand Merci les amis !
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Nav vers la République Dominicaine

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Que cette nav' était belle, qu'elle était calme. Les nuits en mer ont même été plus paisibles que certaines nuits dans les mouillages agités de St Barth et des îles vierges.
10-12 noeuds en moyenne avec une accélération les derrières heures à 15 noeuds entre Puerto Rico et la République Dominicaine.
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Les quarts de nuits sont un délice. Camille et Manon se proposent d'assurer les quarts de 20 à 22h (le vent à 8-9 noeuds). Même si l'on veille à distance, elles assureront comme des chefs. La mer est étonnement plate, le ciel étoilé, on passe nos quarts à contempler les étoiles et à écouter de la musique.
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Les visites de contrôle dans les cales moteurs en pleine mer sont toujours un moment que j'appréhende un peu. Je préfère largement y aller que voir Jules s'engouffrer sous les jupes du bateau. Malheureusement, mes compétences techniques ne me prédisposent pas à ce poste, je regretterai presque d'avoir "séché" la formation moteur.
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En arrivant dans la baie de Samana, on fait l'école buissonnière pour se consacrer à l'observation des baleines. Cette baie offre l'une des plus importantes concentration de baleines à bosse au monde. Chaque année, environ un millier d'entre elles viennent profiter des eaux chaudes et préservées de la baie pour se reproduire et mettre bas. La "baleine jubartes" (baleine à bosse) mesure en moyenne 12 à 15 mètres de long et pèse la bagatelle de 40 à 60 tonnes. Il semblerait que ce soit l'une des espèces de baleines les plus joueuses. Pour séduire, les mâles sont capables d'effectuer des sauts impressionnants et poussent la chansonnette - mélodie qui peut être captée par une baleine à une distance de 20 km.

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Les baleines à bosse ont - comme nous - le goût du voyage. Elles parcourent 2000 km depuis les côtes de Nouvelle-Angleterre et plus de 5000 km depuis le Groenland ou l'Islande. L'utilisation des filets de pêche industriels est d'ailleurs un désastre durant les migrations. Non seulement, les filets tuent les dauphins mais aussi les baleineaux, obligés de nager plus près de la surface, du fait de leurs poumons moins volumineux. Autre méfait de l'homme qui menace à terme l'espèce : le réchauffement climatique, qui diminue de manière conséquente la quantité de krill et forcent les baleines à voyager de plus en plus loin pour se nourrir, entrainant leur mort par épuisement.
Quand aux baleineaux qui naissent dans la baie, ils ingurgitent quotidiennement près de 180 litres de lait de leur mère et grossissent de 45kg par jour !


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Janvier-février et mars constitue la période la plus propice pour observer les mammifères dans la baie. Nous profitons donc du départ des baleines qui attendent que leurs petits soient suffisamment costauds pour quitter Samana et s'élancer vers des contrées lointaines.

Pour percevoir des baleines, il faut s'armer d'une petite dose de patience (elles peuvent rester jusqu'à 40 minutes sous l'eau) mais très vite, nous sommes accueillis par une puis deux puis trois baleines qui font danser leur queue. Le ballet durera quelques minutes pour l'une, un spectacle aussi impressionnant qu'émouvant. A bord, c'est l'euphorie, mais nous restons à distance, par précaution.

> Pour la famille et les proches, voir la vidéo de la traversée vers la République Dominicaine dans l'onglet vidéos.

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Jost Van Dyke

Dernière île des BVI que nous découvrirons - ou plutôt redécouvrirons - puisque nous y étions venus il y a vingt ans. Jost Van Dyke, qui tient son nom d'un pirate hollandais, ne compte qu'une poignée d''habitants (200 !) et l'on renoue ici davantage avec la tradition. Jost Van Dyke nous réconcilie avec les BVI ! DSC03885
Great Harbour, l'unique village de l'île, est rythmé par le retour de pêche des pêcheurs de langoustes et les rythmes caribéens.IMG_8552
Le village s'organise autour d'une petite église, d'une piste de sable bordée de cases colorées débouchant sur l'extrémité droite de la plage sur l'incontournable Foxy's Bar.
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Souvenir intact de ce bar animé, où drapeaux, T.shirts et autres frippes de navigateurs et touristes de passage sont exhibés, donnant au lieu une âme routarde et singulière.
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Les filles se délassent dans les hamacs et l'on passe une douce soirée entre amis, après avoir mis à jour le site. Car non seulement le Foxy's Bar excelle en pina colada mais aussi en débit de wifi !
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Demain, cap sur la République Dominicaine et sa fameuse baie de Samana.
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Mère Denis congédiée

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Quatre mois que sur Seaview la machine à laver fait la grève du tambour. Ou plutôt qu'elle accuse un coup de pompe.
Heureusement "Génie sans frotter" est là ! (les marketeurs de Procter sont allés loin dans leur brainstorming. En réalité, comme pour la lampe d'Aladin, le Génie a besoin d'être frotté pour actionner ses pouvoirs magiques).
Mère Denis est donc heureuse de trouver des laveries… elle lui font l'effet d'une cure de jouvence puisqu'elle retrouve ses rituels d'étudiante.
20 ans que nous étions pas rentrés dans des laveries et bien, nous avons à présent notre dose pour les vingt années à venir.
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Les laveries automatiques sont de drôles d'endroits. Non seulement, il n'est pas rare de retrouver le short d'un inconnu dans ses affaires (quand ce n'est pas son slip !) mais on y fait des rencontres insolites. Un jour, alors que Jules pliait consciencieusement le linge de la tribu familiale, deux femmes d'une cinquantaine d'années se sont extasiées de son hyperactivité ménagère et lui ont fait sur le champ deux demandes en mariage. Les temps changent…
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Et comme il faut savoir vivre avec son temps - crise post-industrielle oblige - on congédie la Mère Denis car la machine à laver fonctionne à nouveau.
Sandrine & Christophe nous ont rapporté une nouvelle pompe de vidange dans leurs bagages. Myke Giver s'empresse de la remonter et ça marche !!!
Voilà donc Mère Denis partie avec l'eau du bain.
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Guana Island et Tortola

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Le vent continue de souffler à 20 noeuds par nord-est et l'on cherche désespérément un mouillage pour se mettre à l'abri car ces dernières nuits ont été particulièrement houleuses. La plage de White Bay à Guana Island a l'avantage d'être orientée sud-ouest et devrait constituer un bon refuge. C'est sans compter sur son accueil, aussi inhospitalier que sa plage est belle. Même s'il s'agit d'une île privée, le mouillage est autorisé dans la baie sur bouées (après avoir allégé votre bourse de 30 dollars) mais on nous fait rapidement comprendre que nous ne sommes pas les bienvenus sur la plage.DSC03754
Dont acte, on n'y passera qu'une nuit et l'on se dirige vers Cane Bay au Sud de Tortola.
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Enfin, un village authentique qui nous réconcilie avec les BVI.
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Jolie rando dans le parc national pour dégourdir les guiboles des moussaillons en herbe (à 20 mn en taxi-co).
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Du haut de Sage Mountain, on aperçoit les îles voisines même si le ciel est bien chargé.
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The Baths

Le ciel - très couvert depuis quelques jours, semble se dégager. Ca tombe bien car aujourd'hui nous mettons le cap avec Mimosa et Siminoe sur les Baths, lieu mythique des BVI. On lève l'ancre tôt pour être sur site à 7h30, avant l'arrivée des visites organisées. Bien vu ! Avant 9h, nous ne serons, avec Siminoe et Mimosa, que trois bateaux au mouillage.
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Le site, classé "national park", regroupe un amoncellement de rochers en granit qu'Obélix apprécierait pour leurs rondeurs et leur taille - colossale. On se perd dans ce dédale, un labyrinthe naturel de roches, piscines naturelles d'eau verte et sable blanc.
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On improvise un pique-nique tous ensemble sur la plage, où nous rencontrerons finalement assez peu de touristes. Il semblerait que la météo peu clémente de ces derniers jours en ait dérouté plus d'un.
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Virgin Gorda

Réveil à 3h40 aujourd'hui pour une nav' en bande avec Mimosa et Siminoe, c'est parti pour 90 milles. On quitte St Martin avec 12-15 noeuds, le vent monte rapidement à 20-25 noeuds, accompagné d'une mer hâchée, qui a tendance à se déchaîner sous les grains à l'approche de Virgin Gorda.

> Pour la famille et les proches, voir la vidéo de la traversée vers les BVI dans l'onglet vidéos.

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Le mouillage à Necker Island est inenvisageable compte tenu des vagues qui déferlent sur le récif, on tente en vain de trouver une solution de repli sous le vent de Prickly Pear.
Le lendemain, on organise un atelier travaux manuels et "biblioboat" avec les enfants de Mimosa et Siminoe et Jules teste le spot de kite - mais ne rencontrera pas Richard.
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Le Cned, toujours et encore… Ca creuse les méninges !
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et c'est tellement plus sympa en groupe !
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Le Cned donne aussi la pêche !
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Quelques bicoques colorées comme on aimerait en croiser plus souvent aux BVI (British Virgin Islands) car, il faut bien l'avouer, les infrastructures ici sont très (trop) développées et manquent souvent d'authenticité.
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Le coeur de clientèle semble être dédié à des voiliers et yachts de grand luxe aux exigences plus cossues. Manon s'étonnera - à juste titre - de voir une réplique de l'opéra de Sidney à la marina de Biras Creek pour accueillir ses visiteurs. Virgin Gorda ou la folie des grandeurs.
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Pour vous donner une idée de l'échelle, le cata à droite mesure 12 mètres et son tirant d'air (hauteur des coques + mât) est d'environ 20 mètres. On vous laisse apprécier les mensurations généreuses du voilier de gauche dont les petits pois oranges sur la coque tribord ne sont autres que les équipiers en régate.
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Nous passerons beaucoup de temps à observer ces incroyables voiliers et leurs équipages professionnels participer aux régates autour de l'île. Et lorsque le spectacle des régates s'achève, la nature reprend le dessus…
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Saint-Martin

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La baie de Grand Case est un havre de paix bien agréable après la vibrante et ultra-fréquentée Orient Bay. Le lagon (ci-dessus), qui fait partie de la réserve de Saint-Martin, est particulièrement beau mais hôtels et restaurants ont poussé de manière outrancière sur la longue plage qui le borde. Grand déballage de chaises longues, parasols, sono à gogo, jets skis, strings et silicone… le temps d'un snorkling et d'une matinée Cned et l'on file à Grand Case.
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C'est ici que l'on retrouve Siminoe mais aussi l'équipage de Sailing Family, Muriel et Bertrand, Camille et Victor, qui habitent Suresnes et sont partis pour six mois parcourir l'arc antillais sur un Catana (leur blog : www.sailing-family.fr). Soirée retour d'expériences et échange de bons plans entre parents tandis que les enfants s'activent au Time's up dans le carré.
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Marigot est la "capitale" de la partie française de Saint-Martin et a le statut de port franc. Quelques anciennes demeures au charme désuet subsistent ici aux nouvelles constructions et galeries commerciales haut de gamme en bordure de marina.

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Ultime avitaillement conséquent, le dernier sans doute d'ici la Rochelle (dans 3 mois et demi!)…
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Une fois à bord, fruits et légumes se font la malle et se dorent la pilule sur le roof après un bain de vinaigre d'alcool pour chasser d'éventuels co-locataires. La recette semble faire ses preuves puisqu'aucun cafard n'a encore été détecté sur le bateau - pourvu que ça dure !

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Saint-Barth

Les abords de Saint Barth, par la mer, ont des airs bretons. Saint-Barth fait partie de notre pèlerinage "souvenirs des Antilles / souvenirs de jeunesse" . … impossible de ne pas s'y arrêter !
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Le T-shirt mythique de Jules "St Barth French West Indies" a écumé vents et marées puisqu'il le traine depuis vingt ans. Un petit détour par Gustavia pour renouveler le stock - cette fois-ci familial - et hop, c'est reparti pour vingt ans ! ;)
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Autre étape de notre périple "Souviens-toi de tes 20 ans", une soirée au bar du Sélect que nous avait fait découvrir Daniel, le moins guindé et le plus "voileux" des bars de Gustavia. Les équipages des yachts viennent y prendre un verre en écoutant les rythmes caribéens et années 80, ambiance bon enfant.
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Après une nuit passée au shaker au mouillage de Gustavia, nous poursuivons notre pèlerinage à l'anse du Colombier, mais cette fois-ci pour les filles. Nous nous y étions arrêtés il y a quatre ans lors du croisière aux Antilles, Camille et Manon avaient adoré cette plage.

La baie est toujours aussi belle, la plage difficilement accessible par la terre (45 mn de marche avec une côte qui grimpe sérieusement …), ce qui a tendance à en décourager plus d'un.
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Avant le coucher du soleil, nous filons à l'île Fourchue jouer les Robinsons à quelques milles de là. L'île est sauvage, inhabitée et classée réserve naturelle.
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Un petit coin de paradis… sauf que même au paradis, l'enfer, ce peut être les autres. Ce soir-là, une bande de diablotins campent sur la plage et organisent sur un feu de camp où le rhum coule manifestement à flot. S'en suit, tams tams, percussions sur un mât en métal, cris d'indiens en transe jusqu'à 4 heures du matin. Lorsque nous levons l'ancre à 7h00 le lendemain, une soudaine envie de sonner la corne de brume nous prend, histoire de voir si le diable est aussi sensible au chant des sirènes ;)) On s'en tiendra à l'intention par respect pour les autres bateaux au mouillage qui doivent tout juste achever leur premier cycle de sommeil.
Quoiqu'il en soit, nous mettons le cap sur Saint-Martin avec un superbe souvenir de l'îlet fourchu, de ses eaux limpides propices au snorckling et de son coucher de soleil. Etape à ne pas manquer si vous êtes à Saint-Barth !
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Nav en bonne compagnie

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Une soixantaine de milles séparent Barbuda de Saint-Barth, une petite journée de nav' par 15-20 noeuds sous un ciel bien gris, quand tout à coup une joyeuse bande de dauphins sauteurs vient animer la traversée. Alors que nous sommes tous les quatre sur le trampoline à observer le spectacle insouciant des mammifères, nous apercevons deux masses grises et blanches, imposantes à peut-être deux-trois mètres sous le niveau de la mer. Les masses semblent progresser lentement mais elles vont pourtant à la même vitesse que les dauphins. Nous réalisons que pour la première fois, deux baleines évoluent sous nos yeux à quelques dizaines de mètres de là. L'émotion est grande, à l'émerveillement succède rapidement la prudence (on ne peut s'empêcher de penser à Tsaelou qui a heurté, il y a quelques années, une baleine pendant la transat et entamé sérieusement sa crashbox - et sans doute la baleine !). Les deux compères continueront leur course, nous apercevrons quelques minutes plus tard une masse légèrement sortie de l'eau, cette fois-ci beaucoup plus loin du bateau.
Cette première rencontre avec les baleines, un moment suspendu.




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St John - Antigua

St John vit au rythme des bateaux de croisière. Choisissez de préférence un jour où les cruising ships désertent la capitale, la découverte de la ville n'en sera que plus agréable. Ce jour-là, ils étaient trois amarrés à l'Héritage Quay et au Redcliff Quay. Ils arrivent au petit jour et repartent entre 16h30 et 18h30, la ville soudain se vide et s'endort. Seuls deux restaurants sont ouverts le soir dans la capitale !
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Heritage Quay, sous ses airs de "La Vallée Village" (en beaucoup moins bien) propose des boutiques de marques en duty free. De l'autre côté, Redcliff Quay investit l'un des quartiers les plus anciens de Saint John et compte quelques charmantes maisons traditionnelles réhabilitées autour du Café Napoléon.
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Le quartier attenant aux deux quais est saturé de touristes mais dès que l'on s'en éloigne, la vie reprend son cours, plus authentique.
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Halte appréciée au Banana Café pour leur excellente pina et virgin colada - la meilleure dans notre classement depuis deux mois que nous sommes aux Antilles ! DSC03306
Face à la gare routière, le marché couvert Heritage Market vaut le détour. On s' y attarde avec Sandrine pour faire le plein de fruits et légumes.
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C'est déjà l'heure des aux-revoir. Il faudra patienter quelques mois avant de se retrouver. En attendant, on écoute en boucle "96 degrees in the shade", "seven years" et "come".
Que de chouettes souvenirs durant ces huit jours. Merci à tous les quatre de nous avoir rendu visite et à très vite !
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Barbuda

Belle nav' par 15-18n noeuds de travers entre Antigua et Barbuda, en compagnie de Siminoe et Mimosa. A bord, personne n'est malade, le Stugeron semble avoir fait son effet ;)
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Seaview vu de Siminoe - Merci à Carine pour sa photo.
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Mimosa vu de Seaview.
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Sandrine et Christophe jouent les apprentis skippers et nous ne tardons pas à rejoindre Spanish Point, un petit bout de paradis sur terre.
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Nous partons à la découverte de la pointe. A l'est, côté Pelican Bay, le paysage semble lunaire, fouetté par le vent et les vagues.
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Les journées sont rythmées par des chasses aux trésors de mer, le "pétrissage collectif" du pain, les séances de barbotage en eaux turquoises, le snorkling et surtout pas de Cned (cette semaine est une semaine School Off !). Nos amis de Sequoïa viennent d'apercevoir un requin nourrice d'un mètre cinquante en train de dormir sous un rocher… on y retourne tous ensemble mais la bête a changé de dortoir… même si tout laisse à penser qu'elle ne dormait pas !
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Ce soir, les enfants invitent les parents sur Seaview. Mathilde, Clémence, Manon et Camille nous concoctent "un dîner (presque) parfait" . Ca s'active en cuisine : toasts et croissants au jambon, pommes de terre sautées, gâteau au chocolat et smoothie. On décroche notre première étoile en croisière gastro !
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A Non such Bay

La vie est douce à Non such Bay. Si douce que Mathilde, Clémence, Manon et Camille improvisent une danse du bonheur sur le trampoline, on gonfle le paddle et Jules sort son kite.
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Pour les enfants, assis sur les jupes de Siminoe et Mimosa, le jeu consiste à taper dans la main de Jules à chaque passage en kite. DSC02920
Sandrine adopte la "Bar-Budha" zen attitude tandis que Christophe défie les filles sur le paddle.
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On ressort nos perruques afro pour une soirée mémorable et "96 degrees in the stade" est proclamée hymne de la semaine par le cousin Bob.
Le lendemain, les quatre filles se lancent dans un atelier bois flotté. Clémence et Camille poncent leur bambou à l'aide d'une feuille de verre à l'arrière du bateau.
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Puis la peinture succède au ponçage. Le résultat est à la hauteur de l'investissement des M2C2 ;) Mathilde nous offre un "Seaview" qui trouve naturellement sa place dans le carré.
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Au coucher du soleil, rendez-vous est donné sur la petite plage de la baie avec les équipages de Tsaelou, Sequoïa, Siminioe et Mimosa pour un apéro-playa. Les enfants entament leurs 37ème (43ème, 56ème ??) partie de Loup Garou… Sans le savoir, ce sera notre dernière soirée avec Tiphaine et JB de Sequoïa qui partiront prématurément quelques jours plus tard vers le sud (météo oblige) pour passer le canal de Panama et continuer leur tour du monde. Nous nous suivons depuis cinq mois maintenant et leur souhaitons bon vent pour rejoindre le Pacifique!
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Antigua - English Harbour

English Harbour porte bien son nom. La présence des Anglais pendant plus de trois siècles a fait d'Antigua une île très "british". Bastion de la force navale britannique dans les West Indies au 18ème siècle, English Harbour fut notamment le repaire des navires de l'Amiral Rodney.
C'est ici que nous avons rendez-vous avec nos amis Sandrine et Christophe, et leurs filles Mathilde et Clémence, pour passer une semaine ensemble à bord de Seaview. C'est ici aussi que nous retrouvons l'équipage de Mimosa que nous avions quitté un mois et demi plus tôt.
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Le port et l'arsenal Nelson Dockyard furent abandonnés par la Royal Navy fin 19ème et rénovés dans les années 50. Le quartier des officiers et l'ancien Arsenal, reconverti en hôtel, illustrent l'histoire de l'île.
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Les Dockyard Pilars, piliers en pierre du chemin de halage et les anciens ateliers, investis par le cossu Admiral Inn, valent le détour. Manon tentera tant bien que mal de faire son évaluation d'anglais en ligne avec une connexion internet - une fois de plus - très aléatoire et de surcroit, la plateforme en ligne du Cned plante…
Keep cool and carry on, nos amis arrivent ce soir, ne gâchons pas cette belle journée.
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Après une journée et demie de voyage depuis Paris, Sandrine et Christophe, Mathilde et Clémence débarquent à la nuit tombante sur Seaview. Les retrouvailles - attendues depuis huit mois - sont euphoriques. Le lendemain, on flâne dans English Harbour entre filles alors que les hommes retournent à l'aéroport chercher l'hydrogénérateur, resté en pension chez les douaniers pour la nuit. Sandrine et Christophe avaient essuyé la veille un interrogatoire de la douane qui avait finalement demandé à voir l'un des propriétaires du bateau… Sympa les amis, non seulement ils endurent plus de 36 heures de voyage pour nous retrouver, se lestent d'un colis d'un mètre cinquante mais, en plus, ils subissent à deux reprises l'inquisition des douaniers.
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Après les hangars de la douane, un détour par le Ministère des Finances à St John s'impose pour récupérer le tampon qui va bien… Trois heures plus tard, les hommes reviennent avec LE colis. Un hydrogénérateur, ça se mérite ! L'engin va nous permettre de gagner en autonomie énergétique. Une fois installée à l'arrière d'une des jupes du bateau, l'hélice de l'hydro produira de l'énergie et rechargera les batteries lorsque nous serons en navigation. Un compliment aux panneaux solaires, surtout quand le soleil se fait timide. On peut, à l'avenir, espérer dé-scotcher nos yeux du tableau de conso Ampères/Heure.
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Pour autant, le volume de l'hydrogénérateur ne semble pas avoir découragé Sandrine et Mathilde qui ont dévalisé la maison de la presse et nous apportent plusieurs kilos de nourritures terrestres, de quoi se faire une boulimie de presse française !
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English Harbour est empreint d'une forte culture maritime. Tout ici transpire l'esprit marin. Les enseignes, les voileries, le spectacle qu'offrent les équipages professionnels et même les T-shirts clamant les mariners' rules ("The captain is always right and I am the captain" dont s'entichera Jules).
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On assiste à l'arrivée d'une manche de régate, majestueuse. La marina est rompue à ce type de course puisqu'elle accueille l'Antigua Sailing Week qui regroupe chaque année une centaine de bateaux de 24 à 100 pieds (http://www.sailingweek.com).
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Ici, petits et gros bateaux co-habitent, et les gros peuvent être vraiment très gros. Le nôtre prend des airs de "bateau Playmobile" à coté des monocoques de 30 à 40 mètres et des yachts qui rivalisent par leur taille, leur coque lustrée, leurs antennes, leurs équipements en carbone. On déambule sur les quais en observant les équipages en uniforme s'activer - silencieux, pro, efficaces. Le soir, du mouillage Freeman Bay, on assiste au bal des lumières organisé par les yachts d'English Harbour. La marina prend alors des airs de centrale électrique : on n'a pas tous les mêmes soucis d'économie d'énergie !
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Nous assisterons aussi à l'arrivée de deux candidats de la course Talisker Whisky Atlantic Challenge qui consiste à traverser l'Atlantique à la rame (https://www.taliskerwhiskyatlanticchallenge.com/latest-news/). Les deux coureurs, qui arrivent ce soir-là, ont rallié 3000 miles en 66 jours de mer (sans escale bien sûr). Ils ont ramé quotidiennement 10 heures, grillé 8000 calories par jour, perdu une vingtaine de kilos. Epuisés, asséchés mais heureux d'avoir performé. Dans la nuit noire, l'arrivée des candidats est saluée par une corne de brume et des fumigènes. A bord de Seaview, on applaudit et l'on se met à crier "Bravoooo" pour saluer l'exploit hors norme. L'émotion est palpable. On mesure ce que représente une transat à la voile, on imagine les efforts herculéens pour effectuer une traversée de l'Atlantique à la rame.
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Largage de la balise ARGO

Vous avez été nombreux à nous demander comment c'était passé le largage de la balise Argo pendant la Transat. La réponse est dans cette vidéo, réalisée pour Voiles Sans Frontières. VSF coordonne l'opération avec l'Ifremer, sous l'égide de l'Unesco.



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Réserve Cousteau - Ilets Pigeon

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Nous attendions cette escale avec impatience. Pitons volcaniques surgis des profondeurs, les Ilets Pigeon ou réserve marine Cousteau, sont situés à quelques encablures de la Pointe Malendure.
Dans les années 80, Cousteau estimait que le site faisait partie de l'un des plus beaux spots de plongée au monde et méritait d'être protégé. Le Commandant au bonnet rouge ne s'y était sans doute pas trompé, les fonds sous-marins abritent une faune et une flore exceptionnelle (éponges géantes, gorgones, poissons perroquet…) qui, à présent, déplacent les foules. 100 000 plongées auraient lieu par an sur le site. Malgré une fréquentation soutenue, les fonds restent incroyablement préservés. Il est bien sûr interdit de jeter l'ancre autour des îlets mais des bouées de mouillage permettent d'amarrer les annexes pour quelques heures. Débutants comme confirmés y trouvent le bonheur subaquatique puisque les fonds sont accessibles en snorkling et trois épaves gisent entre 20 et 50 mètres de fond.
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On commence avec Jules par une plongée sur l'épave du Franjack, un ancien sablier, gardé par un barracuda d'un mètre,Capture d’écran 2016-02-25 à 13.51.20
qui n'empêche pas d'accéder aisément à la salle des machines.
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Puis l'on enchaine par plusieurs sorties en snorkling avec Camille et Manon dans "Le jardin de corail" - c'est le nom officiel de cette partie de la réserve - une plongée avec nos amis de Siminoe sur le site de "la piscine" et une autre dans "l'aquarium". La sémantique des sites évoque de la beauté des fonds.
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Dans la réserve qui porte son nom, la statue du Commandant Cousteau git par 12 mètres de fond.
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Ultime avitaillement au supermarché de Bouillante avant l'arrivée tant attendue de Sandrine & Christophe, Mathilde & Clémence qui nous rejoignent à Antigua pour une semaine. Nous avons hâte !
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Les Saintes

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Découvertes par Christophe Colomb le jour de la Toussaint - d'où son nom - les Saintes abritent un archipel de huit îlets. Nous tenions à faire escale aux Saintes car nous y avions quelques souvenirs de jeunesse, notamment à Terre-de-haut que nous avions parcourue à 20 ans en scooter. La maison en forme de proue de bateau surplombe toujours la baie mais le charme désuet et patiné du village d'antan a laissé place à des façades très (trop) léchées et les habitants semblent avoir succombé aux sirènes du tourisme de masse…
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ce qui semble engendrer quelques incivilités …
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Tant pis pour nos souvenirs et accommodons-nous du présent ! On s'écarte du mouillage de l'anse du bourg, pour l'îlet Cabri et donnons rendez-vous à 4 bateaux-copains (Siminoe, Krysfil, Catapulte et Séquoïa) pour un BBQ sur la plage.
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15 enfants, 12 adultes, ambiance garantie !
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Dominique Nord

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On continue notre découverte de la Dominique en mettant cap vers Portsmouth en compagnie de Tsaelou et Krisfil. Siminoé fait un crochet par Marie Galante, nous les retrouverons dans quelques jours.
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L'atmosphère est très détendue dans le village de Portsmouth et aux alentours.
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Valérie et Blaise, sur Mimosa, nous ont conseillé Albert pour découvrir la rivière indienne. Nous voici partis avec Tsaelou et Krisfil à la découverte de cette rivière mythique, cachée dans la mangrove. Elle a servi de terrain de jeu pour le tournage de Pirates des Caraïbes 2 et héberge toujours une réplique de la maison de sorcière. Six mois que nous avons promis aux filles de rendre visite à Calypso, Manon et Camille sont impatientes.
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Alors que le soleil commence à décliner, on pénètre dans l'épaisse mangrove. Albert parle très bien français et nous décrypte la flore : les oreilles d'éléphant (larges feuilles dont la forme s'apparente aux oreilles de Jumbo, cf ci-dessous), les gommiers (arbres gigantesques qui servent à la fabrication des pirogues). Albert nous parle aussi du perroquet impérial que l'on trouve en liberté sur l'île (nous en entendrons chanter mais on ne les distinguera pas dans l'épaisse végétation) et le "mountain chicken", une variété de crapaud qui fut longtemps le plat national de l'île. Décimé par une maladie dans les années 80, le goûteux crapaud a aujourd'hui déserté les repas familiaux et les cartes des restaurants.
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Dans la barque - sur la rivière, on ne navigue qu'à la rame, l'accès est interdit aux annexes, une initiative pertinente pour préserver l'écosystème et la biodiversité - les deux équipages écoutent Albert attentivement. Tout à coup, on s'enfonce dans un bras sinueux et plus touffu qui offre une perspective étonnante sur la rivière.
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Personne ne moufte, les yeux écarquillés… la cabane de Calypso se tient devant nous !
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Le soir, Tsaelou nous invite à son bord pour un sympathique et savoureux dîner : canard farci et pommes de terre sauté… un goût de France ! Vous l'aurez compris, après six mois en mer, les saveurs des plats traditionnels français commencent à nous manquer !
Le lendemain, escapade en famille dans le Nord avec un guide local.
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Nous parcourons la route de Portsmouth à Anse de Mai, une bonne heure de marche dans la végétation luxuriante et nous parvenons Chaudière Pool, un bain creusé dans la roche. Pause rafraîchissante et c'est reparti !
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La nature en Dominique est généreuse. Ananas, pamplemousses, mangues, bananes, noix de coco poussent en abondance. Notre guide nous fait sentir les feuilles de citronnelle fraîche. Les filles se tartinent d'herbe pour éloigner les "niens-niens" (cousin du "mout-mout "sénégalais, mais le "nien-nien" pique !). Nous rapporterons à bord une poignée de citronnelle pour faire une infusion et les filles découvrent les cultures de café.
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On continue notre route vers Number One Beach, LA plage où le Blackpearl s'est échoué. Vous vous souvenez du moment où Jack se fait courser par les indigènes? et bien c'est là !
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Plage de sable noir déserte, cocoteraie dense…
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Images issues du film "Pirates des Caraïbes, le secret du coffre maudit" - Walt Disney Company :
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Les pirates sont de retour !
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Les Dominicains affirment que la Dominique est sans doute la seule île que Christophe Colomb reconnaîtrait s’il était encore de ce monde. Nul ne le saura jamais, quoiqu'il en soit la beauté sauvage des paysages de Dominique enivre et la richesse de sa végétation est une expérience sensorielle à part entière.
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Dominique Sud

On quitte donc la Martinique et mettons le cap sur la Dominique, où nous avons donné rendez-vous à Siminoe. La navigation dans le canal entre les deux îles est très agréable : vent établi à 15 noeuds, rafales à 20, peu de houle, on file à 10 noeuds.
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On approche la Dominique par la péninsule de Scott Head, réserve marine. C'est ici que l'Océan rencontre la Mer des Caraïbes. La côte est est très fréquentée par les cachalots d'octobre à mars mais nous n'aurons pas la chance d'en croiser. A défaut, la végétation luxuriante de Soufrière Bay s'offre à nous.
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La Dominique est un paradis vert, une île sauvage et nature, nichée dans les Caraïbes, entre la Guadeloupe et la Martinique. Découverte par Christophe Colomb en 1793, un dimanche,… d'où son nom. Cette ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1978, ne fait que 47 km de long et pourtant il faut compter entre 2h30 et 3h pour la rallier de bout en bout en véhicule. C'est dire combien le relief est marqué et escarpé (plusieurs montagnes culminent à 1400 mètres), la végétation est dense, vierge. Six variétés de forêt tropicales ont été recensées, ce qui lui vaut un parc national classé par l'Unesco. Dotée d'un micro-climat, l'île compte aussi 365 rivières et 30 chutes d'eau, des gorges et sources chaudes, des pics volcaniques…. Ses plages sont couvertes de sable noir tandis que la végétation subtropicale et des orchidées poussent dans ses vallées. Et pourtant, l'île est encore relativement préservée du tourisme de masse. Hormis deux bateaux de croisière de passage à Roseaux pour la journée, nous ne croiserons que quelques très rares hôtels et B&B. L'île développe un programme d'éco-tourisme, récompensé par la certification "GreenGlobe21" - elle est la première île des Caraïbes à recevoir ce label.
Sa végétation vierge et majestueuse a séduit les producteurs de Pirates des Caraïbes qui ont tourné ici le 2ème et 3ème opus de la saga.
Le ton est donné, notre escale en Dominique sera sauvage et nature… nous partons sur les traces de Jack Sparrow !
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Nous retrouvons Siminoe au mouillage de Roseau devant l'Anchorage Hotel et allons découvrir la capitale, Roseau, empreinte d'architecture créole et de culture reggae.
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Halte sympathique et désaltérante au Ruins Rock's Bar qui - comme son nom ne l'indique pas - claironne du Bob à gogo et exhibe des peaux de boas constrictors. La forêt tropicale dominicaine en héberge un certain nombre. Ils ne sont pas vénéneux mais réputés pour étouffer de petites proies.
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Le soir, retrouvailles des 3 bateaux-copains et dîner sur Seaview avec Tsaelou et Siminoe. Au menu : foie gras et Sauterne, c'est la fête !
Le lendemain, matinée studieuse récompensée par une baignade avec Siminoe et nous orchestrons une excursion tous ensemble dans la partie Sud de l'île pour le jour suivant.
Après 16 jours de CNED consécutifs, on s'accorde deux jours de "relâche" - une pause appréciée autant par les enfants que par les parents ;)
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Un figuier maudit fait office de mur d'escalade…
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Puis nous nous enfonçons dans la forêt tropicale avec Carine, Valentin, Noémie, Camille, Simon et notre guide, Seacat.
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Après une heure de marche, nous arrivons aux chutes de Middleham : un grand bassin creusé dans la pierre dans lequel tombe une cascade de 60 mètres. L'eau y est fraiche, la cascade génère un souffle puissant. Les deux équipages profitent, pour une fois, d'une bain d'eau douce.
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Au retour, ça grimpe… Pentes abruptes, traversées de rivières, le guide nous fait découvrir la flore tropicale si riche.
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La célèbre "Rain Forest" est unique dans la région et parmi l'une des plus préservée au monde.
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On en a pris plein les yeux mais la journée n'est pas finie ! On s'engouffre à neuf dans notre mini bus, direction Titou Gorges, c'est là que les cannibales encerclent Jack dans Pirates des Caraïbes 2.
Nous voici sur une quarantaine de mètres dans la pénombre, encaissés entre deux rochers. A l'intérieur, la cascade produit un courant important et l'eau est très fraîche (elle reste bonne par rapport à la Bretagne Nord, mais il parait qu'on se tropicalise … ;)
On relève la tête et l'on croirait voir débarquer les indiens de Pirates des Caraïbes.
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Les plus grands expérimentent les sauts dans le vide par cinq-six mètres de haut.
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Puis, escale bien méritée pour rassasier les deux équipages dans une "boui boui" typique où l'on se sent chez l'habitant. Et hop, nous repartons de plus belle pour Trafalgar Falls.DSC02297
Là encore, ça grimpe dur et les enfants ne déméritent pas, ils nous épatent par leur dextérité.
Au sommet, la récompense est à la hauteur de l'effort : deux chutes de plus de 60 mètres et baignade dans des bassins d'eau chaude, conséquence de l'activité volcanique d l'île.
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Seacat nous explique que sur la côte est de l'île, dans un territoire cédé par la Reine d’Angleterre au début du siècle dernier, vit encore la dernière communauté d’ Indiens Caraïbes.
Venus du nord du Venezuela, ils s'étaient installés sur l'île bien avant que Christophe Colomb ne la découvre. C'est cachés dans la nature, qu'ils ont échappé à l'extermination. En 1903, la Couronne britannique leur concéda quelques terres en propriété. Aujourd'hui, leurs 3 000 descendants, derniers héritiers de ces peuples précolombiens, vivent pour la plupart dans l'Indian Caribean Reserve autour de la petite ville de Salybia.
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Sur la route du retour, les enfants ont encore suffisamment d'énergie pour chanter à tue-tête "Les cités d'or" et "Tom Sawyer", ambiance colo de vacances !
On retrouve les équipages de Tsaelou, Krysfil autour d'un dîner en bord de mer, tandis que les enfants (14 au total !) font des ploufs dans la mini piscine du restaurant très couleur locale.
Même à 22h, ils font preuve d'une vitalité incroyable tandis que les parents, rompus, accusent un peu le coup d'une journée de rando bien remplie.
Fontaine de jouvence en Dominique… on nous aurait menti ?
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Les fonds de l'Anse d'Arlet

Quatre plongées sur 48h pour valider mon niveau 1 et quelle dernière plongée pour clôturer le week-end ! Un aperçu de ce qu'on peut admirer par vingt mètres de fond entre Petite Anse et Grande Arlet. Pur bonheur.
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Prochaine étape en plongée : la réserve Cousteau en Guadeloupe.
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Il paraît qu'on se tropicalise...

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Martinique ... prolongation

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Sur les conseils d'Ohelenn et Fabien, bateau-copain croisé au Cap Vert, pendant la transat puis Anse d'Arlet, on joue les prolongations en Martinique pour assister à un défilé du carnaval de Fort de France.
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Le carnaval ici dure quatre jours et respecte des rites et thèmes spécifiques.
Le 1er jour, qui tombe toujours un dimanche, permet de présenter sa majesté Vaval, Roi du Carnaval. Le 2ème jour met à l'honneur les mariages burlesques et les inversions (du pouvoir, de la hiérarchie…). Le 3ème célèbre la sortie des diables rouges (dresscode rouge et noir), et le dernier jour s'achève avec le bûcher de l'infortuné Vaval qui regroupe l'île autour d'un grand feu de joie (le noir&blanc sont de rigueur).
Au programme donc aujourd'hui : mariages burlesques !

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et ambiance garantie !
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Pour l'occasion, on s'équipe !
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Plongée

Ca y est, on a tous cédé aux sirènes de la plongée.
A Noël, nous avions testé un baptême avec les filles et Agathe, on réitère l'expérience et l'on développe notre apnée en snorkling.
Extrait en images…



Pour la petite histoire, on adore la Martinique, ses plages, ses randos, ses fonds sous-marins… mais pas son débit internet : après maintes tentatives, plusieurs heures de téléchargement avortées par des connexions capricieuses ou volages, nous venons tout juste de réussir à mettre en ligne les dernières vidéos. Un grand Merci à Noémie et Manon qui ont fait le pied de grue pendant plus de deux heures à la laverie pour capter un wifi décent ;)
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Anse d'Arlet - Le retour

Après la transat, nous avions beaucoup aimé l'Anse d'Arlet en compagnie d'Agathe; on y retourne cette fois-ci en compagnie des équipages de Siminoe et de Tsaélou. Bonne ambiance dans l'anse : école, baignades, plongées et apéros plage…
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On improvise même une leçon de piano à quelques mètres sous l'eau…
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Les fonds entre les deux anses sont toujours aussi beaux :
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Jules donne des cours de planche aux 4 filles de Seaview+Siminoe.
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et l'on organise une soirée pyjama !
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Une semaine à Sainte-Anne


Cette semaine à Sainte-Anne fut dense en visites. Après 3 semaines aux Grenadines, on renoue avec la civilisation et l'on retrouve une vie sociale.

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Excursion à l'Anse Trabaud, avant de dire au revoir à Maminou qui reprend l'avion pour Paris après trois semaines passées avec nous. Les au-revoir sont toujours difficiles.
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Pique-nique et kite à Cap Chevalier en compagnie de l'équipage de Siminoe.
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Les enfants ont tissé des liens forts ces dernières semaines, ils partagent leurs impressions de vie à bord, l'expérience de la transatlantique, le Cned, la découverte des pays…
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A Sainte-Anne, nous retrouvons Nathalie et Dominique, coordinateur pour Voiles Sans Frontières. Dominique nous a épaulés dans la préparation de notre mission et coordonne par ailleurs la flotte des navigateurs pour l'association. L'occasion est trop belle, nous convions Apache et Siminoe - autres bateaux VSF également au mouillage - à un apéro VSF. Séquoïa nous rejoint. Nous évoquons nos expériences et souvenirs du Sénégal, un brin nostalgiques. Catapulte et Mimosa nous ont particulièrement manqués lors de cette soirée.
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C'est à Sainte-Anne que l'on rejoint également Marielle, Nicolas et Alizée. On encourage Nicolas qui participe au tour de la Martinique en cata de sport - il arrivera brillamment 2ème sur le podium.
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On fête l'anniversaire d'Alizée, que les filles sont si heureuses de retrouver et l'on passe du bon temps ensemble dans une eau à 28°, ça nous change des températures de St Lu en plein été ;)DSC01755IMG_3857 (1)
Puis surprise du chef avec la visite éclair et surréaliste de Sandrine et Marc qui sont en déplacement à Fort de France pour 24h. Malgré leur agenda de ministre, on aura la chance de les avoir à dîner. Sandrine nous apporte des douceurs de métropole dont on se délecte. Rendez-vous dans un mois à Antigua avec Mathilde, Clémence et Christophe. On a hâte !
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Enfin, pour vous prouver qu'on a aussi quelques corvées, une photo de l'avitaillement pantagruélique chez C. Deux caddies ne suffiront pas !
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Compter 2 heures de route AR, 2h30 de courses, 3 voyages en annexe, 3h de pointage, constitution des fiches de réassort afin de suivre en temps réel l'évolution des stocks (Manon perfectionne sa maîtrise d'Excel) et rangements dans les cales… Toute la famille est réquisitionnée. Voilà, on a à présent de quoi tenir six semaines.
L'arrivée dans un centre commercial nous donne l'étrange impression d'être un spectateur perdu dans un dédale d'étales. La surabondance de biens nous saute aux yeux, les filles ont l'air moins déboussolés que nous. Depuis quelques mois, on s'habitue à vivre avec moins, à consommer moins et mieux, à faire nos courses dans les épiceries et marchés locaux. Le retour à la société de consommation est une expérience quelque peu déroutante.
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Nav Grenadines - Martinique

Parce que les images valent mieux que les mots :



Un peu Rock'n Roll, mais finalement plus agréable que prévu!
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Michel, Merry, Fredy de Sainte Lucie

Les boat boys* de Marigot Bay sont pour le moins étonnants. Notre amarre est à peine liée à une bouée que Michel nous accoste avec son annexe. Jovial, notre interlocuteur se présente en effet sous le nom de "Michel d'Oléron". Il nous interpelle d'un :
- "Hello my friends de Saint Malo, je suis Michel d'Oléron" (Seaview est immatriculé à St Malo, ce que l'on peut lire en toutes lettres sur la jupe arrière du bateau).
La bonhommie du gaillard nous fait sourire et nous engageons la conversation. Michel d'Oléron tentera de nous vendre quelques tortues colorées.

Le lendemain, nous sommes réveillés vers 6 heures par des chants reggae. Pensant qu'il s'agit d'un pêcheur enivré par le rhum de la veille, nous n'y prêtons pas attention. Lorsqu'on se lève (soit 30mn plus tard), un lutin du Père Noël, droit comme un i sur son paddle, arborant fièrement un bonnet rouge "Merry Christmas", vient nous rendre visite en chantant :
- "How do you feel in paradise?".
"Merry" - c'est ainsi que nous le surnommerons - est en fait livreur de pain et de bananes et par ailleurs excellent commerçant. Il nous ouvre une puis deux bananes, nous les tend en nous priant de la goûter :
- "Fruits of the Paradise !" et sort ensuite de sa valise posée sur le paddle quelques baguettes.
On craquera pour une baguette au petit dej.

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Dans l'après-midi, alors que nous rentrons d'une séance de snorckling avec Carine, Valentin et Simon, on aperçoit un boat boy en annexe au milieu de la baie, rentrant péniblement à la rame - bien qu'il soit équipé d'un moteur. On ralentit et on lui demande s'il a un problème et si on peut le dépanner. D'un large sourire, il nous répond tel Omar Sy :
- "No, thank you my friends, I don't need help, I need muscles !!!" puis il éclate de rire et frappe sa main sur son coeur en guise de remerciement.
On rentre au bateau et notre "Freddy" caribéen continue à pagayer en chantant.

* boat boys : c'est ainsi que l'on nomme les hommes qui accueillent les bateaux aux mouillages ou dans les marinas et proposent des services divers (amarrage, vente de fruits et légumes…)
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Nav Bequia - Ste Lucie

Nous avions faits la descente Martinique-Grenadines la nuit pour retrouver rapidement nos amis début janvier. La remontée s'effectuera de jour pour profiter du paysage. Et le paysage en vaut vraiment le coup.

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Même lors d'une année sabbatique, il faut faire des choix et l'on ne peut pas s'arrêter dans toutes les îles. Saint-Vincent n'ayant pas une très bonne réputation, nous optons pour Sainte Lucie (Marigot bay), une étape appréciée pour couper la remontée au près vers la Martinique.
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Port Elisabeth - Bequia

C'est à Port Elisabeth, sur l'île de Bequia, que nous retrouvons Tsaëlou et Siminoé. A quelques milles de là, ils nous préviennent par VHF que le village de Port Elisabeth est charmant. En effet, nous ne serons pas déçus !
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Béquia est une ancienne station baleinière attirant au 19ème siècle des marins du monde entier, majoritairement des Ecossais et des Français.
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La tradition de la "hot baguette" émanerait-t-elle de ces anciens migrants français?
Si aujourd'hui la pêche des cétacés est sévèrement contrôlée, la vocation maritime de l'île n'a pas disparu et la baleine a fortement influencé la culture locale.
A Bequia, certains sièges de bar sont en ossements de baleine.

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Port Elizabeth est le village principal de l'île, on peut y faire la clearance en arrivant ou en partant des Grenadines. C'est pittoresque, coloré - comme dans de nombreuses îles des Grenadines - et les habitants y sont fort sympathiques.

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Avitaillement en fruits et légumes au marché conseillé par Elisabeth et Carine et l'on flâne dans le village.

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A Port Elisabeth on renoue avec la civilisation. On retrouve la joie simple d'une glace et l'on se donne RDV avec Tsaëlou et Siminoé au sympathique Big Tree. La patronne, une ancienne institutrice a crée une bibilothèque pour les enfants du village, au sein de son bar-restaurant. Sur les étagères, des livres en anglais et en français. Un système de troc de livres est proposé pour les voyageurs : on donne un livre, on en prend un.
Ce soir-là, alors que les adultes sirotent des pina-coladas, les enfants lisent à la table voisine. Ce qui nous vaudra les compliments d'un jeune couple qui jugent les 7 enfants des 3 équipages "exemplaires". Et oui, ça arrive, le temps d'une soirée ;)

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Avant de repartir, Maman nous invite à la BBQ Party du select Jack's Bar, fameuse. En une soirée, on mange plus de viande rouge qu'en 5 mois de voyage !

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Moon hole

La micro nav de 6 miles entre Petit Nevis à Charlestown Bay - Canouan nous offre deux scènes singulières.

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La première est une épave de bateau accrochée à un rocher dans une passe, à quelques dizaines de mètres de nous. Le spectacle est aussi fascinant que sinistre. Il nous rappelle de manière tangible combien nous sommes peu de choses en mer. Même si nous en avons pleinement conscience, être confrontés à la réalité austère est toujours déconcertant.

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La deuxième scène est pacifique car très marquée par l'esprit hippy.
Le lieu porte le nom de "Moon hole". Dans les années 60/70, une communauté hippie a investi une cavité de l'île pour y construire des habitations. Certaines d'entre elles étaient à l'époque des maisons troglodytes, d'autres furent construites à la périphéries de la grotte, le long du rivage.

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La plupart ont été rongées par le vent et la marée. Quelques unes subsistent en hauteur et conservent, parait-il le charme des années soixante-dix.
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Robinsons à Petit Nevis

A Petit Nevis, on joue aux Robinsons.
Cette île abritait il a encore quelques années la bâtisse des pêcheurs de baleines. Les cuves et ossements ont désormais disparu du hangar, on se contera du mythe.
L'île ne semble plus guère fréquentée par les hommes. Nous sommes le seul bateau au mouillage pour la nuit et le lendemain, nous partons en palmes-masques-tubas à la découverte de l'île (tongs à la main, en guise de plaquettes. Le Robinson des temps modernes porte des tongs !). Nous avions débarqué 18 ans auparavant sur cette île moins sauvage et moins envahie par la végétation. Nous sommes contraints de rebrousser chemin et de contourner l'île par la plage car l'herbe haute se densifie et notre uniforme maillot/tongs n'est pas approprié.

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Les fonds du mouillage, en contrebas de la falaise, se révèlent particulièrement beaux. Ultime escale PMT (Palmes-Masques-Tubas) avant de retrouver Siminoe et Tsaelou à Bequia.
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Mayreau

En compagnie de Siminoe, nous mettons le cap vers Mayreau, une minuscule île de 3km2.
Seul un village de 200 âmes domine les deux plages désertes, à flanc de colline. Les habitants vivent ici de pêche et d'élevage de chèvres.

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La plage de Salt Whistle Bay, bordée de cocotiers et de linge coloré, est digne d'une plage de rêve. Nos journées sont toujours rythmées par le Cned le matin. Camille part faire son instruction civique sur Siminoe avec Camille L. et Carine, Noémie nous rejoint pour l'allemand et Maminou nous prête main forte pour les cours de sciences de CM1. Au programme aujourd'hui : le coeur et les poumons.

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Dans l'après-midi, nous montons au village, insolite, dans son jus, où de nombreux "bouis-bouis" sont à l'effigie de Bob Marley.

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Happy Island

Qui n'a pas rêvé de disposer d'une île déserte dans un lagon ?
Aux Grenadines, c'est possible. Si votre bourse ne vous permet pas d'acquérir une île privée, une alternative fantasque et non-conformiste s'offre à vous : la construire vous-même !
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C'est l'initiative de l'heureux propriétaire d'Happy Island.
Alors que nous mouillons à Palm Island - autre île privée investie en partie par un groupe hôtelier haut de gamme - un avitaillement en fruits et légumes s'avère nécessaire. Palm Island étant dénuée de toute épicerie, nous nous dirigeons d'un saut d'annexe vers Union à 1 mille de là. Au retour, notre curiosité nous pousse à faire escale sur cet îlot, situé entre les deux îles.
Alors que nous amarrons l'annexe au ponton, le propriétaire - un rasta jovial - nous accueille d'un "Welcome on Happy Island, my friends" sur fond de reggae. Le ton est donné.
Il nous explique fièrement qu'il a bâti son île de tout pièce. La recette d'Happy Island est élémentaire : investir un banc de sable de quelques mètres carrés, retrousser ses manches, constituer un amas de conques, couler un peu de béton et ciment, chiner du matériel de recup, planter trois cocotiers et 14 ans plus tard, le résultat est là :
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Lorsqu'on demande à notre hôte s'il a dû s'enquérir d'une autorisation spéciale pour édifier son "monument" - c'est ainsi qu'il la qualifie - il nous répond allègrement que nenni… "Seule la nature pourrait me reprocher d'avoir construit Happy Island".
Le droit caribéen - ou plus exactement ce vide juridique - nous déconcerte mais quoiqu'il en soit, nous passons un happy moment et nos T-shirts "Sail more / Live slow" dénichés à Union semblent en parfaire harmonie avec l'esprit des lieux.
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Cned Grenadines

On vous fait partager de belles images turquoises mais tous les matins de 8h30 à 13h, ça travaille dur sur Seaview.
Notre agenda scolaire ne connait ni samedi, ni dimanche mais se calque sur les excursions que nous réalisons. Les filles travaillent souvent 7 à 10 jours non stop et nous déclarons relâche une ou deux journées pour nous consacrer à de plus longues navigations ou à une randonnée.
Depuis cinq mois, Camille et Manon ont beaucoup gagné en autonomie. Les cours du Cned sont en général bien conçus, le niveau est assez élevé, surtout en langues. Toutes les 3 semaines, les filles réalisent une évaluation écrite ou orale par matière - évaluations que nous scannons et téléchargeons sur la plateforme du Cned. C'est là où, en revanche, le bas blesse. Le Cned n'a pas encore réellement basculé dans l'ère digitale. Leur site internet - très fréquemment en maintenance - nécessiterait une remise à plat totale dans son fond et sa forme. Chaque envoi de copie relève d'une épreuve subie par ailleurs par tous les bateaux-copains.
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Aux Tobago Cays, on expérimente les cours d'Anglais et d'Allemand niveau 5ème, à deux ou trois, avec Noémie et Anaïs. Les filles sont déposées en annexe "school bus" le matin sur Seaview et c'est parti pour un cours d'Anglais. J'endosse avec plaisir le rôle du prof. Et ce jour-là, quel cours d'Anglais !
La leçon porte sur "Comment postuler à un emploi" avec le vocabulaire dédié "professional skills & acivities", "personal qualities"…
Ambitieux pour un programme de 5ème mais on ne se décourage pas et je prends mon rôle très au sérieux. Le Cned demande d'étudier l'offre de la Redmoor Clinic qui recherche un "Plastic Surgeon" (chirurgien plastique !). L'annonce explore le champ lexical de la chirurgie esthétique et je me retrouve à expliquer à trois jeunes filles de 12 ans ce qu'est une "liposuction", un "face lift" ou une "breast augmentation". Le cours tourne au sketch mimé et au fou rire collectif, ce qui ne manque pas d'alléger l'intitulé académique de la leçon : " Je mobilise des stratégies de compréhension écrite pour comprendre un texte" et "j'apprends à lire les offres d'emploi et à remplir un formulaire de demande d'emploi".
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"Bus-annexe scolaire" version Tobago Cays

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Tobago Prolongation

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Tobago, on y prend goût. Non seulement parce que l'eau est turquoise (on barbotte des heures en snorkling pour découvrir la barrière de corail) mais aussi parce qu'on y mange des langoustes grillées sur la plage. Sympathique BBQ avec les bateaux-copains Siminoe et Catapulte, tandis que Mimosa amorce sa remontée vers le Nord. Ce soir-là, les enfants se mettent en quête de verres luisants et prennent un bain de minuit… à 21h - ici, la nuit tombe à 18h.

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C'est aussi aux Cays que Jules sort son foil et dispense des cours de planche à la joyeuse brochette de filles des bateaux copains.DSC01090
On prend aussi le temps d'arpenter l'île de Barradal à la végétation foisonnante où co-habitent, pacifiques, tortues terrestres et iguanes.
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Le bonheur à Tobago

Il fait bon vivre à Tobago, surtout lorsqu'on se retrouve à 5 bateaux-copains dans le lagon. Siminoé et Mimosa, que nous avons retrouvés à Union sont toujours des nôtres et nous avons donné rendez-vous à Sequoïa et Tsaélou. Un soir, on se retrouve à 21 sur Seaview, avec une joyeuse troupe de 8 enfants. Ambiance garantie à bord, nous n'avons jamais été aussi nombreux depuis la Rochelle !
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Tobago, c'est aussi de belles plongées en snorkling avec les copains. Les journées sont désormais rythmées par Cned le matin, plongée l'après-midi.
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Derrière la barrière de corail, à l'endroit où le récif tombe à 15-20 mètres, nous avons la chance de croiser une raie léopard. Elle progresse majestueusement et parade à trois reprises sous nos yeux ébahis. Moment suspendu. Petits et grands restent bouche bée dans leur tuba.
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Welcome to Union !

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Le village de Union vaut le détour. Cette île de 7 km2, investie au XVIII par des colons anglais et écossais, compte aujourd'hui 2000 âmes et … un aérodrome, coincé entre mer et montagne.
Du mouillage de Clifton, on voit les "avions-coucous" passer à quelques centaines (dizaines !!) de mètres derrière les ailes de kite. Notre obsession du "security first" nous laisse d'ailleurs perplexes imaginant ce qui arriverait si l'un des kiters venait à désarmer son aile à quelques dizaines de mètres en bout de piste.
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Néanmoins, il règne à Union une atmosphère gaie, chaleureuse, résolument nonchalante.
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Un marché de fruits et légumes, niché dans des échoppes colorées, constitue le centre névralgique de Clifton.
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Seule déception à Union : nous avons cherché à maintes reprises les requins nourrices sans jamais croiser un aileron. On tentera de se rattraper sur les barrières de corail ;)
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Billet d'humeur

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Fondation Clément

Notre visite de l'habitation Clément nous permet de découvrir la fondation Clément, fondation d'entreprise du groupe Bernard Hayot (GBH), qui n'existait pas lors de notre précédent passage en 1997.
La fondation mène des actions de mécénat en faveur de l'art contemporain et du patrimoine culturel des Caraïbes. Son rôle consiste essentiellement à aider les artistes caribéens et notamment à palier les difficultés liées à l'insularité. Le parc accueille sculptures et installations d'artistes tandis que la "Case à Léo" est exclusivement dédiée à l'Art. Une étape culturelle incontournable pour les amateurs d'Art.

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Catherine Ikam & Louis Fléri - Virtual Yoona - bronze - 2015

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Christian Lapie - Jusqu'à l'ombre - 2011

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Thierry Alet - Blood - 2011

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Luz Severino - Avançons tous ensemble - 2011

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Thierry Jarrin - Constellations 1 - 2012

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Habitation Clément

C'est déjà l'heure pour Agathe de reprendre le chemin de Paris et nous accueillons désormais Maminou qui nous accompagnera dans les îles Grenadines.
Avant de quitter la Martinique pour mettre le cap vers le sud, nous ne coupons à l'incontournable visite d'une distillerie de rhum. Nous optons pour l'habitation Clément, emblématique de la culture créole.
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On y re-découvre - on l'avait visitée il y a dix-huit ans - l'habitation principale, maison de maître construite au XVII ème siècle, restaurée et remeublée d'époque; la distillerie; le parc aux arbres centenaires et la palmeraie, superbe. C'est ici que F. Mitterrand et G. Bush se sont rencontrés lors de la première guerre du Golfe.
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Dans le bureau de l'habitation, Manon s'extasie sur un drôle d'engin aux yeux exorbités…
"Ca, c'est l'ancêtre de l'i phone ????"
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On continue vers la distillerie et l'on découvre les différentes étapes de la fabrication du rhum agricole :
- l'extraction du jus de la canne à sucre par les moulins, qui séparent le jus, "vesou", de la fibre résiduelle appelée "bagasse"
- la fermentation, qui transforme le vesou en alcool par l'action des bactéries et de la levure
- la distillation, qui condense les vapeurs de vin en rhum agricole de 70°, puis le rhum est stocké dans des cuves et ramené à 50°.
- pendant le vieillissement, le rhum absorbe le tanin du bois des fûts de chêne, qui le brunit et lui donne son arôme.
En visitant les chais, de subtiles vapeurs d'alcool se dégagent et nous enivrent, c'est "la part des anges".

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Les colonnes à distiller en cuivre permettent de produire en continue d'importants volumes d'alcool grâce à la vapeur. Cette technique est devenue caractéristique de la fabrication du rhum agricole.



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Famille dans la jungle

Aujourd'hui, cap sur le Nord de la Martinique pour une randonnée sur les contreforts des pitons du Carbet, dans la jungle tropicale.
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On s'enfonce dans la forêt tropicale humide, sur la "Trace des Jésuites" - c'est le nom de la randonnée - car les religieux l'empruntèrent régulièrement au XVII ème siècle.

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Les paysages sont dignes de "Gorille dans la Brume"… On finit par croiser une rivière bordée de bambous géants et de fromagers, le plus grand arbre des Antilles. Le lieu se prête à une petite pause.
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Sur le chemin du retour, on s'embourbe et l'on se fait surprendre par un grain conséquent. Nous revenons trempés de la tête aux pieds, fourbus et tout "crottés", mais très heureux de cette randonnée.
Au retour, on fait une halte au "Saut du Gendarme", cascade d'une dizaine de mètres, pour une baignade improvisée.

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On va maintenant poursuivre l'exploration des spots de kite de la Martinique, visiter l'habitation Clément, puis descendre dans les Grenadines vers le 3 janvier pour y retrouver les bateaux-copains.

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Baptême de plongée

Le 25 décembre, le Père Noël a apporté à toute la famille une sortie en plongée dans la Grande Anse d'Arlet.

Camille et Manon font leur premier baptême (moi aussi d'ailleurs !) tandis que Julien et Agathe partent plonger plus en profondeur. Nous croiserons quelques tortues, murènes, carangues lunes, perroquets-princesses, poissons-papillons pyjama, poissons trompettes, poissons-lions, éponges tubes … Extra !
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Manon
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Camille
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Coraux et éponges tubes
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Agathe "pani pwoblem"
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Lola, la tortue (la génération X reconnaitra la mascotte de Caroline et Nicolas ;)
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Mylène, la murène
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Un Noël pas comme les autres

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Ce Noël n'a certes pas l'odeur de sapin, de marrons chauds et de cannelle, mais quel Noël !
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Nous voici petite Anse d'Arlet pour le 24 décembre où nous assistons à la messe. Cette petite église a une spécificité : son entrée principale s'ouvre sur un ponton donnant directement sur la mer.
Nous croisons plusieurs femmes en costume traditionnel créole, portant coiffe et foulard en madras et nous sommes invités à nous asseoir au deuxième rang, à quelques pas de l'orchestre.
La cérémonie est colorée, rythmée, exaltée. "Kyrie", "Gloria", "Minuit chrétien", "Les anges de nos campagnes" sont interprétés par un groupe de gospel et toute l'assemblée reprend prières et chants en claquant des mains. Certains refrains sont même chantés en créole, nous ne nous décourageons pas et fredonnons les paroles en suivant scrupuleusement les textes.
Quelle ferveur et quelle joie de célébrer Noël ! Nous ne sommes pas prêts d'oublier cette messe.

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Vidéos Sénégal

La transat m'a permis de m'atteler au montage des films du Sénégal.

Voici la vidéo sur les femmes de Diogane, réalisée pour Voiles Sans Frontières :



et l'on ne résiste pas à vous faire partager les chants des enfants de l'école de Diogane :
"Enfants du monde entier"
"Hymne sénégalais"

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Arrivée en Martinique

Ca y est, we did it ! et elle fut fameuse cette traversée de l'Atlantique (voir post dédié).
Vous êtes nombreux à nous avoir témoigné votre amicale impatience à recevoir des nouvelles sur le blog. Même en Martinique, trouver une connexion wifi capable de télécharger le contenu du site et quelques vidéos relève du challenge ! Voilà donc un peu de lecture pour celles et ceux qui ont la chance d'être en congés.

Après deux jours d'escale technique au Marin (vidange des moteurs, réparation de la machine à laver, gros avitaillement…), nous goûtons depuis hier à la douceur du climat martiniquais avec Agathe, Gigi, Jean-Luc, Jocelyn, Gautier et Lenora qui nous ont rejoint. Et l'on déclare cette semaine : "Cned off" ;)
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C'est aussi l'heure de dire au-revoir à Daniel qui aura partagé un mois de notre quotidien à bord. Chouettes souvenirs.
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Puis on met le cap sur l'Anse d'Arlet pour une journée snorkling et paddle en compagnie des tortues. DSC00645
Merci à Gigi et Jean-Luc d'avoir opté pour la Martinique ;) On se retrouve cet été en Bretagne, l'eau aura perdu une douzaine de degrés !
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Et comme ce soir, c'est Noël, on ne coupe pas à la crèche et au sapin (format XXS !)

Joyeux Noël à toutes et tous !
On vous embrasse

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Sao Antao

L'île surprend pas son contraste : mélange de terres arides et de végétation. Le Nord, humide, est pourvu de cultures et de plantations, alors que le sud reste très sec.
Avec ses montagnes imposantes et ses vallées profondes, cette île - réputée pour être la plus belle île de l'archipel - est notre coup de coeur du Cap Vert.

En compagnie de nos amis de Siminoe, on embarque notre joyeuse bande à Mindelo dans le premier ferry du matin. Arrivés à Porto Nuevo, on saute dans un aluguer (taxi en commun) et l'on part sillonner l'île pour la journée.
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Les premières minutes, on se demande s'il y a de la végétation sur Sao Antao.
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Soudain, on aperçoit les premiers sapins, la forêt de cèdres, d'eucalyptus et de mimosas s'épaissit et la fraîcheur se fait sentir.
L'Estrada Corda, route de la Corde, chevauche les cimes des montagnes à 1300 mètres et serpente au-dessus de précipices, traversant l'île telle une corde d'un bout à l'autre de Sao Antao.
Les paysages sont à couper le souffle.
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A flanc de montagne, on aperçoit des villages dont on se demande comment ils tiennent sur ces arrêtes et pentes abruptes.
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On improvise une courte rando pour se délasser les jambes et prendre un bol de verdure avant deux semaines de grand bleu.DSC00096
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La verdoyante vallée de Paul, riche en plantations de canne à sucre et bananiers, est sans doute l'un des plus beaux sites de l'île. DSC00104
Une journée pour découvrir et profiter de la splendeur de Sao Antao, c'est bien trop peu ! On se promet d'y revenir, à l'avenir, pour randonner.

Pour les proches, voir la vidéo de la transat dans l'onglet "vidéos" (accès privé). Téléchargement à venir!
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On prépare le bateau ... et Noël

Notre escale à Mindelo est placée sous le signe des préparatifs de la transat. Sur les pontons de la marina, plusieurs bateaux sont en ébullition. On s'affaire, on bricole, on avitaille… Néanmoins, on ne coupe pas aux traditions de l'Avent auxquelles les filles sont attachées.
Atelier couture pour confectionner un calendrier.
Et l'on ne vous cachera pas que pour une fois, on savoure le mois de décembre sous le soleil !

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Arrivés à Sao Vincente

L'arrivée dans la baie de Mindelo offre des paysages somptueux : falaises noires tombant à pic, plages de sables blond. La baie fait partie des plus belles au monde.
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On arrive ici sur les terres de Cesaria Evora, la Diva aux pieds nus. C'est à Mindelo qu'elle est née et qu'elle s'est produite dans les années 60. Il y a encore quelques années, on la croisait dans les rues et les cafés où tout le monde la connaissait. C'était, parait-il, un papillon de nuit qui sortait après le coucher du soleil.
Cesaria Evora était sans doute l'une des meilleures ambassadrices du Cap Vert à l'étranger. Le gouvernement lui avait d'ailleurs attribué un passeport diplomatique pour faciliter ses déplacements.
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Vers 1850, Mindelo devient un port de commerce réputé pour son effervescence mais aussi pour ses femmes. Les marins du monde entier passent à Mindelo, laissant parfois une descendance ignorée. Cela crée un fantastique métissage, encore palpable aujourd'hui.
Les habitants sont d'un naturel ouvert et curieux. Ils ont l'expérience et l'habitude des cultures occidentales dont ils ont subi de fortes influences. On se fait facilement aborder dans les allées du marché par des Capverdiens et la discussion peut durer… le temps du marché !

Mindelo a aussi des airs d'Angleterre avec ses maisons coloniales et du Brésil par ses églises colorées. C'est le repère des artistes, peintres, chanteurs, danseurs qui teintent la ville d'une saveur particulière.
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Sao Nicolau

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Sao Nicolau fait partie des îles montagneuses du Cap Vert. Contrastée, elle offre des paysages de far-west avec de profonds canyons et des plages de sable noir sur la côte de Tarrafal. DSC09931
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Le nord, plus fertile, est couvert d'arbres et de cultures en terrasse qui rappèleraient presque Madère.
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C'est dimanche - un jour "mort" au Cap Vert - mais on parvient tout de même à sauter dans un Aluguer (taxi collectif) pour se rendre à Ribeira Brava. Montagnes à hauts pics et falaises profondes, Ribeira est chef-lieu de l'île. Nous n'aurons pas le loisir de vérifier le bien-fondé de son nom, "Rivière sauvage/fougueuse", puisque la rivière était totalement asséchée.
On flâne dans la ville et l'on s'attable au seul bistrot ouvert, repéré par Françoise et Daniel. On y déguste un plat maison, délicieux. Le Cap Vert authentique et généreux, loin des circuits touristiques.
Au retour, on crapahute dans le canyon au-dessus de Tarafal et l'on tombe sur des élevages de porcs qui enchantent les filles !
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Couleurs du Cap Vert

Les couleurs parlent d'elles-même… Spéciale dédicace à Lolo !
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No stress Island

Boa Vista s'affiche comme l'île du NO STRESS.
Etales, souvenirs, bracelets sont à l'effigie de la Zen Attitude. Ici, on fait le plein de "coolitude" et de nonchalance et on en redemande !
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Boa Vista

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On a beaucoup aimé Boa Vista. Pas seulement parce que ses habitants sont "sailor friendly".

On aime Boa Vista pour sa douceur de vivre (voir post No stress island), ses spots de kite, ses dunes, ses oasis de palmiers dattiers…
L' île est encore sauvage, préservée du tourisme de masse (à l'exception de l'énorme complexe Riu sur la plage de Chaves).
Pour découvrir la côte Nord de l'île et les villages colorés de Joao Galego et Mundo de Figuieras, on opte pour une journée en pick up sur les pistes désertiques avec Françoise et Daniel.
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Dans la Baie Esperanza, un bateau espagnol s'est échoué il y a plus de quarante ans. La carcasse rouillée du navire posée sur l'eau turquoise, à seulement quelques mètres du rivage, est impressionnante : un monstre rouillé, désossé par le ressac et dentelé par l'érosion.
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A Praïa de Chaves, les filles se laissent tomber dans la mer en roulant du haut des dunes. "Sensas' !"
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C'est aussi à Boa Vista que Jules et Camille soufflent leur bougies.
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Sal

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C'est sur l'île de Sal, dans la baie de la Palmeira que nous retrouvons Daniel et Françoise. Les filles sont surexcitées, d'autant que nous arrivons à notre rendez-vous avec 24 heures de retard - les aléas des RDV en voilier - Parmi les hasards "heureux" de la vie, leurs amis de longue date spécialistes des latitudes australes, Claudine et Alain, reviennent du Canada et mouillent sur Kotick à la Palmeira. Improbables retrouvailles !
L'arrivée de Daniel et Françoise, c'est un peu Noël avant l'heure. Dans leur hotte lestée de plusieurs dizaines de kilos, ils nous apportent cartouches d'imprimante, Aquaclean à gogo, presse française et montants des panneaux solaires réalisés sur mesure 48h auparavant à Granville.

L'île de Sal est aussi notre premier contact avec la culture capverdienne, métissée, colorée, musicale.
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Première très chouette soirée bercés par les rythmes capverdiens : morna (musique mélancolique proche du fado), coloriera (musique rythmée, à mi-chemin entre rythmes brésiliens et africains), funana (symbole de l'identité capverdienne). Percussions, violons, guitares, battements des mains, la musique est très présente, partout. Elle semble être, avec la danse, le meilleur moyen de s'amuser et de s'évader.
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Notre escale à Sal est aussi marquée par :
- une journée bricolage entre hommes pour surélever les panneaux solaires. Merci à Alain, JB et Daniel pour leur efficacité. On a gagné en autonomie énergétique et cela nous évitera des heures de moteurs pour recharger les batteries.
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- la visite de Kotick, l'un des tout premier voilier à avoir initié des charters en Terre de feu/Cap Horn et en Antarctique. Claudine et Alain accueillent des croisières de découvertes, des expéditions de photos, de films animaliers et de plongée et des croisières transocéaniques. Voir leur site www.kotick.net Nos amis, François et Alix ont eu la chance de transater avec eux il y a quelques années. Découvrir en famille un bateau équipé pour le grand froid était franchement intéressant. Manon s'est extasiée devant l'agencement tout en longueur du bateau, le poêle - indispensable pour parcourir les hémisphères - les banettes anti-roulis et l'importante bibliothèque de livres nautiques dans le carré.
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- des apéros-bateaux, on inaugure les soirées à 18 personnes à bord de Seaview avec Catapulte, Siminoe, Sequoïa et l'on retrouve aussi Mimosa
- et les parties de Babyfoot…
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Cérémonie d'au revoir

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Les femmes du village ont pris l'initiative d'organiser une cérémonie d'au revoir dans la cour de l'école. C'est leur manière, nous expliquent-elles, d'exprimer leur reconnaissance à l'égard de Voiles Sans Frontières et des actions menées pour améliorer leur quotidien et celui de leur famille. Nous sommes vendredi, c'est le jour de la prière, les femmes sont apprêtées en boubous colorés.
Vers 18h, elles s'affairent et investissent en masse la place sous le Baobab, les enfants suivent en hordes. Nous sommes avec Geneviève et Bernard et l'équipage de Siminoé, qui a achevé sa mission dans les villages voisins, nous a rejoint.
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Un cercle se forme, les cinq enfants des deux bateaux VSF sont conviés au centre et les femmes les invitent à danser au rythme des tamtams. En quelques minutes, l'atmosphère se réchauffe, les femmes et enfants rentrent dans la danse. Carine, Geneviève et moi-même n'y couperont pas, les chants nous accompagnent. Petits et grands seront très touchés de ce témoignage et de la sincérité des aux-revoir. Quel plaisir de partager ce moment tous ensemble.
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Les latrines de l'école de Diogane

Il y a un an, Clémence, Antoine et leurs quatre enfants avaient, dans le cadre de VSF, levé des fonds et mené à bien la construction de l'école de Diogane (nous vous encourageons à consulter leur blog). La construction d'une grande salle de classe, d'un bureau, d'une bibliothèque et d'une salle informatique constituaient la première étape du projet. Nous prenons donc le relais de Clémence et Antoine pour amorcer la deuxième étape du projet, qui consiste à construire les latrines de l'école.
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A ce jour, l'école primaire de Diogane dispose de deux latrines pour environ 220 élèves. L'objectif est de construire six toilettes sèches respectant le cahier des charges de VSF et conformes à la charte de qualité VSF afin de garantir la pérennité des bâtiments (utilisation de sable non salé et utilisation d'eau douce pour le béton, les briques et les travaux de maçonnerie). En une semaine, nous ne pourrons certes construire les latrines mais notre mission consiste à amorcer le chantier avec le village.
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Pré-requis à tout chantier, nous convenons lundi soir, avec Omar, d'une réunion avec les anciens, le comité de gestion de l'école et les représentants des parents d'élèves afin de valider le devis envoyé en amont et les sensibiliser sur les spécifiés du projet et insister sur la charte qualité VSF, remettre les financements et planifier l'achat des matériaux dans la semaine.
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Julien ré-explique le principe des trois fosses et du puits afin d'être conformes aux recommandations du brigadier de l'hygiène du chef lieu. Nous convenons d'aller chercher les matériaux en pirogue deux jours plus tard avec Omar.
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Jeudi, après deux heures de pirogue et quatre heures d'attente à Djiffer (le camion qui devrait livrer la marchandise n'a jamais démarré, donc jamais livré…et l'intervention d'un mécanicien car le moteur de la pirogue rendait l'âme), nous finissons par charger le gravier et le ciment dans de grands sacs en toile. DSC08923
Ces derniers seront acheminés par charrettes jusqu'à la pirogue et là, nous laissons faire les gros bras du village car les sacs pèsent 50 kg !
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Au retour, nous avons quelques frayeurs lorsque le moteur se remet à tousser puis lorsque nous touchons à deux reprises un banc de sable. Mais finalement, Omar prend la barre, la pirogue repart, plus de peur que de mal.
A la tombée de la nuit, nous sommes de retour à Diogane. Le chef du village et les enfants nous accueillent et aident au déchargement dans une joyeuse ambiance.
Quelle journée !
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Deux jours plus tard, nous participerons à la fabrication des premières briques, au grand bonheur des filles pour qui le projet devient vraiment concret.
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Les filles sont fières d'avoir contribué à leur manière à la construction de ce projet pour les enfants de l'école et nous avons la satisfaction d'avoir mener à bien notre mission en famille.
Ce n'est bien sûr que le démarrage du chantier mais nous veillerons ces prochaines semaines au bon déroulement du projet. Une courte vidéo est en préparation… A suivre donc.
Nous tenons à remercier ici à tous les donateurs sans qui ce projet ne pourrait voir le jour.
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Les femmes de Diogane

Les femmes de Diogane sont de sacrés bouts de femmes !
Elles travaillent, beaucoup - d'une manière générale, bien plus que les hommes - et durement. Chaque jour, elles partent en pirogue à marée descendante, par groupes de quatre à cinq, chercher les coquillages et les huitres dans les vasières de la mangrove. Certaines portent même leur bébé dans le dos.
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Le travail est rude : elles sont dans l'eau - parfois jusqu'au bassin, souvent courbées en deux - sous le soleil et la chaleur. Les coquillages coupants entament leurs mains et leurs pieds rongés déjà par la mer.
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A marée montante, elles rentrent chargées de bassines de coques pesant jusqu'à trente kilos.
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Mais les femmes de Diogane ne se plaignent pas. Elles ont une fierté noble, du tempérament, une énergie solaire et un sourire franc.
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L'école arabe

Nous sommes conviés par Salif, le fils de l'Imam, a visiter l'autre école du village, l'école arabe, où l'intégralité de l'enseignement est dispensé en langue arabe aux enfants. Nous répondons à cette invitation et nous rendons avec Geneviève, Manon et Camille à l'école située derrière la Mosquée.
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Camille et Manon sont surprises par le nombre d'enfants par classe : jusqu'à 90 enfants dans une petite salle, 4 élèves sont groupés sur des tables-bancs prévus pour 2 enfants. Elles réalisent soudainement la chance qu'elles ont d'étudier dans des conditions très privilégiées. Elles questionnent le Directeur sur la complexité de l'écriture arabe au tableau. Manon demande naturellement si les petites filles conservent leur voile toute la journée avec la chaleur et jusqu'où leurs bras doivent être couverts. Le Directeur nous explique ensuite que les enfants font quotidiennement leurs ablutions avant la prière qui a lieu à 16h30 dans la cour de l'école. Manon s'étonnera plus tard, en aparté, qu'un garçon soit désigné comme "imam" par ses pairs, pour animer la prière du soir.
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La sortie de l'école sera impressionnante pour les filles. Les 160 enfants de l'école se ruent vers elles pour leur prendre la main et les toucher. L'effervescence est à son comble : cris de joie, bousculades, mouvements de foule, une sorte d'hystérie collective… Le Directeur nous raccompagne jusqu'à la sortie et nous précise que - contrairement à l'école française - il est très rare que des "toubabs" visitent l'école arabe. On comprend mieux l'extrême excitation des enfants qui nous escorteront jusqu'à l'embarcadère.

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Douche Sprite

Restrictions obligent sur Seaview pendant nos dix jours dans le Saloum.
Restriction d'énergie (nous avons du mal à recharger les batteries avec les panneaux solaires qui malheureusement ne jouent pas les tournesols!) et restriction conséquente d'eau douce.
Au départ de Dakar, à quelques miles de la baie de Hann, on recharge les réservoirs à bloc grâce au dessal' (= dessalanisateur), avons par ailleurs 100 litres d'eau dans des jerricans par sécurité et quelques 30 litres d'eau minérale en bouteilles. Pendant la traversée, le dessal' tourne à plein régime, tous les récipients du bateau sont réquisitionnés- même les seaux bleus ;-)
On improvise une douche sur le trampoline avec l'eau des sauts, nous avons conscience que nous serons en restriction les huit prochains jours car l'utilisation du dessal' dans l'eau saumâtre est vivement décommandée (risque d'encrassage des filtres). Voiles Sans Frontières nous a avertis qu'il n'y aurait aucune possibilité de refaire de l'eau dans les villages du Saloum.
Nous allons donc essayer de tenir avec nos 530 litres d'eau.
530 litres d'eau douce pour 6 personnes pour 9 jours, on pourrait croire que c'est "Niagara", détrompez-vous !
Dès le 3ème jour, le quart des réservoir est consommé, nous passons donc au plan "Douche Sprite" !

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En quoi cela consiste ?
A se doucher avec une bouteille de Sprite de 1,5 litres pour maîtriser sa consommation. Je vous l'accorde, on aurait pu choisir une bouteille d'eau minérale mais Bernard, Camille et Manon ont jeté leur dévolu sur la bouteille de Sprite ! La douche Sprite se révèle ludique pour les filles, ça tombe bien car elle sera d'actualité pour le restant de notre séjour dans le Saloum. Seul Jules - et finalement Bernard, depuis hier - se baignent dans le fleuve, la piqûre de méduse dont Manon a hérité sur le visage et le corps nous a bien découragés.
Au fur et à mesure que les jours passent, nos réserves s'amenuisent. Les villageois se mettent en quatre pour nous trouver la seule bouteille de 10 litres d'eau de source du village.
Des Sénégalais qui cherchent de l'eau douce pour des "toubabs", le monde à l'envers.
Bienvenue à Diogane !

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Pigeons voyageurs

Ibé, le fils du chef du village, Omar, le Directeur de l'école et Salif, le fils de l'Imam nous convient à la case commune au bord du Saloum. Une case traditionnelle, agencée de quelques bancs, jerricans-tabourets (dernière création des frère Bourroulec locaux), guirlandes de coquillages et d'une … TV ! Une dizaine d'hommes - jeunes et moins jeunes - se réunissent quotidiennement devant l'écran pour assister aux matchs de foot, en français. Eh oui, Canal + Sport émet dans le Saloum ; )
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Nos hôtes nous invitent à quelques mètres de la case pour manger de la coco fraîche et boire du thé et nous échangeons sur le village, les coutumes sérères.
Le fils du chef du village nous explique que l'islam autorise la polygamie : "Un homme peut avoir jusqu'à 4 femmes…" Le sujet est sensible pour la féministe que je suis. Je demande à Ibé comment se passe la co-habitation entre épouses et enfants au sein d'un même foyer. Sa première réponse est enthousiaste, il m'assure que tout ce petit monde co-habite en paix puisqu'il fait partie d'une même famille. Puis, il se ravise et précise qu'en ville, les hommes aisés ont recours à plusieurs logis pour éviter les conflits. C'est alors qu'Omar, Directeur de l'école, un homme cultivé, volontaire et plein d'humour ajoute : "et c'est ainsi que les hommes deviennent des pigeons voyageurs…"
Camille, assise sur les genoux de Julien, ne perd pas une miette de notre conversation et demande très naturellement :
- " Et les femmes, elles ont droit à combien de maris ?"
Eclats de rire général. Nos hôtes relève la pertinence de la question et lui répondent :
- "Un seul, la femme n'a le droit qu'à un seul mari…"
-"C'est pas juste…" nous confiera Camille en aparté, sur le chemin du retour. On lui explique que c'est ainsi dans la religion musulmane et qu'en effet, pour nous Européens, cela peut paraître vraiment surprenant.


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L'Ecole de Diogane

Nous sommes dimanche. Omar, le Directeur de l'école de Diogane nous reçoit pour une visite de l'école, qui recense plus de 220 élèves du CP au CM2 et quatre professeurs. Jusqu'à l'année dernière, l'école ne comptait que 2 instituteurs, on vous laisse imaginer les effectifs de classe.
La nouvelle construction pilotée par VSF, Clémence et Antoine J. l'année dernière permet réellement aux élèves d'étudier dans de meilleures conditions. L'école est à présent dotée d'une salle informatique, d'un espace bibliothèque, d'un bureau pour le Directeur et d'une grande salle de classe carrelée. Omar est, à juste titre, très fier de nous montrer les nouvelles installations.
Le lendemain, nous sommes accueillis par les élèves chantant "enfants du monde entier" et l'hymne nationale sénégalais écrite par Senghor (vidéo à venir). Un moment très fort pour chacun de nous. Nous avons durant les chants une pensée émue pour Clémence, Antoine, leurs enfants et tous les donateurs qui ont contribué à la réalisation de ce projet.
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Omar et les enfants dans la nouvelles salle de classe
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La nouvelle salle informatique équipée de 8 postes.
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C'est aussi le moment pour Camille et Manon de remettre dictionnaires, balles de de tennis et stylos collectés en France ces derniers mois.
Ce soir-là, lorsque nous rentrons au bateau, Camille passera plus d'une heure à rédiger son journal de bord. L'accueil des enfants du village, l'hospitalité d'Omar et des instituteurs ont manifestement beaucoup marqué nos filles.
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Arrivée à Diogane


Que la lumière est belle lorsque nous logeons les derniers bolongs pour arriver à Diogane.
Geneviève et Bernard font des charades et devinettes avec les filles sur le trampoline, tandis que nous apprécions, grâce à Seydou qui est à la barre, la quiétude du Saloum.
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Au bout du quai, le baobab emblématique de Diogane se dresse devant nous. Nous avons tant attendu ce moment.
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Nous débarquons pour une visite du village et saluons les anciens, comme il se doit.

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Nous sommes accueillis par des dizaines d'enfants, criant joyeusement "toubabs, toubabs", sautant, courant, riant, nous prenant la main pour nous conduire jusqu'à Omar, le Directeur de l'Ecole avec qui nous avons rendez-vous. L'hospitalité des habitants est rythmée de
- "Bonjour, comment allez-vous?… Ca va bien ? Et les enfants, ça va bien ? … Soyez les bienvenus à Diogane""
Et les enfants de nous interpeller :
- "Eh toubab, toubab, comment t'appelles-tu ?"
Les premières minutes, Camille et Manon sont un peu impressionnées par la vivacité des enfants qui se précipitent pour leur donner la main puis elles seront émues par tant de spontanéité et gentillesse.
Cette première prise de contact avec Diogane et ses habitants restera mémorable.
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Escale dans le village de Bassar

Première escale dans le Saloum à Bassar, où nous retrouvons Nathalie et Céline de Voiles Sans Frontières.
Nous avons rendez-vous avec l'association MNB Mbokator Ndial pour leur remettre six des cartables et fournitures scolaires préparés par les jeunes de 6ème et 5ème du collège de Montreuil s/Mer investis depuis plusieurs mois dans la lutte des inégalités Nord/Sud. Cette association gère les fournitures de l'école de Bassar. Camille et Manon leur apportent également dictionnaires et balles de tennis collectés ces derniers mois.
Nous profitons de ce post pour remercier chaleureusement de la part des représentants du village de Bassar, les élèves du collège de Montreuil pour leur investissement ainsi que Madame A., Directrice de l'école Jules Ferry, et Monsieur M., Directeur de l'école Robespierre pour leurs dons.
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Premier contact très émouvant avec les enfants du Saloum :
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Avant de repartir, une femme assise sous le baobab du village me demande combien j'ai d'enfants. Je lui présente Camille et Manon, elle me sourit et répond : " deux enfants, c'est bien. Moi, j'en ai onze : sept filles et quatre garçons !" Dire que je me sens parfois dépassée avec mes deux filles. Tout est question de référent !
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Nous visitons également le poste de santé de Bassar pour lequel VSF est en train de construire une salle d'accouchement.
Pensée émue pour Kiki et Nath dans la pharmacie du poste de santé ;-)
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Nous quittons Bassar pour mettre le cap sur Diogane, où nos missions VSF nous attendent.
Nous sommes impatients de découvrir davantage cette région du Siné-Saloum, delta formé par la confluence de deux fleuves, le Sine et le Saloum. C'est aussi un bras de mer laissant entrer l'eau salée car le débit du fleuve est lent. Le Siné-Saloum est considéré comme l'une des plus belles régions du Sénégal avec la Casamance. Mangroves, lagunes, cordons de sable composent le paysage encore très préservé. Mais cette région a toujours été redoutée par les navigateurs à cause des bancs de sable en perpétuel mouvement surtout à la pointe de Sangomar. Cette barre dangereuse, le manque de pistes et de moyens de transport - on ne circule dans le Saloum qu'en en pirogue, en charrette ou à pied - ont protégé cette région pendant de longues années.
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Réserve de Bandia

Nous partons aujourd'hui à la réserve de Bandia, à quelques soixante kilomètres de Dakar. Après 3 jours passés dans la baie de Hann, cette escapade au vert est un bol d'air frais !
Excursion en bande avec Geneviève et Bernard et l'équipage de Siminoe. Cette réserve abrite une faune abondante et comme il est interdit de circuler à pied, nous louons un camion XL pour notre joyeuse tribu.
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Si, à l'origine, la réserve avait remporté les voix des enfants à l'unanimité - les adultes auraient préféré visiter l'île de Gorée - nous sommes tous retombés en enfance. Fascinés par la démarche en amble des girafes - un mix de nonchalance et d'élégance naturelle,
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la grâce de l'antilope,
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et les empreintes digitales naturelles des zèbres.
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Le rhino blanc qui sommeille à l'ombre d'un arbre en impose : il pèse 3 tonnes et charge à 55 km / h. Cette race de rhino a la spécificité de se reproduire seulement tous les 10 ans à partir de 17 ans. Pas facile d'assurer sa descendance dans ces conditions !
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Les enfants ont beaucoup observé les singes dans les arbres et nous nous sommes retrouvés autour d'un baobab "Tombeau des griots" - ou "Baobab cimetière". Mille ans de sagesse, 17 mètres de circonférence, 6000 litres d'eau sirotés par mois, ce monument végétal suscite le respect mais aussi le recueillement. Dans la tradition sérère, des griots étaient ensevelis dans ce baobab creux : une centaine de femmes et d'hommes reposent au coeur de l'arbre, dont le trou se referme au fur et à mesure qu'il croit.
La tradition des baobabs cimetières a été abolie par Senghor dans les années 70 mais une croyance consiste à faire un voeux, toucher le baobab de la main gauche - la main du coeur - et faire le tour de l'arbre dans le sens des aiguilles d'une montre… et votre voeu sera exaucé. Les onze membres qui composent notre tribu se sont bien sûr livrés à l'expérience !

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La traversée vers le Sénégal vue par Sophie

La nav' Fuerte - Dakar représente plus de 1000 miles, soit une demie transatlantique.
Initialement, une escale de quelques jours au Maroc était prévue, afin de scinder la route et montrer aux filles une parcelle du Sahara. La météo en a décidé autrement : retenus aux Canaries par des vents peu favorables, nous étions à présent contraints de rallier Dakar d'une traite pour rejoindre nos hôtes, Geneviève et Bernard, et mener à bien notre mission pour Voile Sans Frontières.DSC07837
Jour 1 : La mer est d'huile lorsque nous quittons Tiphaine et JB qui continuent leur route vers Grand Canaria. Manon prépare des cookies, on admire le coucher du soleil sur Fuerteventura puis l'on s'accorde une séance ciné dans le carré, en compagnie de Jack Sparow.
Les quarts s'organisent : Jules prend le premier de 20h à 1h du matin et j'opte pour le suivant jusqu'à 6h30. Le vent oscille entre 3 et 7 noeuds, pétole, nous passons donc la nuit au moteur. La mer est plate ce qui nous permet, pendant notre quart, de dormir comme des bébés par fragment de 15/20mn. La pleine lune nous accompagne pour cette traversée et constitue un avantage majeur puisqu'elle nous évite de naviguer à l'aveugle dans la nuit noire. Nous croisons quelques cargots qui remontent les côtes africaines mais globalement la nuit se passe très tranquillement. Nous savourons ce moment de plénitude.
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Jour 2 : on retrouve notre organisation de nav. Le vent s'est quelque peu levé mais nous permet de barrer sous pilote en s'enfilant 2 à 3 films pendant notre quart - une telle boulimie de films, du jamais vu pour ma part. Le lendemain, nous profitons du temps calme pour assurer une séance de Cned musclée.

Jour 3 : en matinée, un couple de dauphins sonne la récré du Cned. Camille insiste pour mettre la canne à pêche à l'eau.
Vers 17h, la ligne se déroule, puis s'emballe, effrenée… Jules peine à la reprendre ce qui nous laisse espérer un trophée conséquent. Le poisson se débat, saute et laisse entrevoir ses écailles fluorescentes : pas de doute, c'est une daurade coriphène. La prise semble de bonne taille pour les pêcheurs en herbe que nous sommes.
Quelques minutes plus tard, elle se révèle de taille plutôt modeste comparée à la masse sombre bleutée qui la traque espérant, elle aussi, en faire son repas.
Après le chat et la souris : shark et la daurade cori !
L'excitation est à son comble. Il s'agit à présent de remonter notre butin au plus vite avant que le requin nous le dérobe ou que la daurade ne se décroche. A hauteur de jupe, Jules s'empare du harpon, la flèche sera sans recours.
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Trois heures plus tard… ceviche de daurade - selon la recette de Patricia & Paul.
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Jour 4 : La nuit a été agitée, nous avons peu dormi.
Nous conservons l'organisation de nos quarts. La mer s'est formée. Elle est à présent désordonnée, très hachée et rend la vie à bord inconfortable. Le vent monte à 15 puis 20 noeuds et les vagues atteignent bientôt 3 mètres. Les filles sont courageuses, elles cnedent. Le vent se calme légèrement et Camille nous prépare un gâteau pour le goûter.
Dans la soirée, le tropique du Cancer est franchi, nous échangeons par Iridium avec nos bateaux-copains Catapulte et Siminoe qui nous suivent à 24h-48h. On se sent un peu moins seuls sur l'Océan ;-)
Nous avons parcouru la moitié du chemin, mais la fatigue se fait sentir. Les filles sont très en forme, nous un peu moins, on se relaie dans la journée pour faire de courtes siestes. DSC07906
Le vent remonte en rafales à 20 noeuds, on prend un ris et l'on s'apprête à réduire encore la toile en troquant solent contre gennaker. Il m'est de plus en plus difficile d'enrouler le gennaker à la main à l'avant du bateau. Le vent résiste, mes muscles se crispent et cette houle croisée de 3 mètres sous le trampoline me donne le vertige. J'adopte la position du crapeau, jambes fléchies, poids du corps en arrière pour mieux résister à la force opposée du vent dans la voile. Difficile de trouver mon équilibre, "je suis comme une boule de flipper…". Je m'y reprends à 3 fois pour rentrer le gennaker dont l'écoute m'échappe, puis j'entends vaguement Jules hurler "Revieeens…"
Les vagues déferlent et claquent par paquets sur les flotteurs. Le bateau craque, s'ébroue violemment. Si la vie sur un bateau vous fait régulièrement sortir de votre zone de "confort", là il ne s'agit plus d'inconfort… j'entre en zone de turbulences.
Les filles jouent dans le carré et ne semblent pas vraiment affectées, une chance. Pour ma part, une séance de yoga s'impose.
Dans la soirée, on envoie un SMS à nos familles et amis proches via iridium. Recevoir de leurs nouvelles en retour nous donne du courage pour la suite.

Jour 5 : Le vent s'est un peu calmé, pas la mer. Nous sommes sous GV et gennaker. Alors que Manon planche sur son Cned, elle nous interpelle par un "Vous ne trouvez pas que ça sent le Mc Do ?"…
Dans le désert, on peut avoir des mirages et imaginer des oasis rafraîchissants. Il semblerait qu'en traversée, on puisse avoir des "mirages culinaires". Son hallucination la plonge dans une ardeur gastronomique, Manon nous concocte une pizza maison pour le dîner!
On reprend un ris par sécurité, le vent doit remonter dans la nuit.

Jour 6 : Vent à 15/18 noeuds, rafales à 20. La houle est toujours aussi mauvaise, nous sommes franchement secoués. Au réveil, nos amis de Catapulte nous annoncent par Iridium qu'ils se sont pris dans un filet 200 miles au Nord. Eric est contraint de plonger pour dégager le bateau. Ambiance plombée jusqu'au deuxième message confirmant que l'opération s'est déroulée avec succès.

Jour 7 : Vent à 20 noeuds, rafales à 25, on est toujours dans un shaker… Le niveau sonore du vent et des vagues, qui cassent sur la carène, devient peu supportable. J'ai beau chercher, pas de bouton "OFF". Depuis 48h, j'abuse de Doliprane pour soulager mes maux de tête. Nos bateaux-copains, Catapulte et Siminoe, subissent le même sort : nous avons tous le sentiment d'être dans un tambour de machine à laver sur la fonction essorage pendant de longues heures.
Pas de Cned ce matin, conditions impraticables. C'est samedi, on reçoit des SMS de nos amis et de notre famille de Paris ;-))
A 17h, plus que 120 miles à parcourir mais les vagues grossissent encore pour atteindre environ 4 mètres.

Jour 8 : Les vagues sont toujours aussi impressionnantes. Pour détendre l'atmosphère, on improvise pour Halloween une mini chasse au trésor dans le carré. Les moustiquaires achetées pour le Sénégal ouvrent le bal des fantômes.
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20h30, les filles vont se coucher, joyeuses, on se prépare pour notre dernière nuit de quart. Le manque de sommeil se fait cruellement sentir. Julien est patraque toute la nuit - effet secondaire du traitement à la Malarone commencée le jour-même ? - je prends le relais, nous sommes si prêt du but.
Au petit jour, un banc de dauphins nous accueille aux portes de l'Afrique et nous accompagnent un long moment. La relève sera prise par les pêcheurs en pirogue colorée.
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Vers 12h : "TEEEEEERRE EN VUE !!!". Les filles dansent à l'avant du bateau. Tout au long de la traversée, nous avons été impressionnés par leur comportement : pas une plainte malgré les conditions de nav', pas une chamaillerie, elles ont toujours fait preuve d'enthousiasme - sauf lorsqu'il s'agit d'ouvrir les cours du Cned.
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Les derniers miles seront les plus longs. Dans la baie de Dakar, le passage des îles de la Madeleine et de Gorée, baignées par le soleil du soir, restera mémorable.
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Il est 18h lorsque nous mouillons dans la baie de Hann. Soulagés, exténués mais heureux.
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Projet de vie

Nous ressortons du Castillo Santa Barbara ( je vois d'ici s'esquisser un rictus chez la Génération 70/80. Non, bien sûr, pas celui de Kelly Capwell mais celui qui abrite le musée des Pirates à Téguise), quand Camille nous alpague espiègle et déterminée - comme elle en a l'habitude.
- "eh bien moi, plus tard, je serai pirate… Je serai gentille pirate!…"
Et nous de lui demander :
- "Ah oui, et qu'est-ce qui t'intéresse dans la vie de pirate ? "
- "Je combattrai les méchants et serai immortelle, j'aurai un trois mâts et je ferai la sieste dans le poste de vigie… je monterai aux échelles de corde, j'aurai un perroquet et je serai pirate-plongeuse professionnelle pour aller chercher les trésors sous la mer. Et puis aussi, je collectionnerai les dents de requins…"

Tout un programme !
Début septembre, le Cned nous demandait de remplir plusieurs feuillets d'informations destinées aux professeurs et correcteurs. L'une des questions posées m'avait laissée particulièrement dubitative : "Votre enfant a -t-il formulé un projet de vie ? "
La demande me semblait prématurée pour un enfant de 8 ans et demi et j'étais passée à la question suivante. Désormais, je saurai quoi répondre concernant le "projet de vie" de notre cadette - n'en déplaise au politiquement correct.

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Bateaux-copains

Quittons les Canaries après 3 semaines délicieuses marquées par la première visite d'un membre de la famille (Merci Maminou de nous avoir rendus visite !), de belles découvertes et de nouveaux bateaux-copains.
C'est grâce à eux que nous retrouvons une vie sociale. Les amitiés se lient, on échange sur les bons plans et les derniers fichiers météo. On spécule sur la houle du lendemain, on se prête des bouquins, les hommes démontent des moteurs ensemble, on se fait des yaourts, des gâteaux et des apéros-bateaux. Les enfants parlent poissons volants, snorkling, trésors de plage et Cned…

Départ demain pour le Sénégal, via Grand Tarrajal, il est donc temps de dire au revoir à nos bateaux-copains :

- l'équipage de Catapulte - Muriel, Eric, Anaïs, Audrey et Margaux - que nous quittons pour mieux les retrouver à Dakar.
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De chouettes moments partagés ensemble à Lanzarote, notamment les retrouvailles à la piscine de la marina à 17h après le Cned.
Et dans ce cas, c'est le grand défouloir pour les enfants, mais pas seulement ! Pour les parents aussi ;-)
Je cnede, tu cnedes, il/elle cnede, nous cnedons … il y a des jours où l'ambiance s'électrise à bord et l'on doit bien avouer que notre patience atteint parfois son seuil de Peter.
Récompense ultime après une journée de classe laborieuse : les soirées ciné dans le carré. A réitérer.
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- l'équipage de BAM - Martine, Jean-Michel, Barnabé, Albane, Maxime - nos voisins de ponton. Les BAM ont mis leur réveil à 6h30 ce matin pour nous dire au revoir.
Nous espérons retrouver Jean-Michel au Cap Vert début décembre avant la transat.
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- l'équipage de Siminoe - Carine, Valentin, Simon, Camille, Noémie - nous les avons retrouvés à Papagayo et avons bon espoir de les rejoindre au Sénégal. Nous serons à quelques villages l'un de l'autre dans le cadre de nos missions avec Voile Sans Frontières.
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Quant à Tiphaine et Jean-Baptiste sur Séquoia, nous les retrouvons ce soir à Grand Tarajal avant la grande traversée.
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Bon vent les amis
et à très vite via VSF, Iridium, SMS ou mail…

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Merci Manrique !

Si à partir des années 70, le tourisme de masse et ses constructions massives a commencé à sévir sur les îles Canaries, une île en a été préservée : Lanzarote.
Un artiste protéiforme (architecte, peintre et sculpteur), César Manrique, s'est opposé à la prévisible "défiguration" de l'île.
Influencé par Picasso et Matisse, il atteint son apogée en 1964 grâce à une exposition au Musée Guggenheim. Bien que célèbre, il ne renie pas son île d'origine puisqu'il y revient pour maintenir le patrimoine de Lanzarote et édifier des normes architecturales (protection des méthodes traditionnelles de construction, interdiction des panneaux publicitaires…).
Grâce à lui, l'île est aujourd'hui très préservée. Le gouvernement a promulgué des lois limitant l'urbanisation, les prometteurs aux projets mégalo ne sont pas les bienvenus et c'est tant mieux.
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Résultat : les villages de Lanzarote sont peints en blanc à la chaux.Portes vertes et cheminées en forme d'oignon sont de rigueur. Cette uniformité et la culture "tourism-oriented" des habitants manquent certes parfois de patine et peut friser l'aseptisation mais, au moins, l'île a conservé des villages traditionnels pittoresques - contrairement à Fuerte.
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Manrique est aussi intervenu pour créer plusieurs oeuvres combinant nature-art-architecture sur sept sites de l'île.
En visitant Lanzarote, nous avons donc effectué un pèlerinage sur les traces de Manrique. Il règne ici une atmosphère assez particulière mêlant paysage volcanique, nature, art et spiritualité.
Manrique a révélé le caractère volcanique de l'île et lui a apporté une touche artistique. L'un de mes coups de coeur depuis le début du voyage.
Un aperçu de son oeuvre en quelques clichés.

La Fondation Manrique
Manrique est tombé sous le charme d'un terrain volcanique recouvert de lave des dernières éruptions de 1736 et y a construit sa propriété.
La demeure est aujourd'hui la Fondation Manrique et un musée d'art contemporain.

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Outre quelques oeuvres de peintres américains et espagnols du XXème, on déambule dans des pièces baignées de lumières et de lave. Manrique a révélé 5 bulles de lave reliées par des tunnels. Chacune de ses bulles ont été aménagées. On passe de salons seventies aux patios troglodytes… Une symbiose entre art-archi & nature. Rétro, psyché et surréaliste !

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- Le mirador del Rio : Manrique y a édifié un bar panoramique coiffé de mobiles géants. Vue vertigineuse sur Graciosa et les îles volcaniques aux alentours.
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- Jameos del Agua : une grotte qui prend des airs de basilique marine autour d'un lac souterrain d'eau salée. Manrique eu l'idée géniale d'installer ici un bar, un restaurant, une salle de concert, une piste de danse …
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et même une piscine. Classée monument historique, on n' y trempe pas même l'orteil… les filles furent très déçues de ne pouvoir y piquer une tête mais avec Jules et Maman, nous avons apprécié le site vierge de touristes et le bar rien que pour nous. Il y règnait un air de "luxe, calme et volupté".
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Manrique, aux multiples talents, s'adonnait aussi au dessin et à la peinture. L'homme-esthète m'a passionnée. Dommage qu'Amazon ne puisse pas (encore) envoyer ses drônes livrer des bouquins sur l'océan, j'y aurais bien consacré un peu plus de lecture et de temps.

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Calor de la Terria 1992 - C. Manrique

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Lanzarote : une belle surprise

Lanzarote fascine par sa géologie exceptionnelle qui lui vaut d'être classée patrimoine mondial de L'Unesco. Paysages lunaires, champs de lave noire, vignobles… Pourtant cette île a connu plusieurs déboires : tombée entre les mains de Jean de Béthencourt (non, pas le petit-fils de Liliane, c'était au au XVème), certains autochtones furent vendus comme esclaves; les autres durent subir les attaques répétées des pirates au point qu'au XVIIème Lanzarote ne comptait plus que 300 habitants. A partir de 1730, les éruptions volcaniques détruisirent une grande partie des villages.
Lanzarote s'est pourtant relevée de ces destructions successives et ses habitants surent exploiter la terre et survivre dans une île sans source d'eau douce (la première usine de dessalinisation d'eau de mer date de 1960!). Et grâce à Cesar Manrique et à la détermination des ses habitants (voir post Merci Manrique ! ), l'île a été préservée du tourisme de masse.
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Parc naturel volcanique, falaises impressionnantes, criques cristallines, architecture pointue et villages typiques : on a beaucoup aimé Lanzarote et l'on comprend pourquoi plusieurs cinéastes l'ont adoptée le temps d'un tournage. "Moby Dick", "Un million d'année avant Jésus Christ", "Voyage au centre de la Terre" ont été tournés ici, et plus récemment Almodovar y a promené sa caméra dans "Etreintes brisées". On note d'ailleurs dans nos tablettes de voir ou revoir ces films (Daniel, tu n'aurais pas Mobidick dans ta DVDthèque ?)
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Le site plus fascinant est sans doute le parc naturel de Timanfalaya dont le volcan est entré en éruption pendant six années consécutives entre 1730 et 1736. Les éruptions du Timanfalaya feraient partie des plus dévastatrices au monde. Ballade en bus sur une route sinueuse à travers les monts déchiquetés de lave et les cratères ocres et rouges.
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La température atteint 100°C à quelques centimètres sous nos pieds : des démonstrateurs enfoncent dans le sol des brindilles qui s'enflamment aussitôt. Et lorsqu'ils versent de l'eau dans l'un des trous, c'est alors un geyser impressionnant qui jaillit.
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Nous traversons les salines de Janubio et tombons sur sa plage de sable noir. Sur les conseils de l'équipage de Siminoe, les filles jouent aux "chercheuses de quartz". Des éclats verts sont clairsemés dans la fine pluie de sable noir. Et même Maman se plie au jeu des aventuriers chercheurs de pierres !
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Nous atteignons la lagune de Los Cliquos dont les eaux vert pomme tranchent avec la lave grise et ocre.
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Puis nous empruntons la route entre les vignes de la Geria poudrées de cendre volcanique…
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et remontons au nord vers le Mirador del Rio qui offre un panorama unique sur Graciosa où nous étions quelques jours auparavant.
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Ultime halte à la Cueva de los Verdes, grotte qui servait de refuge aux habitants au XVI et XVIIème siècle assiégés par les pirates. Ce tunnel de lave de 6km de long abrite des galeries pouvant atteindre 50 mètres de haut. On y donne même des concerts de musique classique. Au moment de l'éruption, la croute extérieure refroidissait tandis que la lave de l'intérieur, brûlante, continuait à se déverser jusqu'à la mer. Les profondeurs de la grotte renferme un secret que Camille a percé d'une pierre, à la demande du guide. On ne vous en dira pas plus, le secret de la grotte doit être gardé.
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Enfin, la très belle plage de surfeurs et les falaises de Famara feront l'objet d'une vidéo (coming soon car en cours de montage ;)
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Graciosa, petit coin de paradis

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Graciosa ou la douceur de vivre. Graciosa, la Gracieuse porte si bien son nom. Cette île de quelques kilomètres carrés au nord de Lanzarote est un petit coin de paradis. Un no man’s land de cratères, de plages de sable blanc et de criques aux falaises ocres. Aucune route de bitume sur l’île mais des pistes de sable; "c'est le désert !" s'extasient les filles.
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Le premier village, au airs de médina, est à 45 minutes à pied… La civilisation, ça se mérite !
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Rien de vient troubler le charme et la beauté de cette île.
Rien, si ce n’est une nuit chahutée par des rafales à plus de 30 nœuds, accompagnées d'une très forte houle. C’est la première fois en deux mois que les fichiers météo se méprennent et cette fois-ci, on s’est bien fait surprendre. Cela nous vaudra une nuit blanche à guetter qu’aucun des douze bateaux du mouillages ne dérape – à commencer par le nôtre. Dans la nuit noire, les lampes torches des bateaux voisins scrutent leur guindeau et leur chaine. Lorsque les faisceaux lumineux croisent la proue ou les étraves, on se rend alors compte de la hauteur considérable des vagues qui nous mettent à rude épreuve.
Au petit jour, le calme est revenu. Pas un bruit sur les bateaux du mouillage, pas l'ombre d'un homme non plus. Les équipages exténués, semblent récupérer d'une nuit bien agitée.

Graciosa, c'est aussi le lieu où Maminou nous rejoint pour dix jours. Première visite de la famille depuis notre départ, c'est l'euphorie à bord, l'excitation des filles est à sa comble. Quelle expédition pour aller chercher Maminou à l'aéroport sur l'île voisine - compter une petite journée entre désert et volcans via annexe, 4x4, navette-ferry et taxi … mais les retrouvailles sont aussi belles que l'expédition est rocambolesque.
L'arrivée de Maman, c'est un peu Noël avant l'heure. Dans sa hotte lestée de 20kg, elle nous apporte toutes sortes d'étrennes qui ont fait l'objet d'une "liste au Père Noël" quelques jours auparavant : des livres pour les filles, des cahiers à grands carreaux (impossible de trouver des cahiers avec interlignes depuis notre départ), de la presse (les connexions internet sont si mauvaises, rien ne vaut une bonne version papier pour reprendre le fil de l'info), une pompe de cale, un support d'i pad pour les nuits de quarts et cerise sur le gâteau …. des Kinders.

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Les retrouvailles passées, nous découvrons l'île en famille et entre amis, avec Tiphaine et Jean-Baptiste de l'équipage de Séquoïa, rencontrés à Porto Santo. Superbes randonnées et promenades et même, en ce qui me concerne, cours particulier de kite avec Jules dans une lagune d'eau verte à 26 degrés. C'est safe, pour (re)mettre le pied à l'étrier, c'est le spot idéal.

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Vous l'aurez compris, Graciosa, c'est notre coup de coeur. La plus belle des destinations - selon nous - depuis notre départ.
Jules n'a pas résisté à faire danser R1D1 dans le ciel de Graciosa. Le ballet est somptueux, je vous laisse apprécier.
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Seaview au pays de l'Or Noir

Parmi les préparatifs en amont du départ, il nous importait de lever l'ancre avec quelques rudiments en matière de soins médicaux ainsi qu'avec une pharmacie de bord fiable. On n'est jamais à l'abri d'un hameçon frivole, d'un coup de baume sur le caillou ou d'une orteil accroché sur un taquet.
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La première mission fut remplie grâce à la formation ATMSI, "premiers soins médicaux en situation d'isolement", dispensée par l'IEF santé (voir post "Le pied de porc"). On ne s'improvise pas médecin en un week-end mais ces formations sont très utiles pour acquérir les bons réflexes et savoir, le cas échéant, communiquer aux secours un diagnostic pertinent. Vincent, le médecin qui a nous a dispensé la formation, nous a également préparé une pharmacie de bord.
Pour l'heure, pas de gros bobos à déclarer, seuls une piqûre de guêpe pour Camille, une infection oculaire pour Manon, une belle plaie sur le tibia pour Jules.

En complément de la formation "premiers soins médicaux", visite chez le pédiatre et le généraliste pour un ultime check up. Au programme également : visite chez le dentiste, orthopédiste, allergologue, dermato… Le calendrier des vaccinations est relativement conséquent puisqu'il a nécessité au total 25 injections à nous quatre sur les six mois qui ont précédé notre départ. En effet, le passage par le Sénégal impose de se vacciner contre la fièvre jaune, la méningite et le vaccin contre la rage nous a semblé pertinent dans le contexte (compter 3 injections par personne pour le vaccin antirabique). Tétanos/Coqueluche, Hépatite A et B et Typhoïde sont de rigueur et constituent le tronc commun des vaccinations pour les autres destinations. Autant dire que la partie médicale demande un peu d'anticipation et d'organisation. Rendez-vous chez le médecin et vaccins ont fait l'objet d'un tableur excel pour ne pas en oublier !

Enfin, dernier inventaire avec ma soeur pharmacienne et briefing pour l' utilisation et le dosage des médicaments embarqués puis constitution d'une trousse de secours pour les excursions.
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Ultime inventaire avec Christelle avant le départ

Exercices pratiques de bandages et pose d'attelle avec Maman. Je complète la trousse par quelques traitements homéopathiques, huiles essentielles et l'incontournable Aloé Vera. On s'équipe aussi d'une dizaine de tubes de crème solaire indice 50, d'un pulse oxymètre et d'un tensiomètre.
Et voilà, la pharmacie de bord au complet !
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Certes volumineuse (2 sacs de 25l) mais elle constitue notre "or noir" sur Seaview (cf post "première navigation vue par…"). Les deux sacs préparés par Vincent renferment une douzaine de trousses de couleurs - chaque code couleurs correspond à une spécificité. Bien plus qu'une simple pharmacie - un mini hôpital ambulant avec des fiches pratiques plastifiées (prise en charge d'une plaie, fiche médicale de liaison). On y trouve - entre autres - une trousse sutures, une trousse contusion-immobilisation, une trousse seringues et aiguilles, une trousse hémorragie-premiers soins, une autre "brûlure" et des médicaments classés par famille et antibiotiques large spectre. C'est très bien fait, pratique et rassurant.
Sur Seaview, ces deux sacs waterproofs sont casés dans les cales avant - sous le plancher de la cabine parentale.
Gageons que cet or noir restera au coffre - le plus souvent possible - durant notre périple.
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Madère

Madère étonne par ses contrastes. Cette île, perdue dans l’Atlantique, est un paradoxe naturel : éden végétal formé de forêts subtropicales et rivages volcaniques. La végétation luxuriante du centre contraste avec la pointe aride et quasi-désertique de l’est. Forêts primaires – classées au patrimoine de l’Unesco - se disputent un territoire encore sauvage. Sans doute faut-il se rappeler que Madère est née d’un cataclysme volcanique. Cette île verdoyante ne montre que le quart supérieur de sa base volcanique qui plonge à 4000m de profondeur.

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Même si nous ne doutions pas de l’existence de micro-climat (nous sommes bretons d’adoption !), toute la réalité du concept est démontrée sur cette île : au centre, les montagnes abruptes arrêtent les nuages de l’Atlantique et contraignent l’air humide et chaud à s’élever et à se condenser en précipitations. Il en résulte notamment des versants entiers de cultures en terrasses.

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Mais à l’est, la faible altitude fait glisser les nuages, la terre est aride, presque désertique.

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Nous commençons notre découverte de l’île avec l’équipage de Catapulte. Première étape : les levadas, au centre de l’île entre Ribeiro Frio et Balcoes. Ces canaux d’irrigation serpentent l’île et permettent aux sources de montagne du Nord de rejoindre les champs en terrasse du Sud. Un réseau de 1600km de levadas, construits majoritairement par des bagnards et des esclaves au 15ème et 16ème siècle, sillonnent l’île. Les sentiers qui les longent pénètrent le cœur montagnard. Nous avons quitté la Marina, située en milieu aride, en débardeurs sous un soleil de plomb et quelques 30 km plus tard, on se retrouve au centre de l’île à 800m d’altitude dans le brouillard et le crachin « breton » en coupe-vent et K-Ways.

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La végétation y est incroyablement verdoyante. Les murs végétaux suintent d’humidité, les pins côtoient les eucalyptus qui dégagent un subtile parfum. Plus nous avançons dans la forêt, plus l’humidité est palpable et le brouillard rend certaines scènes assez surréalistes.
Les 5 filles organisent des courses de bateau et de feuilles dans les levadas tandis que les parents planifient la prochaine traversée et commentent les fichiers météo recueillis le matin-même.

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Le lendemain, cap sur Funchal, la capitale de Madère. Grosse déception car nous arrivons au Marché de Lavradores alors qu’il ferme ses portes… On se console à la Quinta das Cruzes (la quinta est une maison de maître rayonnant sur un vaste domaine agricole). En l’occurrence, il s’agit de celle de l’ancien gouverneur de l’île, reconstruite au 18ème siècle pour une riche famille de l'île. Camille et Manon s’extasient devant la chambre de Madame, son nécessaire à couture et cette drôle de chaise sculptée : « c’est quoi cette chaise avec un couvercle ? …. » demande Camille. Et Manon de répliquer à sa sœur : « A ton avis, à quoi une chaise avec un trou peut-elle bien servir ?... ». Camille découvre hilare un pot de chambre du siècle dernier et nous demande où se trouve la chasse d’eau.
On enchaine la Casa Museu Frederico de Freitas, qui abrite un petit musée sur l’Azulejos et la Casa Calçada qui – outre sa bibliothèque bureau superbe - abrite notamment un charmant patio. On longe le couvent Santa Clara et l’on rejoint l’équipage de Catapulte pour une virée dans la « Zona Velha », la vieille ville. Nous élisons domicile pour la soirée dans la très colorée rua Santa Maria, dont les portes peintes par des artistes font le bonheur de nos objectifs avec Muriel tandis que les Hommes nous attendent à la terrasse d’un pittoresque bar à cocktails (le patron est champion de cocktails de Madère) où nous sirotons quelques breuvages. L'ambiance est conviviale, amicale, il fait bon vivre à Funchal.

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Le lendemain, on entreprend de parcourir l’île en voiture avec Murielle, Eric et leurs filles : les montagnes succèdent aux landes, les grottes aux cascades, les cultures en terrasse aux plages de sable gris. Escales à Santana pour ses maisons colorées au toit de chaume, à Sao Vincente pour ses grottes volcaniques, à Porto Moniz pour ses piscines "naturelles", sans oublier la route de la côte d'or, suspendue à flanc de falaise. C'est là que nous élirons domicile pour notre premier "drony" (voir vidéo de Jules).

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Autre spécificité de Madère : rien n’est jamais franchement ni tout à fait droit, à part la piste de l’aéroport qui surplombe majestueusement la mer et nous aurait presque fait regretter de ne pas être arrivés par les airs.

On serait bien resté encore quelques jours à Madère mais une zone de grand calme puis une dépression se profilent et nous avons rendez-vous avec Maman à Lanzarote dans quelques jours. Il est donc temps de reprendre la mer et de dire au revoir à l’équipage de Catapulte que nous retrouverons très vite aux Canaries. Une fois encore, nous ne coupons pas au départ anticipé. Flexibilité et réactivité, nos capacités d'adaptation sont mises à rude épreuve.

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A voir à Porto Santo

Porto Santo, située dans l'Archipel de Madère, est donc notre point de chute après 4 jour de nav'. C'est aussi notre lieu de rendez-vous avec l'équipage de Catapulte.
Située à 30 miles de sa grande soeur Madere, Porto Santo est beaucoup plus aride et se targue auprès de son ainée de posséder une plage de sable. Au 15ème siècle, espagnols et portugais y récoltaient le "sang du dragon", teinture pourpre tirée de la résine du dragonnier des Canaries. C'est d'ailleurs à cette époque que Christophe Colomb débarque sur Porto Santo en tant que navigateur marchand. Il y aurait rencontré sa femme, fille du Gouverneur de l'île, et ils auraient vécu à Vila Baleira une à deux années avant que Colomb ne parte à la découverte des Indes. C'est ici que se seraient dessinés ses projets d'exploration du nouveau monde.
Porto Santo est donc aujourd'hui encore le fief de Colomb et même si la Casa Colombo ne présente que peu d'archives - et assez peu d'intérêt - la manne est trop belle pour tomber dans les oubliettes. A Vila Baleira, chaque année est organisé le festival Colombo - fête où les villageois festoient en costume sur fond de reconstitution de navires, acrobates, parades et cracheurs de feu.
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C'est avec Muriel et Eric et leurs filles, équipage de Catapulte, que nous avons assisté aux festivités. Le mouillage à deux bateau-copains, c'est vraiment sympa. On expérimente les ploufs collectifs, les longueurs de nage entre les deux bateaux, les enfants qui s'appellent à la VHF (nous rentrons dans une nouvelle ère : celle où la VHF a détrôné le portable !!), les débriefings techniques des Papas, les débriefings Cned des Mamans… Même les avitaillements en annexe ont des airs de colonies de vacances.
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Comme aux Açores, la digue de la marina de Vila Baleira est couverte de peintures de navigateurs ayant fait escale ici. Nous nous serions bien prêtés à l'exercice de "marina art" mais notre peinture à l'eau aurait fait triste mine. NB : prévoir de la peinture acrylique pour les Açores.
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Porto Santo, c'est aussi l'occasion pour les deux équipages de s'entrainer aux premières randonnées. Excursions en taxi fangio dans le Nord de l'ile à la Rocha do Gasparao.
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Et sur les conseils de Tiphaine et Jean-Baptiste de Séquoïa, autre voilier français rencontré au mouillage, belle rando entre Pico de Castelo et Pico do Facho.
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Traversée de Cascais à l'archipel de Madère vue par Sophie

Nous devenons coutumiers des départs anticipés pour cause de dépression. Notre départ, initialement prévu pour samedi soir ou dimanche matin, est finalement avancé à samedi matin du port de Cascais. On avance à 6-7 noeuds sous GV (Grand Voile) et gennaker Une heure après le départ, les dauphins nous escortent en masse, ils sont une quinzaine à jouer de part et d'autre de Seaview pour le bonheur des petits et des grands.
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Dans l'après-midi, le vent forcit à 15 noeuds, le soleil donne, la houle s'est allongée et Seaview surfe les vagues. Jules, qui a assuré les heures du matin, récupère dans le cockpit; les filles écoutent de la musique allongées dans le carré. A la barre, je me dis que cette nav' commence vraiment bien.
Progressivement, les rafales se font plus fortes et de plus en plus rapprochées. Anxieuse, je scrute le point d'amure du gennaker, le bout-dehors et la sous-barbe - celle qui a lâché dix jours auparavant - lorsqu'un mauvais pressentiment m'envahit. A peine ai-je fini d'imaginer la scène, qu'elle se produit sous mes yeux : la sous-barbe bâbord lâche et le gennaker s'emballe à la proue de Seaview. Le choc est moins violent que la première fois (voir post Quand la sous barbe nous rase) car nous sommes passés de 25 à 15 noeuds mais quoiqu'il en soit, le gennaker se retrouve une fois encore à battre au vent.
Dans un calme assez déconcertant - c'est l'avantage d'avoir cassé une première fois, on s'aguerrit - Jules sort illico de sa micro-sieste et je demande aux filles de rentrer dans le carré en leur expliquant ce qu'il vient de se produire. Nous leur précisons que ce n'est pas grave, mais préférons qu'elles demeurent à l'intérieur le temps de la manoeuvre. Cette fois-ci, dix minutes suffisent pour "mettre en boîte" le gennaker dans l'un des coffres avant - bien fermé par les loquets - donc pas de risque que la sauvageon se fasse la malle. A postériori, cette deuxième déconvenue - au lieu de m'abattre - bizarrement me rassure. Je réalise que j'acquière davantage d'expérience - je m'exprime à la première personne car Jules a plusieurs (dizaines) années d'avance sur moi en matière de voile et de vents. A défaut de gennaker, nous continuons notre traversée sous solent. Le vent s'est calmé et demeure constant à 10 noeuds. Nous tentons une séance de Cned, vite avortée par nos estomacs malmenés. Camille est particulièrement malade mais retrouve sa jovialité dès lors qu'elle a piqué une tête dans l'un des sauts bleus - nos meilleurs alliés en cas de barbouillage.
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La nuit tombe, on s'organise pour les quarts et l'on s'installe dans le carré - plus facile à gérer et moins secoué - alors que Camille et Manon vont docilement se coucher. La journée de nav' semble les avoir achevées.
Je prends le premier quart et bien que les conditions soient optimales - 10 noeuds de vent à 90° toujours sous volet et GV, une houle bien installée - la tombée de la nuit est pour moi source d'appréhension.
On ne discerne ni horizon, ni vagues, ni bateaux de pêche, ni cargos. La nuit semble nous envelopper de son voile noir, impalpable mais pourtant pesant. Parfois, ce voile mue en chape nocturne et me donne la contrariante impression de subir la houle et le vent. Quand les vagues nous prennent de travers, Seaview gîte allègrement. Je me déplace genoux fléchis, comme Passe-Partout sur son rocher - pour gagner en stabilité et abaisser mon centre de gravité. Toutes les quarts d'heure, le minuteur de l'i-phone me rappelle à la vigie : je sors dans le cockpit et balaye l'horizon à 360°. J'hume l'air, sens le vent, entends les paquets de vagues déferler sur les coques. Si nécessaire, j'ajuste le solent et dresse l'inventaire de nos voisins, matérialisés par un triangle lumineux sur l'AIS. Une sorte de bataille navale du 21ème siècle. Puis, je retourne dans le carré écouter "la playlist des amis" qui, depuis le départ, nous accompagne dans nos veillées nocturnes. Lorsque la nuit est trop oppressante, je troque Feist, Angus & Juila Stone contre une musique tibétaine et j'improvise une séance de yoga. Rien de tels que les bols tibétains et des battements de diaphragme pour lâcher prise.
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Apaisée, je tente en vain sous pilote automatique de regarder un film mais mon estomac n'est toujours pas assez accroché. Vers 1h du matin, Jules prend la relève. Nothing to declare. Nous passons quelques minutes ensemble à contempler le ciel étoilé, comme des enfants. Une étoile filante éclipse le ciel profond - un clin d'oeil de notre bonne étoile. Jules barre courageusement jusqu'à 5h et me sors de mon sommeil intermittent avant le lever du soleil. Mon moment préféré, non seulement car la nature s'éveille mais aussi car on gagne en visibilité !
6h30, le soleil rogne l'horizon, le vent est toujours stable à 10 noeuds, la mer s'est apaisée, le ciel est dégagé. Pas un bateau à l'horizon, AIS et radar vierges de tout spécimen à voile ou moteur, un régal.
La deuxième journée sera assez "tranquille" mais ne nous permettra ni de bouquiner ou ni d'effectuer toute activité intellectuelle (exit le Cned) ou manuelle (exit les bracelets brésiliens, les colliers de perles et les scoubidous pour les filles…). Tous les quatre, nous sommes assez nauséens, la mer est encore très formée.
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Deuxième nuit, on permute les quarts. Jules accepte d'inverser les heures pour m'éviter trop de nav' nocturne. La météo prévoit une bascule Nord du vent dans la nuit. Peu avant minuit, le vent monte en rafales à 20 noeuds en l'espace de dix minutes, un grain assez violent s'abat sur nous. Jules assure, réajuste les voiles et maintient le bateau à vive allure. Entre les vagues et le bruit du grain sur le roof, on a l'impression de passer dans une machine à laver.
Puis, tout se calme. Le grain semble passé.
Une demie-heure plus tard, on est contraint de se dérouter pour laisser passer un cargo. Ces orques en ferraille peuvent atteindre 300 mètres de long et naviguer à 20/25 noeuds. Autant dire qu'à coté d'eux, Seaview est une crevette rose. Ces deux dernières heures, on réalise que le nom de ces navires frôlent parfois l'impertinence : Navios Serenity, Don Juan… On se demande ce que consomment les armateurs lorsqu'ils baptisent leurs navires! Quoiqu'il en soit, Don Juan ne se montrera pas plus gentleman que Navios Serenity - que son nom prédestine à rester serein, puisqu'il ne répond pas aux appels VHF. Nous en croiserons plusieurs qui se comporteront comme des sharks : il semblerait que faire la sourde oreille soit un bon moyen de ne pas avoir à se dérouter et contraigne l'autre à le faire.
Mon quart à partir de 2h du matin sera beaucoup plus paisible que celui de Jules. Quelques cargos à surveiller sur l'AIS. Je parviens même à ouvrir le mac et à dérusher les vidéos des jours précédents, casque sur les oreilles. La nuit, séquencée et finalement cadencée, me semblera étonnement courte.
Les filles émergent à 8h30 après avoir fait le tour du cadrant. Et comme souvent au petit jour, les dauphins viennent nous dire bonjour. Cette nav' est décidément le festival des dauphins. Jamais nous n'aurions pensé en voir autant en si peu de jours, nous sommes comblés.
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Troisième journée sous le soleil, à 8-10 noeuds, sous grand voile et solent. Coup de fil d'Eric, de l'équipage Catapulte (vive le téléphone satellite !), que nous devons retrouver avec sa femme et ses trois filles dans l'archipel de Madère. Partis de Gibraltar 24h plus tôt que nous, Catapulte est à 80 miles plus au sud. Rendez-vous est donné mercredi matin pour le petit dej'. Les filles se réjouissent de retrouver Anais, Audrey et Margot. Cinq semaines en quasi vase clos, nous mesurons leur impatience.
Quelques jeux de cartes et parties de scrabble plus tard, la mer est d'un bleu profond, les dauphins se donnent en spectacle et rivalisent d'acrobaties autour du bateau. L'ordinateur de bord indique une eau à 25 degrés. Sceptiques, nous nous empressons de remonter un sceau d'eau et d'en vérifier la température. 25 degrés, c'est 10 degrés de plus qu'en Galice : on rêve déjà au bain de mer à l'arrivée… Pour l'heure, c'est toilette de chat pour l'équipage, l'usage de la douche étant rendu très inconfortable par la houle de travers.
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Quatrième jour, Camille écoute des contes, Manon de la musique, la houle s'est aplatie, Seaview file à 8 noeuds, c'est fluide. On réouvre les cours du Cned et c'est parti pour quatre heures de cours!
Durant toute la navigation, Camille et Manon auront été exemplaires. Pas de crêpages de chignon comme si, lorsque nous sommes en grande nav', elle basculaient (in)consciemment en mode "calmes et obéissantes" - une sorte d'autorégulation. Jules se montre vraiment patient, constant dans ses humeurs et rassurant. Intuitivement, un pacte de bienveillance semble s'être mis en place entre nous quatre. Chacun est très à l'écoute de l'autre et de son bien-être. Les parents "bien-veillent" sur les enfants et vice-versa. Cette adaptation - aussi naturelle soit-elle - me fascine.
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L'appel des retrouvailles avec Catapulte nous conduira à doubler les voiles des moteurs et nous arriverons finalement avant la nuit. Porto Santo, volcanique, imposante et sauvage, nous accueille au coucher du soleil. L'équipage de Catapulte est là. Dans les jumelles, il nous fait de grands signes de bienvenue.
Epuisés… mais nous sommes a-rri-vés !
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Même si ces 4 jours/3 nuits de nav' nous ont lessivés, nous ne résistons pas aux retrouvailles le soir-même. A bord, c'est apéro-bateau pour les grands et jeux à gogo pour les enfants jusque tard dans la soirée. Un bonheur de retrouver des copains, une vie sociale et partager nos péripéties de traversée.

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La traversée vers Madère en vidéo

Nav vers Madere from Jules et So on Vimeo.

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Lisbonne

Première étape lisboète dans le quartier de Bélem avec son monument des Découvertes, érigé en hommage à Henri le Navigateur et aux acteurs des Grandes Découvertes, pétrifiés à la proue d'un vaisseau de pierre surplombant le Tage. Le soleil donne, nous avons gagné plusieurs degrés depuis le Nord de l'Espagne et recherchons à présent l'ombre des arbres pour nous rafraîchir. Comme la Galice semble loin! Nous remontons l'embouchure du fleuve jusqu'à la Tour de Bélem, tour de défense, successivement arsenal et prison. Elle témoigne de la puissance maritime du Portugal au temps de sa splendeur, lorsque Bélem, avant-port de Lisbonne voyait partir les caravelles pour le Nouveau Monde. Enfin, halte au Monastère des Jéronimos, manifeste de l'art manuélin du 16ème siècle, où Vasco de Gama se serait recueilli la veille de son départ pour les Indes. Décidément, nous baignons ces derniers jours dans le monde des explorateurs. Les filles se montrent chaque jour de plus en plus curieuses et s'enthousiasment de cette période des Grandes Découvertes.

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Cap sur le musée des Coches mais nous le trouvons portes closes. A défaut de carrosses et calèches, halte aux Pasteis de Belem, en hommage à Gigi. Les authentiques proviennent de l'Antiga Confeitaria de Belém. Délices de pâte feuilletée garnie de crème aux oeufs dorée au four, à croquer tièdes saupoudrés de cannelle ou de sucre glace. Une douceur plus qu'appréciée par toute la famille puisque nous avons cédé à la tentation par trois fois en une semaine !
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A Bélem, nous lions la Allisy Family & Seaview à un coeur en fer forgé rouge, une opération de soutien à une association contre les maladies cardiaques. Désormais, Seaview est ancré dans le quartier des explorateurs.
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Nous retournons à Lisbonne avec les filles alors que Jules saute dans une voiture de location pour Porto. La marina vient de nous annoncer que le 1er colis de cours du Cned était arrivé. Les cours du Cned, c'est notre Arlésienne seawienne. Nous n'osons y croire après tant de déception concernant l'envoi du 2ème colis chez Maman à Paris. Ce 2ème colis n' a finalement jamais été envoyé après 7 coups de fil en 10 jours au Cned. La venue en express de Maman, qui nous réjouissait tant - un aller-retour de Maminou en avion sur 2 jours, bien mieux que le DHL- est tombée à l'eau. Pour la première fois depuis notre départ, l'ambiance est plombée sur le bateau.
Alors que Jules enfile courageusement 700km d'autoroute dans la journée, avec les filles nous arpentons les rues du Bahia et du Rossio et expérimentons l'elevator Santa Justa, ascenseur en fer forgé centenaire qui offre une vue sur les toits de la ville. Nous visitons le Musée de la Mode et du Design - déformation professionnelle - puis nous flânons dans les boutiques surannées du quartier. Camille et Manon investissent la rue Conceiçao où des merceries d'antan aux boiseries sombres proposent bobines, rubans et passementeries.
Notre coup de coeur revient au Couvent des Carmes dont la toitures a été entièrement soufflée par le tremblement de terre de 1755 laissant la nef à ciel ouvert. Le couvent abrite aussi le très intéressant musée archéologique qui propose des objets préhistoriques, des trésors romains et égyptiens comme deux impressionnantes momies qui ont époustouflé Camille et Manon.
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Jules nous rejoint vers 17h, le colis du Cned est dans le coffre ! Nous fêtons cela lors d'une folle virée à bord du tramway n°28. Ballade urbaine de secousses et grincements, quarante minutes de panoramas sur la ville. Dans les ruelles étroites de Graça et de l'Alfama, le tram passe si près des immeubles que l'on pourrait presque décrocher le linge des fenêtres.

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Enfin, je ne peux m'empêcher de partager un cliché du "RER A de mes rêves". Il existe !
Entre Cascais et Lisbonne, un train "de banlieue" rallie la côte de l'Estoril à la capitale en 30mn. C'est propre, on est assis, les voyageurs-travailleurs sont aimables et souriants et il offre une vue sur mer de bout en bout.
Une source d'inspiration pour les futures liaisons du Grand Paris ?
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Cascais


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Cascais est au Portugal ce que St Tropez est à la France. Pittoresque station balnéaire avec ses villas, ses ruelles (mention spéciale à la Rua des Navegantes), ses boutiques chics et ses placettes où il fait bon lézarder en sirotant en verre.
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C'est notre point d'encrage sur la côte de l'Estoril pour visiter Lisbonne en attendant a livraison du matériel cassé et les cours du Cned de Manon. La ville est particulièrement agréable, on y apprécie son mouillage paisible - excepté le samedi où les bars rentrent en transe jusqu'à 3h du matin - l'architecture soignée, les ballades le long de la côte Atlantique en vélo et toutes les commodités à proximité. A commencer par un hypermarché - pratique pour l'avitaillement en un coup d'annexe. Plus d'un mois que nous n'avons pas mis les pieds dans le coeur névralgique de l'hyper-consommation (nous nous sommes approvisionnés ces dernières semaines dans les marchés, supérettes et "bouis bouis" locaux).Le retour à l'abondance de biens est une sensation assez étrange. Nous avons l'impression de rentrer dans un magma d'opulence en fusion. La facilité d'accès aux produits est assez grisante mais un sentiment de superflu prend rapidement le relai. Bienvenu dans le monde du "super".
Jules se dirige vers Phonehouse - repère bien connu - se procurer le sésame de 5Gigabites qui nous apportera davantage d'autonomie pour internet. Les filles courent au rayon fournitures scolaires pour compléter les broutilles manquantes. Au détour d'une tête de gondole, elles s'extasient devant les cahiers portugais qui ne comportent ni carreaux, ni marge mais de simples lignes. "C'est pas pratique pour écrire la date à 5 carreaux de la marge…" réplique Camille. De mon côté, cap sur le rayon des yaourts et je dois reconnaître que lorsqu'une allée de yaourts s'ouvre à moi, je trouve cela super.

Plaisir notoire de Cascais : les glaces de Santini, le glacier de la Cour de la Cour de Savoie et d'Espagne. Nous inventons chaque jour était un nouveau prétexte pour faire un détour par Santini.
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Non loin de la Casa das Historicas, Musée des histoires et des dessins aux pyramides terracotta qui se sont vues décerner le Prix Pritzker 2011 (malheureusement en montage d'exposition lors de notre venue), Cascais propose un musée de la Mer particulièrement intéressant pour les enfants. Expo temporaire sur les mammifères marins et trésors de la côte, fossiles et belle collection d'espèces maritimes conservées dans le formol. "Le meilleur musée du monde !" selon Manon.

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Cascais, c'est aussi le point de départ idéal pour sillonner la côte à vélo et découvrir les dunes de Guinco,18km dont neuf vent de face, Camille y a laissé ses muscles !

Pendant notre séjour, Cascais a préparé la fête des Lumières : créations et happenings artistiques dans la ville autour des illuminations auxquels nous avons participés la veille de notre départ. Quelques jours plus tard avait lieu la course de bateaux… , nous y serions bien restés mais il nous faut mettre le cap sur Madère, une dépression arrive sur l'Atlantique et nous avons rendez-vous avec l'équipage de Catapulte à Santo Porto. Celui de Siminoé, en escale à Rabat, devrait nous rejoindre dans quelque jours. Nous nous réjouissons de retrouver ces deux familles avec qui nous avons sympathisées pendant la formation médicale et chez Voile Sans Frontière.

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Quand la sous-barbe nous rase...

Ce que ne montre pas la vidéo sur la nav entre Peniche et Cascais, c'est la dernière heure de nav' à quelques miles du port de Cascais : vent bien établi à 15-18 noeuds, forcissant. Puis rafales à 25 noeuds, vent à 90°, la sous-barbe qui se rompt violemment, le gennaker qui part à vau-l'eau et le bateau qui opère un écart radical. A deux, nous sommes difficilement parvenus à maîtriser la voile déchainée et à la ramener à bord. Nous étions certes non loin du port mais entourés par 3 cargos au mouillage dans un périmètre de 300/400 mètres… C'est fou comme on se sent tout petit par rapport à ces brontosaures des mers.

Rassurer les filles, gérer les rafales, tirer de toutes mes forces sur ce foutu gennaker, veiller sur mon homme et éviter de passer à l'eau. Le vent était tel qu'en rabattant la voile de 70 m2, j'avais quelques chances de me faire éjecter d'une soufflante. Pour la première fois de ma vie, j'ai regretté de ne pas peser plus lourd! Jules réussit à dompter l'animal sauvage. Nous improvisons une technique qui semble faire ses preuves : Jules tire sur la voile pour la rabattre et je saute dessus pour la plaquer au sol et éviter qu'elle ne reparte dans une course folle. Lorsque l'intégralité de la toile est ramenée à bord, j'ai le souvenir d'être partie dans un fou-rire nerveux, cramponnée en étoile de mer sur cet amas de toile dissipée pour éviter qu'elle ne reparte en cavalcade. A ce moment précis, j'étais soulagée mais aussi habitée par un "mais qu'est-ce qu'on est venu faire dans cette galèèèèree !!….
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Vidéo Nav' vers Cascais

Aperçu d'une journée de nav' au Portugal…

Nav vers Cascais from Jules et So on Vimeo.

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C'est la rentrée !

Nous sommes mardi 1er septembre et sur Seaview aussi, aujourd'hui, c'est la rentrée !
Une rentrée un peu spéciale, sans cartable, ni cloche qui sonne la fin de la récré, sans copains et copines pour se raconter les vacances et chahuter.


Et pourtant, rentrée quand même. Même si les cours du Cned de Manon sont retenus en otage par La Poste depuis plus de 2 semaines. Colissimo International organise un nouveau jeu du chat et de la souris entre son centre de tri et sa plateforme export : 3 aller-retour en 16 jours sans jamais franchir la frontière.
Nous n'avons pas la même notion de l'international.
Après deux réclamations par mail et l'une en guichet (Merci Daniel), 20 tentatives de connexion sur le site de Colissimo… Rien ne bouge.
Nous n'avons pas la même notion du service clients.
De surcroît, le site du Cned, qui propose le téléchargement des cours, est hors service depuis plusieurs jours. Sachant que trouver une bonne connexion internet relève quotidiennement du défi dans notre périple, le sujet "Cours du Cned 5ème" - après nous avoir échauffé - commence à nous crisper.
Ultime coup de fil ce matin au Cned, qui a l'élégance de nous renvoyer gracieusement les manuels à Paris. Cours que nous feront ensuite acheminer par DHL, à Lisbonne ou Madère, suivant le délai d'acheminement du Cned qui transite par … Colissimo. No comment, on aimerait éviter que le chat ne se morde la queue.
Bref, on est sur la bonne voix, ce qui nous rend gais comme des pinçons et réjouit Manon qui ne demande qu'à plancher. Le comble.
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En attendant, si on résume : Camille a réceptionné son carton de cours de CM1 et Manon rien.
Question du jour : Comment occuper intelligemment une jeune fille de onze ans pendant quelques jours le temps de réceptionner ses cours de 5ème?
Sachant que :
1- impossible de mettre la cadette au boulot alors que l'ainée lézarde sur le trampo, bouquine, pêche et joue sur l'ipad
2- pas l'ombre d'une librairie internationale à Figueira
3- impossible de se faire livrer en 48h chrono une commande sur Amazone, pour les raisons évoquées ci-dessus.
4- les deux profs par intérim sont plein de bonne volonté mais débutants sur le niveau de 5ème, donc impro limitée.

Réponses : Bescherelle et le Grec ancien !!
Quelle lumineuse idée avons-nous eue d'embarquer la collection complète des Bescherelle : conjugaison, orthographe, rédaction. Trilogie incontournable en passe de détrôner le dernier P. Hawkins en cette période de rentrée. S' ils ne figurent pas encore sur les étagères de la bibliothèque familiale, offrez-les à vos enfants, ils vont nous adorer. Eh bien Manon s'est plongée dedans sans trop rechigner.
Pour varier les plaisirs - n'en déplaise à notre Ministre de l'Education - Manon étudiera cette année le Grec ancien. Le Grec ne faisant pas partie des options proposées par le Cned, notre amie Gwénaëlle, Prof. de Lettre classiques, nous a conseillé avant de partir manuel et cahier d'entrainement. Voilà un joli présent. La première leçon a consisté à l'apprentissage ludique de l'alphabet - que de bons souvenirs, j'avais soudainement 13 ans sur les bancs du collège avec Marie, assistant aux excellents cours de Grec de Madame Moreau (Marie, tu l'embrasseras pour moi). A la fin de l'après-midi, Manon, frétillante, nous écrivait des petits mots en Grec. L'ingénue avait débauché sa soeur en messager d'Athènes pour nous faire parvenir en lettre grecques : ¨pourrait-on regarder un film sur l'iPad ce soir, s'il vous plaît" alors que la veille, elle avait été punie d'écran pour deux jours.
J'avoue avoir esquissé un rictus à la lecture du mot, réalisant le choc des cultures entre le monde de Steve Jobs et celui de Platon. Chacun sa caverne.
Première satisfaction en tant qu'élève et en tant que prof, pourvu que ça dure.
Pour agrémenter le planning de Manon, cours d'Anglais en mp3 et lecture d'une bonne encyclopédie ayant résisté à l'ère numérique. Let's study, Darling !

Au programme aujourd'hui pour Camille : révision des tables, puis cours de Maths avec Jules et Français. Les cours du Cned ont l'air vraiment bien réalisés. Par matière, compter : un manuel pour l'élève, un cahier d'exercices, un livret d'accompagnement pour les parents et le cas échéant, des supports audio. Neuf matières à traiter dans l'année, des évaluations à renvoyer, des corrigés. Tout un programme, vive la rentrée !

Et après deux heures de cours, récréation sportive à l'avant de Seaview, avant de reprendre dans la bonne humeur.
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Ultime satisfaction ce soir en tentant une nouvelle fois de capter une connexion : l'un des étudiants, à qui j'enseignais des cours de Marketing et Communication cette année, en parallèle de mon activité, m'adresse un sympathique mail de remerciements précisant qu'il a obtenu 20/20 à l'examen du BA.
Gageons que nos quatre heures de cours 6J/7J donneront de fructueux résultats. Et si Camille et Manon nous témoignaient autant de reconnaissance à la fin de l'année, nous serions des parents-profs comblés.

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Coïmbra et Nazaré

Il faut reconnaître à Figueira de Foz - station balnéaire très bétonnée - au moins un intérêt : celui de se situer à 25mn de Coïmbra, plus retirée dans les terres.
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J’étais venue au Portugal il y a 25 ans avec mes parents et ma sœur et l’Université Coïmbra constituait, avec Nazaré et Evora, l’un de mes meilleurs souvenirs du pays.

La visite de la bibliothèque Joanina a tout autant conquis les filles. Camille cherchait en vain les chauve-souris qui, à l’époque, protégeaient les livres des insectes et notamment des mites (celles qui sont d’ailleurs mentionnées dans l’Obsession du Feu d’U. Eco).
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Ensuite, cap sur la prison académique : les trublions et étudiants récalcitrants y séjournaient pour purger leurs peines disciplinaires jusqu’en 1832. Palpitant pour les enfants de se retrouver dans d’anciens cachots d’étudiants – d’autant que le hasard de nos visites nous a fait découvrir deux anciennes prisons à quelques jours d’intervalle (cf Centre national de la Photographie de Porto, ancienne prison de la cour d’appel). Et Camille de s’exclamer : « Y’a beaucoup de prisons au Portugal !! » en détalant, joviale, dans les couloirs exigus et sombre tandis que Manon joue les geôliers.
Erigée à partir du 13ème siècle, l’université qui connaît son âge d’or à partir du 16ème siècle, attire de nombreux étudiants étrangers et s’affirme rapidement comme La ville universitaire portugaise.
Mais ce que retiendront avant tout les filles, c’est la « cabe et betina » (cape et soutane). Eh oui, là encore, JKR a puisé son inspiration dans la culture portugaise. La légendaire cape noire d’Harry Potter vient de là ! Au Portugal, une longue cape noire recouvre les épaules des étudiants universitaires. Elle est complétée d’un costume avec cravate noire sur chemise blanche. Autrefois porté au quotidien, cet uniforme relève aujourd’hui davantage du folklore mais demeure obligatoire pour les cérémonies officielles de fin d’année. Nous avons croisé quelques étudiants qui l’arboraient fièrement mais nous nous sommes demandés si l’université ne les embauchait pas en job d’été pour faire de la figuration en plein mois d’août. La cape est traditionnellement tailladée dans le bas, formant des lambeaux de franges, qui correspondent aux désillusions amoureuses de sa/son propriétaire. A croire que les étudiants contemporains de Coïmbra ne vivent aucune déception amoureuse car pas une cape frangée en vue !
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On clôture notre périple à Coïmbra par le Jardin Botanique, aménagé au 18ème siècle en complément de l’université de botanique. Arbustes tropicaux, allée de tilleuls et d’arbres rares, fontaines et cascades… avis aux romantiques.
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Puis cap sur Nazaré, où là encore l’urbanisation a outrance a frappé, les cabanes à chourros ont détrôné les barques de pêcheurs.
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On trace vers la plage del Norte qui fait rêver Jules avec ses vagues démesurées. Ce jour-là, 2 mètres shorebreak tout au plus - presque décevant - mais paysage grandiose : falaise vertigineuse et grotte sous terraine.
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Intimité

L'intimité est rare sur un bateau, donc précieuse. Le catamaran nous permet d'"agencer" l'espace de vie : la coque des parents, celle des enfants et la pièce à vivre (carré ouvert sur cockpit) au centre. Les trampolines à l'avant servant de cours de récrée pendant les nav'.

Nous avons passé une partie de la journée à déambuler dans les ruelles colorées de Porto et sommes rentrés apprêter Seaview pour la navigation du lendemain. Les filles et Jules s'échappent quelques temps à la Capitainerie pour tenter de capter une connexion internet "durable". Objectif ce soir : mettre en ligne les vidéos du blog. J'achève du riz au lait et une quiche lorraine en prévision du lendemain - alternative appréciée à notre régime de nav' pâtes/riz/semoule.

La marina nous a concédé depuis 3 jours une large place sur un ponton extérieur ouvrant sur le Douro. Seule la partie intérieure est occupée, ce qui nous offre un panorama à 180° sur le fleuve. Très peu de vis à vis à l'exception d'un tête à tête avec un navire de la Policia, dont l'équipage semble avoir déserté le temps de l'été. Le soleil décline, baigne carré et cockpit d'une douce lumière et teinte la vallée de couleurs chaudes. Je compte bien profiter de ce moment seule pour faire une courte séance de yoga à l'avant du bateau. Ce que j'appelle, "me mettre dans ma bulle", une ouate de lâcher prise capable de me régénèrer et de mieux absorber les petites tensions liées aux crêpages de chignons des filles, aux cours du CNED de Manon qui n'arrivent pas et à cette foutue connexion internet qui rame-rame et finit toujours pas nous échapper.
Soudain seule, j'apprécie très égoïstement ce moment. Je m'apprête à sortir mon tapis lorsqu'une imposante masse sombre attire mon attention dans l'estuaire du Douro. Elle progresse lentement, majestueusement - protocole royal oblige - puisqu'elle répond au nom de "Queen Isabel". Sa présence à l'embouchure du Douro m'interpelle : un si gros bateau de croisière (120/140 mètres de long / 30-40 mètres de haut) ne peut remonter la Vallée du Douro. Mais quel intérêt d'avoir manoeuvré dans la passe étroite de l'estuaire pour faire demi-tour ici? Impossible par ailleurs d'accueillir un tel navire dans la marina, grande comme un mouchoir de poche. Alors que je m'interroge, Sa Majesté continue sa progression souveraine, elle se situe à présent à moins de dix mètres de la coque tribord de Seaview. L'activité de l'équipage me confirme qu'ils s'apprêtent à accoster sur la partie extérieure du ponton, soit à 2 mètres de nous, le ponton faisant office de garde rapprochée. En guide de jupon, Queen Isabel dévoile de larges baies vitrées où je distingue tables rondes dressées et convives attablés.

Dont acte, nous n'avons pas prévu de dîner princier et sommes peu enclins à jouer les poissons dans l'aquarium de Sa Majesté.
Jules rentre justement de la capitainerie avec les filles, victorieux d'avoir téléchargé les vidéos.
Clins d'oeil et sourires complices, mutuellement on se lance : "il est temps de lever l'ancre !"
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A la découverte de Porto

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Porto donne l’image d’une belle endormie. De nombreuses bâtisses sont à l’abandon dans la vieille ville et sur les bords du Douro. Des propriétés, sans doute d’anciennes caves entièrement désertées, tombent en décrépitude – La nature reprend ses droits sur la ville - ce qui par ailleurs a réjouit mon objectif.
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Depuis qu’il a été inscrit en 1996 au patrimoine de l’Unesco, le quartier de Ribeira (centre historique) – retrouve peu à peu ses charmes et ses couleurs. Cette ville, construite toute en étages, s’arpente à pied ou en tramway.
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Nous avons marché, marché à Porto et Manon n’a pas bronché ;-) La ville a remis en service son tramway historique, un retour dans le temps, cinquante ans auparavant. Assises sur les banquettes en cuir d’époque, les filles avaient les yeux rivés sur la clochette reliée à une corde dansant sur toute la longueur du wagon et servant à signifier au conducteur un arrêt. Forcément bien plus ludique que le « arrêt demandé » constellé de diodes rouges de la RATP !

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Après bien des détours dans les ruelles sinueuses et étroites de Porto, nous découvrons ses quais vertigineux – équipé d’un téléphérique bien plus moderne, c’en est décevant – ses églises baroques, ses maisons à encorbellement, son marché de Balhao construit autour d’un patio intérieur surplombé d’une mezzanine où l’on se restaure sur le pouce de Sardinhas et autres spécialités portugaises. Enfin, sans transition aucune, le Centre Portugais de la Photographie, qui a investi les murs épais de l’ancienne prison de la cour d’appel de Porto. Il présente des expositions temporaires mais surtout une impressionnante collection d’appareils photos (post à venir).
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Sinon, deux visites ont particulièrement captivé les filles à Porto :
- Contre toute attente, la visite d’une cave.
La cave Churchill nous a ouvert ses portes et une super guide franco-portugaise a capté l'attention des filles sur les cépages, les vendanges à la main, le grain écrasé aux pieds, la fermentation, les techniques de conservation, les énormes tonneaux de 50 000l servant de lieu de stockage puis le vieillissement dans de plus petits tonneaux. Elles ont adoré et ont même participé du bout des lèvres à la dégustation.

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- La librairie Lelo, véritable cathédrale du livre, parcourue d’étagères sculptées et de bois de stuc. Elle est considérée comme l’une des plus belles librairies au monde. L’auteur d’Harry Potter (qui a vécu trois années à Porto) s’en est inspirée pour l’écriture de son bestseller. Depuis, la foule abonde et l’entrée a même été rendue payante pour limiter les visiteurs (qui pour autant ne semblent pas être découragés) et permettre aux clients de continuer à consulter les livres… et à les acheter !

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La vidéo de la traversée du Golfe de Gascogne

Enfin une connexion internet "potable" pour mettre en ligne la vidéo de la traversée du Golfe de Gascogne.
A très vite !

Traversée du Golfe de Gascogne from Jules et So on Vimeo.

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Baïona, sympathique étape avec des enfants

Baiona constitue une étape sympathique avec des enfants. D'abord pour sa réplique de la Pinta (bateau avec lequel Christophe Colomb est revenu en Espagne annonçant sa découverte des Indes - en réalité les Caraïbes), ensuite pour son imposante forteresse bâtie entre le XI et le XVII ème siècle - fort bien conservée - Seule la nature a repris ses droits et les pins ont envahi le château offrant ainsi une agréable ballade de 3km le long des remparts surplombant l'océan déchainé. La baie a toujours été convoitée et a très tôt constitué une cité historique avec un puissant port de commerce. Même Jules César y avait, à l'époque, envoyé ses navires.

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Force est de constater que Christophe Colomb et son équipage ont parcouru l'océan sur un bateau aussi rudimentaire que rustique, certes "joufflu" mais relativement court - 25m tout au plus - avec comme seuls outils de navigation : sextant, compas, cartes maritimes approximatives, les astres … et manifestement une bonne étoile.
Dire qu'il nous arrive aujourd'hui de nous plaindre des conditions de navigation avec notre VHF, AIS, i Pad, à grand renfort d'appli Anchor, de Marin Trafic et balise Dolink. Notre attirail technogeek nous semble soudain relever d'un caprice d'enfant gâté au regard de l'équipement spartiate de la Pinta. Enfant gâté, certainement, mais il faut aussi vivre avec son temps.
Paradoxe notoire : les hommes aux manoeuvres du gouvernail étaient courbés en deux - hauteur sous plafond trop réduite pour se tenir droit - et ne voyaient pas les voiles !!
Les filles ont été captivées par la visite. Manon s'exclamant sur le chemin du retour : "la visite de la Pinta, c'était génial, bien mieux que "ton" musée d'art moderne à Vigo, Mum!". Reste à (re)-visionner "1492" que nous avons embarqué à bord de Seaview.

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Baiona est aussi une charmante bourgade balnéaire avec un vieux centre et ses ruelles de vieilles pierres baignées par le soleil.

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Vigo aux deux visages

Comme La Corogne, Vigo a deux visages : celui d'un port très industriel mais aussi celui d'une cité culturelle et historique.
Centre ville très ramassé qui se parcoure d'une traite à pied en flânant dans les ruelles et en s'arrêtant Place de la Constitucion siroter une sangria.
Le Musée d'Art Contemporain vaut franchement le détour (post à venir).

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Le Yacht et l'Amant de Patagonie

La baie de l’Ensanada est particulièrement agréable. La forêt de pins et d’eucalyptus, tapissée de fougères desséchées par le soleil, présente des nuances de verts, d’ocres et de roux qui surplombent les rochers et l’eau claire. Quelques bateaux sont paisiblement au mouillage. Nos « voisins » déjeunent et c’est pour nous l’heure de « farnienter ». Le soleil donne, les filles s’adonnent à une séance de matelotage dans le carré – la pomme de Touline les accaparent depuis 24h. Jules ajuste quelques bouts du lazybag qui ont eu une fâcheuse tendance à danser le flamenco sur le mât. Et le flamenco, en pleine nuit quand le vent se lève, n’est pas à notre goût.

Adossée sur les vitres du roof, je dévore « L’Amant de Patagonie » - magnifique livre d’Isabelle Autissier sur le Nouveau Monde fin 19ème, l’évangélisation et les indiens Yamanas. Captivée par les aventures d’Emily et Aneki, je me délecte du moment présent. La lumière, les couleurs, le calme, la plume d’Autissier. En échangeant quelques mots avec Jules, il me semble que le yacht mouillé à côté de nous se soit légèrement rapproché. Un soupçon de brise s’est levé et les bateaux du mouillage ont tourné. Je me ravise, songeant que le soleil commence à me taper sur la tête malgré mon couvre chef et réalise que dans mon livre, l’héroïne se retrouve entre illusion et réalité… Absorbée par ce récit, il se pourrait bien que je sois, moi aussi, sujette à quelques chimères. Je replonge donc le nez dans la vibrante Patagonie.

Soudain, l’ombre de Jules se déplace rapidement et sans bruit – il se pourrait bien qu’il ait été indien Yamana dans une autre vie – je relève la tête : la proue du yacht se situe à présent à 1,50 m de l’étrave de Sea View et continue lentement à déraper. Dans un calme assez déconcertant, Jules amortit le premier choc et part chercher des pare-battages. Je me précipite à l’avant pour prendre la relève avec l’aide des deux propriétaires, alors que le yacht de 25m continue à progresser lentement. J’ai bien conscience que c’est tout ce qu’il ne faut pas faire et pourtant je ne peux me contenter d’être témoin de cette scène sans intervenir. Nous leur crions : « hurry up, YOUR ANCHOR IS MOVING !! » Nos interlocuteurs nous regardent ébettés, les bras ballants, deux femmes cigarettes au bec continuent de lézarder en commentant la scène de leur matelas... La passivité de l’équipage nous laisse penser qu’ils nous prennent pour des saltimbanques ayant mal mouillé leur ancre. A moins que la taille de leur yacht ne les rende intouchables.

Finalement David embrasse Goliath, les coques se frôlent.

On retourne à l’avant constater les dégâts, plus de peur que de mal. Ils finissent enfin par remonter leur ancre et l'on s’aperçoit qu’ils n’avaient au plus que 20m de chaine, par 10m de fond (alors qu'il est conseillé de mettre 5/6 fois la hauteur d’eau pour éviter les dérapages). No comment. Pas de « sorry » de leur part non plus. Ils rejoignent leurs amis attablés à l’arrière du bateau et les deux greluches – que cette collision ne semble avoir en rien ébranlées - continuent de caqueter. L’incident est clos.
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De la Corogne aux iles Cies

Avons à présent troqué la triplette vestes de quarts/salopettes/polaires contre les maillots – ce qui n’est pas pour nous déplaire. Rien ne sèche dans un bateau par temps de pluie.

Départ de la Corogne embué par un épais brouillard ne permettant pas de voir à plus de cents mètres. La côte porte bien son nom de « Coste de Morte », côte de la Mort.

Au petit jour, cadre surréaliste : on se retrouve à scruter - non pas l’horizon mais - l’épais matelas nuageux qui se présente devant nous, espérant ne pas voir poindre la proue d’un bateau de pêche. Ces malicieux pêcheurs passent au travers des mailles du filet quand il s’agit de s’équiper d’AIS – ce qui ne nous permet pas de les repérer sur l’écran de contrôle. Nous nous aidons du radar mais surtout, nous renforçons la vigie à l’avant du bateau. On se croirait sur le tournage d’un film avec des fumigènes simulant le brouillard alors que se profile un radeau de pirates… Sauf qu’on est dans la vraie vie.

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A défaut de pêcheurs et de pirates, un banc de dauphins vient nous saluer dès que le brouillard se dissipe. Notre bonne étoile. Le 3ème banc depuis de notre départ de La Rochelle. Moment suspendu, hors du temps. Les dauphins jouent avec l’étrave, se livrent à un chasser croiser fluide et endurant, virevoltent joyeusement puis se calent sur la vitesse de Sea View. Jules a travesti le mât d’une planche en perche de caméraman pour capter quelques images sous-marine avec la Go Pro (montage en cours).

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Douze heures de nav sous le soleil pour parvenir au Cap Finistère, le cap le plus à l’ouest de l’Espagne. Pétole sur la première partie, donc moteur. La houle est pourtant bien formée et chahute à nouveau le cœur de Camille qui finit au poste de Captain avec Jules pour garder les yeux sur l’horizon. Tout à coup, Camille pointe un alignement de deux ailerons espacés de 70/80cm avançant à faible allure, à 20/30 mètres du bateau. Les filles crient « dauphins, dauphins !! », je suis sceptique et pense plutôt qu’il s’agit d’un requin. Après quelques secondes d’observation, Jules nous confirme qu’il s’agit d’un marlin. Une belle bête d’1,20 / 1,40m, nous avions la ligne de traine sortie mais il n’a pas été séduit par notre leurre pourtant si coquet : un octopuss rose fluo ; )

Puis le vent se lève pour atteindre 20 nœuds : un régal sous gennaker.

Mouillage dans une baie près du village de pêcheurs Finistere dans l’ensenada de Llagosteira (voir post de Jules) avec l’intention d’effectuer un avitaillement, pris au dépourvu par le week-end du 15 août à La Corogne. A peine avons-nous jeté l’ancre à Finistere qu’un nouveau banc de dauphins se profile non loin du bateau.

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Le lendemain, cap vers l’île Cies, réserve naturelle protégée qui délivre un permis pour mouiller et poser pied à terre. Cette destination s’avère franchement décevante : nous assistons à un ballet incessant de navettes qui déversent des flots de touristes par centaines. Certes pas de cabane à frites sur la plage mais ambiance usine à touristes. Des jets skis rasent la côte et slaloment entre les voiliers au mouillage. Que de contradictions pour une réserve naturelle ! L’île retrouve son calme et ses attraits entre 21h et 10h30 quand le business touristique sommeille. Nous en prenons notre parti et levons le camp à 8h30 le lendemain pour une excursion en solitaire dans la forêt d’eucalyptus et sur les sentiers jusqu’au phare de Faro et son observatoire. Une sympathique balade de 2h dans la nature qui nous réconciliera avec lîle de Cies mais quoiqu’il en soit, nous écourterons notre séjour à Cies et rallions l’Ensanada de Barra, à quelques encablures de Vigo. Beaucoup moins connue mais tellement plus sauvage.

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La Galice

Il faut se perdre dans les ruelles de la Corogne pour apprécier cette ville aux abords repoussants. Port de commerce actif, grues, immeubles hyperbétonnés. Pourtant, la Corogne mérite qu’on s’y attarde, qu’on y flâne, qu’on assiste à un concert place Maria Rita, qu’on s’y attable autour de tapas. L’ambiance y est festive, la vie culturelle et nocturne soutenue. Quant au port de plaisance, Marina Nautico, situé en plein cœur de la vieille ville, il nous a permis d’admirer au quotidien les « galerias », balcons vitrées du XIXème qui ont tant impressionné Camille à notre arrivée (« En Espagne, les immeubles ont vraiment beaucoup de vitres… ») et d’assister au feu d’artifice du 15 août en direct du carré !

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Ces quelques jours nous permettent de nous mettre à l’heure espagnole, décompresser après la traversée et vérifier le bateau après l’épisode de la fuite d’eau. Nous trouvons peu à peu notre rythme et la vie à bord s’organise.

Le bateau remis en état, nous décidons de louer une voiture pour découvrir la Galice par la terre.
Première halte à Saint Jacques de Compostelle, capitale spirituelle de la Galice. Un lieu de pèlerinage chargé d’émotions où se retrouvent chaque année quelques 200 000 « Jacquets ».

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Puis, escale à la Cité de la Culture de Galice, inaugurée en 2011, qui nous a laissé un amère goût de mégalo musée fantôme. Designée par Peter Eisenman, l’édifice a la forme symbolique d’une gigantesque vague coupée en deux, censée évoquer la coquille – symbole de Saint Jacques de Compostelle. Le souci, c’est que la coquille est bien vide ! On ne peut s’empêcher de penser que la ville a compté rivaliser avec Bilbao sur ce projet pharaonique. Nous reprenons la route vers les Rias Atlas. Paysages grandioses et déchiquetés par la mer : collines boisées de pins et d’eucalyptus, falaises tombant à pic, chevaux (et vaches !) en liberté, plages sauvages. Un doux mélange du Cap Fréhel et de la Corse, les touristes en moins.
Le lendemain, nous enchainons sur la Costa de Morte, mythique, chargée de légendes en raison de sa dangerosité pour la navigation. On raconte qu’autrefois, les villageois agitaient des feux pour tromper les navires, les poussant au naufrage pour récupérer leurs chargements. Les paysages de la Costa de Morte se métamorphosent en un clin d’œil quand la brume se lève. Il pleut deux fois plus dans cette région que dans tout le reste de l’Espagne. La végétation y est luxuriante, elle dévoile un nuancier de verts époustouflant.
Coup de cœur pour la portion entre Camarinas et Camelle qui couvre le Cap Vilan et Area Trece : longues plages entrecoupées de pics rocheux. Nous y étions par temps calme, la mer était plate et pourtant les déferlantes sur les plages atteignaient 2,50m. On imagine ce que cela peut donner quand le vent se lève.

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Nous continuons notre exploration de la Galice cette fois-ci sur Seaview en rejoignant le Cap Finistère puis la baie de Vigo (îles Cies). Nature oblige, pas de connexion internet pendant quelques jours, j’ai personnellement l’impression d’être en cure de désintox ; )

Plus de photos ici

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Embarquement Voiles sans Frontières


Dans le cadre de notre mission avec Voiles Sans Frontieres que nous réaliserons en novembre au Sénégal, nous avons embarqué diverses denrées à destination des villages de Diogane et Bassar (voir www.voilessansfrontieres.com et la partie dédiée à l'association VSF dans "projets" ).

VSF réalise des actions de solidarité et de soutien au profit des populations isolées, uniquement accessibles par voies maritimes et fluviales. Depuis 1997, VSF intervient principalement au Sénégal dans la région du Sine Saloum. Cette région, particulièrement enclavée, est coincée entre désert et océan, morcelée par les bolongs du fleuve et sa mangrove.

L'association nous a confié le convoyage de 12 cartables et fournitures scolaires, collectés par les jeunes de 6ème et 5ème du collège de Montreuil s/Mer investis depuis plusieurs mois sur la lutte des inégalités Nord/Sud. Accompagnés par leurs enseignants, les élèves ont organisé tombolas, ventes et collectes de fonds qui serviront à financer un récupérateur d'eau de pluie.
Avis aux collégiens de Montreuil s/Mer : nous nous engageons à prendre soin du matériel que vous avez collecté et vous donnerons bien sûr des nouvelles arrivés à Diogane en novembre.

De notre côté, les filles - avec l'aide de leur tante et de deux Directeurs d'Ecole de notre ville (Merci à Madame A. et Monsieur M.) ont collecté des balles de tennis et des dictionnaires pour les enfants du Sine Saloum.
Nous voilà donc dotés de 12 cartables, 19 dictionnaires et 150 balles de tennis que nous déposerons à bon port.

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Par le biais de VSF, nous avons aussi embarqué une balise ARGO, belle "asperge technologique" de 25 kg et 1,70m de haut, que nous larguerons lors de la transatlantique cet hiver. D'ici à décembre, "Balichou" - c'est le surnom que les filles lui ont donné - partagera la couchette de Camille. Une fois larguée, elle permettra de collecter pendant cinq ans des données pour la communauté scientifique : courants, réchauffement de l'océan… Voir le projet ARGO.

Notre lettre de mission globale est en cours de finalisation par VSF. Notre mission se concentrera sur le village de Diogane et nous ne manquerons pas de vous en dire davantage sur les actions prévues au Sénégal dans un prochain post.

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Hissez haut le pavillon VSF

Nous avons attendu que Camille et Manon nous rejoignent à la Rochelle pour hisser le pavillon de Voiles Sans Frontières.

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Le lendemain soir, les filles se lavaient les dents pour aller se coucher (on avait dit : "on se couche tôt avant l'arrivée des copains et de la famille sur la bateau)… un couple avec ses 3 filles nous abordent sur le ponton, interpelés par le pavillon VSF.

Les présentations faites, Isabelle et Jean-Luc nous expliquent avoir réalisé un tour de l'Atlantique à la voile en famille six années auparavant sur leur Outremer, Abracatabra www.abracatabra.free.fr
Le pavillon VSF, ils le connaissent bien puisque qu'ils ont eux aussi participé à une mission dans le Sine Saloum. 5 mn plus tard, l'équipage d'Abracatabra était à bord et nous partagions un verre - le verre de Voile Sans Frontières ; )
Durant la soirée, nous avons écouté avec attention leur retour d'expérience. Leurs souvenirs semblaient très frais et leurs trois filles, Hélène, Clara et Mathilde n'ont cessé de répéter aux nôtres (de filles) combien l'aventure allait être inoubliable. Les enfants du Sénégal, les dauphins et barracudas, les trophées de pêche, les baignades dans l'eau chaude de Petite Terre, les cascades de Dominique… La premier quart d'heure, nos filles écoutaient bouche bée, les yeux écarquillés, pétillant d'étincelles. Puis, les langues de Manon et Camille se sont déliées, les questions ont commencé à fuser : "Quel endroit avez-vous préféré?", "Vous avez pêché beaucoup de poissons? Et rencontré beaucoup de dauphins?"…
Les quatre cadettes ont continué leurs discussions autour d'un joyeux Jungle Speed tandis que les grands continuaient d'échanger récits de péripéties et bons plans.

Pour la première fois, nos filles entendaient le témoignage en live d'enfants, devenues jeunes filles à présent. L'enthousiasme, le joie, le bonheur de voyager, de découvrir et de rencontrer d'Hélène, Clara et Mathilde étaient palpables, voire communicatif.
Cette nuit-là, les filles se sont endormies la tête dans les étoiles grâce à VSF.

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Au revoir

Le temps a manqué ces dernières semaines pour mettre à jour en temps réel les photos de vos visites sur Seaview.
Flashback des "au revoir" depuis juin :

Nicolas
Nicolas, qui participait à une régate sur Viper autour de la Rochelle, a été le premier à mettre le pied sur Seaview. Son passage fut aussi furtif que sympathique - arrivée 23h, départ à 7h le lendemain pour le briefing course. On est / naît champion - ou pas ; )

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Sandrine & Christophe, Mathilde & Clémence
Ce même week-end, nous recevions Sandrine & Christophe avec Mathilde et Clémence.
L'occasion pour nos filles de transposer le concept des pyjamas parties à bord et de partager leurs cabines.
Quel plaisir de retrouver nos amis et de faire découvrir à Sandrine - avec qui je partage, entre autre, le goût du voyage - notre nouveau "chez nous" et le monde de la voile, elle qui m'a initiée au monde de l'aviation.
Fous rire sur le trampoline, nav' vers Fort Boyard (nous serons contraints de rebrousser chemin à cause de l'orage), séance de pêche sur le ponton et visite de l'Aquarium de la Rochelle ont rythmé notre week-end.
Rendez-vous de l'autre côté de l'Atlantique en février pour la suite des aventures, les Amis !

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Kiki & Clem
Peu de temps après, c'était au tour de Kiki, Clem et Maman de nous retrouver à bord.
Paddle et promenades dans les pins. Dans l'après-midi, le cockpit se transforme en salon de coiffure (avec techniques avancées de nattes épi de blé) puis salle de concert avec premiers essais au piano - numérique, rassurez-vous. Enfin, spectacle de danse des filles pour l'anniversaire des jeunes mariés.
Y a d'la joie sur ce bateau-là !

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Gégé et ses petits gars
Nos amis, Géraldine et Olivier, expatriés depuis un an en Ethiopie, nous avaient fait la gentillesse de passer nous embrasser à Lancieux avec les croissants. Quelques jours plus tard re-voilà notre Gégé sur Seaview avec ses 3 petits gars Augustin, Mathurin, Marceau ainsi que Viannet. Pour une fois, la gente masculine est dignement représentée.

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Sylvie & Alain, Chloé & Gaspard
Le week-end suivant, nous retrouvons Clem, cette fois-ci avec Sylvie et Alain, Chloé et Gaspard qui séjournent pour quelques jours à Ré. Le calendrier est synchro. Deux SMS plus tard, rendez-vous en annexe sur la plage des Sablanceaux pour un café sur le pouce.

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Manu & Sylvain, Chantal
Nous accueillons quelques jours Manu et Sylvain avec Maman pour les derniers au revoir.
Mouillage paisible à Boyard puis escale sur l'ile d'Aix. Dégustation d'huîtres et divine salade préparée par Manu. Tirade du chinois et de l'indien plébiscitée de nombreuses fois par Camille et Manon. Sketch du castor Bitou et de la passoire et mémorable plan vigie-manucure avec Maman, c'est tellement plus glamour que le plan vigie-pirate !

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Odile et Jean
Les grands-parents des filles nous rejoignent sur le bateau. C'est parti pour de joyeuses parties de SET, dernier jeu compact embarqué. En famille, on se délecte des macarons et de gâteau au chocolat.

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Floriane, Amandine, Virginie et Xavier
Virginie et Xavier passent leurs vacances à Jard et viennent nous rendre visite le temps d'une journée. Floriane & Camille, Amandine & Manon, qui sont ensemble en classe ou l'ont été, sont sur-excitées de ces retrouvailles avant le Grand Départ. Toutes les quatre négocieront d'ailleurs une demie-journée de plage supplémentaire pour profiter davantage. Les enfants sont terribles quand ils créent des coalitions ; ))

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Nous partons chercher Gathoune à la gare. Eric&Nath, Clem&Iris arrivent cet après-midi. Nous retrouvons Armelle&Mathieu, Léo-Paul&Louise ce soir; Charlotte & Stéphane; Sophie&Guillaume; Daniel&Fanfan arriveront dimanche. Le départ se profile pour lundi matin…

MERCI A TOUS. VOUS ALLEZ NOUS MANQUER.

Mise à jour du 8 août: la venue de Gathoune, Armelle, Nathalie, Mathieu, Eric et toutes les têtes blondes et brunes qui vont avec.

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Mise à jour du 9 août: avec Sophie et Guillaume et leurs enfants

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Décompression

Finis les cartons et les bagages. Le bateau est aménagé, équipé et rangé. Les filles profitent de quelques jours chez Maminou.
Pour la 1ere fois, nous nous retrouvons tous les deux seuls en nav et au mouillage sur Seaview.
Passons en mode décompression.

C'est le moment d'écrire la 1ere page du carnet de bord, de sortir le kite, se lover dans le fatboy et faire l'étoile de mer sur le trampoline.
Ou juste ne rien faire. Humer le vent et l'odeur de pins séchés de l'Ile de Ré. Profitez de l'instant présent.
Cette parenthèse flegmatique après la frénésie des dernières semaines nous enivre.

Retour sur terre abrupt lorsque nous réalisons qu'il s'agit de notre dernière journée en amoureux avant 11 mois ; )

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Tré-pi-den-te

TRE-PI-DEN-TE

Plusieurs semaines que je n'ai pas écrit, je vais tenter de rattraper le temps perdu.
Ces dernières semaines ont été denses entre préparatifs et bouclage logistique du projet.
En résumé : des listes, des listes, des listes… Mais aussi rangements, archivages, cartons, inscription aux CNED/parcours du combattant (résolu grâce à la solidarité des équipages Siminoe et Catapulte), vaccins, check-up médecins, constitution de la pharmacie de bord, benchmark assurances, démarches administratives, réassort gargantuesque de nourriture littéraire et musicale, scan des documents dont nous pourrions avoir besoin, acquisition d'engins en passe de devenir nos meilleurs amis (détendeur de plongée, canne à pêche et yaourtière) avec un trouble obsessionnel flirtant avec la pathologie : NE RIEN OUBLIER !
En temps normal, une fin d'année scolaire est toujours un peu rock'n roll avec ses kermesses d'écoles & spectacles de fin d'année, ses BBQ et soirées animées. Mais compte tenu du départ, cette fin d'année scolaire 2015 aura été TRE-PI-DENTE. L'effervescence a atteint son paroxysme avec les aux-revoir : pyjamas parties, apéros, dîners dans le jardin, pique-nique sur la plage… notre vie amicale & sociale depuis deux mois n'a jamais été aussi riche.
Préserver du temps pour la famille et les amis dans l'accélération des dernières semaines a été une priorité. Finaliser au mieux nos boulots respectifs aussi.
Concilier le tout a parfois relevé du challenge acrobatique, mais finalement : WE DID IT.

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Manoeuvre d'homme à la mer

La sécurité est notre préoccupation première à bord. Nous profitons d'un temps clément pour pratiquer une manoeuvre d'homme à la mer en famille.
L'exercice consiste à simuler le naufrage d'un membre de l'équipage. Dans le cas présent, nous avons réquisitionné deux pare battages pour incarner le protagoniste passé par-dessus bord.
Avant le cas pratique, nous re-déroulons de vive voix avec Camille et Manon les différentes étapes. L'objectif est d'acquérir - de manière ludique - les bons réflexes pour être rapides et efficaces le cas échéant. Camille a la responsabilité de passer les boudins par-dessus bord. Dès lors, le compte à rebours est lancé.

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Les filles s'écrient "homme à la mer, homme à la mer" et les étapes s'enchaînent de manière fluide :
- envoyer la bouée jaune (celle qui est en forme de "suppositoire" et qui se déploie automatiquement dans l'eau)
- appuyer 3 secondes sur le bouton WPT (waypoint) de l'écran Raymarine afin d'enregistrer la position du naufragé
- déconnecter le pilote automatique s'il est activé
- désigner une à deux personnes pour regarder en permanence le naufragé
- se mettre face au vent pour stopper le bateau
- allumer les moteurs
- affaler dans l'ordre gennaker / solent puis grand voile
- faire route vers le naufragé
- se préparer à lancer la bouée Silzig
- se présenter au vent du naufragé à vitesse réduite
- se mettre au point mort
- lancer la silzig et remonter le naufragé par l'une des jupes arrière.

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Le sauvetage des boudins est effectué dans le calme en moins de 6 mn par 7/8 noeuds de vent et mer plate. Autant dire que par gros temps, il faut compter double, voire triple temps d'intervention… et 15 mn dans une mer agitée peuvent sembler une éternité.
Point de vigilance : par mer calme et 8 noeuds de vent, les pare battages ont dérivé de 200m par rapport au waypoint enregistré.
Conclusion : il est indispensable de doubler le waypoint d'une - ou plusieurs - paires d'yeux qui gardent le naufragé en ligne de mire.

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S'acheter une paire de biceps

Plus les jours passent à bord de Seaview, plus je mesure ce qu’il me reste à maîtriser techniquement avant notre départ mi-août. Le compte à rebours est lancé. Deux mois pour acquérir les gestes justes, développer les bons réflexes et savoir utiliser à bon escient tout l’électronique du bateau.
Deux mois pour “m’acheter” une paire de biceps : les manoeuvres me semblent déjà franchement physiques par 15 noeuds, qu’est-ce que cela donnera par force 6/7 ?
Il y a des jours où ma "zone de confort" passe en "mode turbulence ++"
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Gathoune on board

Ce week-end, c’est l’anniversaire de Gathoune, nous l’embarquons à bord de Seaview et avons bien l’intention de fêter dignement son anniversaire. Au programme : soleil, baignade, paddle, baptême de l’annexe. Pour la première fois, Seaview se transforme en vivarium de lézards à lunettes, les températures sont estivales. Premiers bains de mer sans combi, premiers bains de soleil aussi.
Un avant-goût de notre prochaine escale avec Gathoune qui nous rejoindra pour Noël en Martinique.

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Nav & Sécurité : grand oral des filles

Au programme ce week-end : révision des basiques SECURITE avec les filles.
L’objectif est de vérifier que les notions dispensées la semaine précédente ont été assimilées par Camille et Manon. Nous leur concoctons un questionnaire ludique suivant deux thématiques :
1- Préparer une nav’
2- La sécurité en mer
Le trophée – si la majorité des réponses est juste – consiste en une glace XXL chez Ernest le Glacier.
Sur 40 questions, elles remportent le défi haut la main.
Camille a simplement oublié qu’avant une grande nav, il est recommandé de manger du porridge à l’eau ou une banane.
Avis à toutes celles et ceux - famille et ami(e)s - qui ont prévu de nous rejoindre sur Seaview ces prochains mois : le porridge à l’eau sert à colmater l’estomac et la banane a la douce propriété d’être le seul aliment qui a le même goût à l’aller comme au retour ; )
Si c’est la seule notion non assimilée, nous voilà rassurés !

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Objet Naviguant Non Identifié

Nous rentrons d’une nav tranquille et avons en tête de retrouver notre place au ponton 20.
Les pontons 20-21 sont devenus notre QG. C’est la partie la plus récente du port, les filles y ont leurs habitudes et nous avons commencé à sympathiser avec quelques voisins. Mais ce jour-là, un ONNI – Objet Naviguant Non Identifié – trône à « notre » place. Il semblerait que les Stormtroopers de Star Wars 7 aient investi notre QG. Un large tatouage à la proue de l’engin indique « ADVANCED AERODYNAMIC VESSELS ». L’engin, une masse blanche blanche futuriste, sans mât ni hublot apparents, revêt la forme d’un casque de Clone Troopers lorsqu’on l’observe de l’arrière.

« Ca sert à quoi Maman ? » me demande Manon.
Je sèche.

Les deux moteurs de 200 CV à l’arrière me laissent penser qu’il s’agit bien d’un objet naviguant. Au regard de l’unique ouverture – vu de l’arrière - il se pourrait que ce soit un sous-marin des temps modernes. (Note de Jules : un sous-marin avec des moteurs hors-bord, un nouveau concept…)
L’amarrage de Seaview est expédié – par chance – à quelques catways et nous retournons en famille découvrir l’engin de plus près et de l’avant.
Une unique ouverture vitrée surplombe le cockpit fermé, abritant le fauteuil du Captain et 2 autres sièges. Mais à quoi est dédié ce « vaisseau » ?

Quelques recherches sur internet lèveront le suspens. L’engin, dénommé AV2, est un prototype de navire rapide à faible consommation inauguré quelques jours auparavant à la Rochelle. Sa forme aérodynamique lui permet d’allier grande vitesse et faible consommation. 18 mois de conception et construction, et un design qui tranche singulièrement avec les navires conventionnels. C’est le résultat d’une collaboration entre la société Advanced Aerodynamic Vessels, le bureau Marc Lombard Architecture Navale et le chantier Fernand Hervé. AV2 s’inscrit au sein d’un programme scientifique pour mettre au point des navires de transport rapide à faible empreinte carbone.
Il y a quelques semaines, nous avions assisté au départ de l’Hermione dans ce même port et nous voici à présent transportés de Lafayette à l’Empire galactique.
Incontestablement, le port des Minimes est de « place to be » !

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Radio ponton des filles n°1

Radio Ponton Camille 1 from Jules et So on Vimeo.



Radio Ponton Manon 1 from Jules et So on Vimeo.

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Maminou on board

Maman nous rejoint pour quelques jours sur Seaview. Nous nous réjouissons de lui faire découvrir notre nouveau chez nous.
Au programme: escale à la Rochelle pour une visite de la Tour Saint Louis et de la vieille ville, mouillage à l’Ile de Ré aux Sablanceaux puis au Banc des bûcherons. Mais aussi manoeuvres diverses et prises de ris.

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Baptême à l'île d'Aix

Un bateau neuf, ça se baptise !
Parce que c’est une tradition - et sans doute une superstition.
Parce que ça nous fait plaisir et c’est un chouette souvenir.

Durant la traversée vers Fort Boyard, les filles ont pour mission de concocter un cocktail pour baptiser Seaview. La recette sera bientôt dans le top 5 de Marmitton… ; )
Cœur Sensible s’abstenir.

Recette du cocktail Seaview par Camille et Manon:
- un bouchon de menthe à l’eau
- un ½ verre de jus d’orange
- une larme de coca light
- quelques quartiers de clémentine
et pour les parents, option avec Desperados

Au large de l’île d’Aix, nous levons nos verres à celui sans qui l’aventure ne serait possible, celui qui nous conduira 11 mois pour une petite boucle autour de l’océan.

Seaview file à fière allure (10 nœuds par 9 nœuds de vent), l’étrave baignée de cocktail couleur menthe à l’eau.
N’en déplaise à Eddy, « perdus dans ce « méga l’eau », nous n’étions pas de trop …»

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Tartines grillées

Le réveil sur Seaview par temps clair est un moment de plénitude. Le carré, vitré sur 360 °, se trouve baigné de lumière. Un thé, les news sur Ipad sur fond d’Asaf Avidan et la journée commence vraiment bien !
Ce matin-là, je me dis que quelques tartines grillées au beurre salé et à la marmelade viendraient parfaire le tableau. Au regard des problématiques énergétiques sur le bateau, exit le grille pain – au même titre que la machine Nespresso ! Que cela ne tienne, j’entreprends de faire griller à la poêle quelques tranches de pain de campagne à feu doux.
Camille dresse la table du petit déjeuner, Manon – en bonne ado dort encore – et Jules est parti faire un footing. Nous échangeons avec Camillou sur la baignade de la veille quand tout à coup, une alarme retentit. Force est de constater qu’il s’agit bien d’une alarme émanant de Seaview.
Du mode « off » / « j’émerge de ma nuit », le bruit strident de l’alarme me propulse en un quart de seconde en mode « on » / « emergency detected ». Balayage auditif à 360° pour en détecter la provenance (il y a tant d’alarmes susceptibles de se déclencher à bord : sondeur, télécommande du pilote automatique, balise AIS, batteries faibles…). Mon regard se pose rapidement dans l’angle supérieur tribord, côté cuisine, sur un disque rond et blanc : le détecteur de fumée, nouveau colocataire installé récemment par Jules.
Je coupe le gaz, me précipite sur la diode rouge qui clignote et j’appuie ardemment dessus pensant désactiver l’alarme stridente et de plus en plus entêtante. Aucun effet.
J’appuie sur la surface plane du cercle.
L’alarme continue de retentir et le bruit devient de plus en plus perçant. Je rassure Camille en lui expliquant que ce n’est pas grave.
Je tourne la partie supérieure : toujours rien. Les voisins du port vont me maudire, il est 7h45.
J’empoigne mon téléphone et j’appelle Jules qui, impassible, me répond d’ouvrir le boitier et d’enlever la pile… Evidemment. No comment !
Un tour de main, l’élément perturbateur est désarmé et le ponton 21 retrouve sa sérénité.
Dans mon dos, j’entends Camille souffler de soulagement.
Une ombre surgit de la cabine tribord arrière. Cheveux hirsutes, Manon émerge de sa cabine - et de sa nuit - et nous lance la voix et les yeux tout endormis : « Ca sent le cramé, non ??.... »

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Plan vigie mousaillon

L’activité matinale est attendue comme l’Attraction de la semaine : monter en haut du mat en rappel. La montée en baudrier est à Seaview ce que Space Mountain est à Disneyland ; )
Férues d’escalade, les filles nous le réclament depuis l’arrivée aux Minimes. Leur ferveur contraint Jules à tirer au sort pour déterminer celle qui ouvrira la voie.
Et voilà notre Camillou qui s’élance toute en décontraction en tête de mat à 20 mètres de roof se faufilant entre haubans et drisses. Je suis scotchée par son aisance et son insouciance (une semaine auparavant j’avais peiné – raidie par le vertige - à atteindre la première barre de flèche).
Manon enchaine, toute aussi alerte, et s’offre le luxe de figures acrobatiques en tête de mat.
Ces deux-là étaient aptes à embarquer sur L’Hermione au poste de Vigie!

Camille en vigie from Jules et So on Vimeo.



Manon en Vigie from Jules et So on Vimeo.


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1ère navigation vers l'île de Ré

Réveil matinal avec la lumière du jour et nous préparons la première navigation vers l’Ile de Ré. Essayage des gilets de sauvetage pour les filles et nous mettons le cap vers l’Anse de Mortray à l’Ile de Ré.
Temps ideal pour une première nav’ en famille : grand beau, 13/14 noeuds, mer plate. Quoiqu’il en soit, nous administrons aux filles quelques gouttes de menthe poivrée sur un sucre pour parer à d’éventuels maux de mer.
Nous longeons le Bois plage – plage de mon enfance dont l’odeur safranée de dunes est devenue ma “Madeleine” - et mouillons à 300 mètres de la plage, seuls au monde.
Au programme : premières prises de vue maritimes et aériennes de Seaview avec R1D1, notre drône, essai du paddle – l’une de nos dernières acquisitions. De Jules ou des filles, je ne sais qui s’amuse le plus. Chacun découvre son “jouet” avec la frénésie des premières fois.

La barre de houle s’intensifie et le vent tourne. L’Anse de Mortray s’annonce aussi “rouleuse” que ventée. La raison l’emporte, nous décidons de rentrer au port des Minimes pour passer la nuit à l’abri.

Sur la nav du retour, les premiers signes du mal de mer commencent à se manifester. Manon utilise la méthode de Jules qui consiste à prendre la barre et regarder la ligne d’horizon. En 5 mn, elle retrouve peps et fraîcheur ; )
Quant à Camille, elle pique une sieste d’une heure dans le cockpit. Tout aussi efficace !

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New Home - Sweet Home

L’excitation est à son comble… plusieurs jours que le compte à rebours est lancé. Les filles trépignent d’impatience.
La veille, nous nous sommes couchés tard pour accueillir Ana et Ari, nos amis brésiliens, en visite à Paris. Des retrouvailles toutes en émotions sur fond de conversations anglo-franco-brésilienne. Et pourtant, levé 6h30 en fanfare sans ronchonner. Aujourd’hui est un grand jour: les filles vont découvrir Seaview.

Durant le trajet, nous cédons à la facilité du film sur iPad afin de canaliser les esprits bouillonnants.

Arrivée au port des Minimes vers 11h30. Manon s’étonne “il est énorme ce port, comment trouver le quai 21?”. A nos yeux, le tête de mât de Seaview émerge des 3000 mâts qui constituent la flotte du port, le plus grand d’Europe. Seaview est désormais notre Nord, celui vers lequel toutes nos attentions convergent, celui qui accapare nos soirées et mobilise nos week-ends mais aussi notre énergie depuis quelques mois. Celui que nous avons choisi pour notre périple autour de l’Atlantique. Performant, confortable, esthétique et safe !!

Première fois que les pieds des filles foulent le ponton 21, elles aperçoivent Seaview en bout de quai. Malgré nos recommandations, elles détalent comme des lièvres sur le ponton avec l’insouciance, la légèreté et la bonne humeur de Panpan lapin. Leurs yeux pétillent en montant à bord.
6 mois qu’elles attendent ce moment.
Chacune se précipite dans sa cabine et c’est gonflées de fierté qu’elles effectuent le tour du propriétaire en nous mitraillant de questions. “Est-ce qu’il y a de l’eau chaude à bord?”, “comment fonctionne l’ancre ?”, “combien y a t-il de pare battages ?” . Petit rappel des règles de sécurité à bord avant de s’attabler en famille et siroter à la santé du dernier né.

L’après-midi est consacrée aux rangements et à l’aménagement des cales et des étagères dans les cabines. Le jeu consiste à monter des boîtes et à compartimenter les espaces de rangements afin de créer des espaces dédiés.
L’agencement ne peut être aléatoire sur un bateau, surtout lorsqu’on part pour un an. Il faut avouer qu’en plus, on aime particulièrement les choses ordonnées à terre. Alors, sur Seaview, il va falloir redoubler d’astuces.

Une descente chez le Géant suédois du rangement deux jours auparavant et nous voilà parés d’une collection d’une quarantaine de coffres, boîtes, cassettes et poches en tous genres.
Le bateau se transforme en fourmilière. Chacun y va de sa pâte. On monte des boîtes et des meubles, on range et on rit !
En guise de pause, les filles nous convient à une chorégraphie sur le trampoline. La journée se termine tardivement autour de la grande table du cockpit pour une première dinette en famille et une première nuit à bord pour Camille et Manon – bien méritée.

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Livraison du bateau

Ce week-end n’est pas seulement un long week-end, c’est un grand week-end ! Nous “réceptionnons” Seaview et le prenons en main.

Les filles sont confiées aux bons soins de leur grand-mère maternelle et de leur tante puis de leurs grands-parents paternels.
Direction la Rochelle, le Port des Minimes où nous avons donné rendez-vous à Daniel, le Père de Jules.
Daniel a cinquante ans de voile à son actif, et plus de vingt ans à la tête de Voiles & Voiliers. Il navique depuis dix ans autour de la Méditerranée. Fidèle à l’Odyssée, il retrace le périple d’Ulysse. La voile n’a aucun secret pour lui. Depuis quelques mois, il nous conseille et nous encourage dans notre projet. C’est vraiment rassurant de bénéficier de son expérience et de son expertise. Daniel nous accompagnera d’ailleurs durant les 15 jours de transatlantique.

Ce matin-là, depart de Paris à 5h30. Nous avons rendez-vous aux Minimes à 10h30. Vers 9h, le chantier nous appelle pour nous prévenir que le départ de l’Hermione a retardé la préparation du bateau. Le rendez-vous est décalé d’une heure. Le temps d’un café sur le port, Jules ne tient plus en place, il se lève, va et vient, observe le mat de Seaview qui pointe parmi la forêt dense de mâts à l’horizon. A peine le temps de finir mon café, il me lance un “on y va ?” comme un enfant pressé.

Daniel nous rejoint sur le parking, on discute, on bouquine… le bateau est apprêté, enfin.
Moment d’émotion lorsque nous montons pour la première fois sur Seaview. Ca y est, des mois qu’on en rêve, qu’on le projette et qu’on le “scanne” – Jules doit connaître le cahier technique de l’Open 40 par coeur.
Et nous voilà partis pour quelques heures de “dissection” du bateau. La réception consiste à réaliser avec le chantier un état des lieux détaillé. Il en résultera une liste plutôt conséquente des WIP.
Les jours suivants, nous commençons l’aménagement du bateau. La cargaison amassée sur le ponton 20 semble conséquente (l’équivalent d’un grand Espace frété du sol au plafond – Merci Cécile ;) Mais finalement, tout rentre… il reste même de la place dans les placards !
Puis, opération bricolage et matelotage avec Daniel – notamment comment lover un long bout à la façon d’Isabelle Autissier (sur un winch) - et premiers tests moteurs et voiles. Seaview nous offre une pointe à 12 noeuds. Pour une première sortie, c’est prometteur.

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Formation Pingouins

Nous voilà partis pour la Trinité pour un stage de sécurité en mer ARMEN.

Le contenu de la formation – qui allie théorie et pratique - est dense mais sympathiquement animé. Nous retrouvons les familles Lutt et Masset que nous avions rencontrées à la formation médicale. L’ambiance est bon enfant. Heureusement car le sujet n’est pas frivole.

Côté théorique, on aborde les précautions à prendre en cas d’incendie à bord, le descriptif et l’armement d’un radeau hauturier, l’équipement de sécurité et de communication, le SAR et le déclenchement des secours.

Côté pratique, on apprend à manier un extincteur et à percuter un Bib.

Jusqu’alors, je préparais et j’agitais des bibs. Je les shakais même. (Bib = biberons des filles même si, j’en conviens cela remonte à quelques années mais on ne perd pas la main).

Mais là, Bib n’a plus rien d’enfantin puisque Bib = radeau de survie.

Percuter un bib consiste à jeter le radeau à la mer sous le vent et à tirer la drisse jusqu’à percussion. Le gaz gonfle simultanément les 2 flotteurs et l’arceau. En une dizaine de secondes, le radeau prend sa forme. Il ne reste plus qu’à embarquer pour l’Odyssée de Pi.

Pour se mettre en condition, on enfile des combinaisons de survie dotée de chaussons palmés en Néoprène. Notre tribu de pingouins rouges s’élance dans le port de la Trinité par 12 degrés pour quelques exercices avec un plongeur professionnel. Et comme – fort heureusement – il ne s’agit que d’un entrainement, nous finissons tous ensemble autour d’une entrecôte/frites au bistro du port.

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Voiles Sans Frontières

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Ce week-end a eu lieu l’AG de Voiles Sans Frontières. Nous les avons rencontrés au salon de la Rochelle avec leur cata Yobalema, puis au salon Nautique.

C’est l’occasion de connaître mieux l’association et rencontrer l’équipe au complet.

Voiles Sans Frontières (VSF) réalise des actions de solidarité et de soutien au développement au profit des populations isolées, uniquement accessibles par voies maritimes et fluviales : archipels éloignés, zones insulaires enclavées…. En raison de leur isolement, ces populations ne bénéficient pas ou peu de l’aide internationale.

Depuis sa création, VSF intervient principalement au Sénégal, sur les fleuves du Sine Saloum et Casamance.

Nous projetons de rester deux semaines dans le Sine Saloum en novembre et souhaiterions participer concrètement à l’une des missions locales. Le projet est actuellement en cours de définition avec l’équipe de VSF.


Ce week-end était aussi l’occasion de rencontrer Eric, le mari de Muriel, avec qui Jules va pouvoir longuement échanger sur des bons plans et préparations techniques…
Leur site: www.catapulte.eu
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