Coïmbra et Nazaré

Il faut reconnaître à Figueira de Foz - station balnéaire très bétonnée - au moins un intérêt : celui de se situer à 25mn de Coïmbra, plus retirée dans les terres.
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J’étais venue au Portugal il y a 25 ans avec mes parents et ma sœur et l’Université Coïmbra constituait, avec Nazaré et Evora, l’un de mes meilleurs souvenirs du pays.

La visite de la bibliothèque Joanina a tout autant conquis les filles. Camille cherchait en vain les chauve-souris qui, à l’époque, protégeaient les livres des insectes et notamment des mites (celles qui sont d’ailleurs mentionnées dans l’Obsession du Feu d’U. Eco).
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Ensuite, cap sur la prison académique : les trublions et étudiants récalcitrants y séjournaient pour purger leurs peines disciplinaires jusqu’en 1832. Palpitant pour les enfants de se retrouver dans d’anciens cachots d’étudiants – d’autant que le hasard de nos visites nous a fait découvrir deux anciennes prisons à quelques jours d’intervalle (cf Centre national de la Photographie de Porto, ancienne prison de la cour d’appel). Et Camille de s’exclamer : « Y’a beaucoup de prisons au Portugal !! » en détalant, joviale, dans les couloirs exigus et sombre tandis que Manon joue les geôliers.
Erigée à partir du 13ème siècle, l’université qui connaît son âge d’or à partir du 16ème siècle, attire de nombreux étudiants étrangers et s’affirme rapidement comme La ville universitaire portugaise.
Mais ce que retiendront avant tout les filles, c’est la « cabe et betina » (cape et soutane). Eh oui, là encore, JKR a puisé son inspiration dans la culture portugaise. La légendaire cape noire d’Harry Potter vient de là ! Au Portugal, une longue cape noire recouvre les épaules des étudiants universitaires. Elle est complétée d’un costume avec cravate noire sur chemise blanche. Autrefois porté au quotidien, cet uniforme relève aujourd’hui davantage du folklore mais demeure obligatoire pour les cérémonies officielles de fin d’année. Nous avons croisé quelques étudiants qui l’arboraient fièrement mais nous nous sommes demandés si l’université ne les embauchait pas en job d’été pour faire de la figuration en plein mois d’août. La cape est traditionnellement tailladée dans le bas, formant des lambeaux de franges, qui correspondent aux désillusions amoureuses de sa/son propriétaire. A croire que les étudiants contemporains de Coïmbra ne vivent aucune déception amoureuse car pas une cape frangée en vue !
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On clôture notre périple à Coïmbra par le Jardin Botanique, aménagé au 18ème siècle en complément de l’université de botanique. Arbustes tropicaux, allée de tilleuls et d’arbres rares, fontaines et cascades… avis aux romantiques.
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Puis cap sur Nazaré, où là encore l’urbanisation a outrance a frappé, les cabanes à chourros ont détrôné les barques de pêcheurs.
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On trace vers la plage del Norte qui fait rêver Jules avec ses vagues démesurées. Ce jour-là, 2 mètres shorebreak tout au plus - presque décevant - mais paysage grandiose : falaise vertigineuse et grotte sous terraine.
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