Traversée de Cascais à l'archipel de Madère vue par Jules
Même constat que pour le Golfe de Gascogne : pour éviter de se prendre une dépression sur la tête avec 25/30 nds de vent dans la mauvaise direction, nous devions partir samedi au plus tard (voir le post «Prévoir une navigation »). A défaut, il aurait fallu patienter une semaine de plus à Cascais. La traversée étant la plus longue jamais faite (500 milles, soit 900 km), nous prenons l’option tranquille en partant en début de matinée, avec une arrivée prévue dans la nuit de mardi à mercredi. On prévoit donc 3 à 4 nuits en mer ; de quoi arriver bien fatigués. Quelques échanges SMS par satellite plus tard, RDV est pris avec Catapulte à Porto Santo (eux viennent de Gibraltar), une île de l’archipel de Madère, à quelques milles au Nord de l’île principale. Après les péripéties de l’attente des cours du CNED, tout se (re)met en place.
Au final, la traversée se sera très bien déroulée même si les nuits accumulées en mer se ressentent dans l’état général de l’équipage à l’arrivée (on est RINCE !).
Les conditions légères ont quand même mis à l’épreuve nos estomacs (surtout celui de Camille) et le gennaker nous a encore fait faux bond, la faute à un ridoir dont j’ai du faussé le filetage au montage/démontage. Mais cette fois-ci, pas de réelle casse, et on s’est contenté du solent pour cette traversée.
On se rend compte maintenant, qu’il faut attendre le 4ème jour en mer pour pouvoir lire sereinement (ou faire le CNED !). Eric de Catapulte nous conseille la veille de passer la nuit au mouillage (qui bouge toujours un peu), plutôt qu’au port. A essayer.
Les dauphins –ces fois-ci la plupart du temps tout gris, genre Flipper- nous ont accompagné plusieurs fois par jour et c’est toujours la fête à leur apparition. On a même eu droit à quelques sauts dignes des marineland.
La température de l’eau n’en finit pas de grimper à se demander si la sonde n’est pas faussée : on peut maintenant lire 25°c. !? Nous qui étions habitués au 16°c de la Gallice et du Portugal, reprenons espoir avec la perspective d’une vraie baignade sans combinaison à l’arrivée. De quoi remettre du baume au cœur à tout le monde après déjà 3 jours en mer.
Le dernier jour aura été plus calme que prévu et on s’est même appuyé du moteur pour arriver avant la nuit mardi: l’appel de l’apéro avec Catapulte a été plus fort que le traditionnel bol de pates chinoises prévu initialement…Bizarre.
Pendant cette traversée, point de bateaux de pêche (nous étions très au large), mais une multitude de cargos : on traverse en effet l’axe Nord-Sud (de Gibraltar vers l’Europe) et l’axe Est-Ouest (de Gibraltar vers l’Amérique). Le record est un cargo de 366mètres !
Mais comment fait-on pour les éviter ?
Règle numéro 1 : on scrute l’horizon et les points lumineux. Le hic avec les cargos, c’est leur vitesse : bien plus élevée que la nôtre. Donc le risque de mal estimer leur trajectoire par rapport à la nôtre existe.
Règle numéro 2 : on utilise en renfort l’AIS magique : un transpondeur à usage maritime, qui indique à tous les bateaux équipés –obligatoires pour les cargos- la position, le cap, la vitesse, la longueur et le nom du navire. La plupart des bateaux de plaisance en sont aussi équipés depuis quelques années. Ces informations sont reprises sur l’écran du traceur (en superposition de la carte électronique de la région). Ainsi, les cargos nous « voient » et nous les « voyons ». Dans la plupart des cas, nos routes ne se croisent pas : ils passent bien devant ou bien derrière. Mais parfois, on se retrouve en route de collision. Je cherche alors systématiquement à les contacter par la VHF (la radio) pour savoir si je passe « at your head » ou pas. Un seul sur trois a répondu : je les soupçonne de faire les sourds pour leur éviter de se dérouter. Bien sûr, au moindre doute, je change de trajectoire, même si en théorie, nous sommes prioritaires… On se sera donc dérouté 3 fois pendant cette traversée, et comme d'habitude, cela arrive toujours de nuit ; sinon ce serait trop facile.
Un exemple avec cette capture d’écran : au milieu, c’est Seaview. Le triangle qui vient vers nous est un autre bateau. Il est à 15milles (28km). En cliquant dessus, je m’aperçois qu’il va 3 fois plus vite que nous et qu’il fait 200mètres de long. A éviter donc.
Au final, la traversée se sera très bien déroulée même si les nuits accumulées en mer se ressentent dans l’état général de l’équipage à l’arrivée (on est RINCE !).
Les conditions légères ont quand même mis à l’épreuve nos estomacs (surtout celui de Camille) et le gennaker nous a encore fait faux bond, la faute à un ridoir dont j’ai du faussé le filetage au montage/démontage. Mais cette fois-ci, pas de réelle casse, et on s’est contenté du solent pour cette traversée.
On se rend compte maintenant, qu’il faut attendre le 4ème jour en mer pour pouvoir lire sereinement (ou faire le CNED !). Eric de Catapulte nous conseille la veille de passer la nuit au mouillage (qui bouge toujours un peu), plutôt qu’au port. A essayer.
Les dauphins –ces fois-ci la plupart du temps tout gris, genre Flipper- nous ont accompagné plusieurs fois par jour et c’est toujours la fête à leur apparition. On a même eu droit à quelques sauts dignes des marineland.
La température de l’eau n’en finit pas de grimper à se demander si la sonde n’est pas faussée : on peut maintenant lire 25°c. !? Nous qui étions habitués au 16°c de la Gallice et du Portugal, reprenons espoir avec la perspective d’une vraie baignade sans combinaison à l’arrivée. De quoi remettre du baume au cœur à tout le monde après déjà 3 jours en mer.
Le dernier jour aura été plus calme que prévu et on s’est même appuyé du moteur pour arriver avant la nuit mardi: l’appel de l’apéro avec Catapulte a été plus fort que le traditionnel bol de pates chinoises prévu initialement…Bizarre.
Pendant cette traversée, point de bateaux de pêche (nous étions très au large), mais une multitude de cargos : on traverse en effet l’axe Nord-Sud (de Gibraltar vers l’Europe) et l’axe Est-Ouest (de Gibraltar vers l’Amérique). Le record est un cargo de 366mètres !
Mais comment fait-on pour les éviter ?
Règle numéro 1 : on scrute l’horizon et les points lumineux. Le hic avec les cargos, c’est leur vitesse : bien plus élevée que la nôtre. Donc le risque de mal estimer leur trajectoire par rapport à la nôtre existe.
Règle numéro 2 : on utilise en renfort l’AIS magique : un transpondeur à usage maritime, qui indique à tous les bateaux équipés –obligatoires pour les cargos- la position, le cap, la vitesse, la longueur et le nom du navire. La plupart des bateaux de plaisance en sont aussi équipés depuis quelques années. Ces informations sont reprises sur l’écran du traceur (en superposition de la carte électronique de la région). Ainsi, les cargos nous « voient » et nous les « voyons ». Dans la plupart des cas, nos routes ne se croisent pas : ils passent bien devant ou bien derrière. Mais parfois, on se retrouve en route de collision. Je cherche alors systématiquement à les contacter par la VHF (la radio) pour savoir si je passe « at your head » ou pas. Un seul sur trois a répondu : je les soupçonne de faire les sourds pour leur éviter de se dérouter. Bien sûr, au moindre doute, je change de trajectoire, même si en théorie, nous sommes prioritaires… On se sera donc dérouté 3 fois pendant cette traversée, et comme d'habitude, cela arrive toujours de nuit ; sinon ce serait trop facile.
Un exemple avec cette capture d’écran : au milieu, c’est Seaview. Le triangle qui vient vers nous est un autre bateau. Il est à 15milles (28km). En cliquant dessus, je m’aperçois qu’il va 3 fois plus vite que nous et qu’il fait 200mètres de long. A éviter donc.
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