Apr 2016
Turks & Caicos, "beautiful by nature"
Laurence et Guillaume, Maximilien et Victor nous rejoignent pour huit jours. Des mois que nous évoquons avec eux ce voyage. Il y a plusieurs années, ils ont fait partie des tous premiers amis à qui nous avions confié notre projet de tour de l'Atlantique. Lorsqu'un soir de 2014, autour d'un dîner bien arrosé, on leur a annoncé qu'on avait pris la décision de "se jeter à l'eau", ils sont spontanément devenus de fervents supporters et nous ont promis de nous retrouver "quelque part sur une île" aux Bahamas. Et dans la famille B., on tient ses promesses !
Alors, voilà, on y est, c'est le jour de leur arrivée ! Julien part les chercher à l'aéroport de Providenciales en voiture de loc. Alors que la nuit tombe, nous guettons impatiemment leur retour avec Camille et Manon, la musique est à fond sur Seaview, c'est la fête ! Les minutes qui nous séparent de l'arrivée de nos amis semblent longues. Il fait à présent nuit noire, une lampe s'agite sur la plage, nous répondons par des signaux avec le projecteur. Quelques minutes plus tard, les retrouvailles sont aussi chaleureuses qu'animées. Les filles font visiter le bateau aux garçons, on discute et l'on trinque aux retrouvailles. Il faut dire qu'à chaque fois, l'arrivée à bord de friends&family en annexe après une quinzaine d'heures de vol est toujours assez surréaliste pour eux - mais aussi pour nous. Se retrouver dans un no man's land dix mois après notre soirée d'au-revoir, c'est exaltant. Laurence et Guillaume jouent les père Noël et sont chargés par d'autres friends&family de nous apporter victuailles et friandises en tous genres pour la transat (un merci tout spécifique à Maminou et Sandrine!).
Les Turks & Caicos sont des îles indépendantes situées au Sud des Bahamas. Leur spécificité relèvent de leur lagon de 90 km de long, visible de l'espace tant il est grand. L'eau y est tellement verte qu'elle se reflète sur les nuages dont la partie inférieure vire au turquoise. C'est ainsi, aux Turks, on voit la vie en turquoise ! La vie y est aussi "beautiful by nature", c'est du moins ce qu'on peut lire sur les plaques d'immatriculation des voitures, on aurait du mal à ne pas le croire.
Première escale à Bay Cay, rebaptisée l'île aux iguanes. Et pour cause, elle est investie par les petits cousins du tricératops.
On joue les Robinsons sur l'île déserte mais les Robinsonnes se montrent un brin pusillanimes lorsqu'elles se font charger par un "Cératops-iguanex". Mauvais remake de Jurassic Park miniature - on prend nos jambes à notre cou et l'on explose de rire après l'avoir semé quelques mètres plus loin.
Les jeunes font des ploufs d'une falaise …
et nous barbotons tous ensemble dans 1,50 m d'eau où nous croisons une belle raie.
Puis les garçons partent à la pêche et nous rapportent deux belles araignées pour le dîner !
Le lendemain, on met le cap sur French Cays à 15 miles de là. Max et Victor, Laurence et Guillaume découvrent les joies de la navigation et semblent savourer leur nouvelle vie de marins.
Les conditions sont idéales, 10-15 noeuds de travers, pas de mer, de quoi s'amariner sereinement.
C'est parti pour des tournois endiablés de tarot et de président. Ca chahute, ça se vanne, ça pouffe de rire, ça trichotte… Quand soudain, un dauphin nous rejoint - seul - et joue avec l'étrave du bateau. Serait-ce le célèbre Jojo, dauphin apprivoisé depuis 25 ans par l'instructeur de plongée Dean, dont Daniel nous avait parlé. Jojo ou pas, il électrise l'équipage.
Nous mouillons à French Cay dans trois mètres cinquante d'eau. L'île est déserte, l'eau cristalline, nous sommes seuls au monde.
Les hommes, les ados, Mawi-Té et Mawi-Jo (c'est ainsi que nous nous sommes rebaptisées avec Lolo) partent à la découverte de l'île.
Avec Mawi-T, à défaut de "Koh-Lanta" ou de "Pékin Express" dont nous parlons depuis des années, nous réalisons notre "French Cay Express" et remportons l'épreuve d'immunité du jour : langoustes ce soir pour la tribu turquoise !
On n'a qu'à plonger pour les attraper dans deux mètres d'eau.
Nous découvrons le récif, très poissonneux - dommage que la ciguaterra sévisse encore ici - nous croisons des raies, un barracuda et pour la première fois des requins nourrice, inoffensifs. L'un d'entre eux passera à trois mètres sous Laurence qui, à son hurlement strident "Requiiiiiiiiinnnnnnn !", me fera illico changer de cap pour la rejoindre. On ne parviendra pas à palmer assez vite pour le mettre en boîte dans la go pro. Les garçons en apercevront un deuxième dormir paisiblement sous un rocher. Lorsque Jules en montre un troisième à Camille, elle s'élance sans aucune appréhension à toute allure pour le suivre.
Durant cette semaine, grâce à Max, mon filleul BG ;) on enrichit notre vocabulaire de djeuns et l'on découvre de nouvelles expressions, genre "tu bibi ??" (= "tu bikraves" !?!), "atos"…On étoffe aussi notre playlist avec ses morceaux. Firestone et Seve deviennent les hymnes du moment.
Les adultes, c'est un peu comme les portables, il faut souvent faire des mises à jour.
Les jeunes font de la planche avec Jules, on paddle et l'on saute du bateau.
Victor apprend à faire du pain et nous concocte un pain Seaview particulièrement bon !
Les journées passent trop vite sur French Cay qui détronne Tobago et Barbuda en tête de liste des "Top 3 plus beaux mouillages". Il est déjà temps de mettre le cap vers Providenciales et Malcom Roadstead. Guillaume témoigne d'une singulière dextérité pour son épreuve d'immunité en paddle : trouver des cigarettes dans un endroit quasi sauvage. Le luxueux resort de M. Roadstead lui sauvera la mise. Il rentre en pagayant, détendu et fier de son trophée.
On poursuit notre route vers Liitle Water Cay au nord de Providenciales. Là-encore, on croise un dauphin seul, et une heure plus tard, alors que nous rentrons dans la passe de Leeward Cut, un couple de dauphins avec son petit s'approche du bateau. Les mammifères adultes encadrent le jeune et nagent lentement pour se mettre à son allure, la scène est touchante.
Little Water Cay, c'est tout simplement magique, les images de Jules et de R1D1 en témoignent (cf vidéo Turks & Caicos vues du ciel) et l'on en reste bouche bée à l'avant du bateau.
C'est dans cadre paradisiaque que Lolo nous dispense un cours d'aquarelle puis nous dirigeons vers Grace Bay pour nous rapprocher de l'aéroport.
Le dernier jour, ultime épreuve d'immunité avec Lolo : rejoindre un supermarché situé à un dizaine de kilomètres de là et procéder à l'avitaillement. On part à pied, sac au dos, et très rapidement, un local s'arrête pour nous demander si nous avons besoin de quelque chose. James fera office de taxi. Au supermarché, on s'étonne de la taille XXL des rayons de sauces et de céréales, la proximité des Etats-Unis se fait sentir. On discute avec notre sympathique caissière haïtienne qui aimerait bien tester elle-aussi le bateau et rentrer avec nous jusqu'à Paris.
Pour l'heure, c'est à Laurence, Guillaume, Victor et Max de s'envoler pour CDG. On se donne rendez-vous fin juin/ début juillet à la Rochelle.
Semaine extra les Amis, merci de nous avoir rejoint et à très vite !
L'aquarelle de Laurence qui a trouvé sa place sur Seaview. Elle expose dans quelques jours au Carrousel du Louvre, plus d'infos sur ces encres et huiles sur toile : Galerie LB http://laurencebost.weebly.com
Alors, voilà, on y est, c'est le jour de leur arrivée ! Julien part les chercher à l'aéroport de Providenciales en voiture de loc. Alors que la nuit tombe, nous guettons impatiemment leur retour avec Camille et Manon, la musique est à fond sur Seaview, c'est la fête ! Les minutes qui nous séparent de l'arrivée de nos amis semblent longues. Il fait à présent nuit noire, une lampe s'agite sur la plage, nous répondons par des signaux avec le projecteur. Quelques minutes plus tard, les retrouvailles sont aussi chaleureuses qu'animées. Les filles font visiter le bateau aux garçons, on discute et l'on trinque aux retrouvailles. Il faut dire qu'à chaque fois, l'arrivée à bord de friends&family en annexe après une quinzaine d'heures de vol est toujours assez surréaliste pour eux - mais aussi pour nous. Se retrouver dans un no man's land dix mois après notre soirée d'au-revoir, c'est exaltant. Laurence et Guillaume jouent les père Noël et sont chargés par d'autres friends&family de nous apporter victuailles et friandises en tous genres pour la transat (un merci tout spécifique à Maminou et Sandrine!).
Les Turks & Caicos sont des îles indépendantes situées au Sud des Bahamas. Leur spécificité relèvent de leur lagon de 90 km de long, visible de l'espace tant il est grand. L'eau y est tellement verte qu'elle se reflète sur les nuages dont la partie inférieure vire au turquoise. C'est ainsi, aux Turks, on voit la vie en turquoise ! La vie y est aussi "beautiful by nature", c'est du moins ce qu'on peut lire sur les plaques d'immatriculation des voitures, on aurait du mal à ne pas le croire.
Première escale à Bay Cay, rebaptisée l'île aux iguanes. Et pour cause, elle est investie par les petits cousins du tricératops.
On joue les Robinsons sur l'île déserte mais les Robinsonnes se montrent un brin pusillanimes lorsqu'elles se font charger par un "Cératops-iguanex". Mauvais remake de Jurassic Park miniature - on prend nos jambes à notre cou et l'on explose de rire après l'avoir semé quelques mètres plus loin.
Les jeunes font des ploufs d'une falaise …
et nous barbotons tous ensemble dans 1,50 m d'eau où nous croisons une belle raie.
Puis les garçons partent à la pêche et nous rapportent deux belles araignées pour le dîner !
Le lendemain, on met le cap sur French Cays à 15 miles de là. Max et Victor, Laurence et Guillaume découvrent les joies de la navigation et semblent savourer leur nouvelle vie de marins.
Les conditions sont idéales, 10-15 noeuds de travers, pas de mer, de quoi s'amariner sereinement.
C'est parti pour des tournois endiablés de tarot et de président. Ca chahute, ça se vanne, ça pouffe de rire, ça trichotte… Quand soudain, un dauphin nous rejoint - seul - et joue avec l'étrave du bateau. Serait-ce le célèbre Jojo, dauphin apprivoisé depuis 25 ans par l'instructeur de plongée Dean, dont Daniel nous avait parlé. Jojo ou pas, il électrise l'équipage.
Nous mouillons à French Cay dans trois mètres cinquante d'eau. L'île est déserte, l'eau cristalline, nous sommes seuls au monde.
Les hommes, les ados, Mawi-Té et Mawi-Jo (c'est ainsi que nous nous sommes rebaptisées avec Lolo) partent à la découverte de l'île.
Avec Mawi-T, à défaut de "Koh-Lanta" ou de "Pékin Express" dont nous parlons depuis des années, nous réalisons notre "French Cay Express" et remportons l'épreuve d'immunité du jour : langoustes ce soir pour la tribu turquoise !
On n'a qu'à plonger pour les attraper dans deux mètres d'eau.
Nous découvrons le récif, très poissonneux - dommage que la ciguaterra sévisse encore ici - nous croisons des raies, un barracuda et pour la première fois des requins nourrice, inoffensifs. L'un d'entre eux passera à trois mètres sous Laurence qui, à son hurlement strident "Requiiiiiiiiinnnnnnn !", me fera illico changer de cap pour la rejoindre. On ne parviendra pas à palmer assez vite pour le mettre en boîte dans la go pro. Les garçons en apercevront un deuxième dormir paisiblement sous un rocher. Lorsque Jules en montre un troisième à Camille, elle s'élance sans aucune appréhension à toute allure pour le suivre.
Durant cette semaine, grâce à Max, mon filleul BG ;) on enrichit notre vocabulaire de djeuns et l'on découvre de nouvelles expressions, genre "tu bibi ??" (= "tu bikraves" !?!), "atos"…On étoffe aussi notre playlist avec ses morceaux. Firestone et Seve deviennent les hymnes du moment.
Les adultes, c'est un peu comme les portables, il faut souvent faire des mises à jour.
Les jeunes font de la planche avec Jules, on paddle et l'on saute du bateau.
Victor apprend à faire du pain et nous concocte un pain Seaview particulièrement bon !
Les journées passent trop vite sur French Cay qui détronne Tobago et Barbuda en tête de liste des "Top 3 plus beaux mouillages". Il est déjà temps de mettre le cap vers Providenciales et Malcom Roadstead. Guillaume témoigne d'une singulière dextérité pour son épreuve d'immunité en paddle : trouver des cigarettes dans un endroit quasi sauvage. Le luxueux resort de M. Roadstead lui sauvera la mise. Il rentre en pagayant, détendu et fier de son trophée.
On poursuit notre route vers Liitle Water Cay au nord de Providenciales. Là-encore, on croise un dauphin seul, et une heure plus tard, alors que nous rentrons dans la passe de Leeward Cut, un couple de dauphins avec son petit s'approche du bateau. Les mammifères adultes encadrent le jeune et nagent lentement pour se mettre à son allure, la scène est touchante.
Little Water Cay, c'est tout simplement magique, les images de Jules et de R1D1 en témoignent (cf vidéo Turks & Caicos vues du ciel) et l'on en reste bouche bée à l'avant du bateau.
C'est dans cadre paradisiaque que Lolo nous dispense un cours d'aquarelle puis nous dirigeons vers Grace Bay pour nous rapprocher de l'aéroport.
Le dernier jour, ultime épreuve d'immunité avec Lolo : rejoindre un supermarché situé à un dizaine de kilomètres de là et procéder à l'avitaillement. On part à pied, sac au dos, et très rapidement, un local s'arrête pour nous demander si nous avons besoin de quelque chose. James fera office de taxi. Au supermarché, on s'étonne de la taille XXL des rayons de sauces et de céréales, la proximité des Etats-Unis se fait sentir. On discute avec notre sympathique caissière haïtienne qui aimerait bien tester elle-aussi le bateau et rentrer avec nous jusqu'à Paris.
Pour l'heure, c'est à Laurence, Guillaume, Victor et Max de s'envoler pour CDG. On se donne rendez-vous fin juin/ début juillet à la Rochelle.
Semaine extra les Amis, merci de nous avoir rejoint et à très vite !
L'aquarelle de Laurence qui a trouvé sa place sur Seaview. Elle expose dans quelques jours au Carrousel du Louvre, plus d'infos sur ces encres et huiles sur toile : Galerie LB http://laurencebost.weebly.com
Comments
Mouillage Malcom Roadstead - TCI
Mouillage assez sauvage (bien que situé devant un luxueux resort caché dans la végétation) dans 5 à 7m d'eau. Bien abrité des vents et houle d'Est/Sud-Est.
L'accès est franc, c'est-à-dire sans patates de corail à éviter. Ce mouillage est donc pratique pour un départ aux aurores vers les Bahamas.
Par contre, il faut bien vérifier son ancre car il y a des plaques rocheuses (sous une fine couche de sable) à plusieurs endroits.
Les petites bouées blanches situées au niveau des tombants (là où la profondeur passe rapidement de quelques dizaines à quelques mètres) sont destinées aux bateaux de plongée qui viennent la journée.
L'accès est franc, c'est-à-dire sans patates de corail à éviter. Ce mouillage est donc pratique pour un départ aux aurores vers les Bahamas.
Par contre, il faut bien vérifier son ancre car il y a des plaques rocheuses (sous une fine couche de sable) à plusieurs endroits.
Les petites bouées blanches situées au niveau des tombants (là où la profondeur passe rapidement de quelques dizaines à quelques mètres) sont destinées aux bateaux de plongée qui viennent la journée.
Mouillages Grace Bay - TCI
On continue notre tour des mouillages de Providenciales: cette fois, nous nous arrêtons dans le lagon de Grace Bay, sur la côte Nord. Il s'agit d'un très grand lagon, dont le rivage est souvent occupé par des gros hôtels (dont le Club Med). Mais il reste encore plein d'endroits où la côte est bien préservée.
Premier arrêt juste sous la passe de Leeward cut. Assez clapoteux. Mais Manon se fera suivre par un dauphin alors qu'elle faisait de la planche à voile!
Deuxième arrêt au lieu dit "The bight". Nous avons préféré ressortir du lagon pour parcourir les quelques milles depuis Leeward Cut. Le lagon est en effet truffé de patates de corail.
Pour accéder à ce mouillage, il faut alors emprunter la première partie de la passe Sellars Cut, dont l'entrée est balisée. Après, il suffit de choisir une belle portion de sable pour poser son ancre. Mouillage bien moins clapoteux que sous Leeward cut.
Si le vent est fort d'est ou sud-est, on peut aussi mouiller à quelques dizaines de mètres de l'entrée de la Turtle Cove Marina. Le mouillage est plus abrité, et surtout, il permet d'accéder en 2mn d'annexe à la marina et donc à la civilisation (restaurant, taxi pour l'aéroport…). On vous conseille le restaurant TikiHut.
Par contre, il faut bien suivre le balisage du chenal. Je n'avais encore jamais emprunté un chenal aussi étroit!
Premier arrêt juste sous la passe de Leeward cut. Assez clapoteux. Mais Manon se fera suivre par un dauphin alors qu'elle faisait de la planche à voile!
Deuxième arrêt au lieu dit "The bight". Nous avons préféré ressortir du lagon pour parcourir les quelques milles depuis Leeward Cut. Le lagon est en effet truffé de patates de corail.
Pour accéder à ce mouillage, il faut alors emprunter la première partie de la passe Sellars Cut, dont l'entrée est balisée. Après, il suffit de choisir une belle portion de sable pour poser son ancre. Mouillage bien moins clapoteux que sous Leeward cut.
Si le vent est fort d'est ou sud-est, on peut aussi mouiller à quelques dizaines de mètres de l'entrée de la Turtle Cove Marina. Le mouillage est plus abrité, et surtout, il permet d'accéder en 2mn d'annexe à la marina et donc à la civilisation (restaurant, taxi pour l'aéroport…). On vous conseille le restaurant TikiHut.
Par contre, il faut bien suivre le balisage du chenal. Je n'avais encore jamais emprunté un chenal aussi étroit!
Mouillage Little Water Cay - TCI
En empruntant la passe de Leeward cut, on pénètre dans le lagon de Grace bay et on peut ensuite aller mouiller derrière Little Water Cay. La passe est bien balisée et donc peu dangereuse par temps maniable. C'est dans cette passe que nous apercevrons à chaque passage des dauphins venant jouer avec le bateau.
Mouillage totalement incroyable dans 2,5m d'eau à marée haute. Par contre, on est vite dérouté par l'orientation du bateau qui se met dans l'axe de la marée et non du vent (sauf à l'étale comme sur la photo). La place (en largeur) est comptée.
On peut aussi mouiller de l'autre côté, derrière la barrière de corail, mais le lagon reste très clapoteux.
Mouillage French cay-TCI
Situé au bord du Caïcos bank (le lagon qui fait 45milles de large!), à 15milles des autres îles. On a donc l'impression de mouiller en plein océan…turquoise! Le cadre est tout simplement exceptionnel. Et bien sûr, on est seuls au monde.
Mouillage dans 3/4m d'eau cristalline sur fond de sable et herbier. Il faut bien viser pour poser son ancre, mais la tenue est très bonne.
En mouillant à l'ouest, on est (un peu) abrité des vents d'Est/Nord-Est et du clapot qui se forme sur le caïcos bank. Très beau snorkling sur les rochers au Sud-Ouest de l'île; on y a même vu des petits requins de récif.
Sans trop chercher, on tombe aussi très rapidement sur des langoustes, dans 2m d'eau…
Avec Barbuda, c'est pour le moment notre plus beau mouillage.
En attendant les amis
En attendant nos amis, nous élisons domicile pendant deux jours sur la plage de Long Bay - élue l'une des 10 plus belles plages au monde - et spot inconditionnel de kite.
Les filles jouent les "assistantes" et attendant avec impatience d'être en âge de prendre des cours.
Pendant que Jules me donne un cours, elles construisent le haras de leur rêve, Jules rejoint l'équipe des bâtisseurs et le domaine est baptisé "Haras des Briantais"… Tous trois tentent en vain de me convaincre de ce nouveau projet pour le retour !
Kite paradise - Long Bay - TCI
Ca y est. J'ai trouvé le spot de kite parfait sur l'île de Providenciales.
Un lagon d'eau translucide à perte de vue avec 20 à 50cm de fond de sable exclusivement. Même en m'éloignant très très loin, je n'ai pu arriver au bout! La plage fait aussi plusieurs kilomètres de long. Bref, il y a toujours moyen de naviguer sans être dérangé.
Vent side/on-shore, rien pour le perturber, des palmiers pour s'abriter du soleil de temps en temps, et une côte encore très préservée. A part un hôtel disgracieux, le front de mer est presque vierge*.
C'est l'endroit aussi parfait pour apprendre le kite. Sophie fera ses premiers essais avec la planche!
Le seul inconvénient: impossible de mouiller à proximité avec le bateau du fait de la trop faible profondeur.
*une fois en ville, nous avons vu un programme immobilier en projet le long de cette plage. Les maisons démarrent à 5 millions de dollars…
Un lagon d'eau translucide à perte de vue avec 20 à 50cm de fond de sable exclusivement. Même en m'éloignant très très loin, je n'ai pu arriver au bout! La plage fait aussi plusieurs kilomètres de long. Bref, il y a toujours moyen de naviguer sans être dérangé.
Vent side/on-shore, rien pour le perturber, des palmiers pour s'abriter du soleil de temps en temps, et une côte encore très préservée. A part un hôtel disgracieux, le front de mer est presque vierge*.
C'est l'endroit aussi parfait pour apprendre le kite. Sophie fera ses premiers essais avec la planche!
Le seul inconvénient: impossible de mouiller à proximité avec le bateau du fait de la trop faible profondeur.
*une fois en ville, nous avons vu un programme immobilier en projet le long de cette plage. Les maisons démarrent à 5 millions de dollars…
Mouillage Sapodilla bay - TCI
Avec les waypoints trouvés dans les guides, on peut facilement arriver à ce mouillage sur l'île de Providenciales, malgré les 10milles à parcourir au préalable dans le lagon (3 à 5 m de fond).
On est bien abrité du Nord au Sud-Est pour peu que l'on s'on avance près de la plage. La seule limite sera votre tirant d'eau. Attention au marnage de 70cm.
Mouillage sur fond de sable/herbier/vase. La tenue est excellente. Beaucoup de tortues.
On peut laisser l'annexe sur la plage pour aller faire les formalités (500m à pied sur la droite, au niveau du "port"). Restaurant très correct et abordable (pour ici…) sur le bord du lagon intérieur avec piscine.
Les supermarchés ne sont accessibles qu'en voiture. Bon à savoir: quand quelqu'un vous klaxonne, c'est pour vous proposer de vous prendre contre quelques dollars.
Nav vers Turks & Caicos
BY SO :
200 miles séparent les Jumentos (Bahamas) de Turks & Caicos où Laurence, Guillaume, Maximilien et Victor nous rejoignent le 22 avril. Même si nous aurons tout fait pour limiter les dégâts (météo anticipée, remontée plus au nord pour réduire l'angle du vent au près), il faudra faire avec des vents contraires. Le vent est plutôt modéré (15-20nds) mais la mer est courte, hâchée et de travers. Cette nav sera - pour ma part - l'une des pires que nous aurons vécue. Le bateau tape, les vagues claquent violemment sur les coques. Le festival des seaux bleus commencent. Nous tomberons tous, les uns après les autres, réduits à un état léthargique en position horizontale. Même Jules - pour la première fois du voyage - ne sera pas épargné. Je ne l'ai jamais vu dans un tel état en navigation. Ces 2 journées nous semblent une éternité et assurer les quarts devient une réelle épreuve. Me lever, vérifier l'état du bateau et assumer la vigie relève du défi. Dans la journée, j'arrive à peine à parler avec Jules et les filles, je reste prostrée, terrassée par le mal de mer et un mal de tête étourdissant. Pour une fois, je me sens réellement vulnérable à bord et l'idée de faire demi-tour me traverse l'esprit. Impossible, nous devons honorer notre RDV avec Laurence et Guillaume, mon filleul et son frère. La grippe de ces derniers jours semble finalement m'avoir bien affaiblie. Les filles se montrent bien plus vaillantes, elles s'auto-gèrent et parviennent même à faire du Cned - de leur propre initiative ! En mon for intérieur, je fulmine, je m'en veux d'être réduite à cet état d'inanité. Que de temps perdu sans pouvoir rien faire, moi qui comptais profiter de cette nav pour mettre à jour le blog et rattraper plus de trois semaines de non-communication. les vagues continuent de claquer et submergent le cockpit comme jamais. Le porte-clef qu'Agathe nous a offert illustre bien le propos : "Keep calm and carry on sailing". Je n'ose prendre un Stugeron, de peur de somnoler davantage, je dois essayer de tenir le cap. Côté estomacs, rien ne passe, c'est la diète pour l'équipage le premier jour; le second, on se contentera de pâtes natures. Même faire chauffer l'eau des pâtes me peine. Les Turks en provenance de Cuba, ça se mérite !
Lorsqu'on rentre dans le lagon turquoise des Turks, les eaux s'apaisent, nos estomacs aussi. En arrivant au mouillage, on aperçoit Tsaelou que nous avions quittés fin février à Barbuda. Des retrouvailles inattendues, de quoi nous mettre du baume au coeur. Malgré la fatigue, on improvise un apéro-bateau léger car Elisabeth et Gaël doivent lever l'ancre à l'aube avec leurs enfants. On se quitte en se donnant rendez-vous aux Açores mi-juin pour une grande fiesta bateaux-copains avant de "boucler la boucle".
Le lendemain, les forces reviennent. A terre, on se re-connecte et l'on parvient même à faire un FaceTime avec nos familles que nous n'avions eues depuis un mois. La re-connexion, que c'est bon !
En attendant le 22/04, on barbote dans les eaux vert jade en compagnie des tortues et des raies. Lolo&Guigui, vivement vendredi !
BY JULES :
Nous redoutions cette navigation car elle risquait de se faire avec le vent pile dans le nez. Et qui dit vent de face, dit 2 fois plus de distance à parcourir (il faut tirer des bords) et 3 fois plus de temps (c'est une allure plus lente). Heureusement, nous avons réussi à limiter cette navigation à un seul bord grâce à notre escapade aux Bahamas.
Le près, malgré les 8000 milles faits avec le bateau depuis notre départ, nous avions réussi à l'éviter en jouant avec la météo! Cette fois-ci, impossible d'y échapper totalement.
Nous voilà donc partis pour au moins 130 milles au près. Le problème, c'était que les 15/20 noeuds de vent étaient accompagnés d'une mer très courte: les vagues étaient très rapprochées les unes des autres. Le tangage (le bateau se penche d'avant en arrière) ne nous pas épargné. Pour soulager les efforts sur le bateau (et sur l'équipage), j'ai réduit la voilure en prenant 2 ris.
Heureusement, les prévisions météo se sont révélées exactes. Une fois passée l'île d'Acklins dans la nuit, le vent a repris quelques degrés vers le Nord et la houle s'est allongée: la navigation vers Providenciales est redevenue confortable, jusqu'à devenir un pur bonheur les deux dernières heures une fois rentré dans le lagon turquoise.
Que retenir de cette navigation?
-Après 15j à terre à visiter Cuba, nous nous sommes dé-amarinés. Nos corps n'étaient plus habitués à se faire chahuter et le mal de mer nous a tous terrassés. Pour moi, c'était une première. Mauvais souvenir.
-J'ai été agréablement surpris par les performances du bateau au près. Même avec cette mer très courte, un angle de vent à 60° et 2 ris, nous avons réussi à maintenir une vitesse moyenne de 7 noeuds. Et une fois arrivé, après ces 20h à jouer aux montagnes russes, j'ai fait un check complet du bateau (gréement et circuits techniques dans les cales): rien à signaler!
Maintenant, nous allons profiter des ces eaux magnifiques avec nos amis. Ces îles m'ont toujours fait rêver (le nom peut-être?). Et il semble même que l'île abrite un spot de kite fabuleux. A suivre.
Une photo du mouillage à notre arrivée…
Mouillage Ragged islands/Jumentos - Bahamas
Pour pouvoir retrouver nos amis Laurence et Guillaume aux Turks and Caicos, il va falloir naviguer contre les vents dominants puisque ces îles se situent à l'est de Cuba. Guettant la météo depuis plusieurs jours, une fenêtre semble se dessiner: avec un vent d'est nous allons remonter au Nord vers les Bahamas, puis nous profiterons d'une bascule temporaire au Nord pour rallier directement Providenciales (T&C) sur un seul bord.
On s'offre donc quelques jours aux Bahamas pour naviguer tranquillement et commencer à profiter des eaux turquoises.
Mais attention, aux Bahamas, il faut quasiment oublier la carte électronique trop peu à jour, et naviguer grâce aux cartes papier "Explorer" et aux guides nautiques (notamment celui de Pavlidis). Nous avions les guides, mais pas les cartes. Heureusement, Alexandre, un Suisse rencontré en République Dominicaine nous avait prêté les siennes pour scanner celles sur notre route. Sans ces outils, on prend trop de risques et il est difficile de trouver les bons passages entre les bancs de sable et les bancs de coraux: la préparation des navigations se doit d'être très minutieuse et j'accorde beaucoup de temps à préparer tous les waypoints nécessaires.
Premier arrêt à Hog Cay, au nord de Ragged island.
Ce mouillage nous a été conseillé par des Américains rencontrés à Cuba. Grâce à leurs waypoints, on pourra y arriver sans risque, même de nuit. Indispensable pour nous puisque nous ne pourrons y être avant la fin de l'après-midi, soit bien trop tard pour bien distinguer les patates de corail.
Mouillage dans 2/3m d'eau cristalline, sur fond de sable et herbier. La baie est immense et il est donc possible de ne pas avoir de voisins :)
On continue ensuite avec un arrêt à Buena Vista cay, après avoir fait 10 milles dans 3m d'eau verte.
Mouillage devant une plage magnifique. Sophie dit même que c'est plus beau qu'à Barbuda. On peut mouiller très près de la plage pour profiter d'un fond exclusivement de sable. Là aussi, le mouillage offre beaucoup de place. Nous étions seuls au mouillage.
Notre prochain arrêt se fera à Nurse cay, car nous prévoyons de sortir du lagon en empruntant le Nurse channel, sûr puisque large et profond. Nous serons aussi suffisamment au Nord pour traverser vers les Turks and Caicos.
Ce mouillage devant une petite plage est digne d'une carte postale, dans 2m d'eau, mais un seul bateau peut se mettre près de la plage, et nous aurons la mauvaise surprise de subir un méchant roulis en pleine nuit.
On s'offre donc quelques jours aux Bahamas pour naviguer tranquillement et commencer à profiter des eaux turquoises.
Mais attention, aux Bahamas, il faut quasiment oublier la carte électronique trop peu à jour, et naviguer grâce aux cartes papier "Explorer" et aux guides nautiques (notamment celui de Pavlidis). Nous avions les guides, mais pas les cartes. Heureusement, Alexandre, un Suisse rencontré en République Dominicaine nous avait prêté les siennes pour scanner celles sur notre route. Sans ces outils, on prend trop de risques et il est difficile de trouver les bons passages entre les bancs de sable et les bancs de coraux: la préparation des navigations se doit d'être très minutieuse et j'accorde beaucoup de temps à préparer tous les waypoints nécessaires.
Premier arrêt à Hog Cay, au nord de Ragged island.
Ce mouillage nous a été conseillé par des Américains rencontrés à Cuba. Grâce à leurs waypoints, on pourra y arriver sans risque, même de nuit. Indispensable pour nous puisque nous ne pourrons y être avant la fin de l'après-midi, soit bien trop tard pour bien distinguer les patates de corail.
Mouillage dans 2/3m d'eau cristalline, sur fond de sable et herbier. La baie est immense et il est donc possible de ne pas avoir de voisins :)
On continue ensuite avec un arrêt à Buena Vista cay, après avoir fait 10 milles dans 3m d'eau verte.
Mouillage devant une plage magnifique. Sophie dit même que c'est plus beau qu'à Barbuda. On peut mouiller très près de la plage pour profiter d'un fond exclusivement de sable. Là aussi, le mouillage offre beaucoup de place. Nous étions seuls au mouillage.
Notre prochain arrêt se fera à Nurse cay, car nous prévoyons de sortir du lagon en empruntant le Nurse channel, sûr puisque large et profond. Nous serons aussi suffisamment au Nord pour traverser vers les Turks and Caicos.
Ce mouillage devant une petite plage est digne d'une carte postale, dans 2m d'eau, mais un seul bateau peut se mettre près de la plage, et nous aurons la mauvaise surprise de subir un méchant roulis en pleine nuit.
Camaguey
Dernière étape de notre périple cubain : Camaguey. Un accueil charmant à la "Casa Colonial" chez Mirta qui prépare des pancakes pour les filles et nous offre un petit déjeuner pantagruélique. Quand on connait les difficultés d'approvisionnement des Cubains en nourriture, on est autant plus reconnaissants de cette intention.
Camaguey est réputée pour ses dédales de ruelles sinueuses, le plan de la ville a été conçu pour désorienter les pirates.
Troisième plus grande ville du pays, Camaguey nous apparait comme étant la plus moderne et la moins dénuée des villes traversées. Nous croiserons plusieurs mini-markets et - faits rares à Cuba - quelques boutiques de vêtements.
On s'attarde à la Casa Jover, maison-galerie étonnante tenue par deux peintres Joel JOVER et sa femme Iliana SANCHEZ.
Nous avançons notre retour au bateau de 24 heures car, avec Manon, on ne parvient pas à se débarrasser de la fièvre et de la toux qui nous gagnent depuis quelques jours. Nous avons hâte de retrouver notre chez nous, sur l'eau.
De Cuba, nous garderons un chaleureux souvenir de l'accueil des Cubains, notamment chez l'habitant. Cela fait vite oublier l'insistance des rabatteurs dans les rues et des escrocs détrousseurs de CUC. Le pays semble être à un tournant de son histoire. Saura-t-il amorcer le bon virage ?
Si la jeune génération nous a paru rêver d'ouverture et de changements drastiques, les plus anciens - qui ont connu la dictature de Batista - voient dans Castro un moindre mal.
Qu'adviendra-t-il à la mort de de Fidel et Raul Castro, tous deux octogénaires? Le pays, après des années d'extrémisme, pourrait s'orienter vers une voix plus modérée.
L'avenir nous le dira.
Camaguey est réputée pour ses dédales de ruelles sinueuses, le plan de la ville a été conçu pour désorienter les pirates.
Troisième plus grande ville du pays, Camaguey nous apparait comme étant la plus moderne et la moins dénuée des villes traversées. Nous croiserons plusieurs mini-markets et - faits rares à Cuba - quelques boutiques de vêtements.
On s'attarde à la Casa Jover, maison-galerie étonnante tenue par deux peintres Joel JOVER et sa femme Iliana SANCHEZ.
Nous avançons notre retour au bateau de 24 heures car, avec Manon, on ne parvient pas à se débarrasser de la fièvre et de la toux qui nous gagnent depuis quelques jours. Nous avons hâte de retrouver notre chez nous, sur l'eau.
De Cuba, nous garderons un chaleureux souvenir de l'accueil des Cubains, notamment chez l'habitant. Cela fait vite oublier l'insistance des rabatteurs dans les rues et des escrocs détrousseurs de CUC. Le pays semble être à un tournant de son histoire. Saura-t-il amorcer le bon virage ?
Si la jeune génération nous a paru rêver d'ouverture et de changements drastiques, les plus anciens - qui ont connu la dictature de Batista - voient dans Castro un moindre mal.
Qu'adviendra-t-il à la mort de de Fidel et Raul Castro, tous deux octogénaires? Le pays, après des années d'extrémisme, pourrait s'orienter vers une voix plus modérée.
L'avenir nous le dira.
Trinidad
Quatre cents kilomètres séparent Vinales de Trinidad, soit huit heures de bus. Si les bus sont le moyen le plus fiable pour circuler à Cuba, ils ont un inconvénient majeur : une utilisation intempestive de la climatisation. Résultat : après huit heures de trajet, on se réveille en Hibernacus au pays du Chacha. Si vous voyagez à Cuba en car, n'oubliez pas chêches, sweats à capuches, voire polaires ! Nous en avions prévu mais probablement en quantité insuffisante, ce qui nous vaut un détour par la clinique internationale de Trinidad pour cause de pharyngite aigue accompagnée d'une forte fièvre qui durera plusieurs jours. Après l'insolation de Manon la veille, notre retour sur la terre ferme depuis huit mois semble ne pas nous réussir !
Camille et Jules partent à la découverte de la vieille ville alors qu'avec Manon nous hivernons par 35 degrés le temps de se refaire une santé. Plus les heures passent, et plus nos voix ressemblent à celle de Dark Vador… Lot de consolation, on entend de la chambre un groupe de trovadores jouer des airs de reggaeton et salsa à quelques mètres de là. A défaut du cours de salsa dont je rêvais, nous sommes bercés par des rythmes latinos, vibrants et débordants d'énergie.
Il se dégage de Trinidad une atmosphère festive et nonchalante. La ville a été classée en 1988 patrimoine de l'Unesco et elle est aujourd'hui l'une des mieux restaurées de Cuba.
Trinidad et ses rues pavées, ses maisons coloniales restaurées, ses groupes de musique…
Au lever et au coucher du soleil, l'ambiance qui se dégage de la ville est vraiment particulière.
Camille et Jules partent à la découverte de la vieille ville alors qu'avec Manon nous hivernons par 35 degrés le temps de se refaire une santé. Plus les heures passent, et plus nos voix ressemblent à celle de Dark Vador… Lot de consolation, on entend de la chambre un groupe de trovadores jouer des airs de reggaeton et salsa à quelques mètres de là. A défaut du cours de salsa dont je rêvais, nous sommes bercés par des rythmes latinos, vibrants et débordants d'énergie.
Il se dégage de Trinidad une atmosphère festive et nonchalante. La ville a été classée en 1988 patrimoine de l'Unesco et elle est aujourd'hui l'une des mieux restaurées de Cuba.
Trinidad et ses rues pavées, ses maisons coloniales restaurées, ses groupes de musique…
Au lever et au coucher du soleil, l'ambiance qui se dégage de la ville est vraiment particulière.
Vinales
La vallée de Vinales se situe à 4 heures de bus au Nord est de La Havane; elle est considérée comme l'une des plus belles régions de Cuba. On ne sera pas déçus.
Tournée vers le tourisme depuis fort longtemps, la région a su toutefois conserver ses traditions. Il n'est pas rare de croiser un guajiro à cheval, cigare à la bouche, rentrant de sa journée dans les plantations de tabac. Les paysages, mélanges de pins et palmiers, terre rouge des plantations de café et de tabac et falaises calcaires font partie des plus beaux paysages que nous ayons vus depuis neuf mois.
Installés dans un rocking chair sous le porche de notre villa rosa, tenu par la sympathie Daniela, on déguste un mojito, un moment authentique de Cuba.
En compagnie de Mimosa, nous opterons pour une découverte d'une journée à cheval de la vallée du Silence, jalonnée par la visite d'une plantation de tabac bio (pas de pesticides, les conservateurs sont remplacés par une mixture à base de vanille, cannelle, citron et la colle par du miel; et les cigares ne contiennent pas de nicotine!). Nous visiterons aussi une plantation de café bio.
Les outils agricoles utilisés par les paysans sont très rudimentaires : pas de machine, des buffles tractent des charrues qui rappellent à Camille son cours sur le Moyen-âge.
Mais les Cadillacs polishées côtoient aussi chevaux et charrettes…
Le lendemain, on troque nos équidés contre des vélos et c'est parti pour une vingtaine de kilomètres dans la vallée de Palmarito, entre mogotes, grottes et piscines naturelles. La nature y est juste incroyablement magnifique.
Le soir, on retrouve Siminoe et Mimosa pour un dernier dîner tous ensemble - et cette fois-ci ce sera vraiment le dernier. Les aux-revoirs sont émouvants, on se donne rendez-vous à Lancieux, à Verbier, à l'Ile de Ré ou à Paris, l'hiver prochain ;))
Tournée vers le tourisme depuis fort longtemps, la région a su toutefois conserver ses traditions. Il n'est pas rare de croiser un guajiro à cheval, cigare à la bouche, rentrant de sa journée dans les plantations de tabac. Les paysages, mélanges de pins et palmiers, terre rouge des plantations de café et de tabac et falaises calcaires font partie des plus beaux paysages que nous ayons vus depuis neuf mois.
Installés dans un rocking chair sous le porche de notre villa rosa, tenu par la sympathie Daniela, on déguste un mojito, un moment authentique de Cuba.
En compagnie de Mimosa, nous opterons pour une découverte d'une journée à cheval de la vallée du Silence, jalonnée par la visite d'une plantation de tabac bio (pas de pesticides, les conservateurs sont remplacés par une mixture à base de vanille, cannelle, citron et la colle par du miel; et les cigares ne contiennent pas de nicotine!). Nous visiterons aussi une plantation de café bio.
Les outils agricoles utilisés par les paysans sont très rudimentaires : pas de machine, des buffles tractent des charrues qui rappellent à Camille son cours sur le Moyen-âge.
Mais les Cadillacs polishées côtoient aussi chevaux et charrettes…
Le lendemain, on troque nos équidés contre des vélos et c'est parti pour une vingtaine de kilomètres dans la vallée de Palmarito, entre mogotes, grottes et piscines naturelles. La nature y est juste incroyablement magnifique.
Le soir, on retrouve Siminoe et Mimosa pour un dernier dîner tous ensemble - et cette fois-ci ce sera vraiment le dernier. Les aux-revoirs sont émouvants, on se donne rendez-vous à Lancieux, à Verbier, à l'Ile de Ré ou à Paris, l'hiver prochain ;))
La Havane
La Havane se situe à quelques huit cents kilomètres de la marina Puerto Vita. Nous décidons avec Mimosa d'opter pour une visite du pays en bus, le moyen de transport le plus sécurisé du pays. Certaines ambassades, comme celle de Grande-Bretagne, déconseillent à leurs ressortissants d'emprunter des vols intérieurs pour des raisons de sécurité. C'est donc parti pour 12h de bus de nuit, direction la capitale! En arrivant dans la ville, les couleurs "candy" des maisons coloniales sautent à l'oeil. Valérie nous a déniché une casa particular au coeur du Habana Vieja, un petit bijou.
Nous passons trois jours à déambuler dans les ruelles de la capitale le plus souvent à pied, mais aussi en bici-taxi (tricycle) ou en voiture américaine,
et même en coco-taxi!
Pour s'imprégner de l'histoire et de la culture du pays, on commence par la place de la Revolucion, suivie du musée de la Révolucion qui occupe l'ancien palais présidentiel, dont les murs criblés de balles témoignent encore de la tentative d'assassinat de Batista en 1957. Les documents et photographies oscillent entre propagande et histoire mais cela nous aide à comprendre davantage les 60 dernières années. Derrière le musée, se dresse le pavillon Granma, mémorial dédié au navire qui transporta Castro et ses acolytes du Mexique à Cuba en 1956. L'un des chars utilisé lors de la bataille de la baie des cochons est aussi exhibé.
On enchainera sur le musée des Beaux Arts, dont l'accès par le hall principal nous est interdit pour cause d'effondrement du plafond quelques jours au préalable, alors que le musée vient juste d'être rénové!
Puis l'on flâne sur la Plaza Vieja où les diseuses de bonne aventure attendent les clients, cigare au bec.
Un petit détour par l'artistique Callejon de Hamel…
La Habane ne laisse pas indifférent, c'est la ville de tous les paradoxes. Une ville qui a connu le luxe dans les années 30 et aujourd'hui le délabrement absolu, mais dont l'âme subsiste. Sans doute grâce aux Habaneros qui ne se contentent pas de survivre, mais se débrouillent, créent, rêvent et partagent volontiers leur culture.
Durant ces 2 semaines passées sac au dos à sillonner Cuba, bien des choses nous ont marqués, à commencer par la liberté de la presse, l'économie cubaine et la venue d'Obama.
Retour sur trois sujets qui ne nous ont pas laissés insensibles :
LIBERTE DE LA PRESSE
A Cuba, la constitution prévoit que les médias ne puissent en aucun cas être propriété privée et que la liberté de la presse doit être "conforme aux objectifs de la société socialiste". La presse (écrite, radio et TV) diffusent donc des articles et reportages "choisis". Les journalistes cubains se doivent d'appartenir à l'UPEC (Union des Journalistes Cubains) et doivent, "selon le code adopté par la profession", contribuer "à promouvoir le perfectionnement constant de notre société socialiste".
Au détour d'une rue, nous achetons le Granma, l'un des deux quotidiens nationaux, dans sa version espagnole mais aussi en version française, histoire de se faire une idée par nous-même. On ne sera pas déçu. L'édito, signé de Fidel Castro, revient sur la visite d'Obama portant une vision passéiste et rétrograde comme si la révolution avait figé le pays il y a 50 ans.
Avant 2013, il existait une loi interdisant l'utilisation privée d'internet sans autorisation gouvernementale. Depuis 2013, l'accès internet est officiellement autorisé mais tous les sites ne semblent pas accessibles. La censure continue à sévir. Insolite: la touche @ est la plupart du temps désactivée sur les ordinateurs connectés à internet! Sinon, à travers le pays, on peut acheter à l'Office national des Télécoms ou à des vendeurs à la sauvette, des cartes pour se connecter depuis des points bien précis dans les villes. Nous tomberons à deux ou trois reprises sur des places où des Cubains (et touristes) s'agglutinent téléphones et tablettes en greffons. On prend conscience qu'internet est le seul moyen de communication des cubains avec l'extérieur. La scène nous saisit et l'on mesure à présent les difficultés du quotidien d'une génération muselée. Voir le blog de la dissidente Yoanis SANCHEZ http://www.14ymedio.com/englishedition régulièrement bloqué par les autorités.
En se promenant dans la Havane avec nos amis Valérie et Blaise, nous flânerons sur la place des bouquinistes. Sur les étales, le "choix" de lecture est édifiant : José Marti, les écrits de Fidel et de Raul, celles du Che… 90% des livres sont liés au régime. Seul le Petit Prince viendra ouvrir le champ de la liberté.
L'ECONOMIE CUBAINE
L'état cubain détient 90% des richesses et fait l'objet d'une planification centrale, contrôlée par l'état. La grande majorité de la population active est employée par l'état. La part de l'économie privée reste encore très faible même si Raul Castro a légalement autorisé depuis quelques années la création de business privé. L'industrie du sucre, première manne financière, s'est effondrée depuis les années 90 lorsque les Soviétiques ont arrêté de soutenir artificiellement le cours du sucre. Depuis, le tourisme est devenu une priorité nationale pour renflouer les caisses. Revers de la médaille, on assiste à Cuba à la création d'une économie parallèle basée sur le peso convertible. Société à deux vitesses : d'un côté la population en contact avec les touristes (ou avec les cousins, frères et soeurs exilés à Miami) et les CUC (devises convertibles) qui s'est considérablement enrichie. De l'autre, les Cubains contraints de se contenter de leur salaire mensuel versé par l'Etat en pesos nationaux. A Cuba, tous les salariés de l'Etat perçoivent quasiment le même salaire, du dirigeant à la femme de ménage.
Depuis les années 60, les Cubains sont contraints d'utiliser des livrets de rationnement pour les achats à effectuer dans les magasins d'Etat. La libreta, livret de rationnement, donne accès par mois à : 5 livres de riz, 3 livres de sucre, 10 oeufs, 1/2 litre d'huile, 4 livres d'haricots noirs, 1/8 livre de viande, 1/2 savon pour la toilette et la lessive et 1/2 pain/jour. Le problème réside à la fois dans la pénurie (les magasins sont très irrégulièrement approvisionnés) et l'insuffisance de cette aide pour la majorité des Cubains car elle ne permet de s'approvisionner correctement que deux semaines par mois. Nous assisterons à plusieurs reprises à des scènes de files d'attente où femmes, hommes et enfants patientent avec leurs tickets de rationnement devant les boulangeries ou magasins d'Etat aux étalages bien frêles. Les filles palperont de manière tangible le manque de biens. Les premiers jours, Camille et Manon s'étonneront de se voir distribuer quelques feuilles de papier et un savon à l'entrée des toilettes publics car même le papier toilette et le savon ici sont rationnés.
Depuis l'arrivée au pouvoir de Castro, santé, éducation et logement sont gratuits. Sur les façades des immeubles et maisons, il n'est pas rare de lire les écriteaux suivants : "Se vende o se permuta", appartement à vendre ou à échanger. Depuis peu, les cubains ont le droit d'acheter ou de vendre un logement, jusque là, on devait s'échanger les biens immobiliers. Le niveau de délabrement des immeubles témoigne de la limite du système. Si l'état a doté dans les années 60 chaque famille d'un logement, leur salaire mensuel (avoisinant 25E) ne leur permet pas de l'entretenir.
Sur le Malecon, boulevard qui longe la mer édifié par les Américains début 1900, et dans les ruelles de Vieja Havana (le vieux Havane), le résultat est stupéfiant. Les palais et demeures, initialement cossues, tombent en décrépitude. Notre ami Blaise, qui a vécu à Beyrouth dans les années 80, semblait retrouver certains aspects de la ville après-guerre.
Un grand programme de rénovation est en cours, notamment sur le Malecon et dans le Habana Vieja, subventionné en partie par L'Unesco mais aussi par des investisseurs étrangers. Lentement, la Havane devrait retrouver sa splendeur du passé.
USA-Cuba : LE DEGEL ?
A quelques jours près, nous aurions pu croiser à la Havane Barack Obama et les Stones !
Le vent ne nous a pas porté assez vite mais peu importe, nous aurons au moins eu l'occasion de vivre et d'essayer d'analyser en discutant avec les habitants et grâce aux traductions précieuses de Valérie l'impact de cette visite rendue par celui qui fur longtemps considéré comme l'ennemi cubain n°1. Si nous avons croisé deux drapeaux cubains et américains en guise de bienvenue dans le vieil Havane, une autres affiche 6x2 mètres pronant "le blocus est le plus grand génocide de l'histoire" accolé à une image choc, nous a heurtés près de la place de la Revolucion. Lorsque, par le biais de Valérie, nous échangeons avec la jeune génération, on se rend compte qu'elle aspire à l'ouverture sur le monde et à … partir. Nous échangerons même assez longuement avec un serveur d'une vingtaine d'années qui nous confiera avoir planifié son départ illégal par la mer, pour Miami, trente jours plus tard.
En attendant, d'autres ont pris le parti de l'humour, comme ce restaurant tenu par de jeunes cubains :
De l'autre côté du détroit de Floride, le gouvernement d'Obama a fait part de sa volonté d'ouverture ces dernières années. Il a assoupli les restrictions imposées aux Cubanos-Américains pour retourner à Cuba et autorisé davantage de voyages pour les Américains. L'embargo commercial demeure le problème majeur.
Nous passons trois jours à déambuler dans les ruelles de la capitale le plus souvent à pied, mais aussi en bici-taxi (tricycle) ou en voiture américaine,
et même en coco-taxi!
Pour s'imprégner de l'histoire et de la culture du pays, on commence par la place de la Revolucion, suivie du musée de la Révolucion qui occupe l'ancien palais présidentiel, dont les murs criblés de balles témoignent encore de la tentative d'assassinat de Batista en 1957. Les documents et photographies oscillent entre propagande et histoire mais cela nous aide à comprendre davantage les 60 dernières années. Derrière le musée, se dresse le pavillon Granma, mémorial dédié au navire qui transporta Castro et ses acolytes du Mexique à Cuba en 1956. L'un des chars utilisé lors de la bataille de la baie des cochons est aussi exhibé.
On enchainera sur le musée des Beaux Arts, dont l'accès par le hall principal nous est interdit pour cause d'effondrement du plafond quelques jours au préalable, alors que le musée vient juste d'être rénové!
Puis l'on flâne sur la Plaza Vieja où les diseuses de bonne aventure attendent les clients, cigare au bec.
Un petit détour par l'artistique Callejon de Hamel…
La Habane ne laisse pas indifférent, c'est la ville de tous les paradoxes. Une ville qui a connu le luxe dans les années 30 et aujourd'hui le délabrement absolu, mais dont l'âme subsiste. Sans doute grâce aux Habaneros qui ne se contentent pas de survivre, mais se débrouillent, créent, rêvent et partagent volontiers leur culture.
Durant ces 2 semaines passées sac au dos à sillonner Cuba, bien des choses nous ont marqués, à commencer par la liberté de la presse, l'économie cubaine et la venue d'Obama.
Retour sur trois sujets qui ne nous ont pas laissés insensibles :
LIBERTE DE LA PRESSE
A Cuba, la constitution prévoit que les médias ne puissent en aucun cas être propriété privée et que la liberté de la presse doit être "conforme aux objectifs de la société socialiste". La presse (écrite, radio et TV) diffusent donc des articles et reportages "choisis". Les journalistes cubains se doivent d'appartenir à l'UPEC (Union des Journalistes Cubains) et doivent, "selon le code adopté par la profession", contribuer "à promouvoir le perfectionnement constant de notre société socialiste".
Au détour d'une rue, nous achetons le Granma, l'un des deux quotidiens nationaux, dans sa version espagnole mais aussi en version française, histoire de se faire une idée par nous-même. On ne sera pas déçu. L'édito, signé de Fidel Castro, revient sur la visite d'Obama portant une vision passéiste et rétrograde comme si la révolution avait figé le pays il y a 50 ans.
Avant 2013, il existait une loi interdisant l'utilisation privée d'internet sans autorisation gouvernementale. Depuis 2013, l'accès internet est officiellement autorisé mais tous les sites ne semblent pas accessibles. La censure continue à sévir. Insolite: la touche @ est la plupart du temps désactivée sur les ordinateurs connectés à internet! Sinon, à travers le pays, on peut acheter à l'Office national des Télécoms ou à des vendeurs à la sauvette, des cartes pour se connecter depuis des points bien précis dans les villes. Nous tomberons à deux ou trois reprises sur des places où des Cubains (et touristes) s'agglutinent téléphones et tablettes en greffons. On prend conscience qu'internet est le seul moyen de communication des cubains avec l'extérieur. La scène nous saisit et l'on mesure à présent les difficultés du quotidien d'une génération muselée. Voir le blog de la dissidente Yoanis SANCHEZ http://www.14ymedio.com/englishedition régulièrement bloqué par les autorités.
En se promenant dans la Havane avec nos amis Valérie et Blaise, nous flânerons sur la place des bouquinistes. Sur les étales, le "choix" de lecture est édifiant : José Marti, les écrits de Fidel et de Raul, celles du Che… 90% des livres sont liés au régime. Seul le Petit Prince viendra ouvrir le champ de la liberté.
L'ECONOMIE CUBAINE
L'état cubain détient 90% des richesses et fait l'objet d'une planification centrale, contrôlée par l'état. La grande majorité de la population active est employée par l'état. La part de l'économie privée reste encore très faible même si Raul Castro a légalement autorisé depuis quelques années la création de business privé. L'industrie du sucre, première manne financière, s'est effondrée depuis les années 90 lorsque les Soviétiques ont arrêté de soutenir artificiellement le cours du sucre. Depuis, le tourisme est devenu une priorité nationale pour renflouer les caisses. Revers de la médaille, on assiste à Cuba à la création d'une économie parallèle basée sur le peso convertible. Société à deux vitesses : d'un côté la population en contact avec les touristes (ou avec les cousins, frères et soeurs exilés à Miami) et les CUC (devises convertibles) qui s'est considérablement enrichie. De l'autre, les Cubains contraints de se contenter de leur salaire mensuel versé par l'Etat en pesos nationaux. A Cuba, tous les salariés de l'Etat perçoivent quasiment le même salaire, du dirigeant à la femme de ménage.
Depuis les années 60, les Cubains sont contraints d'utiliser des livrets de rationnement pour les achats à effectuer dans les magasins d'Etat. La libreta, livret de rationnement, donne accès par mois à : 5 livres de riz, 3 livres de sucre, 10 oeufs, 1/2 litre d'huile, 4 livres d'haricots noirs, 1/8 livre de viande, 1/2 savon pour la toilette et la lessive et 1/2 pain/jour. Le problème réside à la fois dans la pénurie (les magasins sont très irrégulièrement approvisionnés) et l'insuffisance de cette aide pour la majorité des Cubains car elle ne permet de s'approvisionner correctement que deux semaines par mois. Nous assisterons à plusieurs reprises à des scènes de files d'attente où femmes, hommes et enfants patientent avec leurs tickets de rationnement devant les boulangeries ou magasins d'Etat aux étalages bien frêles. Les filles palperont de manière tangible le manque de biens. Les premiers jours, Camille et Manon s'étonneront de se voir distribuer quelques feuilles de papier et un savon à l'entrée des toilettes publics car même le papier toilette et le savon ici sont rationnés.
Depuis l'arrivée au pouvoir de Castro, santé, éducation et logement sont gratuits. Sur les façades des immeubles et maisons, il n'est pas rare de lire les écriteaux suivants : "Se vende o se permuta", appartement à vendre ou à échanger. Depuis peu, les cubains ont le droit d'acheter ou de vendre un logement, jusque là, on devait s'échanger les biens immobiliers. Le niveau de délabrement des immeubles témoigne de la limite du système. Si l'état a doté dans les années 60 chaque famille d'un logement, leur salaire mensuel (avoisinant 25E) ne leur permet pas de l'entretenir.
Sur le Malecon, boulevard qui longe la mer édifié par les Américains début 1900, et dans les ruelles de Vieja Havana (le vieux Havane), le résultat est stupéfiant. Les palais et demeures, initialement cossues, tombent en décrépitude. Notre ami Blaise, qui a vécu à Beyrouth dans les années 80, semblait retrouver certains aspects de la ville après-guerre.
Un grand programme de rénovation est en cours, notamment sur le Malecon et dans le Habana Vieja, subventionné en partie par L'Unesco mais aussi par des investisseurs étrangers. Lentement, la Havane devrait retrouver sa splendeur du passé.
USA-Cuba : LE DEGEL ?
A quelques jours près, nous aurions pu croiser à la Havane Barack Obama et les Stones !
Le vent ne nous a pas porté assez vite mais peu importe, nous aurons au moins eu l'occasion de vivre et d'essayer d'analyser en discutant avec les habitants et grâce aux traductions précieuses de Valérie l'impact de cette visite rendue par celui qui fur longtemps considéré comme l'ennemi cubain n°1. Si nous avons croisé deux drapeaux cubains et américains en guise de bienvenue dans le vieil Havane, une autres affiche 6x2 mètres pronant "le blocus est le plus grand génocide de l'histoire" accolé à une image choc, nous a heurtés près de la place de la Revolucion. Lorsque, par le biais de Valérie, nous échangeons avec la jeune génération, on se rend compte qu'elle aspire à l'ouverture sur le monde et à … partir. Nous échangerons même assez longuement avec un serveur d'une vingtaine d'années qui nous confiera avoir planifié son départ illégal par la mer, pour Miami, trente jours plus tard.
En attendant, d'autres ont pris le parti de l'humour, comme ce restaurant tenu par de jeunes cubains :
De l'autre côté du détroit de Floride, le gouvernement d'Obama a fait part de sa volonté d'ouverture ces dernières années. Il a assoupli les restrictions imposées aux Cubanos-Américains pour retourner à Cuba et autorisé davantage de voyages pour les Américains. L'embargo commercial demeure le problème majeur.
Funambule
Tentative (ratée) de "boat art" ou pub pour le recyclage du plastique ?
Que neni.
=> Parcours de gymkhana pour rats cubains audacieux… aspirant au destin de Ratatouille.
Que neni.
=> Parcours de gymkhana pour rats cubains audacieux… aspirant au destin de Ratatouille.
Bienvenue à Cuba
Passée l'étape des formalités d'entrée (compter une petite journée pour finaliser le tout), on reprend le rythme du Cned et le 1er avril est fêté dignement par les enfants.
On organise avec Carine un brainstorming sur les activités pouvant être réalisées pendant la transat, on s'échange du matériel de travaux manuels, des livres, des films et des bons plans.
Nous prenons conscience que nous partageons nos derniers jours avec Mimosa et Siminoe. Plus de six mois que nous naviguons ensemble (depuis les Canaries et le Cap Vert). Une telle aventure tisse des liens profonds entre les enfants et les parents, nous avons tous plaisir à voir nos sept jeunes rire, courir, s'esclaffer, jouer, étudier ensemble avec beaucoup de bienveillance les uns envers les autres. On le sait déjà, Mimosa & Siminoe, ces prochaines semaines, vous allez nous manquer.
On organise avec Carine un brainstorming sur les activités pouvant être réalisées pendant la transat, on s'échange du matériel de travaux manuels, des livres, des films et des bons plans.
Nous prenons conscience que nous partageons nos derniers jours avec Mimosa et Siminoe. Plus de six mois que nous naviguons ensemble (depuis les Canaries et le Cap Vert). Une telle aventure tisse des liens profonds entre les enfants et les parents, nous avons tous plaisir à voir nos sept jeunes rire, courir, s'esclaffer, jouer, étudier ensemble avec beaucoup de bienveillance les uns envers les autres. On le sait déjà, Mimosa & Siminoe, ces prochaines semaines, vous allez nous manquer.
On accompagne Siminoe au taxi, ils s'engouffrent tous les cinq dans une rutilante lada vert pomme dont le pot d'échappement "hyper tuné" pétarade à travers la campagne cubaine. Nous espérons vous croiser à Cuba les Amis !
Marina Puerto Vita - Cuba
Cette petite marina est située au fond de la baie de Vita, en pleine mangrove. Très abritée, relativement bien équipée et gardée, elle est parfaite pour laisser son bateau quelques jours pour aller se balader à terre.
Amarrage sur bouée, cul à quai. L'eau est disponible sur le ponton ainsi que l'électricité. Mais comme en République Dominicaine, il s'agit de prises américaines. N'ayant toujours pas d'adaptateur (impossible de trouver même une rallonge ici), l'électricien de la marina a branché directement nos fils dans la prise…
Personnel très agréable.
Possibilité de faire laver son linge. Petite supérette pour liquider ses derniers CUC (lait, eau, rhum et vin exclusivement).
Cette marina permet bien sûr de réaliser les formalités d'entrée et sortie du pays (qui doivent d'ailleurs se faire à chaque port). En arrivant, impossible de mettre pied à terre avant de les avoir faites. Une fois annoncé à la VHF, on doit donc mouiller juste à côté et attendre le médecin. Celui-ci monte à bord pour prendre notre température et vérifier notre état de santé! Une fois qu'il s'est assuré que nous ne ramenions pas la peste ou le choléra, on peut s'amarrer à la marina et attendre les douanes qui nous font remplir un tas de formulaires, mais en s'excusant de cette imposante paperasserie. Puis vient l'étape du chien (un vieil épagneul), qui vient chercher la drogue. Tout se passe vraiment dans la bonne humeur et le maître chien a même essuyé les pattes de sa bête avant de monter à bord. Incroyable. Dernière étape avec un représentant du ministère de l'agriculture qui vient contrôler l'état de nos fruits et légumes!
Cette fois c'est bon, on va pouvoir profiter de Cuba!
Pour repartir, c'est plus simple, mais il faut absolument larguer les amarres dans les 2 heures qui suivent la signature officielle de sortie du pays (contre 24h dans tous les autres pays). Surement pour s'assurer que nous repartons pas avec pleins de cubains à bord.