Dernière baignade avant le départ

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Sur le trajet vers le Sénégal, nous avons fait une petite pause avec Tiphaine et JB de Sequoia. Nous avons profité d'une mer d'huile sans vent pour se baigner au large avec les 2 bateaux à couple.
Bon, maintenant, il faut songer à partir!
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Sotavento : une nouvelle case cochée!

Sotavento, sur l'île de Fuerteventura, fait partie de la liste des spots de kite et de planche mondialement connus qui se trouvent sur notre route. Nous devions donc nous y arrêter et essayer d'y naviguer!
La météo en ce moment est très capricieuse sur les Canaries: au lieu d'un vent stable de Nord-Est, nous rencontrons beaucoup de vent de Sud ou d'Ouest créés par des dépressions qui se succèdent. Les abris étant assez rares avec ces régimes de vent (et de houle), nous avons laissé Seaview sur Lanzarote et avons donc rejoint Fuerteventura avec le ferry depuis Lanzarote pour y passer 2 jours.
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Ambiance "djeunes" au programme: on a réservé 2 chambres dans un surf camp à Corralejo, un village au Nord de l'île. Les filles découvrent l'ambiance "collocation" avec une cuisine à se partager :)
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Fuerteventura est radicalement différente de sa voisine Lanzarote: de villages typiques et homogènes, on découvre maintenant des villes sans cohérence, avec des rues remplies de magasins de marques, et on tombe aussi très vite sur des complexes hôteliers gigantesques. Une surprise pour nous qui nous attendions à une destination plus sauvage et plus préservée.
Heureusement, ces complexes sont regroupés à quelques endroits de l'île, et Fuerteventura se rattrape avec ses paysages magnifiques, sa dune de plusieurs kilomètres et ses plages immenses solidement balayées par le vent et les vagues. Fuerte est le royaume du surf et du kite.

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La plage de Sotavento se trouve à l'extrémité Sud de l'île et le vent bénéficie de 2 effets accélérateurs: l'effet "venturi" (le vent est accéléré entre 2 montagnes), et l'effet thermique (le vent passe au-dessus d'une dune de sable immense). Résultat: au moindre rayon de soleil, le vent se lève et peut rapidement atteindre 35nds l'été. Lors de notre passage, 25nds m'ont permis de faire une super session de kite dans un cadre magnifique, le tout au ras de la plage dans 30cm d'eau. Attention tout de même: ici le vent souffle depuis la terre et envoie tous les imprudents très rapidement au large. L'énorme école de kite installée sur la plage est d'ailleurs équipée de plusieurs jet-skis qui vont récupérer sans arrêt les stagiaires débutants.

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Quand aux filles, elles ont passé l'après-midi à jouer avec des petites allemandes sur les stack-lines et les trapèzes du club de kite. Elles n'hésitent d'ailleurs plus maintenant à aller vers les autres enfants, quelle que soit leur nationalité: un des bienfaits de ce voyage.

On est donc rentré tous très contents de cette escapade, d'autant plus que c'était "relâche" côté CNED après plus de 10 jours non-stop.

Désormais nous guettons la première bonne fenêtre météo pour rejoindre directement le Sénégal, avec une grosse semaine de navigation en perspective donc.
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Merci Manrique !

Si à partir des années 70, le tourisme de masse et ses constructions massives a commencé à sévir sur les îles Canaries, une île en a été préservée : Lanzarote.
Un artiste protéiforme (architecte, peintre et sculpteur), César Manrique, s'est opposé à la prévisible "défiguration" de l'île.
Influencé par Picasso et Matisse, il atteint son apogée en 1964 grâce à une exposition au Musée Guggenheim. Bien que célèbre, il ne renie pas son île d'origine puisqu'il y revient pour maintenir le patrimoine de Lanzarote et édifier des normes architecturales (protection des méthodes traditionnelles de construction, interdiction des panneaux publicitaires…).
Grâce à lui, l'île est aujourd'hui très préservée. Le gouvernement a promulgué des lois limitant l'urbanisation, les prometteurs aux projets mégalo ne sont pas les bienvenus et c'est tant mieux.
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Résultat : les villages de Lanzarote sont peints en blanc à la chaux.Portes vertes et cheminées en forme d'oignon sont de rigueur. Cette uniformité et la culture "tourism-oriented" des habitants manquent certes parfois de patine et peut friser l'aseptisation mais, au moins, l'île a conservé des villages traditionnels pittoresques - contrairement à Fuerte.
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Manrique est aussi intervenu pour créer plusieurs oeuvres combinant nature-art-architecture sur sept sites de l'île.
En visitant Lanzarote, nous avons donc effectué un pèlerinage sur les traces de Manrique. Il règne ici une atmosphère assez particulière mêlant paysage volcanique, nature, art et spiritualité.
Manrique a révélé le caractère volcanique de l'île et lui a apporté une touche artistique. L'un de mes coups de coeur depuis le début du voyage.
Un aperçu de son oeuvre en quelques clichés.

La Fondation Manrique
Manrique est tombé sous le charme d'un terrain volcanique recouvert de lave des dernières éruptions de 1736 et y a construit sa propriété.
La demeure est aujourd'hui la Fondation Manrique et un musée d'art contemporain.

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Outre quelques oeuvres de peintres américains et espagnols du XXème, on déambule dans des pièces baignées de lumières et de lave. Manrique a révélé 5 bulles de lave reliées par des tunnels. Chacune de ses bulles ont été aménagées. On passe de salons seventies aux patios troglodytes… Une symbiose entre art-archi & nature. Rétro, psyché et surréaliste !

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- Le mirador del Rio : Manrique y a édifié un bar panoramique coiffé de mobiles géants. Vue vertigineuse sur Graciosa et les îles volcaniques aux alentours.
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- Jameos del Agua : une grotte qui prend des airs de basilique marine autour d'un lac souterrain d'eau salée. Manrique eu l'idée géniale d'installer ici un bar, un restaurant, une salle de concert, une piste de danse …
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et même une piscine. Classée monument historique, on n' y trempe pas même l'orteil… les filles furent très déçues de ne pouvoir y piquer une tête mais avec Jules et Maman, nous avons apprécié le site vierge de touristes et le bar rien que pour nous. Il y règnait un air de "luxe, calme et volupté".
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Manrique, aux multiples talents, s'adonnait aussi au dessin et à la peinture. L'homme-esthète m'a passionnée. Dommage qu'Amazon ne puisse pas (encore) envoyer ses drônes livrer des bouquins sur l'océan, j'y aurais bien consacré un peu plus de lecture et de temps.

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Calor de la Terria 1992 - C. Manrique

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Lanzarote : une belle surprise

Lanzarote fascine par sa géologie exceptionnelle qui lui vaut d'être classée patrimoine mondial de L'Unesco. Paysages lunaires, champs de lave noire, vignobles… Pourtant cette île a connu plusieurs déboires : tombée entre les mains de Jean de Béthencourt (non, pas le petit-fils de Liliane, c'était au au XVème), certains autochtones furent vendus comme esclaves; les autres durent subir les attaques répétées des pirates au point qu'au XVIIème Lanzarote ne comptait plus que 300 habitants. A partir de 1730, les éruptions volcaniques détruisirent une grande partie des villages.
Lanzarote s'est pourtant relevée de ces destructions successives et ses habitants surent exploiter la terre et survivre dans une île sans source d'eau douce (la première usine de dessalinisation d'eau de mer date de 1960!). Et grâce à Cesar Manrique et à la détermination des ses habitants (voir post Merci Manrique ! ), l'île a été préservée du tourisme de masse.
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Parc naturel volcanique, falaises impressionnantes, criques cristallines, architecture pointue et villages typiques : on a beaucoup aimé Lanzarote et l'on comprend pourquoi plusieurs cinéastes l'ont adoptée le temps d'un tournage. "Moby Dick", "Un million d'année avant Jésus Christ", "Voyage au centre de la Terre" ont été tournés ici, et plus récemment Almodovar y a promené sa caméra dans "Etreintes brisées". On note d'ailleurs dans nos tablettes de voir ou revoir ces films (Daniel, tu n'aurais pas Mobidick dans ta DVDthèque ?)
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Le site plus fascinant est sans doute le parc naturel de Timanfalaya dont le volcan est entré en éruption pendant six années consécutives entre 1730 et 1736. Les éruptions du Timanfalaya feraient partie des plus dévastatrices au monde. Ballade en bus sur une route sinueuse à travers les monts déchiquetés de lave et les cratères ocres et rouges.
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La température atteint 100°C à quelques centimètres sous nos pieds : des démonstrateurs enfoncent dans le sol des brindilles qui s'enflamment aussitôt. Et lorsqu'ils versent de l'eau dans l'un des trous, c'est alors un geyser impressionnant qui jaillit.
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Nous traversons les salines de Janubio et tombons sur sa plage de sable noir. Sur les conseils de l'équipage de Siminoe, les filles jouent aux "chercheuses de quartz". Des éclats verts sont clairsemés dans la fine pluie de sable noir. Et même Maman se plie au jeu des aventuriers chercheurs de pierres !
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Nous atteignons la lagune de Los Cliquos dont les eaux vert pomme tranchent avec la lave grise et ocre.
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Puis nous empruntons la route entre les vignes de la Geria poudrées de cendre volcanique…
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et remontons au nord vers le Mirador del Rio qui offre un panorama unique sur Graciosa où nous étions quelques jours auparavant.
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Ultime halte à la Cueva de los Verdes, grotte qui servait de refuge aux habitants au XVI et XVIIème siècle assiégés par les pirates. Ce tunnel de lave de 6km de long abrite des galeries pouvant atteindre 50 mètres de haut. On y donne même des concerts de musique classique. Au moment de l'éruption, la croute extérieure refroidissait tandis que la lave de l'intérieur, brûlante, continuait à se déverser jusqu'à la mer. Les profondeurs de la grotte renferme un secret que Camille a percé d'une pierre, à la demande du guide. On ne vous en dira pas plus, le secret de la grotte doit être gardé.
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Enfin, la très belle plage de surfeurs et les falaises de Famara feront l'objet d'une vidéo (coming soon car en cours de montage ;)
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Mouillage Papagayo - Lanzarote

Par vent bien établi de secteurs E à N, on peut mouiller devant les plages juste après la pointe de Papagayo. La baie est très ouverte donc il faudra vite la quitter en cas de vents de W à SE, et on peut alors se diriger vers la marina Rubicon qui est juste à côté.
Les plages sont très belles et préservées des constructions. Les nudistes en ont d'ailleurs colonisé certaines.
Plusieurs bateaux viennent y mouiller la journée, mais on y est vraiment tranquille. Nous y avons passé une nuit avec Siminoé et nous étions les 2 seuls bateaux!
Le fond est un mélange de sable et de roches donc il faut bien essayer de mouiller dans le vert. Profondeur de 6/7m. L'eau est très claire.

Au final, un très beau mouillage, que l'on a fait après Graciosa avant de revenir à la civilisation à la marina toute proche.

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Papagayo
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Graciosa, petit coin de paradis

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Graciosa ou la douceur de vivre. Graciosa, la Gracieuse porte si bien son nom. Cette île de quelques kilomètres carrés au nord de Lanzarote est un petit coin de paradis. Un no man’s land de cratères, de plages de sable blanc et de criques aux falaises ocres. Aucune route de bitume sur l’île mais des pistes de sable; "c'est le désert !" s'extasient les filles.
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Le premier village, au airs de médina, est à 45 minutes à pied… La civilisation, ça se mérite !
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Rien de vient troubler le charme et la beauté de cette île.
Rien, si ce n’est une nuit chahutée par des rafales à plus de 30 nœuds, accompagnées d'une très forte houle. C’est la première fois en deux mois que les fichiers météo se méprennent et cette fois-ci, on s’est bien fait surprendre. Cela nous vaudra une nuit blanche à guetter qu’aucun des douze bateaux du mouillages ne dérape – à commencer par le nôtre. Dans la nuit noire, les lampes torches des bateaux voisins scrutent leur guindeau et leur chaine. Lorsque les faisceaux lumineux croisent la proue ou les étraves, on se rend alors compte de la hauteur considérable des vagues qui nous mettent à rude épreuve.
Au petit jour, le calme est revenu. Pas un bruit sur les bateaux du mouillage, pas l'ombre d'un homme non plus. Les équipages exténués, semblent récupérer d'une nuit bien agitée.

Graciosa, c'est aussi le lieu où Maminou nous rejoint pour dix jours. Première visite de la famille depuis notre départ, c'est l'euphorie à bord, l'excitation des filles est à sa comble. Quelle expédition pour aller chercher Maminou à l'aéroport sur l'île voisine - compter une petite journée entre désert et volcans via annexe, 4x4, navette-ferry et taxi … mais les retrouvailles sont aussi belles que l'expédition est rocambolesque.
L'arrivée de Maman, c'est un peu Noël avant l'heure. Dans sa hotte lestée de 20kg, elle nous apporte toutes sortes d'étrennes qui ont fait l'objet d'une "liste au Père Noël" quelques jours auparavant : des livres pour les filles, des cahiers à grands carreaux (impossible de trouver des cahiers avec interlignes depuis notre départ), de la presse (les connexions internet sont si mauvaises, rien ne vaut une bonne version papier pour reprendre le fil de l'info), une pompe de cale, un support d'i pad pour les nuits de quarts et cerise sur le gâteau …. des Kinders.

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Les retrouvailles passées, nous découvrons l'île en famille et entre amis, avec Tiphaine et Jean-Baptiste de l'équipage de Séquoïa, rencontrés à Porto Santo. Superbes randonnées et promenades et même, en ce qui me concerne, cours particulier de kite avec Jules dans une lagune d'eau verte à 26 degrés. C'est safe, pour (re)mettre le pied à l'étrier, c'est le spot idéal.

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Vous l'aurez compris, Graciosa, c'est notre coup de coeur. La plus belle des destinations - selon nous - depuis notre départ.
Jules n'a pas résisté à faire danser R1D1 dans le ciel de Graciosa. Le ballet est somptueux, je vous laisse apprécier.
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Graciosa vue du ciel

Graciosa vue du ciel from Jules et So on Vimeo.

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Mouillage à Graciosa

On attendait cette escale avec impatience car tout le monde nous en avait fait l'éloge.
Et nous n'avons pas été déçu. Par vent dominant de N/NE, on est bien protégé de la houle. Le paysage est magnifique avec d'un côté les dunes et les cratères de Graciosa, et de l'autre, les falaises abruptes de Lanzarote. Pour y mouiller, il faut demander l'autorisation aux autorités compétentes 10 jours avant et le séjour ne peut excéder 10 jours. Une façon de préserver ce mouillage (situé dans une réserve naturelle) qui ne peut accueillir beaucoup de bateaux. C'est d'ailleurs un des seuls inconvénients: on est parfois très proches des autres bateaux et il faut s'assurer à chaque arrivée que le bateau de devant ne mouille pas sur votre ancre.

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Mouillage dans 9 à 12m d'eau sur du sable. La partie NE de la baie est par contre remplie de rochers.
On peut témoigner de la bonne tenue des fonds (avec 50m de chaine…): nous avons en effet été surpris par un coup de vent non prévu de SE entre 23h et 4h du matin qui est monté jusqu'à 30nds. Avec ce vent, la côte de Lanzarote est suffisamment éloignée pour qu'il arrive à générer de la houle: rapidement on a eu plus plus d'un mètre au mouillage. Aucun des bateaux présents n'a dérapé, mais notre voisin y a laissé son guindeau!

Le village (ambiance far-west avec des rues en sable et des bouts de buisson qui volent) est à 45mn de marche via une piste en sable. Il reste accessible avec une annexe puissante et par vent faible. On y trouve 3 petits supermarchés, des restaurants et une quincaillerie digne d'ali-baba.

Le long de cette même piste, une petite lagune se remplit à marée haute par fort coefficient. L'endroit est idéal pour y apprendre le kite et Sophie a ainsi pu commencer à se familiariser avec l'aile.

PS: la Guardia civile passe au large du mouillage tous les jours, mais ils ne sont jamais venus contrôler les bateaux (nous y sommes restés une semaine).

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Photos prises avec un vent orienté au SW.
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La vidéo de la traversée du Golfe de Gascogne

Enfin une connexion internet "potable" pour mettre en ligne la vidéo de la traversée du Golfe de Gascogne.
A très vite !

Traversée du Golfe de Gascogne from Jules et So on Vimeo.

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Ariel et Marcel en Espagne

Les filles ont profité d'une nav' pour monter une mini pièce de théâtre sur l'Espagne.
Il était une fois Ariel La Petite Sirène qui rencontre Marcel Minion, pirate de profession…
Les images tanguent parfois, houle oblige ;-)

Ariel & Marcel en Espagne from Jules et So on Vimeo.

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Hans

C’est le nom donné par les météorologues à la dépression qui est arrivée sur la France en début de semaine. Avant la France, elle est passée sur l’Atlantique, mais plus au Nord de notre position (heureusement!). Elle nous a quand même envoyé des rafales à 25/30 noeuds le dimanche -nous nous étions préventivement abrités à Vigo. Mais ce qu’elle nous a laissé de plus marquant, c’est une bonne grosse houle.

Le lundi, alors que le vent s’était complètement calmé dès le dimanche soir, nous avions encore plus de 3/4m de houle pour notre mini navigation de Vigo à Baïona. Il fallait passer bien au large du groupe d’iles et de rochers de Las Estelas car cette houle déferlait partout sur ces hauts fonds. La puissance des vagues était fascinante et en même temps on se sentait bien petit avec notre catamaran de 12m. Un bon rappel à l’ordre après nos premières semaines calmes d’un point de vue météo (je me plains même du manque de vent qui nous oblige à utiliser (beaucoup trop) les moteurs).

Mardi, les prévisions annonçaient enfin un affaiblissement de cette houle et nous avons pu ainsi continuer notre descente vers Porto. Mais le vent de Sud, couplé aux restes de houle (venant du NO), a créé une mer hâchée qui a failli nous faire faire demi-tour après 2 heures de navigation, tellement ces conditions étaient désagréables pour le bateau et l’équipage. Pour couronner le tout, j’étais en pantalon de ciré, veste de quart et bonnet! Back to Bretagne en quelque sorte.
Quelques heures plus tard, nous étions au moteur sous le soleil avec juste quelques ondulations sur la mer: les prévisions se sont révélées étonnamment précises!
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Baïona, sympathique étape avec des enfants

Baiona constitue une étape sympathique avec des enfants. D'abord pour sa réplique de la Pinta (bateau avec lequel Christophe Colomb est revenu en Espagne annonçant sa découverte des Indes - en réalité les Caraïbes), ensuite pour son imposante forteresse bâtie entre le XI et le XVII ème siècle - fort bien conservée - Seule la nature a repris ses droits et les pins ont envahi le château offrant ainsi une agréable ballade de 3km le long des remparts surplombant l'océan déchainé. La baie a toujours été convoitée et a très tôt constitué une cité historique avec un puissant port de commerce. Même Jules César y avait, à l'époque, envoyé ses navires.

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Force est de constater que Christophe Colomb et son équipage ont parcouru l'océan sur un bateau aussi rudimentaire que rustique, certes "joufflu" mais relativement court - 25m tout au plus - avec comme seuls outils de navigation : sextant, compas, cartes maritimes approximatives, les astres … et manifestement une bonne étoile.
Dire qu'il nous arrive aujourd'hui de nous plaindre des conditions de navigation avec notre VHF, AIS, i Pad, à grand renfort d'appli Anchor, de Marin Trafic et balise Dolink. Notre attirail technogeek nous semble soudain relever d'un caprice d'enfant gâté au regard de l'équipement spartiate de la Pinta. Enfant gâté, certainement, mais il faut aussi vivre avec son temps.
Paradoxe notoire : les hommes aux manoeuvres du gouvernail étaient courbés en deux - hauteur sous plafond trop réduite pour se tenir droit - et ne voyaient pas les voiles !!
Les filles ont été captivées par la visite. Manon s'exclamant sur le chemin du retour : "la visite de la Pinta, c'était génial, bien mieux que "ton" musée d'art moderne à Vigo, Mum!". Reste à (re)-visionner "1492" que nous avons embarqué à bord de Seaview.

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Baiona est aussi une charmante bourgade balnéaire avec un vieux centre et ses ruelles de vieilles pierres baignées par le soleil.

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Mouillage de Baiona

Au fond d’une baie, à la sortie du ria de Vigo se trouve la ville de Baïona dans laquelle nous souhaitions nous arrêter pour visiter notamment une réplique de La Pinta (bateau de Christophe Colomb). Il y a 2 marinas et un mouillage situé à l’est de celle la plus au Sud.
Fond de 6/7m, partiellement vaseux et surtout recouvert d’algues. On l’a découvert en relevant l’ancre, qui était coiffée d’un paquet vraiment énorme d’algues vertes (on aurait dit une ancre à la Jackson5). Il faut donc bien vérifier que l’ancre a véritablement croché (un bateau français nous avait dit la veille avoir dérapé ici même).
Le mouillage est très bien abrité, même par forte houle de NW.
Ville/Pinta/Forteresse accessibles facilement en annexe (on l’a remontée sur une cale). Petit centre ville historique agréable. Par contre, on a cherché longtemps une épicerie (à 10mn vers le sud-est).

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Vigo aux deux visages

Comme La Corogne, Vigo a deux visages : celui d'un port très industriel mais aussi celui d'une cité culturelle et historique.
Centre ville très ramassé qui se parcoure d'une traite à pied en flânant dans les ruelles et en s'arrêtant Place de la Constitucion siroter une sangria.
Le Musée d'Art Contemporain vaut franchement le détour (post à venir).

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Puerto de Portivo de Vigo

Petite marina (anciennement appelée Real Club Nautico) située en plein centre ville, donc assez en profondeur dans la ria de Vigo. Idéale pour avoir accès au centre piétonnier -plus développé et animé que celui de la Corogne- et pour laisser s'échapper une dépression qui passe juste au-dessus de nous.
En s'annonçant à la VHF, on est accueilli par un zodiac qui nous montre notre place et vient même nous aider à s'amarrer.
Les pontons sont dans un état correct et sont fermés la nuit (il faut appeler le gardien pour nous ouvrir le soir). Eau/Electricité OK. Par contre, le ponton visiteur est sous une digue ouverte au public, donc il faut accepter d'être un peu l'attraction.
Wifi pas encore au top, mais juste suffisant pour arriver à faire un skype vidéo.
Supermarchés à 10mn.

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Ensenada de barra

En face de l'ile de Cies, toujours dans la baie de Vigo. Grande plage magnifique bordée de pins et d'eucalyptus.
Le mouillage le plus agréable se trouve au NW, très près de la côte pour être bien abrité.
On a vite découvert que la plage était en grande partie naturiste. Du coup, certain bateaux qui y mouillent ont le même hobbie. Cela fait drôle de voir des gens nus dans leur annexe :)
Le paysage est superbe. Les fonds de 8/10m tiennent bien (sauf pour un gros yacht à moteur qui a dérapé droit sur nous - on a découvert quand ils ont remonté l'ancre, qu'ils ne devaient pas avoir mis plus de 20m de chaine…).
Eau très claire le long des rochers: superbe balade en paddle.
Au final, le mouillage est beaucoup plus sympa et calme que l'île de Cies.

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Bateaux orientés au NE
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Le Yacht et l'Amant de Patagonie

La baie de l’Ensanada est particulièrement agréable. La forêt de pins et d’eucalyptus, tapissée de fougères desséchées par le soleil, présente des nuances de verts, d’ocres et de roux qui surplombent les rochers et l’eau claire. Quelques bateaux sont paisiblement au mouillage. Nos « voisins » déjeunent et c’est pour nous l’heure de « farnienter ». Le soleil donne, les filles s’adonnent à une séance de matelotage dans le carré – la pomme de Touline les accaparent depuis 24h. Jules ajuste quelques bouts du lazybag qui ont eu une fâcheuse tendance à danser le flamenco sur le mât. Et le flamenco, en pleine nuit quand le vent se lève, n’est pas à notre goût.

Adossée sur les vitres du roof, je dévore « L’Amant de Patagonie » - magnifique livre d’Isabelle Autissier sur le Nouveau Monde fin 19ème, l’évangélisation et les indiens Yamanas. Captivée par les aventures d’Emily et Aneki, je me délecte du moment présent. La lumière, les couleurs, le calme, la plume d’Autissier. En échangeant quelques mots avec Jules, il me semble que le yacht mouillé à côté de nous se soit légèrement rapproché. Un soupçon de brise s’est levé et les bateaux du mouillage ont tourné. Je me ravise, songeant que le soleil commence à me taper sur la tête malgré mon couvre chef et réalise que dans mon livre, l’héroïne se retrouve entre illusion et réalité… Absorbée par ce récit, il se pourrait bien que je sois, moi aussi, sujette à quelques chimères. Je replonge donc le nez dans la vibrante Patagonie.

Soudain, l’ombre de Jules se déplace rapidement et sans bruit – il se pourrait bien qu’il ait été indien Yamana dans une autre vie – je relève la tête : la proue du yacht se situe à présent à 1,50 m de l’étrave de Sea View et continue lentement à déraper. Dans un calme assez déconcertant, Jules amortit le premier choc et part chercher des pare-battages. Je me précipite à l’avant pour prendre la relève avec l’aide des deux propriétaires, alors que le yacht de 25m continue à progresser lentement. J’ai bien conscience que c’est tout ce qu’il ne faut pas faire et pourtant je ne peux me contenter d’être témoin de cette scène sans intervenir. Nous leur crions : « hurry up, YOUR ANCHOR IS MOVING !! » Nos interlocuteurs nous regardent ébettés, les bras ballants, deux femmes cigarettes au bec continuent de lézarder en commentant la scène de leur matelas... La passivité de l’équipage nous laisse penser qu’ils nous prennent pour des saltimbanques ayant mal mouillé leur ancre. A moins que la taille de leur yacht ne les rende intouchables.

Finalement David embrasse Goliath, les coques se frôlent.

On retourne à l’avant constater les dégâts, plus de peur que de mal. Ils finissent enfin par remonter leur ancre et l'on s’aperçoit qu’ils n’avaient au plus que 20m de chaine, par 10m de fond (alors qu'il est conseillé de mettre 5/6 fois la hauteur d’eau pour éviter les dérapages). No comment. Pas de « sorry » de leur part non plus. Ils rejoignent leurs amis attablés à l’arrière du bateau et les deux greluches – que cette collision ne semble avoir en rien ébranlées - continuent de caqueter. L’incident est clos.
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Isla de Cies

L'ile de Cies fait partie d'un parc naturel de Galice. Il est donc nécessaire d'avoir au préalable l'autorisation pour y mouiller: dans un premier temps il faut un permis annuel de navigation dans ce parc puis demander au plus 7 jours à l'avance l'autorisation pour y mouiller le jour J. Cela reste faisable car tout se fait par internet www.iatlanticas.es. Cela a l'air d'être assez contrôlé (une vedette a fait le tour de notre bateau et a ensuite décroché sa VHF).
En arrivant, on est forcément un peu déçu: vu ces formalités, on s'attendait à un peu plus de quiétude. A la place, 40 bateaux entassés la journée, un camping sur l'ile et des vedettes qui déversent toute la journée des centaines de visiteurs (il vaut mieux mouiller au sud de la plage pour être moins dérangé).
Heureusement, les espagnols se lèvent tard, donc jusqu'à 10h30, l'ile est quasi déserte. Et c'est vrai qu'elle est magnifique. Plusieurs ballades de 1 et 2h.
Mouillage devant la plage de Rondas (splendide le matin et le soir) par 6m de fond environ. Bonne tenue malgré le vent qui s'engouffre un nouvelle fois entre les collines.
Eau claire au bord, mais vite chargée en micro particules végétales après.

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De la Corogne aux iles Cies

Avons à présent troqué la triplette vestes de quarts/salopettes/polaires contre les maillots – ce qui n’est pas pour nous déplaire. Rien ne sèche dans un bateau par temps de pluie.

Départ de la Corogne embué par un épais brouillard ne permettant pas de voir à plus de cents mètres. La côte porte bien son nom de « Coste de Morte », côte de la Mort.

Au petit jour, cadre surréaliste : on se retrouve à scruter - non pas l’horizon mais - l’épais matelas nuageux qui se présente devant nous, espérant ne pas voir poindre la proue d’un bateau de pêche. Ces malicieux pêcheurs passent au travers des mailles du filet quand il s’agit de s’équiper d’AIS – ce qui ne nous permet pas de les repérer sur l’écran de contrôle. Nous nous aidons du radar mais surtout, nous renforçons la vigie à l’avant du bateau. On se croirait sur le tournage d’un film avec des fumigènes simulant le brouillard alors que se profile un radeau de pirates… Sauf qu’on est dans la vraie vie.

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A défaut de pêcheurs et de pirates, un banc de dauphins vient nous saluer dès que le brouillard se dissipe. Notre bonne étoile. Le 3ème banc depuis de notre départ de La Rochelle. Moment suspendu, hors du temps. Les dauphins jouent avec l’étrave, se livrent à un chasser croiser fluide et endurant, virevoltent joyeusement puis se calent sur la vitesse de Sea View. Jules a travesti le mât d’une planche en perche de caméraman pour capter quelques images sous-marine avec la Go Pro (montage en cours).

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Douze heures de nav sous le soleil pour parvenir au Cap Finistère, le cap le plus à l’ouest de l’Espagne. Pétole sur la première partie, donc moteur. La houle est pourtant bien formée et chahute à nouveau le cœur de Camille qui finit au poste de Captain avec Jules pour garder les yeux sur l’horizon. Tout à coup, Camille pointe un alignement de deux ailerons espacés de 70/80cm avançant à faible allure, à 20/30 mètres du bateau. Les filles crient « dauphins, dauphins !! », je suis sceptique et pense plutôt qu’il s’agit d’un requin. Après quelques secondes d’observation, Jules nous confirme qu’il s’agit d’un marlin. Une belle bête d’1,20 / 1,40m, nous avions la ligne de traine sortie mais il n’a pas été séduit par notre leurre pourtant si coquet : un octopuss rose fluo ; )

Puis le vent se lève pour atteindre 20 nœuds : un régal sous gennaker.

Mouillage dans une baie près du village de pêcheurs Finistere dans l’ensenada de Llagosteira (voir post de Jules) avec l’intention d’effectuer un avitaillement, pris au dépourvu par le week-end du 15 août à La Corogne. A peine avons-nous jeté l’ancre à Finistere qu’un nouveau banc de dauphins se profile non loin du bateau.

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Le lendemain, cap vers l’île Cies, réserve naturelle protégée qui délivre un permis pour mouiller et poser pied à terre. Cette destination s’avère franchement décevante : nous assistons à un ballet incessant de navettes qui déversent des flots de touristes par centaines. Certes pas de cabane à frites sur la plage mais ambiance usine à touristes. Des jets skis rasent la côte et slaloment entre les voiliers au mouillage. Que de contradictions pour une réserve naturelle ! L’île retrouve son calme et ses attraits entre 21h et 10h30 quand le business touristique sommeille. Nous en prenons notre parti et levons le camp à 8h30 le lendemain pour une excursion en solitaire dans la forêt d’eucalyptus et sur les sentiers jusqu’au phare de Faro et son observatoire. Une sympathique balade de 2h dans la nature qui nous réconciliera avec lîle de Cies mais quoiqu’il en soit, nous écourterons notre séjour à Cies et rallions l’Ensanada de Barra, à quelques encablures de Vigo. Beaucoup moins connue mais tellement plus sauvage.

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Ensenada de Llagosteira

Après avoir contourné le Cap Finisterre (en venant du Nord), on remonte plein Nord jusqu'au bout de la baie devant la plage de Llagosteira.
Grande baie sans danger (sauf au SW), très abritée de la houle d'W à l'E par le N. Les vents dominants de l'été (NO à NE) s'engouffrent entre les collines (vent de terre), mais les fonds sont de très bonne tenue (on a croché du premier coup). Mouillage par 8m de fond. Marnage de 2,6m. Aucun capot. On dort très bien!
Les guides indiquent que c'est un mouillage fréquenté en été. Pas cette année visiblement…

En mouillant, on a aperçu un banc de dauphins à 100m du bateau!

Vue du NE avec sous le vent, le village de Fisterra et le Cap.
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Vue du S, sur la droite de la plage
Ensenada de Llagosteira

Marché le mardi (au moins!) sur le port à Fisterra (accessible avec une bonne annexe).
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La Galice

Il faut se perdre dans les ruelles de la Corogne pour apprécier cette ville aux abords repoussants. Port de commerce actif, grues, immeubles hyperbétonnés. Pourtant, la Corogne mérite qu’on s’y attarde, qu’on y flâne, qu’on assiste à un concert place Maria Rita, qu’on s’y attable autour de tapas. L’ambiance y est festive, la vie culturelle et nocturne soutenue. Quant au port de plaisance, Marina Nautico, situé en plein cœur de la vieille ville, il nous a permis d’admirer au quotidien les « galerias », balcons vitrées du XIXème qui ont tant impressionné Camille à notre arrivée (« En Espagne, les immeubles ont vraiment beaucoup de vitres… ») et d’assister au feu d’artifice du 15 août en direct du carré !

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Ces quelques jours nous permettent de nous mettre à l’heure espagnole, décompresser après la traversée et vérifier le bateau après l’épisode de la fuite d’eau. Nous trouvons peu à peu notre rythme et la vie à bord s’organise.

Le bateau remis en état, nous décidons de louer une voiture pour découvrir la Galice par la terre.
Première halte à Saint Jacques de Compostelle, capitale spirituelle de la Galice. Un lieu de pèlerinage chargé d’émotions où se retrouvent chaque année quelques 200 000 « Jacquets ».

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Puis, escale à la Cité de la Culture de Galice, inaugurée en 2011, qui nous a laissé un amère goût de mégalo musée fantôme. Designée par Peter Eisenman, l’édifice a la forme symbolique d’une gigantesque vague coupée en deux, censée évoquer la coquille – symbole de Saint Jacques de Compostelle. Le souci, c’est que la coquille est bien vide ! On ne peut s’empêcher de penser que la ville a compté rivaliser avec Bilbao sur ce projet pharaonique. Nous reprenons la route vers les Rias Atlas. Paysages grandioses et déchiquetés par la mer : collines boisées de pins et d’eucalyptus, falaises tombant à pic, chevaux (et vaches !) en liberté, plages sauvages. Un doux mélange du Cap Fréhel et de la Corse, les touristes en moins.
Le lendemain, nous enchainons sur la Costa de Morte, mythique, chargée de légendes en raison de sa dangerosité pour la navigation. On raconte qu’autrefois, les villageois agitaient des feux pour tromper les navires, les poussant au naufrage pour récupérer leurs chargements. Les paysages de la Costa de Morte se métamorphosent en un clin d’œil quand la brume se lève. Il pleut deux fois plus dans cette région que dans tout le reste de l’Espagne. La végétation y est luxuriante, elle dévoile un nuancier de verts époustouflant.
Coup de cœur pour la portion entre Camarinas et Camelle qui couvre le Cap Vilan et Area Trece : longues plages entrecoupées de pics rocheux. Nous y étions par temps calme, la mer était plate et pourtant les déferlantes sur les plages atteignaient 2,50m. On imagine ce que cela peut donner quand le vent se lève.

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Nous continuons notre exploration de la Galice cette fois-ci sur Seaview en rejoignant le Cap Finistère puis la baie de Vigo (îles Cies). Nature oblige, pas de connexion internet pendant quelques jours, j’ai personnellement l’impression d’être en cure de désintox ; )

Plus de photos ici

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Marina Nautico

Nous avons choisi la marina Nautico car elle est située en plein centre ville. On a donc accès à toutes les petites ruelles typiques de la Corogne en 2 mn.
Supermarchés à 10mn à pied. Location de voiture à 20mn.

Après s'être annoncé par VHF 10mn avant d'arriver, un gardien nous a accueilli sur le ponton en prenant nos amarres (à 8h du mat en plus). Royal.
Les employés sont très serviables et font tout pour essayer de vous comprendre (personne ne parle espagnol sur le bateau).
Pontons en bon état, accessibles avec une clé. Eau/Electricité dans chaque panne.
Wifi gratuit mais de très mauvais débit: même récupérer les mails était compliqué.
Le bateau sollicite beaucoup les amarres à marée haute, même sans vent.

Le ponton gasoil se trouve dans la première marina en arrivant (Marina Coruna). Attention, pas de pompe 24/24. Il faut attendre 8h du matin.

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La première navigation vue par...

Par Sophie.
Baptême de mer

3 nuits, 2 jours en mer pour traverser le Golfe de Gascogne, retour sur cette première traversée à bord de Seaview.

Formalités d’usage pour Camille et Manon deux heures après le départ : leurs estomacs sont malmenés après le passage du dernier phare d’Oléron, aux portes de l’Atlantique, quand la houle commence à se creuser. Un “dîner” frugal s’impose : ce sera bol de riz sur le trampoline. Les filles se réjouissent du programme. La mer est belle, teintée par le coucher du soleil. Nous avançons sous GV et gennaker par 9/10 noeuds de vent.
Les émotions du départ ont laissé place à la liberté et la joie d’être sur l’eau. Nous profitons du moment présent et réalisons que l’aventure commence maintenant.

Première nuit de quart assez fluide au moteur. A 9h, un couple de dauphins vient jouer à la proue du bateau. Nous réveillons Camille et Manon qui ne cessent de s’extasier devant un tel spectacle. Ils seront bientôt 4, puis 13 à filer devant le bateau. Moment de grâce pour les petits comme pour les grands.

Les dauphins donneront le la de cette première journée de nav sous le soleil, très paisible – toujours au moteur par manque de vent. Lecture, sieste, travaux manuels pour Camille et Manon, re-sieste et même film en famille devant Zarafa. On récupère du manque de sommeil des derniers jours.

En soirée, le vent se lève. La mer commence à se former. Nous sortons la GV. Cette deuxième nuit sera plus mouvementée. Je dors mal lorsque Jules assure les quarts à l’extérieur. Couchée dans le carré, j’expérimente le sommeil fragmenté par tranche de 5/ 10/15mn tout en veillant à distance sur le Capitaine. Vers 1h, je me réveille en sursaut, scrute la barre tribord : personne. Balayage sur babord : personne. Dans la seconde qui suit, je me dresse comme un “i” et me rue dans le cockpit. Il fait nuit noire, l’air est frais, personne aux manoeuvres. J’appelle Jules. Seuls les paquets de mer désordonnée claquant les jupes arrière du bateau font échos. Je rappelle à nouveau et tente de rester calme même si mon coeur s’emballe. L’opacité de la nuit est pesante. Je me précipite dans le carré. En scrutant l’avant, j’aperçois le capot de la salle de bain allumé… Une lumière dans la nuit. Je dévale les 3 marches de notre cabine et me précipite dans la deuxième partie du flotteur. Et là, Jules, placide, me lance : “t’es déjà debout ?”
Premier coup de flip, il y en aura d’autres.

Finalement, le corps s’adapte. Nos horloges biologiques s’accoutument au sommeil fragmenté par tranche de 15/20mn. La minuterie de l’iphone rythme désormais nos nuits et selon l’humeur - et la forme - on se montre plus ou moins réactif. Je remporte la palme de la réactivité mais pas celle de l’efficacité.
Alerte, en ½ seconde, je bondis sur mes 2 pattes avec l’agilité d’une biche traquée, prête à fouler le sol du cockpit et vérifier les extérieurs. Et… “paf, la biche !”.
Cette nuit-là, un détail m’échappe. La température nous a contraint à fermer la baie vitrée qui sépare le carré (où nous dormons les nuits de quart) du cockpit. Dans mon élan entousiate, je me heurte en pleine face contre la vitre. Le pain de glace sur le nez aura le mérite de me tenir éveiller une partie de mon quart.

Dernière partie de nuit passée à slalomer avec un bateau de pêche qui a décidé de nous contrarier. Il suit notre trajectoire depuis deux heures et ne répond pas par VHF. On se déroutera légèrement pour s’en débarrasser.
La nuit des filles aura été plus douce : elles émergent vers 9h30 après avoir fait le tour du cadran. Leur capacité d’adaptation est impressionnante : elles sont particulièrement calmes, ne se chamaillent pas et s’occupent de manière relativement autonomes.

La deuxième journée en mer nous semblera plus longue. Temps gris, le vent forcit pour flirter avec les 18/20 noeuds. La mer est très désordonnée. Le soir, on s’offre une escapade culinaire asiatique – entorse à notre régime riz/pâtes/semoule/bananes : des nouilles chinoises, c’est la fête ! (Sylvain, la livraison en 5mn fonctionne aussi au milieu du Golfe de Gascogne ; ) )

Troisième nuit en mer chahutée. Le vent oscille entre 16 et 20 noeuds, les vagues atteignent 2,5/3 mètres, sommes toujours sous GV et gennaker. La houle est formée, les pêcheurs et leurs filets sont au rendez-vous. Alors que la fatigue commence à se faire sentir, nous devons redoubler de vigilance. Impossible de dormir : les vagues claquent avec violence sur les coques du bateau et la valse capricieuse des pêcheurs nous tourmente. Leurs AIS ne sont pas toujours perceptibles sur l’écran de contrôle.
Vers 5h du matin, bizutage de Poséïdon à quelques milles de l’arrivée. Plus une goutte d’eau douce ne s’écoule des robinets ! La forte houle a désaxé un tuyau et les réservoirs se sont écoulés dans le flotteur babord en fond de cale.
Mon premier réflexe : sauver notre “or noir” – les deux sacs de pharmacie. Notre hôpital ambulant est conditionné dans deux sacs censés être étanches. En ouvrant la cale, je découvre deux radeaux à la dérive. Une fois au sec, je déballe les deux sacs noirs : aucune trace d’eau dans chacune des dix trousses. Je réalise avec soulagement que le concept d’étanchéité prend ici tout son sens.

Ragaillardis par cette bonne nouvelle, nous voilà partis à évacuer 250 litres d’eau avec sceaux et pompe manuelle. Jeter de l’eau douce par dessus bord, quel paradoxe pour un marin. Quelques dizaines de sceaux plus tard, la cale est “sèche”, nous sortons la tête de l’eau et remontons prendre l’air. Le jour se lève paisiblement. En arrivant près du poste de barre, je lève la tête et suis saisie d’émotion : la terre de Galice nous tend ses bras. Nous sommes arrivés.


Par Jules

Nous sommes donc partis un peu plus tôt que prévu pour rester dans un régime de vent de Nord-Est. Il était impensable pour moi de commencer notre voyage avec du vent et de la houle de face, sous peine de dégouter tout le monde (moi y compris).
La contrepartie de ce départ anticipé: un vent assez faible au début, et surtout l'obligation d'arriver mercredi matin avant la dépression. Il ne fallait donc pas trainer et je m'étais préparé à faire une bonne partie au moteur.

Après quelques milles, on sort les seaux pour Camille et Manon qui se sont vidées l'estomac. Mais elles ont rapidement retrouvé le sourire qui ne les a plus quittées jusqu'à la fin et elles pouvaient sans problème regarder un film dans le carré. Elles ont assuré pendant toute la traversée: pas de disputes, de longues nuits, pas de "c'est quand qu'on arrive"… Des enfants modèles.

Première partie de nuit très agréable sous gennaker sans trop de houle. Au fur et à mesure de notre avancement, le vent baisse, s'oriente pile dans notre trajectoire et une houle croisée se met tranquillement en place. On essaie toutes les configurations possibles sous voile pour tenir notre moyenne imposée (arriver avant la dépression!). Mais le vent est trop faible à cette allure pour que les voiles plaquent un peu le bateau qui se fait donc balader au gré des vagues. Les voiles claquent sans cesse et on se traine en dessous de 5nds. On affale donc tout et on se met au moteur.
Au petit matin, des dauphins viennent nous rendre visite: je réveille vite les filles pour en profiter tous ensemble. On est toujours au moteur, mais c'est quand même le bonheur!
La journée se passera à lézarder au soleil, sans croiser personne. Tranquille.

La deuxième nuit est plus tendue. Il y a des bateaux de pêche et des filets PARTOUT. C'est une sorte de slalom géant. On essaie de dormir par tranche de 15mn devant l'écran de l'AIS (transpondeur pour le trafic maritime) et en surveillant les points lumineux à l'horizon. J'ai compté jusqu'à 12 cibles différentes dans un rayon de 15 milles (30km). Nous nous retrouvons à la limite des eaux françaises et espagnoles et c'est amusant d'observer les français pêcher dans les eaux espagnoles et les espagnols l'inverse. L'herbe semble toujours plus verte ailleurs…

Le lendemain, le vent monte progressivement comme prévu, le temps est bouché, la houle grossit en étant toujours aussi désordonnée. 20nds plein arrière et houle de plus de 2m, cela secoue. J'ai dû sortir veste et pantalon de ciré (on envie ceux qui partent de Méditerannée!). La navigation est grisante (un surf à 15nds!) et nous prenons petit à petit confiance dans le bateau qui réagit assez bien à cette houle. Le comportement est sain, les vagues ne tapent pas trop sur la nacelle. Le pilote automatique ne s'en sort aussi pas trop mal. C'est le vrai baptême en mer "ouverte".
Ces conditions ne nous quitteront plus jusqu'à la fin.
Les filles s'accommodent parfaitement de la situation. Elles aimeraient juste pouvoir faire un vrai repas sans se cramponner à leur bol de riz blanc qui a une fâcheuse tendance à se faire la malle de la table.

Les bateaux de pêche sont moins présents pendant la dernière nuit, mais on voit maintenant des cargos, qui sont plus facilement évitables (du fait de leur cap et de leur vitesse constants). Les conditions sont toujours bien toniques et personne n'imagine ici rencontrer ces conditions de face.

Petite surprise au moment d'arriver dans la baie de la Corogne. "Ya plus d'eau qui coule du robinet!". Je m'aperçois vite que nos réservoirs se sont déversés dans les cales bâbord. Avec le vacarme des vagues, personne n'a entendu le groupe d'eau qui tournait dans le vide pour essayer de remettre la pression dans le circuit. Le coupable est vite trouvé: un tuyau s'est complètement déconnecté du fait de colliers vraisemblablement très mal serrés. Rapidement écopé et réparé. Rien n'a souffert car tout était bien réparti dans des caisses. Seuls les cartons des cubis de rosé sont partis à la poubelle. Il ne reste que les poches plastiques et le contenu :)
Je suis bon pour faire un check-up de tout le bateau avant de repartir.

L'arrivée se fera au petit matin, exactement au moment de la bascule de vent annonçant l'arrivée de la dépression (les prévisions se sont révélées très fiables): on appareille donc à la Corogne très facilement et on va pouvoir bien se reposer en entendant le vent souffler dans la marina Nautico située en plein centre ville. Mission accomplie.

Je suis super fier des filles et de Sophie.
Le voyage a vraiment commencé.

Bilan: 378milles (700km) en 63H.

PS: Pour ceux qui auraient suivi les préparatifs, sachez que la canne à pêche n'a pas été sortie. Personne ne se voyait vider un poisson avec nos estomacs encore un peu fragiles…

Au rayon bricolage, j'ai aussi testé en navigation le nettoyage du filtre à eau de mer d'un des moteurs qui s'était déjà bien encrassé à la Rochelle (avec du coup quelques fumées blanches une fois le moteur bien chaud).


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