Intimité
Nous avons passé une partie de la journée à déambuler dans les ruelles colorées de Porto et sommes rentrés apprêter Seaview pour la navigation du lendemain. Les filles et Jules s'échappent quelques temps à la Capitainerie pour tenter de capter une connexion internet "durable". Objectif ce soir : mettre en ligne les vidéos du blog. J'achève du riz au lait et une quiche lorraine en prévision du lendemain - alternative appréciée à notre régime de nav' pâtes/riz/semoule.
La marina nous a concédé depuis 3 jours une large place sur un ponton extérieur ouvrant sur le Douro. Seule la partie intérieure est occupée, ce qui nous offre un panorama à 180° sur le fleuve. Très peu de vis à vis à l'exception d'un tête à tête avec un navire de la Policia, dont l'équipage semble avoir déserté le temps de l'été. Le soleil décline, baigne carré et cockpit d'une douce lumière et teinte la vallée de couleurs chaudes. Je compte bien profiter de ce moment seule pour faire une courte séance de yoga à l'avant du bateau. Ce que j'appelle, "me mettre dans ma bulle", une ouate de lâcher prise capable de me régénèrer et de mieux absorber les petites tensions liées aux crêpages de chignons des filles, aux cours du CNED de Manon qui n'arrivent pas et à cette foutue connexion internet qui rame-rame et finit toujours pas nous échapper.
Soudain seule, j'apprécie très égoïstement ce moment. Je m'apprête à sortir mon tapis lorsqu'une imposante masse sombre attire mon attention dans l'estuaire du Douro. Elle progresse lentement, majestueusement - protocole royal oblige - puisqu'elle répond au nom de "Queen Isabel". Sa présence à l'embouchure du Douro m'interpelle : un si gros bateau de croisière (120/140 mètres de long / 30-40 mètres de haut) ne peut remonter la Vallée du Douro. Mais quel intérêt d'avoir manoeuvré dans la passe étroite de l'estuaire pour faire demi-tour ici? Impossible par ailleurs d'accueillir un tel navire dans la marina, grande comme un mouchoir de poche. Alors que je m'interroge, Sa Majesté continue sa progression souveraine, elle se situe à présent à moins de dix mètres de la coque tribord de Seaview. L'activité de l'équipage me confirme qu'ils s'apprêtent à accoster sur la partie extérieure du ponton, soit à 2 mètres de nous, le ponton faisant office de garde rapprochée. En guide de jupon, Queen Isabel dévoile de larges baies vitrées où je distingue tables rondes dressées et convives attablés.
Dont acte, nous n'avons pas prévu de dîner princier et sommes peu enclins à jouer les poissons dans l'aquarium de Sa Majesté.
Jules rentre justement de la capitainerie avec les filles, victorieux d'avoir téléchargé les vidéos.
Clins d'oeil et sourires complices, mutuellement on se lance : "il est temps de lever l'ancre !"
Douro Marina - Porto
Marina récente (février 2012). Tout est donc en excellent état. Pontons sécurisés. On commence à bien s’habituer au zodiac qui vient à notre rencontre pour nous guider et nous amarrer. Le personnel de la marina est vraiment très agréable.
Le petit plus: chaque matin, on vous apporte du pain frais au bateau gratuitement. Imaginez la même chose en France…
Wifi gratuit à la capitainerie (8h30/20H 7j/7). Payant sur le réseau Vodaphone, accessible du bateau, avec une connexion en haut débit (mais pas très stable).
Resto/snack agréable sur place. Il y a aussi 2 autres restaurants beaucoup plus chics et très design. Boulangerie et épicerie typiques dans la ville à 300m.
La ville de Gaia (là où sont les caves) est 3,5km de la marina. Il faut rajouter la traversée d’un pont pour rejoindre Porto. Faisable à pied; sinon, il y a une navette qui traverse le fleuve à 200m de la marina, puis un bus ou le vieux tramway pour rejoindre le centre de Porto.
A la découverte de Porto
Porto donne l’image d’une belle endormie. De nombreuses bâtisses sont à l’abandon dans la vieille ville et sur les bords du Douro. Des propriétés, sans doute d’anciennes caves entièrement désertées, tombent en décrépitude – La nature reprend ses droits sur la ville - ce qui par ailleurs a réjouit mon objectif.
Depuis qu’il a été inscrit en 1996 au patrimoine de l’Unesco, le quartier de Ribeira (centre historique) – retrouve peu à peu ses charmes et ses couleurs. Cette ville, construite toute en étages, s’arpente à pied ou en tramway.
Nous avons marché, marché à Porto et Manon n’a pas bronché ;-) La ville a remis en service son tramway historique, un retour dans le temps, cinquante ans auparavant. Assises sur les banquettes en cuir d’époque, les filles avaient les yeux rivés sur la clochette reliée à une corde dansant sur toute la longueur du wagon et servant à signifier au conducteur un arrêt. Forcément bien plus ludique que le « arrêt demandé » constellé de diodes rouges de la RATP !
Après bien des détours dans les ruelles sinueuses et étroites de Porto, nous découvrons ses quais vertigineux – équipé d’un téléphérique bien plus moderne, c’en est décevant – ses églises baroques, ses maisons à encorbellement, son marché de Balhao construit autour d’un patio intérieur surplombé d’une mezzanine où l’on se restaure sur le pouce de Sardinhas et autres spécialités portugaises. Enfin, sans transition aucune, le Centre Portugais de la Photographie, qui a investi les murs épais de l’ancienne prison de la cour d’appel de Porto. Il présente des expositions temporaires mais surtout une impressionnante collection d’appareils photos (post à venir).
Sinon, deux visites ont particulièrement captivé les filles à Porto :
- Contre toute attente, la visite d’une cave.
La cave Churchill nous a ouvert ses portes et une super guide franco-portugaise a capté l'attention des filles sur les cépages, les vendanges à la main, le grain écrasé aux pieds, la fermentation, les techniques de conservation, les énormes tonneaux de 50 000l servant de lieu de stockage puis le vieillissement dans de plus petits tonneaux. Elles ont adoré et ont même participé du bout des lèvres à la dégustation.
- La librairie Lelo, véritable cathédrale du livre, parcourue d’étagères sculptées et de bois de stuc. Elle est considérée comme l’une des plus belles librairies au monde. L’auteur d’Harry Potter (qui a vécu trois années à Porto) s’en est inspirée pour l’écriture de son bestseller. Depuis, la foule abonde et l’entrée a même été rendue payante pour limiter les visiteurs (qui pour autant ne semblent pas être découragés) et permettre aux clients de continuer à consulter les livres… et à les acheter !
La vidéo de la traversée du Golfe de Gascogne
A très vite !
Ariel et Marcel en Espagne
Il était une fois Ariel La Petite Sirène qui rencontre Marcel Minion, pirate de profession…
Les images tanguent parfois, houle oblige ;-)
Ariel & Marcel en Espagne from Jules et So on Vimeo.
Hans
Le lundi, alors que le vent s’était complètement calmé dès le dimanche soir, nous avions encore plus de 3/4m de houle pour notre mini navigation de Vigo à Baïona. Il fallait passer bien au large du groupe d’iles et de rochers de Las Estelas car cette houle déferlait partout sur ces hauts fonds. La puissance des vagues était fascinante et en même temps on se sentait bien petit avec notre catamaran de 12m. Un bon rappel à l’ordre après nos premières semaines calmes d’un point de vue météo (je me plains même du manque de vent qui nous oblige à utiliser (beaucoup trop) les moteurs).
Mardi, les prévisions annonçaient enfin un affaiblissement de cette houle et nous avons pu ainsi continuer notre descente vers Porto. Mais le vent de Sud, couplé aux restes de houle (venant du NO), a créé une mer hâchée qui a failli nous faire faire demi-tour après 2 heures de navigation, tellement ces conditions étaient désagréables pour le bateau et l’équipage. Pour couronner le tout, j’étais en pantalon de ciré, veste de quart et bonnet! Back to Bretagne en quelque sorte.
Quelques heures plus tard, nous étions au moteur sous le soleil avec juste quelques ondulations sur la mer: les prévisions se sont révélées étonnamment précises!
Baïona, sympathique étape avec des enfants
Force est de constater que Christophe Colomb et son équipage ont parcouru l'océan sur un bateau aussi rudimentaire que rustique, certes "joufflu" mais relativement court - 25m tout au plus - avec comme seuls outils de navigation : sextant, compas, cartes maritimes approximatives, les astres … et manifestement une bonne étoile.
Dire qu'il nous arrive aujourd'hui de nous plaindre des conditions de navigation avec notre VHF, AIS, i Pad, à grand renfort d'appli Anchor, de Marin Trafic et balise Dolink. Notre attirail technogeek nous semble soudain relever d'un caprice d'enfant gâté au regard de l'équipement spartiate de la Pinta. Enfant gâté, certainement, mais il faut aussi vivre avec son temps.
Paradoxe notoire : les hommes aux manoeuvres du gouvernail étaient courbés en deux - hauteur sous plafond trop réduite pour se tenir droit - et ne voyaient pas les voiles !!
Les filles ont été captivées par la visite. Manon s'exclamant sur le chemin du retour : "la visite de la Pinta, c'était génial, bien mieux que "ton" musée d'art moderne à Vigo, Mum!". Reste à (re)-visionner "1492" que nous avons embarqué à bord de Seaview.
Baiona est aussi une charmante bourgade balnéaire avec un vieux centre et ses ruelles de vieilles pierres baignées par le soleil.
Mouillage de Baiona
Fond de 6/7m, partiellement vaseux et surtout recouvert d’algues. On l’a découvert en relevant l’ancre, qui était coiffée d’un paquet vraiment énorme d’algues vertes (on aurait dit une ancre à la Jackson5). Il faut donc bien vérifier que l’ancre a véritablement croché (un bateau français nous avait dit la veille avoir dérapé ici même).
Le mouillage est très bien abrité, même par forte houle de NW.
Ville/Pinta/Forteresse accessibles facilement en annexe (on l’a remontée sur une cale). Petit centre ville historique agréable. Par contre, on a cherché longtemps une épicerie (à 10mn vers le sud-est).
Vigo aux deux visages
Centre ville très ramassé qui se parcoure d'une traite à pied en flânant dans les ruelles et en s'arrêtant Place de la Constitucion siroter une sangria.
Le Musée d'Art Contemporain vaut franchement le détour (post à venir).
Puerto de Portivo de Vigo
En s'annonçant à la VHF, on est accueilli par un zodiac qui nous montre notre place et vient même nous aider à s'amarrer.
Les pontons sont dans un état correct et sont fermés la nuit (il faut appeler le gardien pour nous ouvrir le soir). Eau/Electricité OK. Par contre, le ponton visiteur est sous une digue ouverte au public, donc il faut accepter d'être un peu l'attraction.
Wifi pas encore au top, mais juste suffisant pour arriver à faire un skype vidéo.
Supermarchés à 10mn.
Ensenada de barra
Le mouillage le plus agréable se trouve au NW, très près de la côte pour être bien abrité.
On a vite découvert que la plage était en grande partie naturiste. Du coup, certain bateaux qui y mouillent ont le même hobbie. Cela fait drôle de voir des gens nus dans leur annexe :)
Le paysage est superbe. Les fonds de 8/10m tiennent bien (sauf pour un gros yacht à moteur qui a dérapé droit sur nous - on a découvert quand ils ont remonté l'ancre, qu'ils ne devaient pas avoir mis plus de 20m de chaine…).
Eau très claire le long des rochers: superbe balade en paddle.
Au final, le mouillage est beaucoup plus sympa et calme que l'île de Cies.
Bateaux orientés au NE
Le Yacht et l'Amant de Patagonie
Adossée sur les vitres du roof, je dévore « L’Amant de Patagonie » - magnifique livre d’Isabelle Autissier sur le Nouveau Monde fin 19ème, l’évangélisation et les indiens Yamanas. Captivée par les aventures d’Emily et Aneki, je me délecte du moment présent. La lumière, les couleurs, le calme, la plume d’Autissier. En échangeant quelques mots avec Jules, il me semble que le yacht mouillé à côté de nous se soit légèrement rapproché. Un soupçon de brise s’est levé et les bateaux du mouillage ont tourné. Je me ravise, songeant que le soleil commence à me taper sur la tête malgré mon couvre chef et réalise que dans mon livre, l’héroïne se retrouve entre illusion et réalité… Absorbée par ce récit, il se pourrait bien que je sois, moi aussi, sujette à quelques chimères. Je replonge donc le nez dans la vibrante Patagonie.
Soudain, l’ombre de Jules se déplace rapidement et sans bruit – il se pourrait bien qu’il ait été indien Yamana dans une autre vie – je relève la tête : la proue du yacht se situe à présent à 1,50 m de l’étrave de Sea View et continue lentement à déraper. Dans un calme assez déconcertant, Jules amortit le premier choc et part chercher des pare-battages. Je me précipite à l’avant pour prendre la relève avec l’aide des deux propriétaires, alors que le yacht de 25m continue à progresser lentement. J’ai bien conscience que c’est tout ce qu’il ne faut pas faire et pourtant je ne peux me contenter d’être témoin de cette scène sans intervenir. Nous leur crions : « hurry up, YOUR ANCHOR IS MOVING !! » Nos interlocuteurs nous regardent ébettés, les bras ballants, deux femmes cigarettes au bec continuent de lézarder en commentant la scène de leur matelas... La passivité de l’équipage nous laisse penser qu’ils nous prennent pour des saltimbanques ayant mal mouillé leur ancre. A moins que la taille de leur yacht ne les rende intouchables.
Finalement David embrasse Goliath, les coques se frôlent.
On retourne à l’avant constater les dégâts, plus de peur que de mal. Ils finissent enfin par remonter leur ancre et l'on s’aperçoit qu’ils n’avaient au plus que 20m de chaine, par 10m de fond (alors qu'il est conseillé de mettre 5/6 fois la hauteur d’eau pour éviter les dérapages). No comment. Pas de « sorry » de leur part non plus. Ils rejoignent leurs amis attablés à l’arrière du bateau et les deux greluches – que cette collision ne semble avoir en rien ébranlées - continuent de caqueter. L’incident est clos.
Isla de Cies
En arrivant, on est forcément un peu déçu: vu ces formalités, on s'attendait à un peu plus de quiétude. A la place, 40 bateaux entassés la journée, un camping sur l'ile et des vedettes qui déversent toute la journée des centaines de visiteurs (il vaut mieux mouiller au sud de la plage pour être moins dérangé).
Heureusement, les espagnols se lèvent tard, donc jusqu'à 10h30, l'ile est quasi déserte. Et c'est vrai qu'elle est magnifique. Plusieurs ballades de 1 et 2h.
Mouillage devant la plage de Rondas (splendide le matin et le soir) par 6m de fond environ. Bonne tenue malgré le vent qui s'engouffre un nouvelle fois entre les collines.
Eau claire au bord, mais vite chargée en micro particules végétales après.
De la Corogne aux iles Cies
Départ de la Corogne embué par un épais brouillard ne permettant pas de voir à plus de cents mètres. La côte porte bien son nom de « Coste de Morte », côte de la Mort.
Au petit jour, cadre surréaliste : on se retrouve à scruter - non pas l’horizon mais - l’épais matelas nuageux qui se présente devant nous, espérant ne pas voir poindre la proue d’un bateau de pêche. Ces malicieux pêcheurs passent au travers des mailles du filet quand il s’agit de s’équiper d’AIS – ce qui ne nous permet pas de les repérer sur l’écran de contrôle. Nous nous aidons du radar mais surtout, nous renforçons la vigie à l’avant du bateau. On se croirait sur le tournage d’un film avec des fumigènes simulant le brouillard alors que se profile un radeau de pirates… Sauf qu’on est dans la vraie vie.
A défaut de pêcheurs et de pirates, un banc de dauphins vient nous saluer dès que le brouillard se dissipe. Notre bonne étoile. Le 3ème banc depuis de notre départ de La Rochelle. Moment suspendu, hors du temps. Les dauphins jouent avec l’étrave, se livrent à un chasser croiser fluide et endurant, virevoltent joyeusement puis se calent sur la vitesse de Sea View. Jules a travesti le mât d’une planche en perche de caméraman pour capter quelques images sous-marine avec la Go Pro (montage en cours).
Douze heures de nav sous le soleil pour parvenir au Cap Finistère, le cap le plus à l’ouest de l’Espagne. Pétole sur la première partie, donc moteur. La houle est pourtant bien formée et chahute à nouveau le cœur de Camille qui finit au poste de Captain avec Jules pour garder les yeux sur l’horizon. Tout à coup, Camille pointe un alignement de deux ailerons espacés de 70/80cm avançant à faible allure, à 20/30 mètres du bateau. Les filles crient « dauphins, dauphins !! », je suis sceptique et pense plutôt qu’il s’agit d’un requin. Après quelques secondes d’observation, Jules nous confirme qu’il s’agit d’un marlin. Une belle bête d’1,20 / 1,40m, nous avions la ligne de traine sortie mais il n’a pas été séduit par notre leurre pourtant si coquet : un octopuss rose fluo ; )
Puis le vent se lève pour atteindre 20 nœuds : un régal sous gennaker.
Mouillage dans une baie près du village de pêcheurs Finistere dans l’ensenada de Llagosteira (voir post de Jules) avec l’intention d’effectuer un avitaillement, pris au dépourvu par le week-end du 15 août à La Corogne. A peine avons-nous jeté l’ancre à Finistere qu’un nouveau banc de dauphins se profile non loin du bateau.
Le lendemain, cap vers l’île Cies, réserve naturelle protégée qui délivre un permis pour mouiller et poser pied à terre. Cette destination s’avère franchement décevante : nous assistons à un ballet incessant de navettes qui déversent des flots de touristes par centaines. Certes pas de cabane à frites sur la plage mais ambiance usine à touristes. Des jets skis rasent la côte et slaloment entre les voiliers au mouillage. Que de contradictions pour une réserve naturelle ! L’île retrouve son calme et ses attraits entre 21h et 10h30 quand le business touristique sommeille. Nous en prenons notre parti et levons le camp à 8h30 le lendemain pour une excursion en solitaire dans la forêt d’eucalyptus et sur les sentiers jusqu’au phare de Faro et son observatoire. Une sympathique balade de 2h dans la nature qui nous réconciliera avec lîle de Cies mais quoiqu’il en soit, nous écourterons notre séjour à Cies et rallions l’Ensanada de Barra, à quelques encablures de Vigo. Beaucoup moins connue mais tellement plus sauvage.
Ensenada de Llagosteira
Grande baie sans danger (sauf au SW), très abritée de la houle d'W à l'E par le N. Les vents dominants de l'été (NO à NE) s'engouffrent entre les collines (vent de terre), mais les fonds sont de très bonne tenue (on a croché du premier coup). Mouillage par 8m de fond. Marnage de 2,6m. Aucun capot. On dort très bien!
Les guides indiquent que c'est un mouillage fréquenté en été. Pas cette année visiblement…
En mouillant, on a aperçu un banc de dauphins à 100m du bateau!
Vue du NE avec sous le vent, le village de Fisterra et le Cap.
Vue du S, sur la droite de la plage
Marché le mardi (au moins!) sur le port à Fisterra (accessible avec une bonne annexe).
La Galice
Ces quelques jours nous permettent de nous mettre à l’heure espagnole, décompresser après la traversée et vérifier le bateau après l’épisode de la fuite d’eau. Nous trouvons peu à peu notre rythme et la vie à bord s’organise.
Le bateau remis en état, nous décidons de louer une voiture pour découvrir la Galice par la terre.
Première halte à Saint Jacques de Compostelle, capitale spirituelle de la Galice. Un lieu de pèlerinage chargé d’émotions où se retrouvent chaque année quelques 200 000 « Jacquets ».
Puis, escale à la Cité de la Culture de Galice, inaugurée en 2011, qui nous a laissé un amère goût de mégalo musée fantôme. Designée par Peter Eisenman, l’édifice a la forme symbolique d’une gigantesque vague coupée en deux, censée évoquer la coquille – symbole de Saint Jacques de Compostelle. Le souci, c’est que la coquille est bien vide ! On ne peut s’empêcher de penser que la ville a compté rivaliser avec Bilbao sur ce projet pharaonique. Nous reprenons la route vers les Rias Atlas. Paysages grandioses et déchiquetés par la mer : collines boisées de pins et d’eucalyptus, falaises tombant à pic, chevaux (et vaches !) en liberté, plages sauvages. Un doux mélange du Cap Fréhel et de la Corse, les touristes en moins.
Le lendemain, nous enchainons sur la Costa de Morte, mythique, chargée de légendes en raison de sa dangerosité pour la navigation. On raconte qu’autrefois, les villageois agitaient des feux pour tromper les navires, les poussant au naufrage pour récupérer leurs chargements. Les paysages de la Costa de Morte se métamorphosent en un clin d’œil quand la brume se lève. Il pleut deux fois plus dans cette région que dans tout le reste de l’Espagne. La végétation y est luxuriante, elle dévoile un nuancier de verts époustouflant.
Coup de cœur pour la portion entre Camarinas et Camelle qui couvre le Cap Vilan et Area Trece : longues plages entrecoupées de pics rocheux. Nous y étions par temps calme, la mer était plate et pourtant les déferlantes sur les plages atteignaient 2,50m. On imagine ce que cela peut donner quand le vent se lève.
Nous continuons notre exploration de la Galice cette fois-ci sur Seaview en rejoignant le Cap Finistère puis la baie de Vigo (îles Cies). Nature oblige, pas de connexion internet pendant quelques jours, j’ai personnellement l’impression d’être en cure de désintox ; )
Plus de photos ici
Marina Nautico
Supermarchés à 10mn à pied. Location de voiture à 20mn.
Après s'être annoncé par VHF 10mn avant d'arriver, un gardien nous a accueilli sur le ponton en prenant nos amarres (à 8h du mat en plus). Royal.
Les employés sont très serviables et font tout pour essayer de vous comprendre (personne ne parle espagnol sur le bateau).
Pontons en bon état, accessibles avec une clé. Eau/Electricité dans chaque panne.
Wifi gratuit mais de très mauvais débit: même récupérer les mails était compliqué.
Le bateau sollicite beaucoup les amarres à marée haute, même sans vent.
Le ponton gasoil se trouve dans la première marina en arrivant (Marina Coruna). Attention, pas de pompe 24/24. Il faut attendre 8h du matin.
La première navigation vue par...
Baptême de mer
3 nuits, 2 jours en mer pour traverser le Golfe de Gascogne, retour sur cette première traversée à bord de Seaview.
Formalités d’usage pour Camille et Manon deux heures après le départ : leurs estomacs sont malmenés après le passage du dernier phare d’Oléron, aux portes de l’Atlantique, quand la houle commence à se creuser. Un “dîner” frugal s’impose : ce sera bol de riz sur le trampoline. Les filles se réjouissent du programme. La mer est belle, teintée par le coucher du soleil. Nous avançons sous GV et gennaker par 9/10 noeuds de vent.
Les émotions du départ ont laissé place à la liberté et la joie d’être sur l’eau. Nous profitons du moment présent et réalisons que l’aventure commence maintenant.
Première nuit de quart assez fluide au moteur. A 9h, un couple de dauphins vient jouer à la proue du bateau. Nous réveillons Camille et Manon qui ne cessent de s’extasier devant un tel spectacle. Ils seront bientôt 4, puis 13 à filer devant le bateau. Moment de grâce pour les petits comme pour les grands.
Les dauphins donneront le la de cette première journée de nav sous le soleil, très paisible – toujours au moteur par manque de vent. Lecture, sieste, travaux manuels pour Camille et Manon, re-sieste et même film en famille devant Zarafa. On récupère du manque de sommeil des derniers jours.
En soirée, le vent se lève. La mer commence à se former. Nous sortons la GV. Cette deuxième nuit sera plus mouvementée. Je dors mal lorsque Jules assure les quarts à l’extérieur. Couchée dans le carré, j’expérimente le sommeil fragmenté par tranche de 5/ 10/15mn tout en veillant à distance sur le Capitaine. Vers 1h, je me réveille en sursaut, scrute la barre tribord : personne. Balayage sur babord : personne. Dans la seconde qui suit, je me dresse comme un “i” et me rue dans le cockpit. Il fait nuit noire, l’air est frais, personne aux manoeuvres. J’appelle Jules. Seuls les paquets de mer désordonnée claquant les jupes arrière du bateau font échos. Je rappelle à nouveau et tente de rester calme même si mon coeur s’emballe. L’opacité de la nuit est pesante. Je me précipite dans le carré. En scrutant l’avant, j’aperçois le capot de la salle de bain allumé… Une lumière dans la nuit. Je dévale les 3 marches de notre cabine et me précipite dans la deuxième partie du flotteur. Et là, Jules, placide, me lance : “t’es déjà debout ?”
Premier coup de flip, il y en aura d’autres.
Finalement, le corps s’adapte. Nos horloges biologiques s’accoutument au sommeil fragmenté par tranche de 15/20mn. La minuterie de l’iphone rythme désormais nos nuits et selon l’humeur - et la forme - on se montre plus ou moins réactif. Je remporte la palme de la réactivité mais pas celle de l’efficacité.
Alerte, en ½ seconde, je bondis sur mes 2 pattes avec l’agilité d’une biche traquée, prête à fouler le sol du cockpit et vérifier les extérieurs. Et… “paf, la biche !”.
Cette nuit-là, un détail m’échappe. La température nous a contraint à fermer la baie vitrée qui sépare le carré (où nous dormons les nuits de quart) du cockpit. Dans mon élan entousiate, je me heurte en pleine face contre la vitre. Le pain de glace sur le nez aura le mérite de me tenir éveiller une partie de mon quart.
Dernière partie de nuit passée à slalomer avec un bateau de pêche qui a décidé de nous contrarier. Il suit notre trajectoire depuis deux heures et ne répond pas par VHF. On se déroutera légèrement pour s’en débarrasser.
La nuit des filles aura été plus douce : elles émergent vers 9h30 après avoir fait le tour du cadran. Leur capacité d’adaptation est impressionnante : elles sont particulièrement calmes, ne se chamaillent pas et s’occupent de manière relativement autonomes.
La deuxième journée en mer nous semblera plus longue. Temps gris, le vent forcit pour flirter avec les 18/20 noeuds. La mer est très désordonnée. Le soir, on s’offre une escapade culinaire asiatique – entorse à notre régime riz/pâtes/semoule/bananes : des nouilles chinoises, c’est la fête ! (Sylvain, la livraison en 5mn fonctionne aussi au milieu du Golfe de Gascogne ; ) )
Troisième nuit en mer chahutée. Le vent oscille entre 16 et 20 noeuds, les vagues atteignent 2,5/3 mètres, sommes toujours sous GV et gennaker. La houle est formée, les pêcheurs et leurs filets sont au rendez-vous. Alors que la fatigue commence à se faire sentir, nous devons redoubler de vigilance. Impossible de dormir : les vagues claquent avec violence sur les coques du bateau et la valse capricieuse des pêcheurs nous tourmente. Leurs AIS ne sont pas toujours perceptibles sur l’écran de contrôle.
Vers 5h du matin, bizutage de Poséïdon à quelques milles de l’arrivée. Plus une goutte d’eau douce ne s’écoule des robinets ! La forte houle a désaxé un tuyau et les réservoirs se sont écoulés dans le flotteur babord en fond de cale.
Mon premier réflexe : sauver notre “or noir” – les deux sacs de pharmacie. Notre hôpital ambulant est conditionné dans deux sacs censés être étanches. En ouvrant la cale, je découvre deux radeaux à la dérive. Une fois au sec, je déballe les deux sacs noirs : aucune trace d’eau dans chacune des dix trousses. Je réalise avec soulagement que le concept d’étanchéité prend ici tout son sens.
Ragaillardis par cette bonne nouvelle, nous voilà partis à évacuer 250 litres d’eau avec sceaux et pompe manuelle. Jeter de l’eau douce par dessus bord, quel paradoxe pour un marin. Quelques dizaines de sceaux plus tard, la cale est “sèche”, nous sortons la tête de l’eau et remontons prendre l’air. Le jour se lève paisiblement. En arrivant près du poste de barre, je lève la tête et suis saisie d’émotion : la terre de Galice nous tend ses bras. Nous sommes arrivés.
Par Jules
Nous sommes donc partis un peu plus tôt que prévu pour rester dans un régime de vent de Nord-Est. Il était impensable pour moi de commencer notre voyage avec du vent et de la houle de face, sous peine de dégouter tout le monde (moi y compris).
La contrepartie de ce départ anticipé: un vent assez faible au début, et surtout l'obligation d'arriver mercredi matin avant la dépression. Il ne fallait donc pas trainer et je m'étais préparé à faire une bonne partie au moteur.
Après quelques milles, on sort les seaux pour Camille et Manon qui se sont vidées l'estomac. Mais elles ont rapidement retrouvé le sourire qui ne les a plus quittées jusqu'à la fin et elles pouvaient sans problème regarder un film dans le carré. Elles ont assuré pendant toute la traversée: pas de disputes, de longues nuits, pas de "c'est quand qu'on arrive"… Des enfants modèles.
Première partie de nuit très agréable sous gennaker sans trop de houle. Au fur et à mesure de notre avancement, le vent baisse, s'oriente pile dans notre trajectoire et une houle croisée se met tranquillement en place. On essaie toutes les configurations possibles sous voile pour tenir notre moyenne imposée (arriver avant la dépression!). Mais le vent est trop faible à cette allure pour que les voiles plaquent un peu le bateau qui se fait donc balader au gré des vagues. Les voiles claquent sans cesse et on se traine en dessous de 5nds. On affale donc tout et on se met au moteur.
Au petit matin, des dauphins viennent nous rendre visite: je réveille vite les filles pour en profiter tous ensemble. On est toujours au moteur, mais c'est quand même le bonheur!
La journée se passera à lézarder au soleil, sans croiser personne. Tranquille.
La deuxième nuit est plus tendue. Il y a des bateaux de pêche et des filets PARTOUT. C'est une sorte de slalom géant. On essaie de dormir par tranche de 15mn devant l'écran de l'AIS (transpondeur pour le trafic maritime) et en surveillant les points lumineux à l'horizon. J'ai compté jusqu'à 12 cibles différentes dans un rayon de 15 milles (30km). Nous nous retrouvons à la limite des eaux françaises et espagnoles et c'est amusant d'observer les français pêcher dans les eaux espagnoles et les espagnols l'inverse. L'herbe semble toujours plus verte ailleurs…
Le lendemain, le vent monte progressivement comme prévu, le temps est bouché, la houle grossit en étant toujours aussi désordonnée. 20nds plein arrière et houle de plus de 2m, cela secoue. J'ai dû sortir veste et pantalon de ciré (on envie ceux qui partent de Méditerannée!). La navigation est grisante (un surf à 15nds!) et nous prenons petit à petit confiance dans le bateau qui réagit assez bien à cette houle. Le comportement est sain, les vagues ne tapent pas trop sur la nacelle. Le pilote automatique ne s'en sort aussi pas trop mal. C'est le vrai baptême en mer "ouverte".
Ces conditions ne nous quitteront plus jusqu'à la fin.
Les filles s'accommodent parfaitement de la situation. Elles aimeraient juste pouvoir faire un vrai repas sans se cramponner à leur bol de riz blanc qui a une fâcheuse tendance à se faire la malle de la table.
Les bateaux de pêche sont moins présents pendant la dernière nuit, mais on voit maintenant des cargos, qui sont plus facilement évitables (du fait de leur cap et de leur vitesse constants). Les conditions sont toujours bien toniques et personne n'imagine ici rencontrer ces conditions de face.
Petite surprise au moment d'arriver dans la baie de la Corogne. "Ya plus d'eau qui coule du robinet!". Je m'aperçois vite que nos réservoirs se sont déversés dans les cales bâbord. Avec le vacarme des vagues, personne n'a entendu le groupe d'eau qui tournait dans le vide pour essayer de remettre la pression dans le circuit. Le coupable est vite trouvé: un tuyau s'est complètement déconnecté du fait de colliers vraisemblablement très mal serrés. Rapidement écopé et réparé. Rien n'a souffert car tout était bien réparti dans des caisses. Seuls les cartons des cubis de rosé sont partis à la poubelle. Il ne reste que les poches plastiques et le contenu :)
Je suis bon pour faire un check-up de tout le bateau avant de repartir.
L'arrivée se fera au petit matin, exactement au moment de la bascule de vent annonçant l'arrivée de la dépression (les prévisions se sont révélées très fiables): on appareille donc à la Corogne très facilement et on va pouvoir bien se reposer en entendant le vent souffler dans la marina Nautico située en plein centre ville. Mission accomplie.
Je suis super fier des filles et de Sophie.
Le voyage a vraiment commencé.
Bilan: 378milles (700km) en 63H.
PS: Pour ceux qui auraient suivi les préparatifs, sachez que la canne à pêche n'a pas été sortie. Personne ne se voyait vider un poisson avec nos estomacs encore un peu fragiles…
Au rayon bricolage, j'ai aussi testé en navigation le nettoyage du filtre à eau de mer d'un des moteurs qui s'était déjà bien encrassé à la Rochelle (avec du coup quelques fumées blanches une fois le moteur bien chaud).
Le DEPART
Mais la météo reprise dimanche midi nous mettait devant un choix: soit on partait rapidement pour arriver avant une dépression qui passait à la Corogne (notre destination!) mercredi et qui allait ensuite s'étendre dans le Golfe (avec du vent et de la houle forts, contraires à notre route), soit on attendait plusieurs jours que la situation redevienne calme.
Nous nous décidons en quelques minutes et nous voilà donc passés immédiatement en mode départ avec un appareillage au plus tôt, soit vers 17h.
Plein d'eau, machines à laver, dernier approvisionnement sont vite expédiés et du coup, nous aurons une partie de notre famille au départ. Cela solennise encore plus le début de notre aventure. On met une nouvelle fois nos lunettes de soleil…
C'est le moment qui concrétise tous ces mois de préparation et qu'on attendait depuis très longtemps.
L'émotion est grande.
A très vite en Espagne
Embarquement Voiles sans Frontières
Dans le cadre de notre mission avec Voiles Sans Frontieres que nous réaliserons en novembre au Sénégal, nous avons embarqué diverses denrées à destination des villages de Diogane et Bassar (voir www.voilessansfrontieres.com et la partie dédiée à l'association VSF dans "projets" ).
VSF réalise des actions de solidarité et de soutien au profit des populations isolées, uniquement accessibles par voies maritimes et fluviales. Depuis 1997, VSF intervient principalement au Sénégal dans la région du Sine Saloum. Cette région, particulièrement enclavée, est coincée entre désert et océan, morcelée par les bolongs du fleuve et sa mangrove.
L'association nous a confié le convoyage de 12 cartables et fournitures scolaires, collectés par les jeunes de 6ème et 5ème du collège de Montreuil s/Mer investis depuis plusieurs mois sur la lutte des inégalités Nord/Sud. Accompagnés par leurs enseignants, les élèves ont organisé tombolas, ventes et collectes de fonds qui serviront à financer un récupérateur d'eau de pluie.
Avis aux collégiens de Montreuil s/Mer : nous nous engageons à prendre soin du matériel que vous avez collecté et vous donnerons bien sûr des nouvelles arrivés à Diogane en novembre.
De notre côté, les filles - avec l'aide de leur tante et de deux Directeurs d'Ecole de notre ville (Merci à Madame A. et Monsieur M.) ont collecté des balles de tennis et des dictionnaires pour les enfants du Sine Saloum.
Nous voilà donc dotés de 12 cartables, 19 dictionnaires et 150 balles de tennis que nous déposerons à bon port.
Par le biais de VSF, nous avons aussi embarqué une balise ARGO, belle "asperge technologique" de 25 kg et 1,70m de haut, que nous larguerons lors de la transatlantique cet hiver. D'ici à décembre, "Balichou" - c'est le surnom que les filles lui ont donné - partagera la couchette de Camille. Une fois larguée, elle permettra de collecter pendant cinq ans des données pour la communauté scientifique : courants, réchauffement de l'océan… Voir le projet ARGO.
Notre lettre de mission globale est en cours de finalisation par VSF. Notre mission se concentrera sur le village de Diogane et nous ne manquerons pas de vous en dire davantage sur les actions prévues au Sénégal dans un prochain post.
Hissez haut le pavillon VSF
Le lendemain soir, les filles se lavaient les dents pour aller se coucher (on avait dit : "on se couche tôt avant l'arrivée des copains et de la famille sur la bateau)… un couple avec ses 3 filles nous abordent sur le ponton, interpelés par le pavillon VSF.
Les présentations faites, Isabelle et Jean-Luc nous expliquent avoir réalisé un tour de l'Atlantique à la voile en famille six années auparavant sur leur Outremer, Abracatabra www.abracatabra.free.fr
Le pavillon VSF, ils le connaissent bien puisque qu'ils ont eux aussi participé à une mission dans le Sine Saloum. 5 mn plus tard, l'équipage d'Abracatabra était à bord et nous partagions un verre - le verre de Voile Sans Frontières ; )
Durant la soirée, nous avons écouté avec attention leur retour d'expérience. Leurs souvenirs semblaient très frais et leurs trois filles, Hélène, Clara et Mathilde n'ont cessé de répéter aux nôtres (de filles) combien l'aventure allait être inoubliable. Les enfants du Sénégal, les dauphins et barracudas, les trophées de pêche, les baignades dans l'eau chaude de Petite Terre, les cascades de Dominique… La premier quart d'heure, nos filles écoutaient bouche bée, les yeux écarquillés, pétillant d'étincelles. Puis, les langues de Manon et Camille se sont déliées, les questions ont commencé à fuser : "Quel endroit avez-vous préféré?", "Vous avez pêché beaucoup de poissons? Et rencontré beaucoup de dauphins?"…
Les quatre cadettes ont continué leurs discussions autour d'un joyeux Jungle Speed tandis que les grands continuaient d'échanger récits de péripéties et bons plans.
Pour la première fois, nos filles entendaient le témoignage en live d'enfants, devenues jeunes filles à présent. L'enthousiasme, le joie, le bonheur de voyager, de découvrir et de rencontrer d'Hélène, Clara et Mathilde étaient palpables, voire communicatif.
Cette nuit-là, les filles se sont endormies la tête dans les étoiles grâce à VSF.
Exercice
Résultat positif: gonflage immédiat, et à la fin, une grosse rigolade pour Camille.
On est prêt pour partir lundi :)
IMG_2810 from Jules et So on Vimeo.
Sur le départ
Au programme:
-Enorme plein chez Carrouf (4 caddies en tout) pour emporter des réserves et remplir les cales du bateau. Et comme ces cales sont peu accessibles (sous les couchettes notamment), il faut savoir précisément ce qui reste (et où!) pour éviter de retourner tout le bateau (et nous voilà repartis à faire des listes de gestion logistique sur numbers!). On profite aussi encore du confort de la voiture pour l'approvisionnement avant de la remplacer par l'annexe dans les ports et mouillages que l'on rencontrera sur notre route.
-Derniers travaux et bricolages sur le bateau: pose d'un davier sous la poutre avant qui nous facilite grandement les opérations de mouillage (mettre/relever l'ancre), fixation de roues sur l'annexe pour pouvoir la trainer sur la plage (80kg quand même), pose du support de la canne à pêche (en espérant que cela soit efficace…), installation des balises AIS dans le gilets de sauvetage, remplissage des jerricans de sécurité (100L d'eau, 60L de gasoil pour le moteur du bateau, 30L de super pour l'annexe), renforcement et protection de la patte d'oie, grattage des hélices qui commençaient déjà à être recouvertes de coquillages, nettoyage du speedo, lui aussi colonisé par des coquillages…
-Emballage et stockage du matériel scolaire envoyé par une école de Montreuil sur Mer pour le Sénégal, idem pour les dictionnaires généreusement donnés par deux écoles, stockage de la balise ARGO que l'on déposera en mer au large du Cap-vert… Sophie reviendra en détail dessus dans un autre post.
A présent, nous attendons la première bonne fenêtre météo pour traverser le Golfe de Gascogne. Ce sera une grande première pour nous tous avec 3 jours de navigation et 2 nuits en pleine mer. Pour bien commencer notre voyage, on va donc choisir le moment du départ pour que cette traversée se fasse le plus tranquillement possible.
Bien sûr nous avons une certaine appréhension pour cette première traversée, mais surtout, nous sommes très impatients de larguer enfin les amarres et de retrouver de l'eau bleue!
A priori, ce sera pour le tout début de semaine.
Au revoir
Flashback des "au revoir" depuis juin :
Nicolas
Nicolas, qui participait à une régate sur Viper autour de la Rochelle, a été le premier à mettre le pied sur Seaview. Son passage fut aussi furtif que sympathique - arrivée 23h, départ à 7h le lendemain pour le briefing course. On est / naît champion - ou pas ; )
Sandrine & Christophe, Mathilde & Clémence
Ce même week-end, nous recevions Sandrine & Christophe avec Mathilde et Clémence.
L'occasion pour nos filles de transposer le concept des pyjamas parties à bord et de partager leurs cabines.
Quel plaisir de retrouver nos amis et de faire découvrir à Sandrine - avec qui je partage, entre autre, le goût du voyage - notre nouveau "chez nous" et le monde de la voile, elle qui m'a initiée au monde de l'aviation.
Fous rire sur le trampoline, nav' vers Fort Boyard (nous serons contraints de rebrousser chemin à cause de l'orage), séance de pêche sur le ponton et visite de l'Aquarium de la Rochelle ont rythmé notre week-end.
Rendez-vous de l'autre côté de l'Atlantique en février pour la suite des aventures, les Amis !
Kiki & Clem
Peu de temps après, c'était au tour de Kiki, Clem et Maman de nous retrouver à bord.
Paddle et promenades dans les pins. Dans l'après-midi, le cockpit se transforme en salon de coiffure (avec techniques avancées de nattes épi de blé) puis salle de concert avec premiers essais au piano - numérique, rassurez-vous. Enfin, spectacle de danse des filles pour l'anniversaire des jeunes mariés.
Y a d'la joie sur ce bateau-là !
Gégé et ses petits gars
Nos amis, Géraldine et Olivier, expatriés depuis un an en Ethiopie, nous avaient fait la gentillesse de passer nous embrasser à Lancieux avec les croissants. Quelques jours plus tard re-voilà notre Gégé sur Seaview avec ses 3 petits gars Augustin, Mathurin, Marceau ainsi que Viannet. Pour une fois, la gente masculine est dignement représentée.
Sylvie & Alain, Chloé & Gaspard
Le week-end suivant, nous retrouvons Clem, cette fois-ci avec Sylvie et Alain, Chloé et Gaspard qui séjournent pour quelques jours à Ré. Le calendrier est synchro. Deux SMS plus tard, rendez-vous en annexe sur la plage des Sablanceaux pour un café sur le pouce.
Manu & Sylvain, Chantal
Nous accueillons quelques jours Manu et Sylvain avec Maman pour les derniers au revoir.
Mouillage paisible à Boyard puis escale sur l'ile d'Aix. Dégustation d'huîtres et divine salade préparée par Manu. Tirade du chinois et de l'indien plébiscitée de nombreuses fois par Camille et Manon. Sketch du castor Bitou et de la passoire et mémorable plan vigie-manucure avec Maman, c'est tellement plus glamour que le plan vigie-pirate !
Odile et Jean
Les grands-parents des filles nous rejoignent sur le bateau. C'est parti pour de joyeuses parties de SET, dernier jeu compact embarqué. En famille, on se délecte des macarons et de gâteau au chocolat.
Floriane, Amandine, Virginie et Xavier
Virginie et Xavier passent leurs vacances à Jard et viennent nous rendre visite le temps d'une journée. Floriane & Camille, Amandine & Manon, qui sont ensemble en classe ou l'ont été, sont sur-excitées de ces retrouvailles avant le Grand Départ. Toutes les quatre négocieront d'ailleurs une demie-journée de plage supplémentaire pour profiter davantage. Les enfants sont terribles quand ils créent des coalitions ; ))
Nous partons chercher Gathoune à la gare. Eric&Nath, Clem&Iris arrivent cet après-midi. Nous retrouvons Armelle&Mathieu, Léo-Paul&Louise ce soir; Charlotte & Stéphane; Sophie&Guillaume; Daniel&Fanfan arriveront dimanche. Le départ se profile pour lundi matin…
MERCI A TOUS. VOUS ALLEZ NOUS MANQUER.
Mise à jour du 8 août: la venue de Gathoune, Armelle, Nathalie, Mathieu, Eric et toutes les têtes blondes et brunes qui vont avec.
Mise à jour du 9 août: avec Sophie et Guillaume et leurs enfants