Manoeuvre d'homme à la mer
L'exercice consiste à simuler le naufrage d'un membre de l'équipage. Dans le cas présent, nous avons réquisitionné deux pare battages pour incarner le protagoniste passé par-dessus bord.
Avant le cas pratique, nous re-déroulons de vive voix avec Camille et Manon les différentes étapes. L'objectif est d'acquérir - de manière ludique - les bons réflexes pour être rapides et efficaces le cas échéant. Camille a la responsabilité de passer les boudins par-dessus bord. Dès lors, le compte à rebours est lancé.
Les filles s'écrient "homme à la mer, homme à la mer" et les étapes s'enchaînent de manière fluide :
- envoyer la bouée jaune (celle qui est en forme de "suppositoire" et qui se déploie automatiquement dans l'eau)
- appuyer 3 secondes sur le bouton WPT (waypoint) de l'écran Raymarine afin d'enregistrer la position du naufragé
- déconnecter le pilote automatique s'il est activé
- désigner une à deux personnes pour regarder en permanence le naufragé
- se mettre face au vent pour stopper le bateau
- allumer les moteurs
- affaler dans l'ordre gennaker / solent puis grand voile
- faire route vers le naufragé
- se préparer à lancer la bouée Silzig
- se présenter au vent du naufragé à vitesse réduite
- se mettre au point mort
- lancer la silzig et remonter le naufragé par l'une des jupes arrière.
Le sauvetage des boudins est effectué dans le calme en moins de 6 mn par 7/8 noeuds de vent et mer plate. Autant dire que par gros temps, il faut compter double, voire triple temps d'intervention… et 15 mn dans une mer agitée peuvent sembler une éternité.
Point de vigilance : par mer calme et 8 noeuds de vent, les pare battages ont dérivé de 200m par rapport au waypoint enregistré.
Conclusion : il est indispensable de doubler le waypoint d'une - ou plusieurs - paires d'yeux qui gardent le naufragé en ligne de mire.
Grand oral des parents
Officier de la marine marchande pendant 15 ans, patron d’un chantier naval pendant 20, Olivier est récemment revenu d’un tour du monde familial de 3 ans en cata. Bref, l’homme a de la bouteille et nous écoutons avec attention ses conseils…
Rencontré au Grand Pavois grâce à mon père, il nous avait spontanément – et sympathiquement - proposé de faire le tour du bateau ensemble avant le départ. C’était donc un peu notre oral à nous et nous avons profité d’une brise de 15nds pour faire une sortie en sa compagnie.
1er objectif : vérifier les réglages du bateau sous voile, et notamment en se mettant à 150° du vent (comprenez : notre route et la direction du vent forment un angle de 150° - le vent est quasiment vent arrière), l’allure que l’on rencontrera le plus pendant cette année. La recommandation d’Olivier est d’installer une retenue de bôme qui sécurisera cette allure, et améliorera le profil de la voile.
2ème objectif : prendre conscience des points d’usure potentiels. De l’amarrage de l’annexe au bloqueur de la bordure de GV, tout est passé au crible.
3ème objectif : s’assurer des manœuvres de mouillage. Et là… nous avons eu confirmation que la configuration actuelle du bateau rend cette manœuvre pas très pratique passée 15 nds de vent. En effet, avec une ancre qui descend dans l’eau au niveau du pied de mât, le point de tire, centré, empêche le bateau de se mettre de façon stable dans le lit du vent pendant les manœuvres de mouillage (après, l’effort est repris par une « patte d’oie » à l’avant). Cela nécessite une bonne coordination pour que, grâce aux moteurs, le bateau reste dans l’axe de la chaine. Nous allons donc voir dans quelle mesure on peut faire évoluer le système.
On finira par un verre de rosé en prenant les conseils d’Olivier pour la pêche à la traine. Même si Sophie est seule à apprécier vraiment le poisson – pour l’instant - il va falloir s’y mettre sérieusement car le poisson représentera la base de notre alimentation.
Un grand merci à Olivier pour ses conseils avisés et son aide précieuse.
Si vous n’avez pas encore lu le récit de son tour du monde, c’est par ici :
http://www.voyageautourdumonde-lelivre.com
S'acheter une paire de biceps
Deux mois pour “m’acheter” une paire de biceps : les manoeuvres me semblent déjà franchement physiques par 15 noeuds, qu’est-ce que cela donnera par force 6/7 ?
Il y a des jours où ma "zone de confort" passe en "mode turbulence ++"
Gathoune on board
Un avant-goût de notre prochaine escale avec Gathoune qui nous rejoindra pour Noël en Martinique.
Nav & Sécurité : grand oral des filles
L’objectif est de vérifier que les notions dispensées la semaine précédente ont été assimilées par Camille et Manon. Nous leur concoctons un questionnaire ludique suivant deux thématiques :
1- Préparer une nav’
2- La sécurité en mer
Le trophée – si la majorité des réponses est juste – consiste en une glace XXL chez Ernest le Glacier.
Sur 40 questions, elles remportent le défi haut la main.
Camille a simplement oublié qu’avant une grande nav, il est recommandé de manger du porridge à l’eau ou une banane.
Avis à toutes celles et ceux - famille et ami(e)s - qui ont prévu de nous rejoindre sur Seaview ces prochains mois : le porridge à l’eau sert à colmater l’estomac et la banane a la douce propriété d’être le seul aliment qui a le même goût à l’aller comme au retour ; )
Si c’est la seule notion non assimilée, nous voilà rassurés !
Objet Naviguant Non Identifié
Les pontons 20-21 sont devenus notre QG. C’est la partie la plus récente du port, les filles y ont leurs habitudes et nous avons commencé à sympathiser avec quelques voisins. Mais ce jour-là, un ONNI – Objet Naviguant Non Identifié – trône à « notre » place. Il semblerait que les Stormtroopers de Star Wars 7 aient investi notre QG. Un large tatouage à la proue de l’engin indique « ADVANCED AERODYNAMIC VESSELS ». L’engin, une masse blanche blanche futuriste, sans mât ni hublot apparents, revêt la forme d’un casque de Clone Troopers lorsqu’on l’observe de l’arrière.
« Ca sert à quoi Maman ? » me demande Manon.
Je sèche.
Les deux moteurs de 200 CV à l’arrière me laissent penser qu’il s’agit bien d’un objet naviguant. Au regard de l’unique ouverture – vu de l’arrière - il se pourrait que ce soit un sous-marin des temps modernes. (Note de Jules : un sous-marin avec des moteurs hors-bord, un nouveau concept…)
L’amarrage de Seaview est expédié – par chance – à quelques catways et nous retournons en famille découvrir l’engin de plus près et de l’avant.
Une unique ouverture vitrée surplombe le cockpit fermé, abritant le fauteuil du Captain et 2 autres sièges. Mais à quoi est dédié ce « vaisseau » ?
Quelques recherches sur internet lèveront le suspens. L’engin, dénommé AV2, est un prototype de navire rapide à faible consommation inauguré quelques jours auparavant à la Rochelle. Sa forme aérodynamique lui permet d’allier grande vitesse et faible consommation. 18 mois de conception et construction, et un design qui tranche singulièrement avec les navires conventionnels. C’est le résultat d’une collaboration entre la société Advanced Aerodynamic Vessels, le bureau Marc Lombard Architecture Navale et le chantier Fernand Hervé. AV2 s’inscrit au sein d’un programme scientifique pour mettre au point des navires de transport rapide à faible empreinte carbone.
Il y a quelques semaines, nous avions assisté au départ de l’Hermione dans ce même port et nous voici à présent transportés de Lafayette à l’Empire galactique.
Incontestablement, le port des Minimes est de « place to be » !
Bob le mécano
Et comme nous le savons tous, un catamaran moderne conçu pour héberger une famille entière en grandes vacances a réellement besoin de ses moteurs. Ce sont des éléments de sécurité et de confort indispensables. La bonne nouvelle, c'est que sur un catamaran, il y en a deux, donc cela limite les inconvénients en cas de panne.
Pendant 2 jours, on m'a donc expliqué les différents circuits (eau de mer, liquide de refroidissement, huile, gasoil) qui existent sur un moteur pour en comprendre les types de panne possibles. Grâce au formateur (Alain) très pédagogue et passionné, je me sens un peu rassuré sur ma capacité à résoudre les pannes les plus courantes et à réaliser l'entretien.
Je vous rassure, je ne pense pas aller jusqu'à régler les culbuteurs (même si on l'a réalisé), mais le changement des turbines ou autre calorstat ne me font plus peur et je saurai réarmer le moteur rapidement dès que j'aurai installé une poire sur les circuits de gasoil!
Cette formation avait aussi pour but d'apprendre à bien utiliser ses moteurs. Je sais maintenant qu'il faut toujours les faire tourner embrayés pour éviter de les glacer.
Voilà donc une nouvelle étape de franchie.
La prochaine se passera dans mes cales moteur pour installer de vrais décanteurs et des poires.