Intimité
L'intimité est rare sur un bateau, donc précieuse. Le catamaran nous permet d'"agencer" l'espace de vie : la coque des parents, celle des enfants et la pièce à vivre (carré ouvert sur cockpit) au centre. Les trampolines à l'avant servant de cours de récrée pendant les nav'.
Nous avons passé une partie de la journée à déambuler dans les ruelles colorées de Porto et sommes rentrés apprêter Seaview pour la navigation du lendemain. Les filles et Jules s'échappent quelques temps à la Capitainerie pour tenter de capter une connexion internet "durable". Objectif ce soir : mettre en ligne les vidéos du blog. J'achève du riz au lait et une quiche lorraine en prévision du lendemain - alternative appréciée à notre régime de nav' pâtes/riz/semoule.
La marina nous a concédé depuis 3 jours une large place sur un ponton extérieur ouvrant sur le Douro. Seule la partie intérieure est occupée, ce qui nous offre un panorama à 180° sur le fleuve. Très peu de vis à vis à l'exception d'un tête à tête avec un navire de la Policia, dont l'équipage semble avoir déserté le temps de l'été. Le soleil décline, baigne carré et cockpit d'une douce lumière et teinte la vallée de couleurs chaudes. Je compte bien profiter de ce moment seule pour faire une courte séance de yoga à l'avant du bateau. Ce que j'appelle, "me mettre dans ma bulle", une ouate de lâcher prise capable de me régénèrer et de mieux absorber les petites tensions liées aux crêpages de chignons des filles, aux cours du CNED de Manon qui n'arrivent pas et à cette foutue connexion internet qui rame-rame et finit toujours pas nous échapper.
Soudain seule, j'apprécie très égoïstement ce moment. Je m'apprête à sortir mon tapis lorsqu'une imposante masse sombre attire mon attention dans l'estuaire du Douro. Elle progresse lentement, majestueusement - protocole royal oblige - puisqu'elle répond au nom de "Queen Isabel". Sa présence à l'embouchure du Douro m'interpelle : un si gros bateau de croisière (120/140 mètres de long / 30-40 mètres de haut) ne peut remonter la Vallée du Douro. Mais quel intérêt d'avoir manoeuvré dans la passe étroite de l'estuaire pour faire demi-tour ici? Impossible par ailleurs d'accueillir un tel navire dans la marina, grande comme un mouchoir de poche. Alors que je m'interroge, Sa Majesté continue sa progression souveraine, elle se situe à présent à moins de dix mètres de la coque tribord de Seaview. L'activité de l'équipage me confirme qu'ils s'apprêtent à accoster sur la partie extérieure du ponton, soit à 2 mètres de nous, le ponton faisant office de garde rapprochée. En guide de jupon, Queen Isabel dévoile de larges baies vitrées où je distingue tables rondes dressées et convives attablés.
Dont acte, nous n'avons pas prévu de dîner princier et sommes peu enclins à jouer les poissons dans l'aquarium de Sa Majesté.
Jules rentre justement de la capitainerie avec les filles, victorieux d'avoir téléchargé les vidéos.
Clins d'oeil et sourires complices, mutuellement on se lance : "il est temps de lever l'ancre !"
Nous avons passé une partie de la journée à déambuler dans les ruelles colorées de Porto et sommes rentrés apprêter Seaview pour la navigation du lendemain. Les filles et Jules s'échappent quelques temps à la Capitainerie pour tenter de capter une connexion internet "durable". Objectif ce soir : mettre en ligne les vidéos du blog. J'achève du riz au lait et une quiche lorraine en prévision du lendemain - alternative appréciée à notre régime de nav' pâtes/riz/semoule.
La marina nous a concédé depuis 3 jours une large place sur un ponton extérieur ouvrant sur le Douro. Seule la partie intérieure est occupée, ce qui nous offre un panorama à 180° sur le fleuve. Très peu de vis à vis à l'exception d'un tête à tête avec un navire de la Policia, dont l'équipage semble avoir déserté le temps de l'été. Le soleil décline, baigne carré et cockpit d'une douce lumière et teinte la vallée de couleurs chaudes. Je compte bien profiter de ce moment seule pour faire une courte séance de yoga à l'avant du bateau. Ce que j'appelle, "me mettre dans ma bulle", une ouate de lâcher prise capable de me régénèrer et de mieux absorber les petites tensions liées aux crêpages de chignons des filles, aux cours du CNED de Manon qui n'arrivent pas et à cette foutue connexion internet qui rame-rame et finit toujours pas nous échapper.
Soudain seule, j'apprécie très égoïstement ce moment. Je m'apprête à sortir mon tapis lorsqu'une imposante masse sombre attire mon attention dans l'estuaire du Douro. Elle progresse lentement, majestueusement - protocole royal oblige - puisqu'elle répond au nom de "Queen Isabel". Sa présence à l'embouchure du Douro m'interpelle : un si gros bateau de croisière (120/140 mètres de long / 30-40 mètres de haut) ne peut remonter la Vallée du Douro. Mais quel intérêt d'avoir manoeuvré dans la passe étroite de l'estuaire pour faire demi-tour ici? Impossible par ailleurs d'accueillir un tel navire dans la marina, grande comme un mouchoir de poche. Alors que je m'interroge, Sa Majesté continue sa progression souveraine, elle se situe à présent à moins de dix mètres de la coque tribord de Seaview. L'activité de l'équipage me confirme qu'ils s'apprêtent à accoster sur la partie extérieure du ponton, soit à 2 mètres de nous, le ponton faisant office de garde rapprochée. En guide de jupon, Queen Isabel dévoile de larges baies vitrées où je distingue tables rondes dressées et convives attablés.
Dont acte, nous n'avons pas prévu de dîner princier et sommes peu enclins à jouer les poissons dans l'aquarium de Sa Majesté.
Jules rentre justement de la capitainerie avec les filles, victorieux d'avoir téléchargé les vidéos.
Clins d'oeil et sourires complices, mutuellement on se lance : "il est temps de lever l'ancre !"
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