Main de fer dans gants de velours
A moins que "mains de verre dans gants de jour" ne soit l'expression plus adaptée…
Depuis huit mois, les articulations de mes mains se crispent, gonflent, accrochent… Hisser la grand voile, wincher, remonter l'annexe, sortir et rentrer le genaker, Toutes les occasions sont bonnes pour mettre à l'épreuve nos articulations malgré le port de gants. Jules ne semble pas s'en plaindre mais, d'une manière générale, les marins ne s'épanchent pas sur leurs petits travers. Je ronge mon frein, use mes gants, ravale ma salive et finis par considérer que l'arthrite ou l'arthrose me gagne avant l'âge, envisageant de consulter à notre retour.
Un soir, alors que nous dînons avec Mimosa et Siminoe, Carine et Valérie évoquent des douleurs similaires récurrentes. Valérie, médecin, me rassure : les douleurs sont liées à une hyper-sollicitation des articulations. Tout devrait rentrer dans l'ordre lorsque le clavier aura détrôné le winch !
Nav vers Cuba
La sortie de la baie de Samana s'avère houleuse, le vent de face et les pêcheurs locaux ne nous rendent pas la tâche facile. Les sauts bleus viennent à la rescousse de Camille et Manon qui ont du mal à se ré-amariner.
Une idée des vagues qui déferlent : ci-dessus, la même vue à 5 secondes d'écart…
Le Cap de Samana est de toute beauté, la nature ici semble dotée d'une force incroyable. Quand les filles reprennent leurs esprit, nous organisons une chasse à "l'oeuf" avec les moyens du bord - selon l'expression consacrée - car c'est aujourd'hui Pâques et l'on ne déroge pas aux traditions, même en pleine mer.
Les quarts de nuit s'organisent et s'avèrent bien paisibles, un vent de 15 à 20 noeuds nous accompagnera tout du long et nous resterons en contact VHF avec nos bateaux-copains.
Au troisième jour, alors que nous approchons des côtes cubaines à 60 miles au sud ouest de l'île, un hélico US Coastguard nous survole à très faible altitude - suffisamment bas pour qu'on aperçoive distinctement pilote et co-pilote. La scène a des airs de James Bond ! Une heure et demie plus tard, un navire militaire US Coastguard nous approche en nous questionnant par VHF (équipage, numéros de passeport, motif de notre voyage, transport de cargaison…). Après deux heures de cordial interrogatoire à distance, le garde-côte nous salue et nous souhaite bon vent. Etant dans les eaux cubaines, on imagine que l'intervention des Américains était liée à l'embargo ou à la proximité toute relative de Guantanamo située à l'extrémité sud-est de l'île.
Après trois nuits de navigation, nous rejoignons Mimosa et Siminoe dans la baie de Vita au levé du soleil. Les retrouvailles entre bateaux après quelques jours de nav sont toujours savoureuses.
Le parc Los Haitises
La joyeuse tribu formée par les trois équipages de Siminoe, Mimosa et Seaview évolue en annexe tantôt dans la mangrove tantôt dans les grottes fréquentés jusqu'au 16ème siècle par les indiens Tainos. Ici, la faune est abondante, nous croisons pélicans, vautours, colibris…
On visite aussi les grottes Cueva de la Linea et Cueva de Arena, habitées il y a 500 ans par les Amérindiens qui ont laissé plusieurs dessins rupestres représentant hérons, baleines, chamans, enfants… La légende raconte que la princesse Onaney, favorite du grand Chef Caonabo, se cacha dans cette grotte pour échapper aux Conquistadors.
Le parc de Los Haïtises, ce sont aussi des paysages de rizières et de montagnes à couper le souffle … Vous l'aurez compris, la République Dominicaine est une belle découverte !
La description enthousiaste qu'en faisait Christophe Colomb au 15ème siècle semble être toujours d'actualité : "L'Hispaniola est une merveille : les sierras et les montagnes, les plaines et les vallées, les terres si belles et grasses, bonnes pour planter et semer, pour l'élevage des troupeaux de toutes sortes…"
Mouillage Baie de San Lorenzo - Rép Dominicaine
Après avoir quitté la marina, direction la baie de San Lorenzo, au coeur du parc naturel. Plusieurs mouillages sont possibles puisque tous abrités de la houle. Nous avons choisi celui le plus au fond de la baie, devant un accès à la mangrove. Fond de sable/vase de 2/3m de très bonne tenue. On peut remonter dans la mangrove assez loin en annexe et la balade vaut le détour. On y retrouve les paysages de l'indien river (Dominique), mais on est seul au monde! En prenant à droite après l'entrée, une fois arrivé au bout, on peut aller déjeuner dans un éco lodge (15mn de marche) avec des piscines (presque) naturelles.
L'annexe permet aussi d'aller découvrir tranquillement de plus près les mogotes et leurs grottes.
Un mouillage coup de coeur même si la couleur de l'eau n'incite pas à la baignade.
Pour quitter la République Dominicaine, il faut remonter toute la baie de Samana, la plupart du temps contre le vent. Nous sommes ainsi partis le matin très tôt avant le renforcement du vent thermique qui peut rendre la navigation très pénible (vent dans l'axe de la baie). Une fois sorti de la baie, le calvaire n'est pas terminé puisque la mer, même avec 10nds de vent, est souvent très mauvaise tant que l'on n'a pas arrondi le cap de Samana.
Je choisis mon avenir !
Les enfants des trois équipages Mimosa, Siminoe et Seaview - qui depuis neuf mois travaillent assidûment leurs cours du Cned - se précipitent sur l'affiche et cautionnent l'accroche !
A nous parents, l'avenir nous dira si nous avons fait le bon choix.
Chutes de El Limon
Aujourd’hui, les 3 équipages S2M (Siminoe, Seaview et Mimosa – également rebaptisés « la tribu porte bonheur » car nous voyageons à 13) mettent le cap sur les chutes de El Limon, une fois n’est pas coutume, par la terre.
L’occasion de traverser quelques villages du nord de l’île et d’emprunter un bout de forêt tropicale. On y découvre des plantations de fruits de la passion et de cacao. La végétation est dense, sauvage, elle nous rappelle par endroit la Dominique.
Après 45 mn de marche, nous longeons une rivière qui débouche sur des chutes grandioses de 50 mètres de haut. Seul hic, 150 personnes accompagnées de leurs guides se retrouvent confinées au pied des chutes. Cela fait bien longtemps que nous n’avons pas été confrontés à une telle foule, de surcroît en pleine nature, il se pourrait bien que ces derniers mois nous aient rendus plus sauvages.
Demi-tour, on revient sur nos pas pour s’installer plus loin dans un écrin de verdure au pied d’une cascade moins imposante (10 mètres tout de même) mais tellement plus paisible. L’endroit se prête au pique-nique, à la baignade et même à la sieste.
En soirée, avitaillement à Las Terrenas, station balnéaire en pleine essor où les 4x4 font ronfler moteurs et enceintes et où condominiums et ressorts luxueux semblent sortir de terre comme des champignons. Le contraste avec les villages traversés quelques heures plus tôt est saisissant. En revanche, les longues plages de sable aux abords de Las Terrenas semblent avoir été relativement préservées de cette surenchère touristique.
Saint Domingue : sur les traces de Christophe Colomb
Deux journées consacrées à la visite de la vieille ville empreinte des vestiges du nouveau monde, datant du début du 16ème siècle. Sac au dos, nous marchons sur les traces de Christophe Colomb.
Si Saint Domingue apparait cacophonique au prime abord, la vieille ville dévoile ses charmes lorsqu'on prend le temps de se perdre dans ses ruelles.
On y découvre cours intérieures, patios et détails architecturaux - certes souvent perdus dans un embrouillamini de fils électriques - mais on comprend pourquoi la ville a été classée Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.
On y découvre la Cathédrale Santa Maria, première cathédrale des Amériques, construite de 1512 à 1540. C'est là que reposa de nombreuses années l'urne supposée contenir les restes de Christophe Colomb, avant d'être transférée à Séville.
La place principale de la vieille ville, Parque Colon, lui rend hommage avec une statue du navigateur pointant la terre du doigt.
Pour mieux comprendre l'époque des grandes découvertes, la conquête et la fondation d'Hispaniola (ancien nom donné à Saint-Domingue) on se dirige vers le musée de las Casas Reales, malheureusement assez décevant. Face à la grande carte murale retraçant les quatre voyages de C. Colomb en Amérique, Camille semble prendre réellement conscience de la distance réalisée par un tour de l'Atlantique et s'écrie : "On a quand même fait un bon bout de chemin !!!…" En effet, plus de 7000 milles parcourus, déjà.
Le musée présente également la reconstitution intéressante d'une pharmacie du 16ème siècle - forcément, on a une pensée pour à Kiki et Nath ! - et le bureau des gouverneurs, occupé jusqu'en 1961 par le dictateur Trujillo.
On enchainera sur l'Alcazar de Colon (construit pour le fils de Colomb, gouverneur d'Hispaniola. Voir photo ci-dessous. L'alcazar fut le siège de la couronne espagnole pendant de nombreuses années et vit passer les plus grands conquistadors.), le musée de l'ambre (assez didactique pour les enfants), la Calle El Conde (l'une des plus anciennes rues de la ville), le Fort Ozama (forteresse à l'entrée du fleuve) et les enceintes de la vieilles ville…
Après cela, une pause s'impose à la terrasse de notre charmant hôtel, situé au pied du Monastère de San Francisco,
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le premier monastère du nouveau monde (ci-dessous).
Au retour, on s'entasse dans un minibus bondé et après trois heures à travers campagne et villages dominicains, on retrouve Seaview que nous n'avions pas quitté pour une nuit à terre depuis cinq mois. Comme le temps file.
En régate à Samana
Notre ami Blaise, régatier semi-pro, a fini par nous convaincre de participer à la Spring Samana Regata organisée par la marina. On se retrouve à 13 sur Mimosa, l’outremer 45 de Valérie et Blaise, et l’on se prête tous au jeu de la régate, avec plus ou moins d’expertise selon les expériences de chacun.
Le dernier bord se fera au coude à coude avec un trimaran. On ne lâche rien, notre skipper demeure ultra concentré, l’équipage tente de le rester et les enfants – assis sur la coque au vent - se révèlent excellents supporteurs. Ils improvisent une chanson et entonnent à tue-tête :
«Ils sont bien marrants sur leur trimaran, mais en catamaran, on finira devant ! … Ils sont bien marrants sur leur trimaran, mais sur Mimosa, on les dépassera !».
Nous ne parviendrons pas à les devancer mais peu importe, quel chouette moment partagé.
A l’arrivée, photocall, paella conviviale et concert jusque tard dans la nuit. Un grand Merci les amis !
Marina Puerto de Bahia - Rép Dominicaine
Marina luxueuse située dans la baie de Samana, à 13 milles de la première bouée du chenal d'entrée dans la baie.
Le personnel est aux petits soins et vous aidera à vous amarrer, ce qui peut être un peu périlleux en fonction de la place qu'ils vous attribuent. On apprécie d'autant plus que les quais sont en béton sans aucune protection. Le ressac peut être parfois important le long des quais: les amarres souffrent (mais moins qu'à Mindelo ou Madère).
Les formalités d'immigration et de douane se font directement dans les bureaux de la marina et tout se fait dans une attitude assez décontractée.
La marina se trouve dans un immense complexe avec un hôtel et des villas haut de gamme (résidences secondaires de très riches dominicains), mais tout est assez discret dans le paysage, et en dehors de la semaine de Pâques c'est assez calme. L'accès est très sécurisé.
En restant dans la marina, vous avez accès à 2 très belles piscines et même une salle de sport !?
Wifi très correct en dehors des heures pleines. Mini supérette aux tarifs raisonnables dans l'enceinte de la marina. Pour un ravitaillement complet, on trouve tout à Las Terrenas (30km, à faire lors d'une excursion à la chute d'eau El Limon) dans un grand supermarché qui propose plein de produits français à des prix défiant toute concurrence (bien moins cher qu'aux antilles françaises!).
Location de voiture aussi depuis la marina. Pour aller à Saint-Domingue, de nombreux cars passent à l'extérieur du complexe et relient la capitale en 2/3h.
Nav vers la République Dominicaine
Que cette nav' était belle, qu'elle était calme. Les nuits en mer ont même été plus paisibles que certaines nuits dans les mouillages agités de St Barth et des îles vierges.
10-12 noeuds en moyenne avec une accélération les derrières heures à 15 noeuds entre Puerto Rico et la République Dominicaine.
Les quarts de nuits sont un délice. Camille et Manon se proposent d'assurer les quarts de 20 à 22h (le vent à 8-9 noeuds). Même si l'on veille à distance, elles assureront comme des chefs. La mer est étonnement plate, le ciel étoilé, on passe nos quarts à contempler les étoiles et à écouter de la musique.
Les visites de contrôle dans les cales moteurs en pleine mer sont toujours un moment que j'appréhende un peu. Je préfère largement y aller que voir Jules s'engouffrer sous les jupes du bateau. Malheureusement, mes compétences techniques ne me prédisposent pas à ce poste, je regretterai presque d'avoir "séché" la formation moteur.
En arrivant dans la baie de Samana, on fait l'école buissonnière pour se consacrer à l'observation des baleines. Cette baie offre l'une des plus importantes concentration de baleines à bosse au monde. Chaque année, environ un millier d'entre elles viennent profiter des eaux chaudes et préservées de la baie pour se reproduire et mettre bas. La "baleine jubartes" (baleine à bosse) mesure en moyenne 12 à 15 mètres de long et pèse la bagatelle de 40 à 60 tonnes. Il semblerait que ce soit l'une des espèces de baleines les plus joueuses. Pour séduire, les mâles sont capables d'effectuer des sauts impressionnants et poussent la chansonnette - mélodie qui peut être captée par une baleine à une distance de 20 km.
Les baleines à bosse ont - comme nous - le goût du voyage. Elles parcourent 2000 km depuis les côtes de Nouvelle-Angleterre et plus de 5000 km depuis le Groenland ou l'Islande. L'utilisation des filets de pêche industriels est d'ailleurs un désastre durant les migrations. Non seulement, les filets tuent les dauphins mais aussi les baleineaux, obligés de nager plus près de la surface, du fait de leurs poumons moins volumineux. Autre méfait de l'homme qui menace à terme l'espèce : le réchauffement climatique, qui diminue de manière conséquente la quantité de krill et forcent les baleines à voyager de plus en plus loin pour se nourrir, entrainant leur mort par épuisement.
Quand aux baleineaux qui naissent dans la baie, ils ingurgitent quotidiennement près de 180 litres de lait de leur mère et grossissent de 45kg par jour !
Janvier-février et mars constitue la période la plus propice pour observer les mammifères dans la baie. Nous profitons donc du départ des baleines qui attendent que leurs petits soient suffisamment costauds pour quitter Samana et s'élancer vers des contrées lointaines.
Pour percevoir des baleines, il faut s'armer d'une petite dose de patience (elles peuvent rester jusqu'à 40 minutes sous l'eau) mais très vite, nous sommes accueillis par une puis deux puis trois baleines qui font danser leur queue. Le ballet durera quelques minutes pour l'une, un spectacle aussi impressionnant qu'émouvant. A bord, c'est l'euphorie, mais nous restons à distance, par précaution.
> Pour la famille et les proches, voir la vidéo de la traversée vers la République Dominicaine dans l'onglet vidéos.
Jost Van Dyke
Great Harbour, l'unique village de l'île, est rythmé par le retour de pêche des pêcheurs de langoustes et les rythmes caribéens.
Le village s'organise autour d'une petite église, d'une piste de sable bordée de cases colorées débouchant sur l'extrémité droite de la plage sur l'incontournable Foxy's Bar.
Souvenir intact de ce bar animé, où drapeaux, T.shirts et autres frippes de navigateurs et touristes de passage sont exhibés, donnant au lieu une âme routarde et singulière.
Les filles se délassent dans les hamacs et l'on passe une douce soirée entre amis, après avoir mis à jour le site. Car non seulement le Foxy's Bar excelle en pina colada mais aussi en débit de wifi !
Demain, cap sur la République Dominicaine et sa fameuse baie de Samana.
Mère Denis congédiée
Quatre mois que sur Seaview la machine à laver fait la grève du tambour. Ou plutôt qu'elle accuse un coup de pompe.
Heureusement "Génie sans frotter" est là ! (les marketeurs de Procter sont allés loin dans leur brainstorming. En réalité, comme pour la lampe d'Aladin, le Génie a besoin d'être frotté pour actionner ses pouvoirs magiques).
Mère Denis est donc heureuse de trouver des laveries… elle lui font l'effet d'une cure de jouvence puisqu'elle retrouve ses rituels d'étudiante.
20 ans que nous étions pas rentrés dans des laveries et bien, nous avons à présent notre dose pour les vingt années à venir.
Les laveries automatiques sont de drôles d'endroits. Non seulement, il n'est pas rare de retrouver le short d'un inconnu dans ses affaires (quand ce n'est pas son slip !) mais on y fait des rencontres insolites. Un jour, alors que Jules pliait consciencieusement le linge de la tribu familiale, deux femmes d'une cinquantaine d'années se sont extasiées de son hyperactivité ménagère et lui ont fait sur le champ deux demandes en mariage. Les temps changent…
Et comme il faut savoir vivre avec son temps - crise post-industrielle oblige - on congédie la Mère Denis car la machine à laver fonctionne à nouveau.
Sandrine & Christophe nous ont rapporté une nouvelle pompe de vidange dans leurs bagages. Myke Giver s'empresse de la remonter et ça marche !!!
Voilà donc Mère Denis partie avec l'eau du bain.
Guana Island et Tortola
Le vent continue de souffler à 20 noeuds par nord-est et l'on cherche désespérément un mouillage pour se mettre à l'abri car ces dernières nuits ont été particulièrement houleuses. La plage de White Bay à Guana Island a l'avantage d'être orientée sud-ouest et devrait constituer un bon refuge. C'est sans compter sur son accueil, aussi inhospitalier que sa plage est belle. Même s'il s'agit d'une île privée, le mouillage est autorisé dans la baie sur bouées (après avoir allégé votre bourse de 30 dollars) mais on nous fait rapidement comprendre que nous ne sommes pas les bienvenus sur la plage.
Dont acte, on n'y passera qu'une nuit et l'on se dirige vers Cane Bay au Sud de Tortola.
Enfin, un village authentique qui nous réconcilie avec les BVI.
Jolie rando dans le parc national pour dégourdir les guiboles des moussaillons en herbe (à 20 mn en taxi-co).
Du haut de Sage Mountain, on aperçoit les îles voisines même si le ciel est bien chargé.
Mouillages aux BVI
Pricky Pear island - Virgin Gorda
Juste à gauche en rentrant dans le Gorda sound par le chenal, ce mouillage est en fait un des plus calmes. Peu de houle, mais quelques grosses rafales de vent quand même. 3m d'eau sur du sable. Mouillage très peu fréquenté. Depuis ce mouillage, nous sommes allés en annexe au ponton de Leverick bay pour rejoindre ensuite la capitale en voiture pour faire les formalités.
Eustatia island - Virgin Gorda
En passant entre Saba rock et Bitter end, on rentre dans l'Eustatia sound, un grand lagon protégé par une barrière de corail. Même avec 20 nds de vent, ce mouillage est envisageable mais le clapot est bien présent. Lagon génial pour le kite et la planche: on peut tranquillement préparer son matériel sur la superbe petite plage d'Eustatia island.
Il faut une bonne visibilité pour rentrer sereinement dans le lagon, même si un chenal est balisé le long de la côte.
Depuis ce mouillage, on a une superbe vue sur Necker island, l'île de Richard Branson, le fondateur de Virgin. On souhaitait vraiment y mouiller, mais le vent, le clapot et la mauvaise visibilité nous a malheureusement obligé à rebrousser chemin. Ce sera pour une autre fois Richard!
The baths - Virgin Gorda
Endroit incontournable des BVI. Plusieurs bouées disponibles juste en face du site, normalement limitées à 1h30!? Mais si le vent et la houle ne sont pas trop nord, il est possible de mouiller 200m au Nord.
White bay - Guana island
Le vent étant toujours assez fort de Nord-Est, ce mouillage devait être bien abrité. Et c'est bien le cas. Par contre, le fond n'est qu'une immense plaque rocheuse, où il est quasi impossible de bien crocher l'ancre. Il n'y a que 5 bouées disponibles qui permettent de passer une bonne nuit. On déconseille donc ce mouillage du fait de l'ancrage aléatoire. C'est dommage, la plage est magnifique.
Cane garden bay - Tortola
Baie très sympathique, très abritée. Plusieurs bouées disponibles, mais le mouillage sur ancre est tout à fait possible (notamment entre les bouées et la plage). Fond de sable de 3m de profondeur. Attention à l'évitage parfois folklorique des bateaux. Plusieurs restaurants sur la plage. Petit supermarché. Baie assez poissonneuse (un barracuda de la taille de Camille est venu somnoler sous l'annexe pendant 2h).
Sandy spit - Jost Van Dyke
Mouillage carte postale dans 3m d'eau translucide. Ventilé mais relativement bien protégé de la houle si elle n'est pas trop nord. Top pour le kite grâce à la plage qui permet un décollage facile.
Les guides le classent en mouillage de jour. Donc la nuit, on était super tranquille!
Great Harbour - Jost Van Dyke
Baie très agréable dans laquelle on peut faire les formalités (de sortie pour nous puisque nous mettons le cap pour la République Dominicaine). Mouillage essentiellement sur bouées (très peu de place pour s'y ancrer). Le Foxys bar est tout simplement incontournable: nous y avons bû nos meilleures pina coladas (et il y a du wifi gratuit).
The Baths
Le site, classé "national park", regroupe un amoncellement de rochers en granit qu'Obélix apprécierait pour leurs rondeurs et leur taille - colossale. On se perd dans ce dédale, un labyrinthe naturel de roches, piscines naturelles d'eau verte et sable blanc.
On improvise un pique-nique tous ensemble sur la plage, où nous rencontrerons finalement assez peu de touristes. Il semblerait que la météo peu clémente de ces derniers jours en ait dérouté plus d'un.
Virgin Gorda
> Pour la famille et les proches, voir la vidéo de la traversée vers les BVI dans l'onglet vidéos.
Le mouillage à Necker Island est inenvisageable compte tenu des vagues qui déferlent sur le récif, on tente en vain de trouver une solution de repli sous le vent de Prickly Pear.
Le lendemain, on organise un atelier travaux manuels et "biblioboat" avec les enfants de Mimosa et Siminoe et Jules teste le spot de kite - mais ne rencontrera pas Richard.
Le Cned, toujours et encore… Ca creuse les méninges !
et c'est tellement plus sympa en groupe !
Le Cned donne aussi la pêche !
Quelques bicoques colorées comme on aimerait en croiser plus souvent aux BVI (British Virgin Islands) car, il faut bien l'avouer, les infrastructures ici sont très (trop) développées et manquent souvent d'authenticité.
Le coeur de clientèle semble être dédié à des voiliers et yachts de grand luxe aux exigences plus cossues. Manon s'étonnera - à juste titre - de voir une réplique de l'opéra de Sidney à la marina de Biras Creek pour accueillir ses visiteurs. Virgin Gorda ou la folie des grandeurs.
Pour vous donner une idée de l'échelle, le cata à droite mesure 12 mètres et son tirant d'air (hauteur des coques + mât) est d'environ 20 mètres. On vous laisse apprécier les mensurations généreuses du voilier de gauche dont les petits pois oranges sur la coque tribord ne sont autres que les équipiers en régate.
Nous passerons beaucoup de temps à observer ces incroyables voiliers et leurs équipages professionnels participer aux régates autour de l'île. Et lorsque le spectacle des régates s'achève, la nature reprend le dessus…
Saint-Martin
La baie de Grand Case est un havre de paix bien agréable après la vibrante et ultra-fréquentée Orient Bay. Le lagon (ci-dessus), qui fait partie de la réserve de Saint-Martin, est particulièrement beau mais hôtels et restaurants ont poussé de manière outrancière sur la longue plage qui le borde. Grand déballage de chaises longues, parasols, sono à gogo, jets skis, strings et silicone… le temps d'un snorkling et d'une matinée Cned et l'on file à Grand Case.
C'est ici que l'on retrouve Siminoe mais aussi l'équipage de Sailing Family, Muriel et Bertrand, Camille et Victor, qui habitent Suresnes et sont partis pour six mois parcourir l'arc antillais sur un Catana (leur blog : www.sailing-family.fr). Soirée retour d'expériences et échange de bons plans entre parents tandis que les enfants s'activent au Time's up dans le carré.
Marigot est la "capitale" de la partie française de Saint-Martin et a le statut de port franc. Quelques anciennes demeures au charme désuet subsistent ici aux nouvelles constructions et galeries commerciales haut de gamme en bordure de marina.
Ultime avitaillement conséquent, le dernier sans doute d'ici la Rochelle (dans 3 mois et demi!)…
Une fois à bord, fruits et légumes se font la malle et se dorent la pilule sur le roof après un bain de vinaigre d'alcool pour chasser d'éventuels co-locataires. La recette semble faire ses preuves puisqu'aucun cafard n'a encore été détecté sur le bateau - pourvu que ça dure !
Mouillages à Saint-Martin
En redescendant sur la côte Ouest, l'arrêt à Grand case est plus typique. Mouillage tranquille dans 3m d'eau (sable/herbe), bien abrité de la houle et du vent. Plusieurs restaurants le long de cette plage.
Et pour finir, l'arrêt dans la baie devant Marigot reste incontournable pour faire un gros ravitaillement (supermarché accessible à pied à 10-15mn). Le mouillage est bondé, mais on arrive toujours à y trouver une place. Pour nous, ce sera tout près du rivage dans 3m d'eau: le plus pratique pour décharger les courses! Bon shipschandler accessible en annexe, juste à l'entrée du lagon. Pleins de commerces en ville et autour de la marina Port royale.
Mouillages à Saint-Barth
Clearance dans les bureaux du port. Mouillage payant!
A terre, on trouve des petites supérettes, des boutiques de luxe et plusieurs bars/restaurants. On conseille "le Sélect" qui n'a de sélect que le nom: cocktails accessibles dans des verres en plastique avec une bonne ambiance musicale.
Le mouillage le plus agréable est sans doute celui de l'anse du Grand Colombier. La baie est superbe, en pleine nature, l'eau claire et transparente. Mouillage sur bouées (gratuites) ou sur ancre en dehors de ces zones. Très tranquille. Très belle plage.
A seulement quelques milles de cette anse, il faut absolument s'arrêter à l'île Fourchue. Cadre grandiose devant une île déserte sans construction. Eau magnifique. Mouillages sur bouées (gratuites) ou sur ancre.
Saint-Barth
Le T-shirt mythique de Jules "St Barth French West Indies" a écumé vents et marées puisqu'il le traine depuis vingt ans. Un petit détour par Gustavia pour renouveler le stock - cette fois-ci familial - et hop, c'est reparti pour vingt ans ! ;)
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Autre étape de notre périple "Souviens-toi de tes 20 ans", une soirée au bar du Sélect que nous avait fait découvrir Daniel, le moins guindé et le plus "voileux" des bars de Gustavia. Les équipages des yachts viennent y prendre un verre en écoutant les rythmes caribéens et années 80, ambiance bon enfant.
Après une nuit passée au shaker au mouillage de Gustavia, nous poursuivons notre pèlerinage à l'anse du Colombier, mais cette fois-ci pour les filles. Nous nous y étions arrêtés il y a quatre ans lors du croisière aux Antilles, Camille et Manon avaient adoré cette plage.
La baie est toujours aussi belle, la plage difficilement accessible par la terre (45 mn de marche avec une côte qui grimpe sérieusement …), ce qui a tendance à en décourager plus d'un.
Avant le coucher du soleil, nous filons à l'île Fourchue jouer les Robinsons à quelques milles de là. L'île est sauvage, inhabitée et classée réserve naturelle.
Un petit coin de paradis… sauf que même au paradis, l'enfer, ce peut être les autres. Ce soir-là, une bande de diablotins campent sur la plage et organisent sur un feu de camp où le rhum coule manifestement à flot. S'en suit, tams tams, percussions sur un mât en métal, cris d'indiens en transe jusqu'à 4 heures du matin. Lorsque nous levons l'ancre à 7h00 le lendemain, une soudaine envie de sonner la corne de brume nous prend, histoire de voir si le diable est aussi sensible au chant des sirènes ;)) On s'en tiendra à l'intention par respect pour les autres bateaux au mouillage qui doivent tout juste achever leur premier cycle de sommeil.
Quoiqu'il en soit, nous mettons le cap sur Saint-Martin avec un superbe souvenir de l'îlet fourchu, de ses eaux limpides propices au snorckling et de son coucher de soleil. Etape à ne pas manquer si vous êtes à Saint-Barth !
Nav en bonne compagnie
Une soixantaine de milles séparent Barbuda de Saint-Barth, une petite journée de nav' par 15-20 noeuds sous un ciel bien gris, quand tout à coup une joyeuse bande de dauphins sauteurs vient animer la traversée. Alors que nous sommes tous les quatre sur le trampoline à observer le spectacle insouciant des mammifères, nous apercevons deux masses grises et blanches, imposantes à peut-être deux-trois mètres sous le niveau de la mer. Les masses semblent progresser lentement mais elles vont pourtant à la même vitesse que les dauphins. Nous réalisons que pour la première fois, deux baleines évoluent sous nos yeux à quelques dizaines de mètres de là. L'émotion est grande, à l'émerveillement succède rapidement la prudence (on ne peut s'empêcher de penser à Tsaelou qui a heurté, il y a quelques années, une baleine pendant la transat et entamé sérieusement sa crashbox - et sans doute la baleine !). Les deux compères continueront leur course, nous apercevrons quelques minutes plus tard une masse légèrement sortie de l'eau, cette fois-ci beaucoup plus loin du bateau.
Cette première rencontre avec les baleines, un moment suspendu.
Mouillage Low bay - Barbuda
Ce mouillage est très agréable le long d'une plage déserte de 10km, cela laisse de la place pour mouiller tranquillement sans voisin!
L'approche est très simple car il y a beaucoup d'espaces entre les cayes et la côte.
Mouillage par 3m sur fond de sable. L'eau est verte mais très sablonneuse.
Le village de Corrington est accessible en annexe… si vous la portez au-dessus de la fine langue de sable séparant la mer du lagon.
L'endroit est aussi un bon spot de kite même si le vent peut être irrégulier.
Comme à Non such bay et à Spanish point, inutile de chercher une épicerie.
St John - Antigua
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Heritage Quay, sous ses airs de "La Vallée Village" (en beaucoup moins bien) propose des boutiques de marques en duty free. De l'autre côté, Redcliff Quay investit l'un des quartiers les plus anciens de Saint John et compte quelques charmantes maisons traditionnelles réhabilitées autour du Café Napoléon.
Le quartier attenant aux deux quais est saturé de touristes mais dès que l'on s'en éloigne, la vie reprend son cours, plus authentique.
Halte appréciée au Banana Café pour leur excellente pina et virgin colada - la meilleure dans notre classement depuis deux mois que nous sommes aux Antilles !
Face à la gare routière, le marché couvert Heritage Market vaut le détour. On s' y attarde avec Sandrine pour faire le plein de fruits et légumes.
C'est déjà l'heure des aux-revoir. Il faudra patienter quelques mois avant de se retrouver. En attendant, on écoute en boucle "96 degrees in the shade", "seven years" et "come".
Que de chouettes souvenirs durant ces huit jours. Merci à tous les quatre de nous avoir rendu visite et à très vite !