Anse d'Arlet - Le retour
On improvise même une leçon de piano à quelques mètres sous l'eau…
Les fonds entre les deux anses sont toujours aussi beaux :
Jules donne des cours de planche aux 4 filles de Seaview+Siminoe.
et l'on organise une soirée pyjama !
Une semaine à Sainte-Anne
Cette semaine à Sainte-Anne fut dense en visites. Après 3 semaines aux Grenadines, on renoue avec la civilisation et l'on retrouve une vie sociale.
Excursion à l'Anse Trabaud, avant de dire au revoir à Maminou qui reprend l'avion pour Paris après trois semaines passées avec nous. Les au-revoir sont toujours difficiles.
Pique-nique et kite à Cap Chevalier en compagnie de l'équipage de Siminoe.
Les enfants ont tissé des liens forts ces dernières semaines, ils partagent leurs impressions de vie à bord, l'expérience de la transatlantique, le Cned, la découverte des pays…
A Sainte-Anne, nous retrouvons Nathalie et Dominique, coordinateur pour Voiles Sans Frontières. Dominique nous a épaulés dans la préparation de notre mission et coordonne par ailleurs la flotte des navigateurs pour l'association. L'occasion est trop belle, nous convions Apache et Siminoe - autres bateaux VSF également au mouillage - à un apéro VSF. Séquoïa nous rejoint. Nous évoquons nos expériences et souvenirs du Sénégal, un brin nostalgiques. Catapulte et Mimosa nous ont particulièrement manqués lors de cette soirée.
C'est à Sainte-Anne que l'on rejoint également Marielle, Nicolas et Alizée. On encourage Nicolas qui participe au tour de la Martinique en cata de sport - il arrivera brillamment 2ème sur le podium.
On fête l'anniversaire d'Alizée, que les filles sont si heureuses de retrouver et l'on passe du bon temps ensemble dans une eau à 28°, ça nous change des températures de St Lu en plein été ;)
Puis surprise du chef avec la visite éclair et surréaliste de Sandrine et Marc qui sont en déplacement à Fort de France pour 24h. Malgré leur agenda de ministre, on aura la chance de les avoir à dîner. Sandrine nous apporte des douceurs de métropole dont on se délecte. Rendez-vous dans un mois à Antigua avec Mathilde, Clémence et Christophe. On a hâte !
Enfin, pour vous prouver qu'on a aussi quelques corvées, une photo de l'avitaillement pantagruélique chez C. Deux caddies ne suffiront pas !
Compter 2 heures de route AR, 2h30 de courses, 3 voyages en annexe, 3h de pointage, constitution des fiches de réassort afin de suivre en temps réel l'évolution des stocks (Manon perfectionne sa maîtrise d'Excel) et rangements dans les cales… Toute la famille est réquisitionnée. Voilà, on a à présent de quoi tenir six semaines.
L'arrivée dans un centre commercial nous donne l'étrange impression d'être un spectateur perdu dans un dédale d'étales. La surabondance de biens nous saute aux yeux, les filles ont l'air moins déboussolés que nous. Depuis quelques mois, on s'habitue à vivre avec moins, à consommer moins et mieux, à faire nos courses dans les épiceries et marchés locaux. Le retour à la société de consommation est une expérience quelque peu déroutante.
Nav Grenadines - Martinique
Un peu Rock'n Roll, mais finalement plus agréable que prévu!
Michel, Merry, Fredy de Sainte Lucie
- "Hello my friends de Saint Malo, je suis Michel d'Oléron" (Seaview est immatriculé à St Malo, ce que l'on peut lire en toutes lettres sur la jupe arrière du bateau).
La bonhommie du gaillard nous fait sourire et nous engageons la conversation. Michel d'Oléron tentera de nous vendre quelques tortues colorées.
Le lendemain, nous sommes réveillés vers 6 heures par des chants reggae. Pensant qu'il s'agit d'un pêcheur enivré par le rhum de la veille, nous n'y prêtons pas attention. Lorsqu'on se lève (soit 30mn plus tard), un lutin du Père Noël, droit comme un i sur son paddle, arborant fièrement un bonnet rouge "Merry Christmas", vient nous rendre visite en chantant :
- "How do you feel in paradise?".
"Merry" - c'est ainsi que nous le surnommerons - est en fait livreur de pain et de bananes et par ailleurs excellent commerçant. Il nous ouvre une puis deux bananes, nous les tend en nous priant de la goûter :
- "Fruits of the Paradise !" et sort ensuite de sa valise posée sur le paddle quelques baguettes.
On craquera pour une baguette au petit dej.
Dans l'après-midi, alors que nous rentrons d'une séance de snorckling avec Carine, Valentin et Simon, on aperçoit un boat boy en annexe au milieu de la baie, rentrant péniblement à la rame - bien qu'il soit équipé d'un moteur. On ralentit et on lui demande s'il a un problème et si on peut le dépanner. D'un large sourire, il nous répond tel Omar Sy :
- "No, thank you my friends, I don't need help, I need muscles !!!" puis il éclate de rire et frappe sa main sur son coeur en guise de remerciement.
On rentre au bateau et notre "Freddy" caribéen continue à pagayer en chantant.
* boat boys : c'est ainsi que l'on nomme les hommes qui accueillent les bateaux aux mouillages ou dans les marinas et proposent des services divers (amarrage, vente de fruits et légumes…)
Mouillage de Marigot bay - Ste Lucie
A moins de poser son ancre dans l'entrée, le mouillage se fera sur une bouée à l'intérieur vu l'espace restreint. Et quand on choisit Marigot bay, c'est justement pour pénétrer à l'intérieur de la baie!
Une fois passé une languette de sable bordée de cocotiers, on arrive dans le fond de la baie, bordée de palétuviers. On est dans la mangrove.
Mais il ne s'agit pas d'un mouillage sauvage: il y a maintenant une petite marina avec des places à quai et un hôtel de luxe.
On recommande de prendre une bouée "officielle" (celles avec un numéro et une étoile bleue) gérée par la marina car on a ainsi accès au wifi et à la piscine de l'hôtel. Génial pour se rincer…
Bien sûr, les boatboys qui vous attendent à l'extérieur du mouillage essaient de vous placer sur d'autres bouées qui ne donnent pas accès à la piscine. Mais ils se rendent vite compte que l'on n'a pas prévu de se faire avoir et que même s'ils nous tendent leurs amarres, on ne les prendra pas!
Mini supérette de dépannage dans les bâtiments de la marina. Il y a même un diamantaire !?
Inutile d'essayer d'aller plonger un peu à l'extérieur de la baie: l'eau reste trouble.
Nav Bequia - Ste Lucie
Même lors d'une année sabbatique, il faut faire des choix et l'on ne peut pas s'arrêter dans toutes les îles. Saint-Vincent n'ayant pas une très bonne réputation, nous optons pour Sainte Lucie (Marigot bay), une étape appréciée pour couper la remontée au près vers la Martinique.
Port Elisabeth - Bequia
Béquia est une ancienne station baleinière attirant au 19ème siècle des marins du monde entier, majoritairement des Ecossais et des Français.
La tradition de la "hot baguette" émanerait-t-elle de ces anciens migrants français?
Si aujourd'hui la pêche des cétacés est sévèrement contrôlée, la vocation maritime de l'île n'a pas disparu et la baleine a fortement influencé la culture locale.
A Bequia, certains sièges de bar sont en ossements de baleine.
Port Elizabeth est le village principal de l'île, on peut y faire la clearance en arrivant ou en partant des Grenadines. C'est pittoresque, coloré - comme dans de nombreuses îles des Grenadines - et les habitants y sont fort sympathiques.
Avitaillement en fruits et légumes au marché conseillé par Elisabeth et Carine et l'on flâne dans le village.
A Port Elisabeth on renoue avec la civilisation. On retrouve la joie simple d'une glace et l'on se donne RDV avec Tsaëlou et Siminoé au sympathique Big Tree. La patronne, une ancienne institutrice a crée une bibilothèque pour les enfants du village, au sein de son bar-restaurant. Sur les étagères, des livres en anglais et en français. Un système de troc de livres est proposé pour les voyageurs : on donne un livre, on en prend un.
Ce soir-là, alors que les adultes sirotent des pina-coladas, les enfants lisent à la table voisine. Ce qui nous vaudra les compliments d'un jeune couple qui jugent les 7 enfants des 3 équipages "exemplaires". Et oui, ça arrive, le temps d'une soirée ;)
Avant de repartir, Maman nous invite à la BBQ Party du select Jack's Bar, fameuse. En une soirée, on mange plus de viande rouge qu'en 5 mois de voyage !
Mouillage de Port Elisabeth - Bequia
Il y a beaucoup de bateaux à Bequia. C'est normal, l'endroit est vraiment très agréable. On peut mouiller très près de la côte dans 2m d'eau très claire (au vent de tout le monde; comme ce que l'on aime), sur fond de sable/herbes. Il y a aussi des bouées comme partout.
La côte est une longue enfilade de petits restaurants/ bars très agréables, avec un ponton pour annexe tous les 100m!
On trouve "beaucoup" de choses dans la ville: marché aux légumes, petites supérettes, une banque… C'est le meilleur endroit pour faire un mini approvisionnement aux Grenadines.
Il y a même un petit shipchandler.
Moon hole
La première est une épave de bateau accrochée à un rocher dans une passe, à quelques dizaines de mètres de nous. Le spectacle est aussi fascinant que sinistre. Il nous rappelle de manière tangible combien nous sommes peu de choses en mer. Même si nous en avons pleinement conscience, être confrontés à la réalité austère est toujours déconcertant.
La deuxième scène est pacifique car très marquée par l'esprit hippy.
Le lieu porte le nom de "Moon hole". Dans les années 60/70, une communauté hippie a investi une cavité de l'île pour y construire des habitations. Certaines d'entre elles étaient à l'époque des maisons troglodytes, d'autres furent construites à la périphéries de la grotte, le long du rivage.
La plupart ont été rongées par le vent et la marée. Quelques unes subsistent en hauteur et conservent, parait-il le charme des années soixante-dix.
Robinsons à Petit Nevis
Cette île abritait il a encore quelques années la bâtisse des pêcheurs de baleines. Les cuves et ossements ont désormais disparu du hangar, on se contera du mythe.
L'île ne semble plus guère fréquentée par les hommes. Nous sommes le seul bateau au mouillage pour la nuit et le lendemain, nous partons en palmes-masques-tubas à la découverte de l'île (tongs à la main, en guise de plaquettes. Le Robinson des temps modernes porte des tongs !). Nous avions débarqué 18 ans auparavant sur cette île moins sauvage et moins envahie par la végétation. Nous sommes contraints de rebrousser chemin et de contourner l'île par la plage car l'herbe haute se densifie et notre uniforme maillot/tongs n'est pas approprié.
Les fonds du mouillage, en contrebas de la falaise, se révèlent particulièrement beaux. Ultime escale PMT (Palmes-Masques-Tubas) avant de retrouver Siminoe et Tsaelou à Bequia.
Mouillage de Petit-Nevis
Le mouillage se trouve sous le vent de l'île, devant l'ancien ponton qui servait jadis aux baleiniers. On pose l'ancre dans 6m d'eau cristalline, sur du sable/herbe avec quelques rochers. Il vaut mieux bien vérifier son ancre.
Les fonds sont vraiment superbes pour faire du snorkling. Peut-être les plus beaux depuis que nous sommes partis.
Mouillage qui peut être un peu rouleur, mais qui reste bien abrité même avec 15nds dans les passes situées de part et d'autre de l'île. Si les guides nautiques parlent de mouillage de jour, nous y avons passé une très bonne nuit, tout seul!
Accostage périlleux en annexe. On a préféré mettre pied à terre en y allant à la nage.
La plage au vent de l'île
Mouillage de Charlestown Bay - Canouan
Désolés, mais nous avons oublié de prendre une photo du mouillage. Nous étions trop occupés à préparer les langoustes :)
Et non, ce n'est pas moi qui les ai pêchées. La pêche est interdite aux étrangers dans toutes les Grenadines!
Donc tous les jours, nous avons la visite de pêcheurs locaux au bateau qui nous proposent des poissons ou langoustes. Aux Tobago, nous avions pris un petit thon. Ici, ce sera 3 langoustes achetées à un pêcheur qui était bien content de les vendre à quelqu'un (nous étions 3 au mouillage), un samedi soir avant de rentrer chez lui.
Résultat: un prix défiant toute concurrence; moins cher que du surimi en supermarché. Nous n'étions pas trop de 5 adultes pour manger les 3 bestioles avec Siminoé.
Sinon, le mouillage est calme et le snorkling intéressant autour du rocher "White rock". Et en mouillant près de la plage du Tamarino Beach Hotel, on capte son wifi depuis le bateau!
Le guide Patuelli n'est une nouvelle fois pas à jour: la base Moorings n'existe plus (l'enseigne a été réutilisée -en la retournant- par le club de plongée) et l'activité en ville s'en ressent. Les hôtels sont déserts et il ne reste qu'une petite épicerie.
En se promenant dans la ville, on est accompagné par une odeur de cigarettes interdites :)
Mouillage "The Pool" - Canouan
L'entrée de cette languette d'eau verte derrière la barrière doit uniquement se faire avec une très bonne visibilité. Toutes les cayes ne sont pas répertoriées sur les cartes, donc on se crée son chemin en fonction de la couleur de l'eau.
Mouillage de sable dans tout juste 2m d'eau devant 2 plages désertes, avant d'arriver dans la baie d'un hôtel de luxe (on aperçoit les bungalows).
Le mouillage est par contre assez rouleur, particulièrement à marée haute, même avec 10 nds de vent. Il doit être difficile d'y rester avec un vent et une houle plus forts.
Mayreau
Seul un village de 200 âmes domine les deux plages désertes, à flanc de colline. Les habitants vivent ici de pêche et d'élevage de chèvres.
La plage de Salt Whistle Bay, bordée de cocotiers et de linge coloré, est digne d'une plage de rêve. Nos journées sont toujours rythmées par le Cned le matin. Camille part faire son instruction civique sur Siminoe avec Camille L. et Carine, Noémie nous rejoint pour l'allemand et Maminou nous prête main forte pour les cours de sciences de CM1. Au programme aujourd'hui : le coeur et les poumons.
Dans l'après-midi, nous montons au village, insolite, dans son jus, où de nombreux "bouis-bouis" sont à l'effigie de Bob Marley.
Mouillage de Salt Whistle bay - Mayreau
Ce mouillage est typique des Antilles: une petite baie sous le vent, dans une eau turquoise, au bord d'une plage de sable bordée de cocotiers qui s'avancent au-dessus de la mer.
Et à terre, plusieurs bars-paillottes plus ou moins improvisés pour boire un Tipunch.
La baie est assez petite et des bouées sont installées près de la plage. Possibilité de mettre son ancre un peu en retrait, mais plus exposé à la houle. La houle de Nord rentre d'ailleurs dans la baie et déferle même autour. Certains bateaux faisaient 3m en avant en surfant quasiment la houle, puis refaisait 3m dans l'autre sens quelques secondes plus tard. On a donc pris l'option "amarrage sur bouée" qui permet d'éviter (tourner autour de son ancrage en fonction du vent et de la houle) de la même façon que les bateaux alentours.
Le petit village est accessible en 20mn à pied (ça monte rude!) et on peut y trouver de nouveau des bars / restaurants très couleur locale! Il y a aussi une mini épicerie.
La vue depuis les hauteurs est magnifique (les Cays, Union…).
Une languette de sable/cocotiers sépare cette baie d'une belle plage sur la côte au vent qui est un bon spot de kite.
Happy Island
Aux Grenadines, c'est possible. Si votre bourse ne vous permet pas d'acquérir une île privée, une alternative fantasque et non-conformiste s'offre à vous : la construire vous-même !
C'est l'initiative de l'heureux propriétaire d'Happy Island.
Alors que nous mouillons à Palm Island - autre île privée investie en partie par un groupe hôtelier haut de gamme - un avitaillement en fruits et légumes s'avère nécessaire. Palm Island étant dénuée de toute épicerie, nous nous dirigeons d'un saut d'annexe vers Union à 1 mille de là. Au retour, notre curiosité nous pousse à faire escale sur cet îlot, situé entre les deux îles.
Alors que nous amarrons l'annexe au ponton, le propriétaire - un rasta jovial - nous accueille d'un "Welcome on Happy Island, my friends" sur fond de reggae. Le ton est donné.
Il nous explique fièrement qu'il a bâti son île de tout pièce. La recette d'Happy Island est élémentaire : investir un banc de sable de quelques mètres carrés, retrousser ses manches, constituer un amas de conques, couler un peu de béton et ciment, chiner du matériel de recup, planter trois cocotiers et 14 ans plus tard, le résultat est là :
Lorsqu'on demande à notre hôte s'il a dû s'enquérir d'une autorisation spéciale pour édifier son "monument" - c'est ainsi qu'il la qualifie - il nous répond allègrement que nenni… "Seule la nature pourrait me reprocher d'avoir construit Happy Island".
Le droit caribéen - ou plus exactement ce vide juridique - nous déconcerte mais quoiqu'il en soit, nous passons un happy moment et nos T-shirts "Sail more / Live slow" dénichés à Union semblent en parfaire harmonie avec l'esprit des lieux.
Devise à Palm Island
"VACATIONS AT WORK"
Vu sur les cocotiers de Palm Island.
L'île est une île hôtel, donc on ne peut que marcher le long de la côte sur une bande de quelques mètres. On a posé l'ancre à la pointe Nord Est dans le vert clair avec 4m de fond (attention aux cages!). Mais si le vent dépasse 10 noeuds, il vaut mieux préférer se réfugier davantage sous le vent.
Cned Grenadines
Notre agenda scolaire ne connait ni samedi, ni dimanche mais se calque sur les excursions que nous réalisons. Les filles travaillent souvent 7 à 10 jours non stop et nous déclarons relâche une ou deux journées pour nous consacrer à de plus longues navigations ou à une randonnée.
Depuis cinq mois, Camille et Manon ont beaucoup gagné en autonomie. Les cours du Cned sont en général bien conçus, le niveau est assez élevé, surtout en langues. Toutes les 3 semaines, les filles réalisent une évaluation écrite ou orale par matière - évaluations que nous scannons et téléchargeons sur la plateforme du Cned. C'est là où, en revanche, le bas blesse. Le Cned n'a pas encore réellement basculé dans l'ère digitale. Leur site internet - très fréquemment en maintenance - nécessiterait une remise à plat totale dans son fond et sa forme. Chaque envoi de copie relève d'une épreuve subie par ailleurs par tous les bateaux-copains.
Aux Tobago Cays, on expérimente les cours d'Anglais et d'Allemand niveau 5ème, à deux ou trois, avec Noémie et Anaïs. Les filles sont déposées en annexe "school bus" le matin sur Seaview et c'est parti pour un cours d'Anglais. J'endosse avec plaisir le rôle du prof. Et ce jour-là, quel cours d'Anglais !
La leçon porte sur "Comment postuler à un emploi" avec le vocabulaire dédié "professional skills & acivities", "personal qualities"…
Ambitieux pour un programme de 5ème mais on ne se décourage pas et je prends mon rôle très au sérieux. Le Cned demande d'étudier l'offre de la Redmoor Clinic qui recherche un "Plastic Surgeon" (chirurgien plastique !). L'annonce explore le champ lexical de la chirurgie esthétique et je me retrouve à expliquer à trois jeunes filles de 12 ans ce qu'est une "liposuction", un "face lift" ou une "breast augmentation". Le cours tourne au sketch mimé et au fou rire collectif, ce qui ne manque pas d'alléger l'intitulé académique de la leçon : " Je mobilise des stratégies de compréhension écrite pour comprendre un texte" et "j'apprends à lire les offres d'emploi et à remplir un formulaire de demande d'emploi".
"Bus-annexe scolaire" version Tobago Cays
Tobago Prolongation
Tobago, on y prend goût. Non seulement parce que l'eau est turquoise (on barbotte des heures en snorkling pour découvrir la barrière de corail) mais aussi parce qu'on y mange des langoustes grillées sur la plage. Sympathique BBQ avec les bateaux-copains Siminoe et Catapulte, tandis que Mimosa amorce sa remontée vers le Nord. Ce soir-là, les enfants se mettent en quête de verres luisants et prennent un bain de minuit… à 21h - ici, la nuit tombe à 18h.
C'est aussi aux Cays que Jules sort son foil et dispense des cours de planche à la joyeuse brochette de filles des bateaux copains.
On prend aussi le temps d'arpenter l'île de Barradal à la végétation foisonnante où co-habitent, pacifiques, tortues terrestres et iguanes.
Le bonheur à Tobago
Tobago, c'est aussi de belles plongées en snorkling avec les copains. Les journées sont désormais rythmées par Cned le matin, plongée l'après-midi.
Derrière la barrière de corail, à l'endroit où le récif tombe à 15-20 mètres, nous avons la chance de croiser une raie léopard. Elle progresse majestueusement et parade à trois reprises sous nos yeux ébahis. Moment suspendu. Petits et grands restent bouche bée dans leur tuba.
Mouillage de Tobago Cays
Même si nous avons eu la chance d'y être déjà allés, on s'émerveille toujours devant la beauté des lieux. Les photos parlent d'elles-même…
Nous sommes le 2ème bateau en bas et les autres catas sont, pour la plupart, des bateaux-copains. La petite île à côté est Barradal. L'avantage du cata est de pouvoir mouiller très près de la barrière dans moins de 2m d'eau. Les monocoques mouillent plus au Sud avec plus d'eau sous leur quille.
L'endroit est fabuleux pour faire de la planche et du kite car le lagon est immense, et immensément turquoise!
Il y a depuis 2 ans des bouées payantes mais aucun souci pour mouiller son ancre dans un endroit dégagé. On s'attendait même à plus de monde alors que nous sommes en pleine saison; mais nous avons évité volontairement les semaines de Noël et du jour de l'an.
L'endroit est maintenant classé en réserve naturelle et il y a un droit à payer pour y mouiller (même sur ancre) mais cela reste très raisonnable.
Welcome to Union !
Le village de Union vaut le détour. Cette île de 7 km2, investie au XVIII par des colons anglais et écossais, compte aujourd'hui 2000 âmes et … un aérodrome, coincé entre mer et montagne.
Du mouillage de Clifton, on voit les "avions-coucous" passer à quelques centaines (dizaines !!) de mètres derrière les ailes de kite. Notre obsession du "security first" nous laisse d'ailleurs perplexes imaginant ce qui arriverait si l'un des kiters venait à désarmer son aile à quelques dizaines de mètres en bout de piste.
Néanmoins, il règne à Union une atmosphère gaie, chaleureuse, résolument nonchalante.
Un marché de fruits et légumes, niché dans des échoppes colorées, constitue le centre névralgique de Clifton.
Seule déception à Union : nous avons cherché à maintes reprises les requins nourrices sans jamais croiser un aileron. On tentera de se rattraper sur les barrières de corail ;)
Mouillage à Union
Union est notre point d'entrée dans les Grenadines. On doit y retrouver SIminoe et Mimosa qui étaient arrivés de transat à Grenade.
Le mouillage est assez petit et encombré autour des week-ends (beaucoup de bateaux de location font leur entrée aux Grenadines ici), mais quand on y reste quelques jours, on peut facilement changer de mouillage pour se retrouver au vent des autres dans l'eau turquoise.
Des bouées sont aussi disponibles (mais chères) et les boatboys vous orientent naturellement vers celles-ci. Mais on peut mouiller ailleurs dans la baie.
Les formalités s'effectuent à l'aéroport (à 10mn de marche) et ont été relativement rapides.
Le village de Clifton est très agréable avec des échoppes de légumes et quelques restaurants. On peut aussi y trouver des cartes SIM (opérateur LIME) pour se connecter à internet depuis le bateau à des tarifs bien moins importants qu'en Martinique.
On peut faire du kite juste devant la barrière en partant de la petite plage. Eau turquoise garantie devant Green Island - en couverture du guide Patuelli.
Fondation Clément
La fondation mène des actions de mécénat en faveur de l'art contemporain et du patrimoine culturel des Caraïbes. Son rôle consiste essentiellement à aider les artistes caribéens et notamment à palier les difficultés liées à l'insularité. Le parc accueille sculptures et installations d'artistes tandis que la "Case à Léo" est exclusivement dédiée à l'Art. Une étape culturelle incontournable pour les amateurs d'Art.
Catherine Ikam & Louis Fléri - Virtual Yoona - bronze - 2015
Christian Lapie - Jusqu'à l'ombre - 2011
Thierry Alet - Blood - 2011
Luz Severino - Avançons tous ensemble - 2011
Thierry Jarrin - Constellations 1 - 2012
Habitation Clément
Avant de quitter la Martinique pour mettre le cap vers le sud, nous ne coupons à l'incontournable visite d'une distillerie de rhum. Nous optons pour l'habitation Clément, emblématique de la culture créole.
On y re-découvre - on l'avait visitée il y a dix-huit ans - l'habitation principale, maison de maître construite au XVII ème siècle, restaurée et remeublée d'époque; la distillerie; le parc aux arbres centenaires et la palmeraie, superbe. C'est ici que F. Mitterrand et G. Bush se sont rencontrés lors de la première guerre du Golfe.
Dans le bureau de l'habitation, Manon s'extasie sur un drôle d'engin aux yeux exorbités…
"Ca, c'est l'ancêtre de l'i phone ????"
On continue vers la distillerie et l'on découvre les différentes étapes de la fabrication du rhum agricole :
- l'extraction du jus de la canne à sucre par les moulins, qui séparent le jus, "vesou", de la fibre résiduelle appelée "bagasse"
- la fermentation, qui transforme le vesou en alcool par l'action des bactéries et de la levure
- la distillation, qui condense les vapeurs de vin en rhum agricole de 70°, puis le rhum est stocké dans des cuves et ramené à 50°.
- pendant le vieillissement, le rhum absorbe le tanin du bois des fûts de chêne, qui le brunit et lui donne son arôme.
En visitant les chais, de subtiles vapeurs d'alcool se dégagent et nous enivrent, c'est "la part des anges".
Les colonnes à distiller en cuivre permettent de produire en continue d'importants volumes d'alcool grâce à la vapeur. Cette technique est devenue caractéristique de la fabrication du rhum agricole.