Antigua - English Harbour

English Harbour porte bien son nom. La présence des Anglais pendant plus de trois siècles a fait d'Antigua une île très "british". Bastion de la force navale britannique dans les West Indies au 18ème siècle, English Harbour fut notamment le repaire des navires de l'Amiral Rodney.
C'est ici que nous avons rendez-vous avec nos amis Sandrine et Christophe, et leurs filles Mathilde et Clémence, pour passer une semaine ensemble à bord de Seaview. C'est ici aussi que nous retrouvons l'équipage de Mimosa que nous avions quitté un mois et demi plus tôt.
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Le port et l'arsenal Nelson Dockyard furent abandonnés par la Royal Navy fin 19ème et rénovés dans les années 50. Le quartier des officiers et l'ancien Arsenal, reconverti en hôtel, illustrent l'histoire de l'île.
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Les Dockyard Pilars, piliers en pierre du chemin de halage et les anciens ateliers, investis par le cossu Admiral Inn, valent le détour. Manon tentera tant bien que mal de faire son évaluation d'anglais en ligne avec une connexion internet - une fois de plus - très aléatoire et de surcroit, la plateforme en ligne du Cned plante…
Keep cool and carry on, nos amis arrivent ce soir, ne gâchons pas cette belle journée.
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Après une journée et demie de voyage depuis Paris, Sandrine et Christophe, Mathilde et Clémence débarquent à la nuit tombante sur Seaview. Les retrouvailles - attendues depuis huit mois - sont euphoriques. Le lendemain, on flâne dans English Harbour entre filles alors que les hommes retournent à l'aéroport chercher l'hydrogénérateur, resté en pension chez les douaniers pour la nuit. Sandrine et Christophe avaient essuyé la veille un interrogatoire de la douane qui avait finalement demandé à voir l'un des propriétaires du bateau… Sympa les amis, non seulement ils endurent plus de 36 heures de voyage pour nous retrouver, se lestent d'un colis d'un mètre cinquante mais, en plus, ils subissent à deux reprises l'inquisition des douaniers.
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Après les hangars de la douane, un détour par le Ministère des Finances à St John s'impose pour récupérer le tampon qui va bien… Trois heures plus tard, les hommes reviennent avec LE colis. Un hydrogénérateur, ça se mérite ! L'engin va nous permettre de gagner en autonomie énergétique. Une fois installée à l'arrière d'une des jupes du bateau, l'hélice de l'hydro produira de l'énergie et rechargera les batteries lorsque nous serons en navigation. Un compliment aux panneaux solaires, surtout quand le soleil se fait timide. On peut, à l'avenir, espérer dé-scotcher nos yeux du tableau de conso Ampères/Heure.
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Pour autant, le volume de l'hydrogénérateur ne semble pas avoir découragé Sandrine et Mathilde qui ont dévalisé la maison de la presse et nous apportent plusieurs kilos de nourritures terrestres, de quoi se faire une boulimie de presse française !
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English Harbour est empreint d'une forte culture maritime. Tout ici transpire l'esprit marin. Les enseignes, les voileries, le spectacle qu'offrent les équipages professionnels et même les T-shirts clamant les mariners' rules ("The captain is always right and I am the captain" dont s'entichera Jules).
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On assiste à l'arrivée d'une manche de régate, majestueuse. La marina est rompue à ce type de course puisqu'elle accueille l'Antigua Sailing Week qui regroupe chaque année une centaine de bateaux de 24 à 100 pieds (http://www.sailingweek.com).
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Ici, petits et gros bateaux co-habitent, et les gros peuvent être vraiment très gros. Le nôtre prend des airs de "bateau Playmobile" à coté des monocoques de 30 à 40 mètres et des yachts qui rivalisent par leur taille, leur coque lustrée, leurs antennes, leurs équipements en carbone. On déambule sur les quais en observant les équipages en uniforme s'activer - silencieux, pro, efficaces. Le soir, du mouillage Freeman Bay, on assiste au bal des lumières organisé par les yachts d'English Harbour. La marina prend alors des airs de centrale électrique : on n'a pas tous les mêmes soucis d'économie d'énergie !
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Nous assisterons aussi à l'arrivée de deux candidats de la course Talisker Whisky Atlantic Challenge qui consiste à traverser l'Atlantique à la rame (https://www.taliskerwhiskyatlanticchallenge.com/latest-news/). Les deux coureurs, qui arrivent ce soir-là, ont rallié 3000 miles en 66 jours de mer (sans escale bien sûr). Ils ont ramé quotidiennement 10 heures, grillé 8000 calories par jour, perdu une vingtaine de kilos. Epuisés, asséchés mais heureux d'avoir performé. Dans la nuit noire, l'arrivée des candidats est saluée par une corne de brume et des fumigènes. A bord de Seaview, on applaudit et l'on se met à crier "Bravoooo" pour saluer l'exploit hors norme. L'émotion est palpable. On mesure ce que représente une transat à la voile, on imagine les efforts herculéens pour effectuer une traversée de l'Atlantique à la rame.
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