Nav vers la République Dominicaine
Que cette nav' était belle, qu'elle était calme. Les nuits en mer ont même été plus paisibles que certaines nuits dans les mouillages agités de St Barth et des îles vierges.
10-12 noeuds en moyenne avec une accélération les derrières heures à 15 noeuds entre Puerto Rico et la République Dominicaine.
Les quarts de nuits sont un délice. Camille et Manon se proposent d'assurer les quarts de 20 à 22h (le vent à 8-9 noeuds). Même si l'on veille à distance, elles assureront comme des chefs. La mer est étonnement plate, le ciel étoilé, on passe nos quarts à contempler les étoiles et à écouter de la musique.
Les visites de contrôle dans les cales moteurs en pleine mer sont toujours un moment que j'appréhende un peu. Je préfère largement y aller que voir Jules s'engouffrer sous les jupes du bateau. Malheureusement, mes compétences techniques ne me prédisposent pas à ce poste, je regretterai presque d'avoir "séché" la formation moteur.
En arrivant dans la baie de Samana, on fait l'école buissonnière pour se consacrer à l'observation des baleines. Cette baie offre l'une des plus importantes concentration de baleines à bosse au monde. Chaque année, environ un millier d'entre elles viennent profiter des eaux chaudes et préservées de la baie pour se reproduire et mettre bas. La "baleine jubartes" (baleine à bosse) mesure en moyenne 12 à 15 mètres de long et pèse la bagatelle de 40 à 60 tonnes. Il semblerait que ce soit l'une des espèces de baleines les plus joueuses. Pour séduire, les mâles sont capables d'effectuer des sauts impressionnants et poussent la chansonnette - mélodie qui peut être captée par une baleine à une distance de 20 km.
Les baleines à bosse ont - comme nous - le goût du voyage. Elles parcourent 2000 km depuis les côtes de Nouvelle-Angleterre et plus de 5000 km depuis le Groenland ou l'Islande. L'utilisation des filets de pêche industriels est d'ailleurs un désastre durant les migrations. Non seulement, les filets tuent les dauphins mais aussi les baleineaux, obligés de nager plus près de la surface, du fait de leurs poumons moins volumineux. Autre méfait de l'homme qui menace à terme l'espèce : le réchauffement climatique, qui diminue de manière conséquente la quantité de krill et forcent les baleines à voyager de plus en plus loin pour se nourrir, entrainant leur mort par épuisement.
Quand aux baleineaux qui naissent dans la baie, ils ingurgitent quotidiennement près de 180 litres de lait de leur mère et grossissent de 45kg par jour !
Janvier-février et mars constitue la période la plus propice pour observer les mammifères dans la baie. Nous profitons donc du départ des baleines qui attendent que leurs petits soient suffisamment costauds pour quitter Samana et s'élancer vers des contrées lointaines.
Pour percevoir des baleines, il faut s'armer d'une petite dose de patience (elles peuvent rester jusqu'à 40 minutes sous l'eau) mais très vite, nous sommes accueillis par une puis deux puis trois baleines qui font danser leur queue. Le ballet durera quelques minutes pour l'une, un spectacle aussi impressionnant qu'émouvant. A bord, c'est l'euphorie, mais nous restons à distance, par précaution.
> Pour la famille et les proches, voir la vidéo de la traversée vers la République Dominicaine dans l'onglet vidéos.