La transat Jour après Jour
Apres 22h de trajet depuis St Lunaire, première nuit à bord pour Nicolas à la marina.
Réveil matinal pour briefing sécurité, remplacement de la girouette défectueuse, puis ultime baignade à Rose Island pour admirer les champs de gorgones.
Super départ à la voile à midi sous le soleil au portant.
Depuis 17h et durant toute la nuit, slalom entre pétole (zone sans vent) et orages (rafales à 33nds). Pleine lune. Ambiance super à bord."
Jour 2 :
Journée super : sous voile avec vent de 11 à 15 noeuds, tranquille.
Grasse matinée pour Camille et Manon puis révisions. Sinon lecture (nous rattrapons notre retard sur l'actualité!), Uno, échecs ... Et gym + danse pour les filles.
La nuit a encore été très orageuse (on ressort polaires & vestes de quarts!) puis retour au calme ce matin.
Pensées à Eric de Catapulte, nous espérons que tout va bien.
Pensées aussi à Siminoé qui part en transat aujourd'hui.
Jour 3 :
Journée qui ne restera pas dans les annales de navigation: vent quasi nul donc moteur. On teste la première séance de gym tous ensemble avec une appli iPad de Nico, rigolades !
Nuit calme.
Jour 4 :
Cned, piano, quilling.
Le vent a forci dans l'après-midi, pile de face, nous remontons donc au près. Nuit au shaker. Impossible de dormir dans les couchettes avant. Ça secoue mais le moral est bon! On en a pour plusieurs jours de ce régime, donc on n'est pas arrivés.
Merci pour les messages de bonne fête (Sophie).
Jour 5 :
Pas d'école ce matin, il y avait trop de mer. La nuit a été difficile pour tous les adultes (sauf Camille et Manon qui font le tour du cadran!), du coup on se relaie pour faire des siestes.
Vent 12-15 noeuds E-NE de face avec une mer déstructurée, on n'avance pas et on enchaine les virements et les prises de ris. Nico est maintenant passé maître en la matière.
Times up, jeux de cartes, lecture et musique occupent notre journée.
L'envie de faire une halte aux Bermudes nous taraude, même si cela n'était pas prévu initialement...
Jour 6 :
La nuit a été agitée.
Nous sommes toujours dans un shaker et il n'y a toujours pas d'école. On se fait rincer mais le vent a tourné E-SE 15-17 noeuds, on avance enfin en route directe ! Préparer un repas relève du challenge. Gad Elmaleh réchauffe le carré. Fred et Jammy ("C'est pas sorcier"), bouquins et i pad sont les meilleurs amis des filles car les autres activités sont peu praticables.
On oublie les Bermudes et l'on passe bien au Nord pour profiter de la bascule du vent et partir plein Est ces prochains jours. On se rapproche de la route de nos amis de Siminoé qui sont partis de New-York!
Le vent devrait tourner favorablement et mollir dimanche : chouette cadeau pr la fête des mères ;)
Jour 7 :
Après 4 jours de près, le vent a molli et a basculé S-SE, enfin ! La mer s'est calmée et le soleil est de retour. On avance à 7,5 noeuds de moyenne; une journée de transat comme on en aimerait tant.
On re-déjeune pour de vrai et l'on renoue avec les plaisirs culinaires: lasagnes !
La journée est rythmée par lecture, sieste, aquarelle, Yams... et le cours de gym quotidien.
Les filles assurent sérieusement leur 1er quart de transat de 20h à 23h.
Nuit très calme sous gennaker.
Jour 8 :
Réveil surprise des filles pour la fête des mères.
Mer d'huile, le vent est complètement tombé et nous contraint à allumer les moteurs.
Séance de grand défouloir sur le trampoline et trempette dans le grand bleu entre 2 machines à laver (et oui, nous sommes tous rappelés par notre quotidien).
Bonne fête à nos mamans et joyeux anniversaire à Marielle !
Jour 9 :
Nous avons peu dormi cette nuit, alors c'est grasse mat' pour tout l'équipage puis l'école regagne ses droits.
Les moteurs nous aident une bonne partie de la journée, mais la progression reste lente.
Camille et Manon font des crêpes, servies sur le trampoline, tandis qu'un banc d'une vingtaine de dauphins s'invitent au goûter.
Jeux sur le roof, la mer est si calme. Les filles participent au premier quart de 20h à 21h30.
Le vent remonte au coucher du soleil, on ressort le gennaker et l'on file à 8 noeuds, pour une fois sur la route directe, sur une mer sans houle. Pourvu que cela dure.
Au milieu de la nuit, on passe le cap des 10 000 miles, près de 19 000 km parcourus depuis notre départ... Encore un bout de chemin pour rallier La Rochelle : 2800 miles nautiques environ. On tient le bon bout - dans la bonne humeur :)
Jour 10 :
Le vent remonte dans la nuit, on explose nos performances en route directe. Journée tranquille rythmée par le Cned, lectures et gym quotidienne puis Fiesta sur le thème de "Lights and Colors". Ambiance à bord.
Jour 11 :
Arbitrage stratégique avec le routeur sur la meilleure option à prendre. Le soleil donne, le vent se stabilise à 10-12 noeuds.
Ecole, leçon de bonnes manières pour les unes, cours de météorologie et d'histoire de l'art pour les autres. Les filles avancent leur blog et l'on déguste un confit de canard.
La houle vient désormais de l'ouest et nous porte, on met les voiles en ciseaux. Toujours rien pêché, l'océan serait il vidé de ses poissons ?
Jour 12 :
C'est le grand jour: nous avons parcouru la moitié du chemin! Mais le vent de face et les bulles de pétole nous ont contraint à tirer des bords et faire 20% de route en plus. Courage, il ne reste plus que 1300 milles (2600km).
Espérons mettre moins de temps pour cette deuxième partie: du vent plus fort est attendu dans 2 jours. Pour fêter cela, bloc de foie gras et Sauterne (merci Cecile, Fabrice, Laurence et Guillaume).
Jour 13 :
Mauvaise nouvelle de la nuit : une dépression sérieuse va se trouver sur notre route dans 2 jours. Le routeur* nous conseille de la contourner par le Sud, soit pas vraiment sur le chemin des Açores... Conséquences : non seulement, on rallonge la distance parcourue, on va se prendre une dépression et en attendant, on doit faire du moteur. Le moral de l équipage est en berne.
Manon nous prépare un gâteau et un nouveau banc de dauphins nous rend visite. Superbe ! Le baromètre des humeurs remonte.
Programme scolaire du jour : mythologie grecque pour les filles. La théorie cède la place à la pratique : des offrandes (en épluchures de carottes et de choux) sont concoctées à l attention d'Eole et Poseidon, par l'ensemble de l'équipage. Un grand moment de créativité! Chacun y va de ses doléances...
Toujours rien à l'hameçon malgré un montage inédit avec 3 leurres sur la même ligne. On continue à manger du chorizo et du canard. Certains (certaines) apprécient.
*Routeur = un météorologue nous guide à travers l'Atlantique pour nous faire bénéficier des meilleures conditions possibles (suivant nos critères: rapport vitesse/sécurité/confort sous voile), et notamment pour éviter de se retrouver en plein milieu d'une tempête.
Jour 14 :
Bonne nouvelle: la dépression devrait être un peu moins creuse que prévue. On peut donc s'en approcher davantage pour bénéficier de son flux de sud-ouest. Le vent commence d'ailleurs à rentrer dès le matin. Ça glisse enfin! Nous constituons nos stocks de sommeil tant que la mer est calme, on devrait en avoir besoin ces prochains jours...
Jour 15 :
Le vent s'est établi à 15-20 noeuds dans la nuit, avec quelques rafales à 25 noeuds. On prend un ris par précaution (= on diminue la surface de la grand voile pour pouvoir recevoir un vent plus fort).
Nous n'avons pas beaucoup dormi cette nuit car la houle était de travers mais le réveil se fait sous le soleil et avec une houle arrière. Le bateau file et l'on savoure un copieux petit déjeuner tous ensemble en scrutant la hauteur des vagues qui se creusent avec le vent.
On avance bien et l'on passe sous la barre des 1000 miles pour rejoindre les Açores. Le moral est très bon.
Nous avons des échanges quotidiens avec nos bateaux-copains, "voisins d'Atlantique", Siminoé et Roi Baco, à quelques centaines de miles de là. RDV est pris avec tout le monde, avec en plus Tsaelou et - espérons-le - Mimosa aux Açores. Fiestas en perspective ! Soirée pyjama déjà prévue pour Camille & Manon à Horta avec Siminoé, ça sent l'arrivée ! ... Patience, comptez encore une semaine de nav', les paris sont ouverts sur le jour et l'heure d'arrivée ;)
NB: nous avons vu hier à 2 reprises des ailerons noirs de 40-50 cm en forme d'équerre à 50-100m du bateau. D'après nos bouquins, il s agirait d'orques !
Jour 16 :
Nous avons la curieuse impression d'avoir passé la nuit dans le tambour d'une machine à laver.
Le vent est établi à 22-24 noeuds avec des rafales à 30 noeuds sous les grains. Le record de vitesse est battu pour le bateau: 20 noeuds dans un surf!
Le lever de soleil, splendide, compense une nuit très courte. Le front froid de la dépression est maintenant passé: place maintenant à un ciel de traîne ensoleillé et une mer qui blanchit avec le vent encore forcissant.
Seules les filles ne semblent pas très perturbées par les vagues qui frappent assez violemment le bateau. Nous sommes époustouflés par leur capacité d'adaptation. Elles préparent une bouteille la mer : Camille s'attelle à la version française et Manon à la traduction en anglais.
Pizza maison et tarte au citron nous apportent énergie et réconfort. Plus que 800 miles (sur 2600), on tient le bon bout !
Nous avons ressorti pantalons, polaires, chaussettes et vestes de quart et pourtant la température de la mer affiche encore 26 degrés !
Jour 17 :
Ça y est. Il fait officiellement froid : 19,8°c au petit matin dans le bateau. Les Bahamas sont déjà loin...
Cette nuit, nous étions encore dans le mode essorage. La mer et le vent sont restés forts : 3 ris de rigueur dans la grande voile (l'étape d'après pour la réduire consiste à la descendre complètement!). On pense à Arnaud et Nicolas de Roi Baco, à une journée derrière nous, qui ne sont que 2 dans leur monocoque de 10m pour affronter cela, mais aussi à Siminoé, 2 jours devant, qui a affronté 45 noeuds cette nuit.
L'avantage de ces conditions est que l'on avance enfin!
Le moral est au top malgré un menu typique de ces conditions: chineese noodles cup.
Place maintenant à un temps plus calme qui va nous permettre de récupérer avant une nouvelle accélération du vent jeudi. De quoi nous propulser vers les Açores!
Jour 18 :
Le vent est retombé à 10-12 noeuds : une journée de répit ... et donc de repos, appréciée par l'équipage. On ressort bouquiner dehors, mais il fait désormais bien frais - exit le maillot! Soirée "l école des Voices " dans le carré. Chacun y va de sa performance : on retiendra Nico et son interprétation éblouissante de "Imagine" Bieberisé ainsi que Jules et "Le clown" rasta.
Jour 19 :
Le vent remonte dans la nuit à 18-21 noeuds, et l'on a du mal à trouver le sommeil. La fatigue commence à se faire sentir, nous sommes de plus en plus sensibles au volume sonore des vagues et du vent. On cherche le bouton OFF, en vain.
Heureusement, ce vent de Sud-Ouest est parfait pour nous amener sur un seul bord jusqu'à l'île de Faial. Reste 350 milles (en avons déjà parcouru 2 700, soit 5 000 km), nous espérons arriver dimanche matin.
Jour 20 :
Nous avons bien avancé cette nuit par 16-18 noeuds, ce matin c'est crêpes au petit déj !
Apres 2/3 jours de franche grisaille, le soleil est de retour et nous donne du courage pour la dernière ligne droite. On reporte au crayon les points GPS sur la grande carte de l'Atlantique que nous a offerte Daniel et l'on réalise le chemin parcouru depuis le 9 août 2015.
Jour 21 :
En ce dernier jour de nav, les dauphins nous font la fête au réveil. Puis Manon nous déclare solennellement au petit déjeuner qu' elle a l'intention de faire Polytechnique plus tard...Le Cned lui aurait il donné le goût du travail ;)
Plus que 100 milles à parcourir, nous sommes vraiment impatients de retrouver nos bateaux-copains, nos familles par Skype, une connexion internet, un morceau de viande, une glace à la chantilly...et des nuits paisibles, sans secousse ni fracas.
ETA (Estimated Time of Arrival) à Horta sur l'île de Faial, demain dimanche, vers 10h UTC